Gouffre de Réveillon
gouffre dans le Lot, France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le gouffre du Réveillon[2],[3],[4] est une cavité souterraine naturelle. Elle se situe sur le territoire de la commune d'Alvignac, dans le Quercy (Lot, Occitanie, France).
Coordonnées | |
---|---|
Pays |
France |
Département | |
Massif | |
Localité voisine | |
Voie d'accès |
D 673 |
Type | |
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Altitude de l'entrée |
310 mètres |
Longueur connue |
2240 mètres[1] |
Température |
13 °C |
Cours d'eau |
Ruisseau de Salgues |
Son nom serait issu du bas latin à valeur diminutive ripellio, du latin rivus, « ruisseau », d'où « tout petit ruisseau ».
Le gouffre de Réveillon est séparé de cent mètres du hameau Réveillon. Il est situé deux kilomètres à l'est d'Alvignac, à 4,5 kilomètres au nord-est de Rocamadour. La petite route qui va de Réveillon à Lasbros passe au-dessus de la voûte du porche d'entrée à cent mètres de la cote 312 qui est le point d'intersection avec la D673. Il s'ouvre à la limite des terrains du Limargue (à l'est) et du causse (à l'ouest), à l'endroit où le ruisseau de Salgues, venant d'Alvignac, se perd sous terre, dans une doline boisée.
L'entrée du gouffre de Réveillon, en forme de grotte, est située dans une propriété privée.
L'accès et le parcours dans la cavité présentent des dangers pour des personnes non formées aux techniques spéléologiques et particulièrement :
Les parties fossiles doivent être évitées de novembre à mars car elles sont utilisées comme lieux d'hibernation pour les chauves-souris[8].
Le gouffre de Réveillon a été creusé par le ruisseau de Salgues dans les calcaires karstifiables du Jurassique. Plus précisément, il se situes au-dessus des marnes imperméables du Toarcien et dans les calcaires de l'Aalénien et du Bajocien[9]. En amont du gouffre, se trouve une faille d'orientation est/ouest et le horst d'Alvignac[9], qui montrent que la zone a été soumise à des contraintes tectoniques importantes.
Le ruisseau de Salgues entre sous terre au gouffre de Réveillon. Il rassemble les eaux d'un petit bassin de 5 km2 qui s'étend à l'est sur 3 km jusqu'à Alvignac.
Ces eaux résurgent, mêlées à celles du gouffre du Saut de la Pucelle, aux gouffres du Limon, situés à 7 km au nord/ouest sur la commune de Meyronne, en bordure de la vallée de la Dordogne. Guy de Lavaur le prouva par une coloration en 1952[10].
Le gouffre de Réveillon peut se diviser en trois parties : active, semi-active et fossile.
Cette partie débute par une perte dans le lit du ruisseau, 200 mètres en amont du porche d'entrée. Elle absorbe toute l'eau si le débit est inférieur à cinq litres par seconde[10].
À l'intérieur, l'eau réapparait dans la Salle du Livre et se perd rapidement sous l'Éboulis du Livre. Si le débit est suffisant, elle réapparait dans la Salle Bernard, puis dans le siphon de Joly et enfin au point bas de la cavité : le fond de la Salle des Agenais[10]. Une autre hypothèse, avancée par Francis Guichard, pourrait être que « le ruisseau découvert dans la Salle des Agenais serait simple affluent du collecteur principal, drainant en sous-écoulement tout l'ensemble de l'enfilade Est-Ouest des grandes salles »[5].
Ces galeries, exondées habituellement, sont parcourues par l'eau lorsque la perte du réseau actif est saturée. L'eau ruisselle sur la Cascade Extérieure et pénètre en sous écoulement dans les éboulis du Porche d'Entrée. au bout de moins de deux heures, les siphons Martel et de Joly sont remplis[5]. Ces deux siphons se désamorcent ensuite très lentement, deux semaines par temps sec, à travers le remplissage[6].
Lors des crues, environ 3 m3 en novembre 1995[10], l'eau envahit les galeries et les trois quarts du réseau inférieur sont noyés. Des feuilles ont été retrouvées 25 m au-dessus du siphon de Joly[10] et des cailloux sont remontés violemment aux Strates Inclinées. L'eau se jette ensuite avec force dans la salle du Camp.
L'accès supérieur à cette partie sèche se situe en rive gauche avant la cascade extérieure. Les galeries de faible section constituent un réseau labyrinthique.
Les galeries de l'AGA et de la jonction permettaient de rejoindre le réseau semi-actif entre les siphons Martel et de Joly[5].
Les eaux du ruisseau de Salgues collectent des eaux usées et des résidus plastiques[11].
Le gouffre de Réveillon se présente comme une immense caverne dans laquelle se jette le ruisseau par la Cascade Extérieure. Le porche d'entrée est impressionnant par ses dimensions : 30 mètres de haut, 40 de large et 60 de profondeur[4]. Il présente une verticale de 53 mètres[4] par rapport à la route qui passe sur sa voûte (cote 305 m). Le sol est constitué de blocs tombés du plafond qui se délite en permanence. La voûte se développe dans un banc de calcaire massif, ses parois sont formées par des calcaires devenant de plus en plus marneux vers le bas[12]. Il est rétréci vers l'aval et barré par une coulée stalagmitique qui empêche les blocs d'envahir les galeries.
Une galerie de dix mètres de diamètre débute après la coulée stalagmitique du porche d'entrée. Elle conduit, par des plans inclinés et des zones percées de marmites, au point bas, le siphon Martel long de 50 mètres, où s'accumulent des matières organiques : branches, feuille, humus. Ce siphon est probablement dû à l'effondrement d'un immense bloc appelé la Dalle qui aurait bouché le conduit. Des restes d'aménagement sont visibles dans cette zone : grilles défoncées au fond d'une marmite, escalier taillé dans la calcite, ancrages pour main courante scellés dans la roche.
La descente de la Dalle par un puits de 10 mètres mène au siphon de Joly long de 60 mètres franchissable seulement par temps sec. À partir du lieu appelé le Rond-Point, un galerie inférieure descend au siphon terminal (point bas à −110 m), une autre remonte une pente de galets puis un cône terreux. Elle est barrée par un puits de quatre mètres, suivie d'une galerie ennoyée par hautes eaux, l'escalade des strates inclinées qui débouchent enfin dans la Salle du Camp.
Les salles du Camp, 1949 et 1950 se présentent comme une immense galerie de 300 mètres de long pour une section moyenne de 20 par 20 mètres, barrées par de grands chaos de blocs. Le sol est argileux avec deux grands entonnoirs de soutirage. Un lit de ruisseau, parsemé d'alluvions et de galets au sol, est bien visible près de la galerie d'accès.
Une petite grotte en rive gauche avant la cascade donne accès à un réseau labyrinthique et étroit : « Le nouveau Réveillon ». Un puits de 12 mètres conduit au point bas. Un passage étroit et humide mène à la Salle du Livre qui renferme un éboulis (à son sommet, un livre est enfermé dans une valise). La salle avait aussi été baptisée « Salle des Mémoires d'Outre-Tombe » dans le récit de 1959 en raison de son plafond instable. J. Guilhem écrit aussi : « Une de ces strates, haute de plus de trois mètres, est tombée sur la tranche. Épaisse d'à peine quarante centimètres, elle s'est fendillée en feuillets fins. On dirait un livre ouvert[5] ».
De la base du puits de douze mètres, une escalade et la Galerie de l'AGA permettent de déboucher en bas de la Salle Bernard qui remonte sur une longueur de cent mètres pour une largeur de dix. De cette salle, la Galerie de la jonction permettait de rejoindre l'aval du Siphon Martel. Le Spéléo Club de Saint-Céré y avait installé des cordes en fixe en 1976[6]. Depuis 2001, elle est obstruée par une coulée de boue qui empêche donc d'éviter le Siphon Martel.
le , deux bracelets de l'âge du bronze furent trouvés 70 m en amont du siphon Martel. Le premier se trouvait dans le lit de la rivière temporaire, le second à 1,50 m environ au-dessus du lit de la rivière. Ils pourraient provenir d'un dépôt ou de sépultures plus en amont[13],[14].
Le premier bracelet est rattaché à l'âge du bronze moyen et au début du Bronze final (entre 1500 env. et 1000 av. J.-C.). Son décor très courant est composé de chevrons simples ou doubles, alternant ou non avec des traits verticaux multiples. D'après Jean-Louis Roudil, les centres de fabrication se trouvaient dans la vallée du Rhône[13],[14].
De nombreux animaux vivent à proximité ou aux alentours du gouffre de Réveillon.
Les trogloxènes sont représentés par :
Les parties fossiles sont des lieux d'hibernation de novembre à mars pour les chauves-souris : petits et grands rhinolophes[8].
En 1997, Éric Virgoulay signale aussi[10] :
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