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docteur en médecine et homme politique français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gustave Cordon, né le aux Ponts-de-Cé[1] où il est mort le , est un docteur en médecine de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, puis de l'Administration des chemins de fer de l'État et un homme politique français.
Docteur en médecine |
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Naissance | |
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Décès |
(à 60 ans) Les Ponts-de-Cé |
Nom de naissance |
Gustave Félix Cordon |
Nationalité |
française |
Activité |
Maire, juge de paix, conseiller général, conseiller d'arrondissement, délégué cantonal, président de la société de secours mutuels et de retraites, administrateur du bureau de bienfaisance, bibliothécaire adjoint de la Faculté Médecine de Montpellier. |
Conjoint |
Marie-Camille Alina Gigault (1861-1911) |
Enfant |
Marie-Madeleine Cordon (1888-1963) |
Parti politique |
Socialiste indépendant, puis Parti Républicain Socialiste |
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Distinction |
Insigne du Mérite Agricole, Palmes académiques d'argent, Médaille de bronze avec mention honorable du Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale |
Officier et Chevalier du Mérite Agricole, Officier d'Académie de l'Instruction publique, des beaux arts et des cultes |
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Le docteur Cordon est le fils unique de René-Félix Cordon et de Marie Maillet. Il est issu d'une famille de vignerons à Mûrs-Érigné. Son arrière grand-père, François Cordon, fut un militaire de l'Armée catholique et royale. Il fut tué par les Républicains pendant la guerre de Vendée, à la Bataille des Ponts-de-Cé.
Jeune garçon de la campagne destiné à la viticulture, Gustave se révêle être très intelligent et doté d'une curiosité remarquable. Ainsi, il prendra pour modèle le médecin d'origine allemande, Jean-Chrétien Hœfer, dont il étudiera la quasi-totalité des ouvrages. C'est à Paris, plus précisément à la Faculté de Médecine, qu'il a obtenu son doctorat en médecine en 1880 à tout juste 26 ans.
Le , il épouse Marie-Camille Gigault, issue d'une famille de riches marchands bourgeois de Beaufort-en-Vallée. Leur fille unique, Marie-Madeleine, née le , épouse le Eugène Raphael Fontaine, un éminent industriel, propriétaire de la Maison Fontaine, une scierie mécanique à Alençon (Orne)[2]. Le couple Fontaine-Cordon a eu trois enfants, dont les descendants restent très attachés aux Pays de la Loire.
Son dévouement et son implication pour la Maine-et-Loire, notamment pour la ville des Ponts-de-Cé et ses habitants, lui ont permis de bâtir sa grande notoriété à travers le pays, jusqu'au sein du gouvernement français, où René Viviani était l'un de ses amis proches[3].
Mort subitement en pleine Première Guerre mondiale, il fut rapidement oublié et remplacé par d'autres jeunes médecins prometteurs.
Le docteur Cordon a accordé une place toute particulière dans sa vie à la protection de l'enfance, dont plusieurs faits graves, hors accidents, l'on conduit sur cette voie. Ainsi, en 1885, il autopsie le cadavre en putréfaction d'un jeune enfant de 12 ou 13 ans retrouvé dans un fossé de Sainte-Gemmes-sur-Loire, dont le crâne avait été fracturé et dont les jambes portaient les traces de nombreux coups de couteau. Le corps avait séjourné une quinzaine de jours dans la Loire[4]. En 1908, une jeune fille de 14 ans est reçue par le docteur avec sa mère pour une prise de poids anormale depuis trois mois. Il s'avéra que l'enfant était en enceinte de 6 mois et était abusée par son beau-père depuis deux ans[5].
Le docteur Cordon, souvent contacté par les forces de l'ordre et les tribunaux, s'est retrouvé sur de nombreuses scènes de crime, noyades, suicides et accidents, parfois terribles, au cours de sa carrière. En 1889, il autopsie le cadavre de la veuve Aubry, trouvée morte chez elle aux Ponts-de-Cé. La partie gauche de son crâne avait été broyé par plusieurs coups d'un objet contondant, peut-être un marteau, et son sang avait jaillit dans sa chambre en grande abondance. Sans le savoir, il conduisit presque de force le cousin réticent de la victime chez les gendarmes pour qu'il déclare le décès. Cet homme s'avéra être en réalité l'assassin[6],[7].
Son décès prématuré, causé par une longue affection cardiaque, déclencha un choc en Maine-et-Loire, un très grand nombre de personnes d'Angers, des Ponts-de-Cé et des environs assistèrent à ses obsèques où il reçut les honneurs du capitaine Milon, des officiers et sous-officiers de la compagnie des sapeurs-pompiers. On remarqua la présence de très nombreuses personnalités angevines et françaises (médecins, notaires, juges, avocats, académiciens, politiciens, militaires, etc.). Il fut inhumé au cimetière Saint-Maurille des Ponts-de-Cé dans le caveau familial, toujours présent, où reposaient déjà ses parents et son épouse. La veille de sa mort, il soignait encore des malades et assistait au conseil municipal[8],[9].
Le docteur Cordon s'était rendu hâtivement sur les lieux de l'accident, au pont Saint-Maurille des Ponts-de-Cé. Parmi les 280 voyageurs du train, 50 furent précipités dix mètres plus bas dans la Loire. On décompte 20 blessés et 27 morts. Il prodiguera les premiers soins et mettra à disposition 3 000 anciens francs au préfet, pour aider les secours. Il décide que les funérailles des victimes seraient aux frais des Chemins de fer de l'État, déjà largement critiqués dans la presse pour le mauvais entretien du réseau ferré[10]. Selon le préfet Monsieur Bourdon, le docteur avait fait preuve d'un dévouement admirable[11].
Le docteur Cordon, son épouse et sa fille, alors enceinte de huit mois, revenaient de Paris, où ils avaient fait des achats en préparation de l'accouchement. Le docteur et sa fille se trouvent dans la voiture-restaurant. Leur train, lancé à grande vitesse, en percute un autre, déjà à l'arrêt en gare de Courville[12]. Le tamponnement causa treize morts, dont l'épouse du docteur, qui connut une fin tragique, bloquée dans l'incendie de la voiture de première classe. Gustave, projeté hors du train, a le bras gauche brisé en trois endroits et deux côtes enfoncées. Malgré ses blessures, il s'empresse de prodiguer les premiers secours aux survivants, au beau milieu des flammes, des amas d'acier et des cris. Miraculeusement, sa fille unique et son futur petit-fils à naître étaient indemnes[13]. Eugène-Raphael Fontaine, gendre du docteur, vient les soutenir. Il identifie la dépouille de madame Cordon, grâce à sa bague.
Le , le docteur Cordon se rend à Lourdes pour étudier les sanctuaires miraculeux. Selon lui, espérer y guérir est une mauvaise chose d'un point de vue médical. Pour les vrais malades, le voyage fatigue et aggrave les maux, l'eau très froide du bassin véhicule les maladies contagieuses et n'est renouvelée que deux ou trois fois par jour. Le long exode des trains de malades à travers la France favorise la propagation de la tuberculose et des autres maladies. L'hygiène y est relégué au second plan, le surnaturel primant sur tout. En résumé, médicalement, Lourdes est un danger[14].
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