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facteur français d'instruments à vent de la famille des bois De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La maison Leblanc (ou Georges Leblanc Paris) était une entreprise de fabrication d'instruments de musique basée à La Couture-Boussey[1]. L'entreprise était spécialisée dans la facture d'instruments à vent de la famille des bois et reconnue mondialement pour ses clarinettes.
Georges Leblanc Paris | |
Logo de G. Leblanc Paris (1983) | |
Création | 1890, étendue à 1750 en intégrant les Ets D. NOBLET |
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Dates clés | 1946: création de Leblanc USA à 50/50 avec Vito Pascucci |
Disparition | 2004 |
Fondateurs | Georges Leblanc (1872-1959) crée la maison Leblanc dans les années 1890 à La Couture-Boussey, France |
Personnages clés | Léon Leblanc (1900-2000) |
Forme juridique | Société à capitaux privés (1890s–2004) Marque (2004–présent) |
Siège social | La Couture-Boussey (Eure) France |
Activité | Fabrication d'instruments de musique |
Produits | clarinettes, saxophones, flûtes, bassons, hautbois et accessoires: becs, anches, tampons |
Société mère | Conn-Selmer (2004–) |
Sociétés sœurs |
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Filiales | Usine des Clarinettes à Yzeure (Allier) |
Effectif |
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Site web | Leblanc:Conn-Selmer, Inc |
Chiffre d'affaires | en 2002, 95% à l'exportation |
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L'entreprise avait développé et amélioré selon une démarche scientifique une gamme très complète de clarinettes de la sopranino en la à l'octo-contrebasse, représentée fréquemment sur ces affiches commerciales[2].
L'entreprise distribuait également ses clarinettes autoproduites via l'intermédiaire d'un partenariat avec Leblanc USA créé en 1946 ainsi qu'une palette d'instruments français d'autres marques, tels que saxophones Beaugnier, trompettes Courtois, trombones et becs.
En 2004, l'entreprise a été vendue à la société Conn-Selmer, une division de la société "Steinway Musical Instruments". En conséquence, la maison Leblanc a cessé d'exister en France, et est devenu une marque. De nos jours, seules les clarinettes sont fabriquées et vendues sous la marque Leblanc, offrant une gamme allant des clarinettes traditionnelles aux clarinettes basses en passant par les clarinettes contrebasse et clarinettes contralto[3].
La maison Leblanc était l'héritière de la facture instrumentale en Haute-Normandie qui remonterait à la bataille d'Ivry (Eure) du 14 mars 1590 à quelques kilomètres où Henri IV, roi de Navarre guerroya face à Charles de Lorraine, duc de Mayenne, et pour laquelle la tradition indique que les flûtes abandonnées par des mercenaires suisses sur le champ de bataille (4000 morts) auraient été copiées par les habitants de La Couture-Boussey[4].
En 1750, Clair Noblet, tourneur et luthier, créa en France une fabrique d'instruments à La Couture-Boussey[5]. Les facteurs d'instruments de la Couture-Boussey étaient souvent musiciens à la cour à Versailles et à Paris à l'époque de Louis XV. Les familles Noblet et Noblet-Thibouville permirent entre autres (hautbois SML Marigaux ...) à la France de devenir le centre de la fabrication des bois en Europe[6].
La région normande disposait en abondance de bois de buis[7], bois dur prisé pour la fabrication des instruments à vent. La croissance lente de ce bois associée à une demande grandissante de fabrication d'instruments de musique à vent pour les besoins de l'armée et des fanfares conduisit à l'emploi de bois exotique comme l'ébène du Mozambique pour la facture des clarinettes.
La maison "Georges Leblanc Paris" a été créée en France par Georges Leblanc (1872-1959) à la fin du XIXe siècle, à La Couture-Boussey. En 1904, en l'absence d'héritier, Denis Toussaint Noblet (1850-1919), luthier, céda les Etablissements D. Noblet, le plus ancien fabricant d'instruments de musique en France (créé en 1750) à son ouvrier préféré Georges Leblanc[8].
Durant la 1ʳᵉ guerre mondiale, sa femme Clémence Leblanc, née Laure Clémence Jeuffroy (1875-1965) et ouvrière à la manufacture de clarinettes, géra l'entreprise en l'absence de son mari parti à la guerre.
Après la 1ʳᵉ guerre mondiale, Georges Leblanc et son fils Léon Leblanc (1900-2000)[9],[10],[11] mirent en place un laboratoire d'acoustique pour les instruments à vent dans leur atelier à Paris, animé par Charles Houvenaghel (1878-1966), qui était considéré à l'époque comme le plus grand acousticien depuis Adolphe Sax[12].
Bien que clarinettiste brillant formé au Conservatoire de Paris (premier Prix de clarinette), Léon, à l'instar de son père Georges, se consacre à l'entreprise familiale en s'attachant à la perfection de l'acoustique, de la mécanique et de la musicalité des instruments à vent.
Il impose à ses luthiers de respecter scrupuleusement les côtes mécaniques portées dans les plans des instruments, dans un but de garantir une qualité constante des instruments, et leur jouabilité. L'innovation mécanique et acoustique associée à une facture de qualité feront la réputation de la maison Leblanc auprès des instrumentistes. Bien que basée sur des techniques d'artisanat, l'entreprise modernise régulièrement son outil industriel (machine outil…).
« La musique est un art, mais elle est toujours régie par les lois des sciences » selon une déclaration de Léon Leblanc (Music Trades, juillet 1996)[note 1].
Dans les années 1920, Léon Leblanc rencontre Pierre Cluzel, de Moulins dans l'Allier, et crée l’usine des Clarinettes, route de Gennetines, à Yzeure destinée à la production des clés métalliques de clarinettes et d'autres bois.
En 1921, Léon Leblanc faisait distribuer en exclusivité leurs instruments aux États-Unis par le revendeur Gretsch & Brenner (New York)[6]. Malheureusement les instruments après 15 jours de traversée maritime arrivaient en mauvaises conditions et le grossiste Walter Gretsch ne les faisait ni remettre en état, ni régler avant de les mettre en vente, au désespoir des Leblanc.
À cette époque, la manufacture d'instruments de musique G. Leblanc est fournisseur de l'Armée (française) et du Conservatoire (de Paris)[note 2].
Dès 1924, G. Leblanc ouvre un magasin-atelier à Paris au 10 (ou 70 ?) rue des Rigoles dans le quartier de Ménilmontant, très couru par les musiciens de l'époque. Le bâtiment accueille trente ouvriers pour la réparation, la finition, mais aussi la modernisation du clétage.
En 1931, Charles Houvenaghel conçoit le saxophone le Rationnel (considéré comme “l'innovation la plus importante apportée au saxophone des dernières années”)[12].
Vers 1935, Charles Houvenaghel invente différents modèles de grandes clarinettes en métal en forme de trombone dites paperclip en partant de la clarinette basse puis suivent la clarinette contralto et la clarinette contrebasse.
En 1939, la famille des clarinettes est élargie avec un prototype de clarinette octo-contrebasse en si bémol fabriqué pour une exposition à New York. Cet instrument jouait comme les jeux d'anche d'un orgue de 32 pieds (5 m de longueur environ ; fréquence d'un do-2 réel = 18,43 Hz pour un diapason la3 à 442 Hz). Cet instrument unique au monde a contribué à la réputation de la maison Leblanc en dépit de l'arrêt de son développement par la seconde guerre mondiale et était présent sur ses plaquettes publicitaires.
À la fin de la seconde guerre mondiale, Léon Leblanc recherche aux États-Unis de nouveaux débouchés pour les instruments produits à la manufacture de La Couture-Boussey et rencontre Vito Pascucci (1922–2003), réparateur des instruments du célèbre orchestre de Glenn Miller. Vito Pascucci avait discuté avec Glenn Miller de l'ouverture d'une société de distribution d'instruments de musique et d'importation d'instruments après la guerre. Après la mort de Glenn Miller le 15/12/1944 et Walter Gretsch étant également décédé, Léon Leblanc et Vito Pascucci ont conclu un accord d'importation et ont fondé en mai 1946 en partenariat la "G. Leblanc Corporation" (connu en France sous le nom de "Leblanc USA" pour se différencier de "Georges Leblanc Paris") basée à Kenosha, Wisconsin[14]. Il met ainsi fin à la relation de distribution vieille de 25 ans avec Gretsch & Brenner[15]. L'idée maîtresse de cette coopération était d'adapter les clarinettes au climat nord-américain et de les produire sur place afin de résoudre des problèmes de variations de diamètres de perce imputables à l'hydrométrie liés au transport par voie maritime.
Pour faire face à la demande des écoles de musique américaines dans les années 1950, que la manufacture française de La Couture-Boussey ne pouvait satisfaire, les premières clarinettes avec un corps en plastique sont produites dans l'usine de Kenosha[16].
En plus des clarinettes Leblanc, la société "G. Leblanc Corporation" a commencé à importer des cuivres et des saxophones fabriqués par les firmes françaises Courtois et Beaugnier, respectivement, sous la marque "Leblanc". Les saxophones les plus caractéristiques de Leblanc à l'époque étaient ses saxophones "System" modèle 100 et 120, la dernière itération d'instruments conçue par G. Leblanc depuis le début des années 1930 pour atténuer les problèmes acoustiques inhérents au système de touches standard et offrir plus de combinaisons de doigté[17].
De 1964 à 1971, la maison Leblanc effectue le rachat d'autres manufactures d'instruments de musique[6].
En 1971, pour l'anniversaire des 25 ans de collaboration avec Leblanc USA, un exemplaire de la clarinette octo-contralto est créé et produit d'après les plans établis par Charles Houvenaghel (décédé en 1966 et qu'il n'aura jamais contemplé) et offert à Vito Pascucci. Seuls 3 exemplaires de cet instrument seront produits dans le monde.
En 1972, le magasin-atelier de la rue des Rigoles déménage au 403 rue des Pyrénées.
Vers 1981, entre 12000 et 15000 clarinettes, hautbois et flûtes sont assemblés à la manufacture de la Couture-Boussey par 50 artisans dont 80% est destiné à l'exportation. La maison Leblanc dispose d'un atelier de mécanique modernisé employant cent quarante personnes près de Moulins (Allier) pour les pièces en métal (clés, capuchons...)[18].
À la fin de sa vie, Léon Leblanc travaillait à un nouveau modèle de clarinette soprano, la LL100, pour son centième anniversaire.
La marque Noblet était dédiée aux clarinettes d'étude en bois d'ébène, en métal ou en ébonite[19] et également des flûtes, piccolos, hautbois et cors anglais.
Pour l’ensemble de ses activités novatrices et de ses recherches, Léon Leblanc avait été promu grade de chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
Georges et Léon Leblanc générèrent de nombreuses innovations brevetées entre 1909 et 1966 qui sont désormais dans le domaine public et qui ont fait la réputation des clarinettes Leblanc[23]. On notera, entre autres :
Nota 1. Dans les années 1960 (avant 1968), les séries de clarinette alto 300, cor de basset 310/315, clarinette basse 320/325/328/330 bénéficient d'un brevet[26] permettant de n'utiliser qu'un seul trou de registre pour simplifier le mécanisme de clé de registre (clé de douzième) associé à un trou de si bémol clair par rapport aux anciens modèles à deux clés de registre manuelles[note 3] Nota 2. La série 400 (perce large) apparaît dans les années 1968. Nota 3. Le S derrière une référence signifie un modèle argenté (Silver); le H pour la série « dynamic H » (Houvenaghel).
À partir de 1989, le clarinettiste américain Tom Ridenour[32] est embauché pour réviser la conception des clarinettes françaises par Leblanc USA et quitte l'entreprise 8 ans plus tard :
Noblet a également produit des clarinettes en métal (modèle 18)[35] jusqu'en 1972.
La maison Leblanc a également fabriqué des clarinettes d'entrée de gamme sous la marque Normandy, dans diverses séries « Encore », « Ovation » et également des flûtes pour le marché américain[36]. La marque a débuté après guerre avec les modèles suivants fabriqués en France notamment pour faire face à la demande des scolaires aux États-Unis :
La maison Leblanc a constamment perfectionné la facture du saxophone.
La maison Leblanc a fait la promotion de ses instruments au moyen d'enregistrements.
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