Le Grau-du-Roi
commune française du département du Gard De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le Grau-du-Roi (en provençal lo Grau dau Rei [norme classique] ou Lou Grau dóu Rèi [norme mistralienne]), est une commune camarguaise, plus précisément de Petite Camargue, située dans le sud-est de la France, dans le sud du département du Gard en région Occitanie.
Le Grau-du-Roi | |||||
Le vieux phare du Grau-du-Roi. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Occitanie | ||||
Département | Gard | ||||
Arrondissement | Nîmes | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Terre de Camargue | ||||
Maire Mandat |
Robert Crauste 2020-2026 |
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Code postal | 30240 | ||||
Code commune | 30133 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Graulens | ||||
Population municipale |
8 438 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 154 hab./km2 | ||||
Population agglomération |
17 358 hab. (2016) | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 43° 32′ 17″ nord, 4° 08′ 14″ est | ||||
Altitude | Min. 0 m Max. 11 m |
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Superficie | 54,73 km2 | ||||
Type | Ceinture urbaine | ||||
Unité urbaine | Le Grau-du-Roi (banlieue) |
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Aire d'attraction | Le Grau-du-Roi (commune-centre) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton d'Aigues-Mortes | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Gard
Géolocalisation sur la carte : Occitanie (région administrative)
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Liens | |||||
Site web | ville-legrauduroi.fr | ||||
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Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Vidourle et par un autre cours d'eau. Incluse dans la Camargue (delta du Rhône), la commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (la « Petite Camargue » et la « petite Camargue laguno-marine »), cinq espaces protégés (le « bois du Boucanet », la « Camargue Gardoise », l'« Espiguette », la Camargue et la Petite Camargue) et treize zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Le Grau-du-Roi est une commune urbaine et littorale qui compte 8 438 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Le Grau-du-Roi fut en effet bénéficiaire de la mission Racine à partir de 1963, un vaste programme de développement d'infrastructures et de stations balnéaires à destination des catégories populaires qui modifia radicalement la ville. Bien qu'elle se soit ainsi largement développée grâce au tourisme de masse, auquel elle doit notamment Port Camargue ou son Seaquarium, la ville a su garder son identité camarguaise. Le Grau-du-Roi est ainsi renommé pour ses abrivado et bandido qui ont lieu lors de sa fête votive, pour ses arènes entièrement dédiées à la course camarguaise ainsi que pour son vieux phare. L'est de la commune est occupé par la pointe de l'Espiguette, une vaste zone naturelle protégée qui abrite le phare de l'Espiguette, classé au titre des monuments historiques.
Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : l'ancien phare du Grau d'Aigues-Mortes, inscrit en 2012, et le phare de l'Espiguette, classé en 2012. La commune est située dans l'agglomération du Grau-du-Roi et fait partie de l'aire d'attraction du Grau-du-Roi. Ses habitants sont appelés les Graulens ou Graulennes.
Le Grau-du-Roi est situé dans le sud du département du Gard à la limite de l'Hérault et de La Grande-Motte, sa voisine à l'ouest. C'est l'unique commune maritime du département. La commune d'Aigues-Mortes est limitrophe de la commune du Grau-du-Roi.
Construite de part et d'autre d'un grau, brèche dans le cordon littoral ouverte naturellement vers 1570 au lieu-dit Gagne-Petit, entre l'embouchure du Vidourle et celle du Rhône, cette station offre 18 km de sable fin.
La commune est entourée d'étendues d'eau :
Le climat du Grau-du-Roi est méditerranéen de type côtier (étage méso-méditerranéen) avec des hivers relativement doux et des étés chauds. Les précipitations ne sont pas très abondantes (moyenne annuelle : 540 mm en 55 jours), l'été est la saison la moins pluvieuse (cumul le plus faible en juillet avec 14 mm), l'automne est la saison la plus arrosée (75 mm en octobre), un pic secondaire de précipitations est observé au printemps, en avril et début mai (par débordements des précipitations convectives diurnes qui touchent l'intérieur des terres). Le record de précipitations en 24 heures est de 144 mm le lors d'un épisode orageux méditerranéen (à ne pas confondre avec les épisodes cévenols qui ne concernent pas le littoral)[1].
Même si les températures peuvent parfois être remarquables, celles-ci atteignent rarement des valeurs extrêmes, en raison de la proximité de la mer. Cependant, la géographie locale et la prédominance des vents de terre limitent le caractère maritime du climat de la baie d'Aigues-Mortes. Le record de froid est de −12 °C (10 et [2]), le record de chaleur est de 38,4 °C ([3]). La présence d'étangs peut provoquer un inconfort en été en raison de la température ressentie provoquée par le taux d'humidité. Le réchauffement climatique a nettement fait diminuer le nombre annuel de jours de gel, qui était de 15 sur la période 1951-1980[4], et se trouve aujourd'hui à 9 (période 1991-2020[5])[1].
Le vent est un élément important du climat local : on enregistre annuellement 255 jours de vent soutenu (supérieur à 36 km/h), mais peu de vent fort (82 jours avec rafale supérieure à 57,6 km/h) comparé au reste du golfe du Lion et de la Camargue. Le vent régional largement dominant est le mistral rhodanien, orienté au Nord ou Nord-Nord-Est. Contrairement à Marseille par exemple, c'est ce vent qui est appelé mistral dans toute la Petite Camargue comme en vallée du Rhône (mistral signifie « vent qui souffle en maître »). La tramontane est quant à elle orientée au Nord-Ouest, elle souffle parfois en rafales turbulentes déferlant des Cévennes (tramontane signifiant « vent qui souffle à travers la montagne »). Mistral et tramontane sont des vents secs. Le ponant (vent d'Ouest) est également présent, mais beaucoup moins que le mistral et la tramontane. Les vents humides sont le marin et le levant (de secteur Sud, Sud-Est et Est), ils soufflent surtout à l'automne, précédant généralement les épisodes pluvieux. Enfin, les journées sans vent régional sont rythmées par l'alternance de la brise de mer diurne et la brise de terre nocturne, particulièrement à la fin du printemps et en été où la brise de mer peut dépasser 40 km/h. Ainsi, les moments de vent calme (inférieur à 1 km/h de moyenne sur 10 minutes) sont très rares[6],[1].
Il est important de signaler que contrairement à une certaine croyance populaire, le mistral et la tramontane ne sont pas forcément des vents froids, ils peuvent même être très chauds au point que sur le littoral, tous les records estivaux de chaleur ont été enregistrés lors de moments de mistral ou tramontane, tout simplement car lorsqu'ils ne soufflent pas, la brise de mer, moins chaude et plus humide, est systématiquement établie l'après-midi. La prédominance du régime de brise en été fait que sur les plages, la température maximale de la journée est souvent atteinte bien plus tôt que dans l'intérieur des terres (où le thermomètre continue de grimper jusqu'en fin d'après-midi). Enfin, le caractère réchauffant ou refroidissant du mistral et de la tramontane dépend de la provenance de la masse d'air et de l'intensité de l'effet de subsidence (parfois appelé « foehn cévenol ») pour la tramontane[1].
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 4,6 | 4,9 | 7,8 | 10,4 | 14,1 | 17,8 | 20,1 | 19,9 | 16,3 | 13,2 | 8,6 | 5,4 | 12 |
Température moyenne (°C) | 8 | 8,7 | 11,7 | 14,2 | 17,9 | 21,9 | 24,3 | 24,1 | 20,4 | 16,7 | 11,9 | 8,7 | 15,7 |
Température maximale moyenne (°C) | 11,9 | 12,4 | 15,6 | 18 | 21,8 | 25,3 | 28,4 | 28,3 | 24,4 | 20,2 | 15,3 | 12 | 19,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−9,5 12/1/1987 |
−12 10/2/1956 |
−5,5 7/3/1971 |
1,5 6/4/1970 |
5 7/5/1957 |
7 4/6/1984 |
13 8/7/1954 |
12 30/8/1986 |
7 21/9/1977 |
2,3 30/10/2012 |
−2 23/11/1998 |
−8 27/12/1962 |
−12 10/2/1956 |
Record de chaleur (°C) date du record |
20,2 19/1/2007 |
22,8 22/2/2019 |
25,7 23/3/2019 |
28,7 8/4/2011 |
32,3 24/5/2011 |
38,4 17/6/2022 |
36 7/7/1982 |
36,9 23/8/2023 |
34 25/9/1983 |
31,2 11/10/2011 |
24 3/11/1970 |
20 12/12/1961 |
38,4 17/6/2022 |
Nombre de jours avec température minimale ≤ –5 °C | 0 | 0,2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,1 | 0,3 |
Nombre de jours avec gel | 3,2 | 3 | 0,3 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,5 | 2,3 | 9,3 |
Nombre de jours avec température maximale ≤ 0 °C | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 |
Nombre de jours avec température maximale ≥ 25 °C | 0 | 0 | 0,1 | 0,4 | 5,1 | 17,8 | 28,1 | 28,6 | 13,1 | 1,2 | 0 | 0 | 94,6 |
Nombre de jours avec température maximale ≥ 30 °C | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,3 | 3,7 | 9,5 | 7,7 | 0,8 | 0,1 | 0 | 0 | 22,1 |
Nombre de jours avec température maximale ≥ 35 °C | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,1 | 0 | 0,1 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,2 |
Record de vent (km/h) date du record |
112 3/1/2018 |
125 8/2/1984 |
130 6/3/2017 |
111 3/4/2003 |
101 4/5/2010 |
112 28/6/2017 |
90 29/7/1996 |
150 6/8/1999 |
120 27/9/1992 |
115 10/10/1987 |
130 7/11/1982 |
150 28/12/1999 |
150 6/8/1999 |
Nombre de jours avec rafales ≥ 57,6 km/h | 7,7 | 8,8 | 10,2 | 8,8 | 6,6 | 4,6 | 4,2 | 4,1 | 5,6 | 6,6 | 7,7 | 7,4 | 82,4 |
Nombre de jours avec rafales ≥ 100,8 km/h | 0,3 | 0,3 | 0,3 | 0,1 | 0 | 0 | 0 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,3 | 1,7 |
Précipitations (mm) | 51,1 | 33,6 | 35 | 52,9 | 36,3 | 26,3 | 13,6 | 31,7 | 74,2 | 74,7 | 67 | 44,5 | 541 |
Record de pluie en 24 h (mm) date du record |
102,4 8/1/2018 |
67,8 2/2/2009 |
97,8 1/3/2018 |
58 9/4/2003 |
64 3/5/1999 |
63 5/6/1973 |
51 30/7/1982 |
100 31/8/1991 |
144 22/9/2003 |
129 25/10/1976 |
87 5/11/1963 |
71 28/12/1972 |
144 22/9/2003 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm | 5,6 | 4,2 | 4,1 | 5,5 | 4,9 | 3,1 | 2,2 | 3,1 | 4,4 | 5,6 | 6,6 | 5,3 | 54,6 |
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm | 1,5 | 1 | 1,1 | 1,9 | 1,3 | 0,9 | 0,4 | 0,9 | 2,2 | 2,4 | 2,1 | 1,3 | 16,9 |
Nombre de jours avec neige | 0,6 | 0,2 | 0,2 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0,1 | 0,1 | 1,1 |
Nombre de jours d'orage | 0,1 | 0,1 | 0,1 | 0,4 | 1 | 1,2 | 1,2 | 1,4 | 1,5 | 1,4 | 1,1 | 0,3 | 9,8 |
Nombre de jours avec brouillard | 0,8 | 0,8 | 1,4 | 1,1 | 0,5 | 0,4 | 0,5 | 0,9 | 1,5 | 1,3 | 1 | 1 | 11,1 |
Le Grau-du-Roi possède une gare située sur la ligne Nîmes - Le Grau-du-Roi. Elle est desservie par des trains TER Occitanie qui effectuent des missions entre Nîmes et Le Grau-du-Roi.
En 2024 cette ligne doit accueillir un train électrique (à batterie) conçu par la société Alstom[7].
L'accès au Grau-du-Roi se fait par l'autoroute A9, sortie n°26 « Gallargues ».
Le Grau-du-Roi est desservie par le réseau régional de transports Lio.
Les lignes du réseau Lio relient Nîmes au Grau-du-Roi et Le Grau-du-Roi à Montpellier via La Grande-Motte située dans le département voisin, l'Hérault.
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[8],[9].
La commune fait également partie de la Camargue (delta du Rhône), un territoire reconnu réserve de biosphère par l'UNESCO en 1977 pour ses nombreux bombements sources de diversité : bourrelets alluviaux des bras anciens et actuels du Rhône et cordons dunaires élaborés par les courants marins et les rivages historiques de la Méditerranée. Entre ces replis encore en partie boisés, dans les dépressions, se répartissent des terres basses occupées par les lagunes bordées de steppes salées, les marais à roselières en partie exploités pour la coupe du roseau et les étangs - dont le plus grand, le Vaccarès, occupe 6 500 hectares[10],[11].
Cinq autres espaces protégés sont présents sur la commune :
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS)[Note 1]. Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats[21] :
et un au titre de la directive oiseaux[21] :
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Neuf ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[24] :
et quatre ZNIEFF de type 2[Note 3],[24] :
Au , Le Grau-du-Roi est catégorisée ceinture urbaine, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 1]. Elle appartient à l'unité urbaine du Grau-du-Roi[Note 4], une agglomération inter-départementale regroupant deux communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 5],[I 2],[I 3]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction du Grau-du-Roi, dont elle est la commune-centre[Note 6],[I 3]. Cette aire, qui regroupe 3 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[I 4],[I 5].
La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[38]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[39].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des zones humides (44,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (44,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones humides côtières (44,3 %), eaux maritimes (15,6 %), cultures permanentes (12,2 %), zones urbanisées (8,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,1 %), zones agricoles hétérogènes (3,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,4 %), forêts (0,9 %), eaux continentales[Note 7] (0,6 %)[40].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune du Grau-du-Roi est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), inondations, feux de forêts et séisme (sismicité très faible). Il est également exposé à deux risques technologiques, le transport de matières dangereuses et la rupture d'un barrage, et à un risque particulier : le risque de radon[41]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[42].
La commune fait partie du territoire à risques importants d'inondation (TRI) de Montpellier/Lunel/Maugio/Palavas, regroupant 49 communes du bassin de vie de l'Montpellier et s'étendant sur les départements de l'Hérault et du Gard, un des 31 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur le bassin Rhône-Méditerranée[43], retenu au regard des risques de submersions marines et de débordements du Vistre, du Vidourle, du Lez et de la Mosson. Parmi les derniers événements significatifs qui ont touché le territoire, peuvent être citées les crues de septembre 2002 et de septembre 2003 (Vidourle) et les tempêtes de novembre 1982 et décembre 1997 qui ont touché le littoral. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue de temps de retour de 10 ans à 30 ans), moyen (temps de retour de 100 ans à 300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[44],[45]. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1992, 2003 et 2015[46],[41].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 57,7 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 2 069 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 2031 sont en aléa moyen ou fort, soit 98 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[47],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[48].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[49].
La commune est en outre située en aval des barrages de Sainte-Croix et de Serre-Ponçon, deux ouvrages de classe A[Note 8]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à la rupture d'un de ces ouvrages[51].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune duGrau-du-Roi est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[52].
Le nom occitan est lo Grau dau Rei (norme classique) ou Lou Grau dóu Rèi (norme mistralienne)[53].
Racine occitane gras, grau (en languedocien), du roman gras, grads, grad, gra, du catalan grau, du bas latin grassius, du latin gradus : embouchure d'un fleuve, bouche, chenal, coupure par laquelle la mer communique avec un étang du littoral[53].
Ses habitants sont appelés les Graulens et les Graulennes.
À l’époque des croisades, la commune d’Aigues-Mortes était un port royal bien que la mer ne soit jamais venue jusqu'au pied de ses remparts. Les navires partaient par un chenal creusé à travers les étangs jusqu'à la mer.
C’est à la fin du XVIe siècle que le Rhône, en pénétrant en torrent dans les eaux du Repausset, ouvre le grau dont il est question, au lieu-dit de Consac de Gagne Petit. À partir de ce moment sont entreprises de longues séries de travaux pour maintenir cette ouverture sur la mer afin de préserver la navigation dans le port d’Aigues-Mortes.
Le port du Grau est relié depuis 1725[54] par un chenal de six kilomètres à Aigues-Mortes. En 1727 sont construits dans la mer deux môles empierrés prolongés dans l’étang du Repausset.
Bien que n'étant pas une commune à part entière, le lieu est renommé, au cours de la Révolution française, Grau-le-Peletier[55].
Le chenal, rectifié en 1845, est l’actuel canal entre Le Grau-du-Roi et Aigues-Mortes. Le phare de l'Espiguette est, quant à lui, édifié en 1869. Au fil des années, bâtiments administratifs, cabanes et maisons, posent les bases d’un village de pêcheurs. D’abord section de la commune d’Aigues-Mortes en 1867, la commune du Grau-du-Roi est créée par un décret du [56].
En 1854, Le Grau-du-Roi est encore simplement un hameau de pêcheurs. La pêche et l’agriculture assurent à la population quelques ressources : le tourisme reste embryonnaire, même si, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, la mode des bains de mer tend à se généraliser. Ces immersions sont encore essentiellement considérées comme traitements médicaux, et les instituts qui se sont montés sur les plages accueillent surtout des populations indigentes. Mais pouvoirs publics et habitants ont compris que leur richesse se trouvait là, sur ces plages de sable fin, entre mer et soleil. En 1855 une œuvre d'hygiène infantile est fondée « dans le but de faciliter aux personnes pauvres ou peu aisés, l'usage des bains de mer. Elle fut reconnue d'utilité publique en 1869 »[57].
En 1909, le prolongement de la ligne de chemin de fer de Nîmes Aigues-Mortes est une véritable bouffée d’oxygène : les baigneurs arrivent nombreux et les productions locales, comme le poisson et le raisin blanc, sont enfin expédiées vers les marchés nationaux. Après des années d’efforts, de travaux et de règlements sanitaires, le , un décret du Président de la République classe enfin Le Grau-du-Roi station climatique et balnéaire. La première guerre mondiale a relativement épargné le village.
En , la Seconde Guerre mondiale marque beaucoup plus profondément la population. Après la défaite de 1940, le Grau est situé en zone non occupée. Cependant, à partir de , les troupes ennemies sont physiquement présentes et les conflits touchent directement les civils. Le Grau-du-Roi doit subir l’occupation, avec ce que cela implique de restrictions, de sacrifices et de compromissions. Le conseil municipal est rapidement révoqué pour être remplacé par une délégation spéciale. Cette même année, la vie du village passe par une nouvelle phase : les troupes allemandes s’installent sur tout le littoral. Une partie de la population est contrainte à l’exode. La côte gardoise représente juste une vingtaine de kilomètres, mais du fait des risques de débarquement, les ouvrages et les installations militaires sont particulièrement nombreux sur ces lieux. Ainsi, les plages de la commune sont hérissées de toutes sortes de systèmes antichars et de pyramides en béton, de blockhaus… 800 hectares de vignes et 200 hectares d’herbages sont transformés en champ de mines. Dans le village, les Allemands font également construire des casemates abritant des canons et des mitrailleuses. L’entrée du canal est fermée par un filet anti sous-marin et une rampe lance-flammes. Les portes et les volets des maisons servent à fabriquer des plates-formes et des encuvements en bois. En 1944, les derniers mois d’occupation se révèlent les plus pénibles, car les troupes d’occupation, gagnées par la défaite, renforcent les brimades et les réquisitions. Le Grau-du-Roi est libéré au mois d’août.
Ce n'est qu'à partir des années 1960 que Le Grau-du-Roi surmonte véritablement les dégâts causés par la guerre. La station amorce alors un réel développement touristique et économique. Afin de rationaliser l’aménagement du littoral, l’État met alors en place le plan Racine. L’architecte Jean Balladur est chargé du dossier. Il doit imaginer des structures capables de satisfaire l’afflux touristique tout en respectant la qualité de vie des autochtones et en préservant l’environnement. C’est dans le cadre de ce programme que le grand chantier de Port Camargue est lancé en 1968.
De 1789 à 1799, les agents municipaux, les maires, sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt au moins équivalent à dix journées de travail. De 1799 à 1848, la constitution du 22 frimaire an VIII () revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants. La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus pour six ans. Du à 1851, les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants. De 1851 à 1871, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855. Depuis 1871, les maires sont élus par le Conseil municipal à la suite de son élection au suffrage universel.
Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
---|---|---|---|---|
1879 | 1884 | Amédée Rédarès | ||
1884 | 1892 | Jacques Mézy | ||
1892 | 1896 | Ange Delorenzi | ||
1896 | 1896 | Léon Pommier | ||
1896 | 1897 | Joseph Dumas | ||
1897 | 1897 | Jacques Mézy | Président de la délégation spéciale | |
1897 | 1905 | Jean Gourdon | ||
1905 | 1919 | Louis Ponsole | ||
1919 | 1925 | Auguste Vincent | ||
1925 | 1940 | Antonin Revest | Rad. | Conseiller général du canton d'Aigues-Mortes Révoqué par le Gouvernement de Vichy[58] |
1941 | 1944 | Jean Tourette | Président de la délégation spéciale | |
1944 | 1945 | Antonin Revest | Président du comité de Libération | |
1945 | 1965 | Belsamond Ramain | PSU | Médecin |
1965 | 1983 | Jean Bastide | PSU puis PS | Médecin Conseiller général du canton d'Aigues-Mortes (1945-1961 et 1967-1973) Député de la deuxième circonscription du Gard (1973-1978) |
1983 | 2014 | Étienne Mourrut | RPR puis UMP | Conseiller général du canton d'Aigues-Mortes (1985-2002) Conseiller régional du Languedoc-Roussillon (1986-1992) Député de la deuxième circonscription du Gard (2002-2012) |
2014 | En cours | Robert Crauste | SE | Médecin Conseiller régional du Languedoc-Roussillon (2004-2015) Conseiller départemental du canton d'Aigues-Mortes depuis 2021 |
Les données manquantes sont à compléter. |
Le conseil municipal graulen comprend 29 membres.
Depuis les dernières élections municipales, sa composition est la suivante :
Composition du conseil municipal | ||||
---|---|---|---|---|
Groupe | Président | Effectif | Statut | |
« TENONS LE CAP » LREM | Robert Crauste | 23 | majorité | |
« UN NOUVEAU SOUFFLE POUR LE GRAU » SE | Charly CRESPE | 6 | opposition |
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1881. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[59]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[60].
En 2021, la commune comptait 8 438 habitants[Note 9], en évolution de +0,05 % par rapport à 2015 (Gard : +2,49 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
1999 | 2006 | 2007 | 2012 | 2017 | 2021 | - | - | - |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
5 875 | 7 892 | 8 173 | 8 498 | 8 517 | 8 438 | - | - | - |
Les arènes du Grau-du-Roi, inaugurées en 1960, sont les arènes de la commune. Elles peuvent contenir 3 000 personnes[62]. Elles sont entièrement dédiées à la course camarguaise, mais lors de la fête votive du Grau-du-Roi on assiste aussi à des abrivados et des bandidos. Depuis 2006 une sculpture signée Ben K de trois cocardiers est érigée à leur entrée.
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 5 511 ménages fiscaux[Note 10], regroupant 9 690 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 20 410 €[I 6] (20 020 € dans le département[I 7]). 48 % des ménages fiscaux sont imposés[Note 11] (43,9 % dans le département).
2008 | 2013 | 2018 | |
---|---|---|---|
Commune[I 8] | 12,7 % | 13,7 % | 15,7 % |
Département[I 9] | 10,6 % | 12 % | 12 % |
France entière[I 10] | 8,3 % | 10 % | 10 % |
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 4 431 personnes, parmi lesquelles on compte 67,5 % d'actifs (51,7 % ayant un emploi et 15,7 % de chômeurs) et 32,5 % d'inactifs[Note 12],[I 8]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est supérieur à celui de la France et du département.
La commune est la commune-centre de l'aire d'attraction du Grau-du-Roi[Carte 3],[I 11]. Elle compte 3 223 emplois en 2018, contre 3 293 en 2013 et 3 201 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 2 355, soit un indicateur de concentration d'emploi de 136,8 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 39,9 %[I 12].
Sur ces 2 355 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 1 450 travaillent dans la commune, soit 62 % des habitants[I 13]. Pour se rendre au travail, 74,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1,4 % les transports en commun, 18,6 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 5,1 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 14].
1 636 établissements[Note 13] sont implantés au Grau-du-Roi au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 14],[I 15].
Secteur d'activité | Commune | Département | |
---|---|---|---|
Nombre | % | % | |
Ensemble | 1 636 | 100 % | (100 %) |
Industrie manufacturière, industries extractives et autres | 87 | 5,3 % | (7,9 %) |
Construction | 113 | 6,9 % | (15,5 %) |
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration | 790 | 48,3 % | (30 %) |
Information et communication | 19 | 1,2 % | (2,2 %) |
Activités financières et d'assurance | 37 | 2,3 % | (3 %) |
Activités immobilières | 125 | 7,6 % | (4,1 %) |
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien | 167 | 10,2 % | (14,9 %) |
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale | 151 | 9,2 % | (13,5 %) |
Autres activités de services | 147 | 9 % | (8,8 %) |
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 48,3 % du nombre total d'établissements de la commune (790 sur les 1 636 entreprises implantées au Grau-du-Roi), contre 30 % au niveau départemental[I 16].
1988 | 2000 | 2010 | 2020 | |
---|---|---|---|---|
Exploitations | 15 | 13 | 8 | 7 |
SAU[Note 15] (ha) | 462 | 495 | 334 | 437 |
La commune est dans la « Plaine Viticole », une petite région agricole occupant le sud-est du département du Gard[64]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 16] sur la commune est la viticulture[Carte 4]. Sept exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune sont dénombrées lors du recensement agricole de 2020[Note 17] (15 en 1988). La superficie agricole utilisée est de 437 ha[66],[Carte 5],[Carte 6].
Le Sable-de-Camargue, appelé auparavant vin de pays des sables du Golfe du Lion, depuis le décret du , est un vin français d'indication géographique protégée. Le décret de l'INAO créant ce nouveau label a été publié en date du .
C'est le second port de pêche français en Méditerranée après Sète[67].
La marque Little Marcel a été créée en 2005 au Grau-du-Roi[68].
Dotée du plus grand port de plaisance d'Europe avec Port Camargue[69], la ville est devenue un pôle touristique majeur du littoral languedocien.
Le centre-ville, construit autour du canal reliant les étangs (et Aigues-Mortes) à la mer (Grau) conserve encore aujourd'hui son cachet traditionnel. Au-delà du cœur historique, les maisons et immeubles de vacances, s'étalent au rythme des décennies : à l'ouest, se trouve le quartier du Boucanet qui s'étend du centre-ville jusqu'au bois du Ponant (dit aussi pinède du Boucanet) et à l'est, au-delà du centre-ville, se trouve le quartier du palais de la mer puis Port Camargue.
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