Georges Hébert, né le à Paris 5e et mort le à Tourgéville[1], est un officier de marine et éducateur français promoteur d’une méthode d’éducation physique naturelle, l’hébertisme, opposée à la gymnastique suédoise et à la spécialisation sportive. Il est le créateur du parcours du combattant.
Naissance | |
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Décès |
(à 82 ans) Tourgéville |
Nationalité | |
Formation | |
Activités |
Officier de marine, éducateur |
A travaillé pour |
École des fusiliers marins de Lorient (d) Collège d'athlètes de Reims |
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Grade militaire | |
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Sport | |
Distinctions |
Biographie
Né à Paris le , Georges Hébert intègre l'École navale en 1893 avec Nicolas Benoit (qui fondera en 1911 les Éclaireurs de France), puis comme lieutenant de vaisseau, parcourt le monde à bord des derniers grands voiliers de la Marine nationale. Le , il est le témoin impuissant de l'éruption de la Montagne Pelée depuis le croiseur D'Estrées en rade de Saint-Pierre, éruption qui détruira entièrement la ville, faisant près de 30 000 morts.
Il participera au secours de 700 personnes. Déjà sensible aux questions de l'éducation physique, il constate alors que seuls les êtres forts physiquement mais également moralement ont réellement été aptes à porter secours. Ce sera la naissance de sa vocation : repenser l'éducation physique, tâche à laquelle il consacrera toute sa vie.
De retour en France, il soumet un plan de réforme à la Marine Nationale qui l'affecte alors à l'École des fusiliers marins à Lorient.
Il bouleverse entièrement l'enseignement et très rapidement, les résultats se font sentir. La Marine adopte en 1909 la Méthode de Georges Hébert, qu'il avait nommée « Méthode naturelle ».
Carrière militaire
- Entre dans la Marine en 1893 et aspirant le , port de Cherbourg.
1er janvier sur le croiseur Dubourdieu, division navale de l'Atlantique (Cdt Joseph Bonnin de Fraysseix).
- Enseigne de vaisseau le . Officier breveté fusilier.
- 1901, 1902, sur le croiseur D'Estrées, division navale de l'Atlantique (Cdt Marie de Ramey de Sugny).
- 1903, en résidence à Cherbourg.
- 1904, officier adjoint à l'officier chargé de l'école de gymnastique et d'escrime, École des fusiliers marins à Lorient. Officier breveté fusilier et gymnaste.
- 1906, chargé de l'instruction de la gymnastique à l'École des fusiliers marins à Lorient.
- Lieutenant de vaisseau le .
- 1909, 1914, chargé de l'instruction de la gymnastique à l'École des fusiliers marins.
- Le , détaché en congé sans solde et hors cadre à la société des anciens établissements Panhard et Levassor, à Paris.
- Le , capitaine de la 8e compagnie du 2e bataillon du 2e régiment de fusiliers marins.
L'éducation physique et le sport
Influencé par son contemporain le docteur Paul Carton, il tire de l'observation des activités courantes des indigènes et des marins des conclusions sur l'entraînement et l'entretien physique militaire qu'il met en œuvre dès 1904 à l'École des fusiliers-marins de Lorient. Il présente en 1910 au ministère de la Marine un mémoire qui lui vaut d'être nommé directeur des exercices physiques dans la marine.
Il publie alors plusieurs ouvrages techniques relatifs à l'éducation physique militaire.
En 1913, un congrès international d'éducation physique est organisé à Paris. La marine y présente la « Méthode naturelle » de Georges Hébert qui y remporte un très vif succès. La Méthode naturelle est plébiscitée par le public et la presse. Georges Hébert accepte en 1913 la direction technique du collège d'athlètes de Reims, construit par le marquis Melchior de Polignac, membre du comité international olympique, pour promouvoir la propagation de sa méthode puis assurer la préparation des Jeux de la VIe Olympiade prévus à Berlin en 1916[5]. Cet établissement, où il accueille Georges Demeny pour la partie scientifique, participe au rayonnement de la méthode dans le monde entier. Il sera détruit dès le début de la guerre en octobre 1914, alors qu'Hébert, à la tête d'une compagnie de fusiliers-marins, est grièvement blessé à la bataille de Dixmude, Bataille où les troupes, entraînées selon la méthode naturelle, s'illustreront de manière remarquée.
L'armée, faisant le constat de la supériorité de la Méthode, fait alors appel à Georges Hébert, non encore guéri et invalide d'un bras à la suite de ses blessures. Elle le charge de l'entraînement des troupes d'assaut de progressivement toutes les armées. Il crée alors un parcours d'obstacles, mondialement connu sous le terme de Parcours du combattant.
Après la guerre de 1914, il se consacre à l'éducation physique civile et plus particulièrement féminine en ouvrant un établissement spécifique, la Palestra de Deauville[6]. Inquiet des aspects pris par la spécialisation sportive, il publie en 1925 un ouvrage, Le sport contre l'éducation physique, où il en dénonce les principales dérives. Il définit le sport comme « tout genre d'exercice ou d'activité physique ayant pour but la réalisation d'une performance et dont l'exécution repose essentiellement sur l'idée de lutte contre un élément défini, une distance, un danger, un animal, un adversaire [...] et par extension contre soi-même ».
En 1930, un mécène lui offre un trois-mâts goélette, l'Alcyon. Georges Hébert fonde alors, à bord de ce dernier, la première école nautique féminine au monde.
Il écrit ensuite des ouvrages où il décrit avec précision sa méthode. Comme Pierre de Coubertin, l'antiquité grecque l’attire par la grandeur et la grâce de ses exemples. « Ιl y trouve souvent une inspiration, des modèles, l’union traditionnelle de la gymnastique et de l’esthétique[7] ». En 1940, le Gouvernement de Vichy, auquel Georges Hébert refuse de participer, déclare néanmoins la « Méthode naturelle » comme « Méthode nationale » et en fait un élément du relèvement physique et moral du pays.
En 1955, pour rendre hommage à Georges Hébert, a lieu aux arènes de Lutèce de Paris une cérémonie et une démonstration pour le cinquantenaire de la Méthode.
Très diminué physiquement par les séquelles de ses blessures, il meurt le , laissant une abondante littérature.
Ouvrages publiés
- L’Éducation physique raisonnée, 1907
- Guide pratique d'éducation physique, 1910
- Le Code de la force. La Force physique, ses éléments constitutifs et sa mesure pratique, 1911
- L’Éducation physique ou l'entraînement complet par la méthode naturelle, 1912
- La Culture virile et les devoirs physiques de l'officier combattant, 1913
- Ma Leçon-type de natation, 1914
- Ma Leçon-type d'entraînement complet et utilitaire, 1915
- L’Entraînement physique complet par la méthode naturelle. Guide abrégé du moniteur chargé de l'entraînement dans les écoles, les sociétés de sport et de gymnastique, et en général dans les groupements de toutes sortes d'enfants ou d'adultes, 1918
- L’Éducation physique féminine. Muscle et Beauté plastique, 1919
- Le Sport contre l'éducation physique, 1925
- L’Éducation physique, virile et morale par la méthode naturelle, 4 vol., 1936-1959
II. Technique des Exercices. Technologie. Marche. Course. Saut.
III : Technique des exercices. Fascicule 1 : Quadrupédie. Fascicule 2 : Grimper. Fascicule 3 : Équilibrisme.
IV : Technique des exercices . Fascicule 1 : Lever. Fascicule 2: Lancer. Fascicule 3: Défense
V : Natation (édition posthume en 1959 )- Une œuvre féconde et de haute portée sociale : les Champs d'ébats, centres de régénération physique, virile et morale, 1944
Reconnaissance et notoriété
Le capitaine Georges Hébert est :
- Chevalier de la Légion d'honneur 1911
- Officier de l'ordre des Palmes académiques Officier d'académie 1914
- Croix de guerre –
- Commandeur de la Légion d'honneur 1955[8] Bien que son action demeure critiquée ou combattue par les pouvoirs publics, il est promu commandeur de la Légion d'honneur
Son nom a été donné à des installations sportives : le stade municipal de Deauville, ou encore un complexe sportif du nord de Reims. Il reste attaché à un type d'installation sportive de plein air : le « parcours Hébert ».
Bibliographie
- André Schlemmer, Deux Maîtres de la méthode naturelle. Paul Carton, Georges Hébert, Paris, Éditions ouvrières, .
- Jacques Defrance, « La signification culturelle de l’hébertisme. Étude de sociologie de la culture des années 1920 et 1930 », dans J-P. Clément et M. Herr, L’identité de l’EP scolaire au 20e siècle, Paris, AFRAPS, .
- Gilles Xuan et Jacques Gleyse, De l'émergence de l'éducation physique, Georges Demenÿ et Georges Hébert : un modèle conatif appliqué au passe, Paris, Hatier, coll. « Le temps des savoirs », , 253 p. (ISBN 978-2-218-72570-8, OCLC 51085225).
- Jean-Michel Delaplace, Georges Hébert, sculpteur de corps, Paris, Vuibert, coll. « Science, corps & mouvements », , 22e éd., 415 p. (ISBN 978-2-7117-7135-6, OCLC 62679369)
- Pierre Philippe-Meden, Du sport à la scène. Le naturisme de Georges Hébert (1875-1957), Pessac, Presses Universitaires de Bordeaux, , 406 p. (ISBN 979-10-300-0080-1).
- Michel Thibault, Reims, le Parc Pommery, Alan Sutton, coll. « Témoignages et récits », , 159 p. (ISBN 978-2-84910-182-7)
Sources et références
Articles connexes
Liens externes
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