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La grammaire japonaise est de type agglutinant, avec un alignement nominatif-accusatif, et dont l'ordre des constituants est dépendant-tête et SOV (sujet-objet-verbe). Le marquage des relations entre constituants se fait sur les dépendants, et les rôles syntaxiques des noms dans la phrase sont marqués par des particules s'attachant après eux. Il n'y a pas d'accord en genre, en nombre ou en personne.
En japonais, le prédicat (constitué par un verbe, un adjectif ou la copule) est placé à la fin de la phrase et tous les autres termes avant. L'ordre des différents termes est en général le suivant :
Par exemple :
Tous les termes de la phrase peuvent être en principe thématisés. Un terme thématisé se place avant les autres :
En revanche un terme focalisé, par exemple avec la particule mo (も ), reste en général à sa place habituelle :
En outre, un terme de la phrase peut rester non exprimé si son référent a déjà été évoqué ou s'il est évident :
Les particules qui suivent les principales parties de la phrase sont un outil précieux pour comprendre le sens. Cependant, s'ils sont assez facilement identifiables à l'écrit, il en va tout autrement à l'oral.
Contrairement au français, les mots d'une phrase japonaise ne sont pas séparés par des espaces. En revanche, le japonais utilise des virgules pour indiquer la respiration d'une phrase complexe. La virgule japonaise est orientée différemment de la virgule occidentale : 、 Quant à l'équivalent du point, il s'agit d'un petit cercle : 。
Par exemple : « Ça, c'est super ! » ('それは、すごい。, sorewa, sugoi. )
Le discours rapporté est signalé par des chevrons. 「」 Par exemple : « Il a dit : "c'est super" » (「すごい」と言った。, sugoi toitta. )
En réalité, bien que la structure de la phrase japonaise commence par le sujet, celui-ci est rarement marqué comme tel et même souvent absent.
Premièrement, dans la majorité des cas, on ne trouvera pas la marque du sujet が (ga), mais bien la marque は (wa) qui, bien qu'elle s'applique souvent au sujet, représente en réalité ce sur quoi le locuteur souhaite attirer l'attention de celui qui l'écoute, c'est-à-dire un point particulier de son message, supposé connu des deux. Un peu comme si en français, au lieu d'un sujet, on commençait les phrases par à propos de…. Le point important, c'est que la marque は (wa) peut s'appliquer à une autre partie de la phrase que le sujet, et dans ce cas, le sujet sera plutôt marqué par が (ga). La particule は (wa) ne s'applique par contre jamais aux pronoms interrogatifs 何 (nani) (quoi) ou だれ (dare) (qui). La particule は (wa) peut aussi servir à mettre en évidence un contraste : M. A mange, M. B ne boit pas ⇒ Aさんは食べます、Bさんは飲みません。(A san wa tabemasu, B san wa nomimasen). Il est parfois difficile de distinguer si la particule wa est utilisée pour marquer un contraste. Quand on veut mettre l'accent sur un contraste et que cela n'apparait pas dans la structure de la phrase, on peut l'accentuer par l'inflexion vocale. Par exemple, dans la phrase ビールは飲みます (biru wa nomimasu) (« je bois de la bière », mais en mettant l'accent sur le fait que c'est de la bière que je bois, on pourrait dire : « à propos de bière, c'est ça que je bois »), mais si on accentue le wa pour marquer le contraste, alors la phrase signifie plutôt « je bois de la bière (et rien d'autre) ».
Ensuite, très souvent, un certain nombre d'éléments de la phrase japonaise sont souvent éludés quand ils peuvent être déduits du contexte. C'est par exemple très souvent le cas du « je » quand il est sujet : je suis étranger 私は外人です。 (watashi wa gaijin desu) devient 外人です。
☀ éluder (gaijin desu).
Enfin, il peut être perturbant de rencontrer les particules が (ga) et は (wa) dans certains contextes où elles signifient tout à fait autre chose : が (ga) peut également servir de conjonction de coordination avec le sens « mais », et わ (wa) peut finir une phrase formulée par une femme, comme expression faiblement assertive ou d'un désir.
Les verbes et les adjectifs ne s'accordent pas avec le sujet et sont invariables en genre, nombre et personne.
Il est habituellement le contraire du français.
Les mots japonais que l’on considère comme des pronoms personnels se comportent exactement comme des noms. Ils ne sont souvent pas nécessaires à la phrase quand ils peuvent être déduits du contexte, et dans ce cas, leur présence n’a pour résultat que d’accentuer le rôle de la personne ainsi mise en scène, au même titre qu’un « moi » dans un énoncé du type « moi, je mange. » Par ailleurs, ils n’influencent en aucune manière la forme du verbe auxquels éventuellement ils se rapportent.
La multiplicité des mots ayant pour sens « moi », « toi », « il », « elle » etc. vient du fait qu’une personne grammaticale en japonais ne s’exprime que dans le cadre de la relation hiérarchique qu’elle entretient avec les autres personnes.
Ces mots n’étant rien de plus que des noms, il est courant, et recommandé lorsque la relation hiérarchique entre le locuteur et l’interlocuteur ne permet pas leur usage, d’utiliser à la place le nom (suivi de さん ou d’un dérivé) ou bien le statut de l’interlocuteur ou du référé, dans le cas d’une troisième personne.
Dans tous les cas, ces mots sont avant tout à considérer comme des marqueurs indiquant la hauteur relative des personnes en présence sur une échelle hiérarchique.
Le japonais distingue deux aspects : accompli (ou perfectif) et inaccompli (imperfectif). L'accompli est marqué par les formes « た » et dérivées des verbes, adjectifs et copules ; l'inaccompli est la forme non marquée de ces monèmes.
Les valeurs « passé », « présent », « futur », etc. seront déterminées par le moment exprimé dans le syntagme central de l’énoncé.
Grammaticalement, la politesse (敬語, keigo ) est marquée en japonais par la forme du verbe et l'utilisation de la forme honorifique des mots. Cependant, la politesse japonaise ne s'arrête pas là et le choix du vocabulaire ou bien même le sujet abordé, sont des éléments autant sinon plus importants. En effet, on peut très bien être impoli en employant une forme grammaticalement polie. Il existe de nombreux niveaux de politesse en japonais, que l'on peut aussi appeler niveaux de hiérarchisation. La société japonaise est segmentée en groupes : les amis, les collègues, l'université, l'entreprise, la chorale, le club de sport, etc. Dans chaque groupe existe une hiérarchie stricte ou implicite basée sur des critères spécifiques à ce groupe.
La politesse par rapport à la personne à qui l'on s'adresse se fait en utilisant la forme formelle (en -masu) des verbes. La politesse (ou plutôt, la déférence) par rapport à la personne de qui on parle se fait en choisissant un verbe de déférence (ou de modestie si le verbe a comme sujet le locuteur ou son entourage). Ces deux concepts sont orthogonaux, ce qui donne, du moins en théorie, quatre combinaisons différentes possibles, selon les situations.
En résumé, il existe deux types de politesses :
Dans l'exemple d'un employé qui parle à son chef, il s'adressera à lui en s'abaissant (modestie) lorsqu'il parlera de lui-même et en portant son chef sur une estrade (respect). L'employé fera de même lorsqu'il s'adressera à un client.
Dans le cas d'un employé parlant de son chef à un client, c'est le deuxième type de politesse qu'il utilisera ; il l'abaissera (modestie).
Exemple :
Le non-dit est très courant en japonais. Il s'exprime par :
Le japonais possède plusieurs verbes pour exprimer l'acte de « donner » et de « recevoir », différents selon les participants et la direction du don, c'est-à-dire selon qui donne et qui reçoit. Ils n'ont pas de correspondants exacts dans les langues occidentales[1]. On les appelle les bénéfactifs. Autrement dit, ce sont des verbes utilisés comme auxiliaires qui déterminent les actants du verbe. On peut aisément deviner le sujet et le patient du verbe grâce à ces auxiliaires. Les verbes sont les suivants :
Exemples :
Le verbe くる (« venir ») peut également s'utiliser dans certains cas comme auxiliaire bénéfactif :
手紙を送ってきた (tegami wo okutte kita) littéralement « une lettre a été envoyée et est venue » : « j'ai reçu une lettre ».
Il existe deux groupes d'adjectifs :
Le japonais utilise des particules pour indiquer la fonction des mots (sujet, complément d'objet direct, etc.).
Note :
D'autres particules dites finales, sans rôle sémantique propre autre que leur connotation (wa, no, koto, mono, yo) ou marquant l'interjection (ne) sont régulièrement utilisées en fin de phrase pour marquer le genre féminin de la personne qui s'exprime[3]
Compter des objets, des animaux ou des personnes en japonais est assez spécifique. En effet, il est nécessaire d'intercaler entre le nombre et l'objet du comptage un suffixe dépendant de la nature de cet objet. Parfois, la prononciation du nombre peut même en être affectée.
Il existe de fortes différences entre le japonais et le français :
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