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Le ministère Jacques Laffitte, deuxième premier ministre du règne de Louis-Philippe Ier, est formé le sous la présidence du banquier Jacques Laffitte. Il comprend 7 membres.
Président du Conseil | Jacques Laffitte |
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Formation | |
Fin | |
Durée | 4 mois et 11 jours |
Après la dislocation du premier ministère du règne de Louis-Philippe Ier, dans lequel ce dernier avait réuni l'ensemble des familles politiques ayant participé à la Révolution de Juillet, le roi va constituer un ministère de gauche pour lever l'hypothèque républicaine et libérale. Il confie à l'ambassadeur d'Angleterre, Lord Stuart of Rothesay, « qu'il a encore deux médecines à prendre », c'est-à-dire Jacques Laffitte (libéral) et Odilon Barrot (républicain).
Au moment de la crise ministérielle, le banquier Jacques Laffitte, figure de l'opposition libérale à la Restauration qui a joué un rôle important lors des Trois Glorieuses, alors ministre sans portefeuille, s'était offert pour coordonner les ministres avec la qualité de président du Conseil, ce qui avait entraîné la démission immédiate des doctrinaires Guizot et de Broglie. Louis-Philippe va le prendre au mot en le chargeant de former le nouveau ministère : « Si le chef doit être M. Laffitte, dit-il au duc de Broglie, j'y consens pourvu qu'il soit chargé lui-même de choisir ses collègues, et je préviens d'avance que, ne partageant pas son opinion, je ne saurais lui promettre de lui prêter secours. »
Le ministère est constitué le 2 novembre après de longues tractations et d'interminables conseils des ministres. Laffitte est président du Conseil et ministre des Finances. Dès le 4 novembre, il fait nommer Adolphe Thiers comme sous-secrétaire d'État aux Finances afin de l'assister dans la gestion quotidienne de son département ministériel.
Trois ministres restent en place : Dupont de l'Eure, grande figure républicaine, à la Justice, et deux « glorieuses épées », politiquement centristes, le maréchal Gérard à la Guerre et le général Sébastiani à la Marine.
Aux Affaires étrangères, on trouve une autre glorieuse épée, le maréchal Maison. À l'Intérieur, poste-clé au moment où l'agitation risque de se propager dans le pays, le roi a fait nommer un jeune fidèle, le comte de Montalivet, alors âgé de 29 ans. La représentation du parti du mouvement est renforcée par la nomination de l'un de ses éléments les plus avancés, Joseph Mérilhou, à l'Instruction publique et aux Cultes, gage donné à la fraction la plus anti-religieuse de l'aile réformatrice.
Le général Sébastiani souhaitant passer aux Affaires étrangères, et le maréchal Gérard étant jugé trop interventionniste dans l'affaire de la Belgique, Louis-Philippe et Laffitte procèdent à un remaniement ministériel dès le :
Le , Mérilhou démissionne du ministère qu'il juge insuffisamment favorable au mouvement. Le Gouvernement est confronté à une agitation permanente et à une situation quasi-insurrectionnelle dans Paris, et ne fait presque rien pour tenter de rétablir l'ordre. Louis-Philippe réfléchit à la constitution d'un nouveau ministère et prévoit d'appeler un éminent représentant du parti de l'ordre en la personne de Casimir Perier.
Mais au préalable, le roi doit précipiter la chute de Laffitte. Les affaires italiennes en sont le prétexte. Le maréchal Maison, de son ambassade de Vienne, a envoyé une note, parvenue à Paris le 4 mars, dans laquelle il indique que l'Autriche s'apprête à intervenir militairement pour réprimer l'insurrection italienne. Cette perspective ne déplaît pas à Louis-Philippe, qui ne voit pas sans inquiétude deux fils de Louis Bonaparte – Napoléon Louis Bonaparte et Louis Napoléon Bonaparte – combattre dans les rangs des insurgés. Lorsque le ministre des Affaires étrangères, le général Sébastiani, lui transmet la note du maréchal Maison, Louis-Philippe lui interdit de la communiquer à Laffitte (naturellement favorable aux insurgés italiens) qui en apprend l'existence dans Le National du 8 mars. Laffitte, indigné, demande des explications à Sébastiani qui doit avouer qu'il a agi sur ordre du roi. Le président du Conseil se précipita alors chez celui-ci, à qui il expose ses projets d'intervention militaire en Italie. Louis-Philippe, feignant de se retrancher derrière ses prérogatives de monarque constitutionnel, l'invite à faire délibérer sur cette question le Conseil des ministres, qui se réunit le lendemain 9 mars. Laffitte y développe son programme, mais il est unanimement désavoué par ses collègues, dont la plupart ont déjà négocié leurs places dans le futur ministère. Il ne reste plus qu'à lui arracher sa démission, qu'il met d'ailleurs de la mauvaise grâce à donner. Le , il cède la place au gouvernement Casimir Perier.
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