Loading AI tools
manifestation féministe en Suisse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La grève des femmes*/ grève féministe du [N 1] (en allemand Frauen*streik / feministischer Streik, en italien sciopero femminista e delle donne*) est une grève féministe nationale ayant eu lieu en Suisse le , soit vingt-huit ans après la grève des femmes du 14 juin 1991 (régulièrement reconduite)[5],[6],[7].
Date | |
---|---|
Localisation | Ensemble du territoire suisse |
Revendications | Amélioration des droits des femmes en Suisse |
---|---|
Nombre de participants | 500 000[1] |
Types de manifestations | Grève et manifestations |
La mobilisation de 2019 est née en partie sous l'impulsion des syndicats, en réponse à la révision adoptée en 2018 de la loi fédérale suisse sur l’égalité entre femmes et hommes de 1996, révision qui ne prévoit aucune sanction concernant le non-respect de l'égalité salariale[8].
La grève du s'inscrit dans le mouvement de lutte pour l’égalité des sexes en Suisse :
Elle s'inscrit également dans un renouveau des mobilisations et des mouvements féministes à l'internationale tels que la marche des femmes de 2017 aux États-Unis, la grève féministe de 2018 en Espagne ou le mouvement #MeToo[10],[11].
Des inégalités existent dans plusieurs domaines notamment :
Selon l'Office fédéral de la statistique, en 2018 l'écart entre le salaire moyen des hommes et des femmes et de 19%. Une partie de cet écart est expliqué par des facteurs structurels tels que la position professionnelle, le nombre d'années de service ou la formation, mais 45,4% de cet écart est inexpliqué. L'écart entre le salaire médian des hommes et des femmes est lui de 11,5%[12].
Selon l'Office fédéral de la statistique, en 2016 les femmes consacrent 28 heures au travail domestique contre 18 pour les hommes[13]. Cette différence s'explique en grande partie par la répartition des taches à l'intérieur des ménages avec enfant. Elle a notamment pour conséquence un plus grand taux de pauvreté chez les femmes (8,5%) que chez les hommes (6,5%)[5].
Selon un sondage de gfs.bern de 2019, en Suisse 22% des femmes de 16 ans et plus ont déjà subi des actes sexuels non consentis et 12% des rapports sexuels contre leur volonté[14].
L'« appel de Bienne pour une grève féministe et des femmes*» invite à manifester pour réclamer, entre autres[5],[15]:
Le slogan de campagne affiché sur le site web déclare : « Égalité. Point final ! » (en allemand : Gleichberechtigung. Punkt. Schluss!).
La grève féministe a été organisée par un ensemble de collectifs (cantonaux, régionaux, locaux) coordonnés au niveau suisse et romand.
En , le Congrès des femmes de l’Union Syndicale Suisse vote une résolution envisageant une nouvelle grève des femmes* en 2019. À la suite de cette résolution et de l’initiative d’un collectif de femmes, le se tiennent à Lausanne des Assises féministes : le principe d’une grève des femmes*/féministe est approuvé. À partir de ce jour commence une année d’action féministe, qui culminera le .
Le , 20 000 personnes manifestent à Berne pour l'égalité salariale entre hommes et femmes et contre les discriminations[16].
Le , les organisatrices de la grève féministe du publient un manifeste explicitant en dix-neuf points les raisons de la grève[16].
La manifestation a pris des formes diverses selon les villes et les cantons[17]. Deux moments unitaires sont toutefois fixés : à 11 h, l'appel à la grève est lu dans les différentes villes suisses[17] ; à 15 h 24 les femmes sont invitées à quitter leurs lieux de travail ou leurs domiciles pour se réunir[17], cette heure correspond au moment de la journée à partir duquel les femmes ne sont plus payées, en se basant sur les différences de salaire calculées par l'Office fédéral de la statistique et sur un horaire de travail classique de huit heures[18]. À Berne, les députés interrompent leur séance pendant un quart d'heure en soutien symbolique, une majorité des parlementaires rejoignent les manifestantes sur la Place fédérale[19].
Il n'y a pas de bilan officiel de la mobilisation au niveau national et les chiffres de la participation à la grève ont fait l'objet de controverses[20],[21]. L'Union syndicale suisse avance le chiffre de 500 000 personnes ayant pris part à cette journée de grève[18]. Les grévistes dénoncent la sous-évaluation de la participation par les autorités, qui revoient finalement à la hausse leurs estimations pour plusieurs grandes villes, telles que Genève ou Zurich[20],[21]. La presse retiendra le chiffre d'un demi-million de personnes[22],[23],[24],[25],[26]. Les estimations pour les principales villes de Suisse sont les suivantes[17],[18] :
Lors des élections fédérales de 2019, la proportion de femmes élues au Conseil national atteint un niveau historique à 42 % (contre 32 % en 2015)[31]. Les deux partis avec plus de la moitié de femmes dans leur délégation élue sont le Parti socialiste à 62 % et Les Verts à 61 % ; les Vert'libéraux sont à 50 %, le PLR à 34 %, le PDC à 28 % et l’UDC à 25 % de femmes[32].
À la suite de la mobilisation le parlement introduit un congé paternité de deux semaines (contre un jour précédemment)[1], le texte, combattu par un référendum porté par l'UDC et quelques membres des jeunes PLR et PDC[33], est finalement accepté en votation le par 60.3% des votants avant d'entrer en vigueur le [34]. Si la secrétaire centrale de l’USS Regula Bühlmann reconnaît «un petit succès» elle estime toutefois que la décision ne va pas assez loin la Suisse restant en retard par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE[1].
La grève est reconduite le 14 juin en 2020 malgré la pandémie[35], puis en 2021[36], 2022[37],[38] et 2023, imposant la date comme une journée d'actions nationales[39] et transformant durablement le paysage féministe suisse[40].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.