Ces vers marins, dont la taille peut atteindre 35 cm, présentent une couleur rose-orange pâle, leurs chairs laissant paraître l'hémoglobine contenue dans leurs fluides organiques. L'extrémité antérieure de l'animal comporte quatre antennes et des appendices carnées appelées parapodes, courant le long du corps[1],[2].
Ces vers sont carnivores. Ils attaquent leurs proies en projetant une trompe (ou proboscis) munie de quatre mandibules, alimentées par des glandes venimeuses. Leur morsure est douloureuse même pour l'homme. Leurs prédateurs sont certaines espèces benthiques de poissons, de crustacés, et les mouettes.
La reproduction a lieu l'été: l'augmentation de la température de l'eau de mer, conjuguée aux alternances du cycle lunaire, déclenchent une mutation des vers adultes, qui cessent de s'alimenter pour devenir épitoques aux parapodes de longueur accrue, grâce auxquels ils gagnent la surface de la mer, pour y semer leurs gamètes, avant de s'éteindre.
Le premier stade de développement de ces vers marins les assimile au zooplancton, puis ils se déposent sur les fonds littoraux vaseux: là, les larves segmentées rouges peuvent croître à l'abri d'une enveloppe tubulaire. En l'espace de deux à trois semaines, ces larves passent d'une longueur de quelques millimètres à plusieurs centimètres[3]
Une caractéristique de ces vers marins est la charge en sels de cuivre qu'ils peuvent emmagasiner sans dommage. Ce sont ces sels de cuivre qui, fixés sous forme d'un chlorure cristallin[4] appelé atacamite[5], confèrent leur rigidité à leurs mandibules. Chez l'espèce Glycera dibranchiata, ces mandibules sont faites d'un mélange de mélanine et de 10% de sels cuivreux[6].
P.K .Chien et Michael A. Rice, «Autoradiographic localization of exogenously supplied amino acids after uptake by the polychaete, Glycera dibranchiata Ehlers», Wasmann Journal of Biology, vol.43, , p.60–71 (ISSN0043-0927, OCLC6322423)
M. Qafaiti et Grover C. Stephens, «Distribution of Amino Acids to Internal Tissues After Epidermal Uptake in the Annelid Glycera dibranchiata», Journal of Experimental Biology, vol.136, no1, , p.177–191 (DOI10.1242/jeb.136.1.177, lire en ligne[PDF])