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historien et haut fonctionnaire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Georges Hardy, né le à Esquéhéries (Aisne) et mort le à Jaulgonne (Aisne)[1], est un haut fonctionnaire, professeur d'histoire, directeur de l’École Coloniale et recteur d'académie.
Maire de Jaulgonne | |
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Recteur d'académie Académie d'Alger (d) | |
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Recteur de l'académie de Lille | |
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Directeur École coloniale (d) | |
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Max Outrey (d) |
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Décès | |
Nom de naissance |
Georges René Hippolyte Hardy |
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Fils d’instituteurs[2], Georges Hardy intègre l’École normale supérieure en 1904. Diplômé de l'École pratique des hautes études, reçu, trois ans plus tard, à l’agrégation d’histoire et de géographie, il devient en 1908 professeur de lycée. Il enseigne à Bourges puis Orléans. En 1912, à 28 ans, remarqué pour ses compétences, il se lance dans une nouvelle carrière, au sein d’une administration encore balbutiante, le système scolaire de l’Afrique-Occidentale française où il exerce les fonctions d’inspecteur[Note 1].
Mobilisé en 1914, rappelé en France, il sert au 94e régiment d'infanterie de ligne, se bat en Argonne, où il est blessé en 1915. Promu directeur de l’enseignement en Afrique-Occidentale Française (AOF), il est l’artisan d’une profonde réforme d’un système scolaire colonial qu’il dirige jusqu’en 1919. À cette date, ami de Lyautey, Georges Hardy devient directeur de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Antiquités au Maroc, poste qu’il conserve jusqu’en 1925.
En 1921, devenu familier du sujet du fait de ses responsabilités passées en AOF, il présente à la Sorbonne un doctorat sur l’histoire coloniale. Si sa thèse principale, sur un thème général, présente « la mise en valeur du Sénégal de 1817 à 1854 », la complémentaire, plus spécialisée, aborde quant à elle « l’enseignement au Sénégal de 1817 à 1854[Note 2] ».
En 1926, Georges Hardy prend, à la suite de Max Outrey, la direction de l’École coloniale[Note 3]. Il se fait l'apôtre d'une philosophie différenciée de l'enseignement en situation coloniale, considérant que les écoles de l'empire ne doivent former parmi les indigènes « que les élites dont les autorités ont besoin pour faire fonctionner les rouages de la colonisation, en dispensant un enseignement minimal à la masse »[3].
Georges Hardy considérait en effet comme dangereux un système d'enseignement qui formerait des élites indigènes nombreuses sans les intégrer à l'administration coloniale ; en effet, ces élites indigènes acculturées surnuméraires risqueraient, si l'on ne pouvait leur offrir d'emploi à la hauteur de leurs qualification, de nourrir un sentiment de frustration qui les pousseraient à embrasser la cause nationaliste et indépendantiste[3],[4]. Ainsi, il écrivait dans L'Afrique française en 1932, qu'en dehors des indigènes à former pour administrer l'empire, « il fallait prévoir pour les autres, c'est-à-dire, pour la majorité, un vaste terre-plein qui restera au niveau de la vie indigène et qui la reflètera fidèlement ; autrement, nettement séparée des écoles destinées à former l'élite, une école populaire, une bonne école toute simple, pas savante pour un sou, exclusivement occupée d'améliorer dans tous les sens le genre de vie traditionnel, et soucieuse avant tout de ne point dépayser, de ne point déraciner, de ne point désaxer, de ne point déséquilibrer ».
Nommé recteur de Lille en 1937, Georges Hardy redevient ensuite recteur d'Alger en , sous le régime de Vichy. Pendant qu'il est en fonction, des milliers d'enfants juifs sont exclus des écoles primaires et de l'enseignement secondaire, sur l'initiative du général Weygand, responsable de l'Afrique du Nord : ce dernier transposait exceptionnellement en Algérie un numerus clausus discriminatoire que le régime de Vichy n'avait institué en métropole que pour le seul enseignement supérieur, dans le cadre du statut des Juifs. On ne connaît aucune protestation du recteur Hardy contre cette politique, qu'il était chargé d'appliquer. D'autre part, pendant les trente mois où il dirige le rectorat d'Alger, il prononce la révocation de 870 enseignants, dont 464 juifs[5]. Parallèlement, il demande la création de Centres Ruraux d'Éducation (CRE) afin de pouvoir scolariser plus rapidement les jeunes musulmans. L'instruction y serait axée à la fois sur des savoirs élémentaires et pratiques et assurée par du personnel de niveau brevet élémentaire. Arguant qu'avec la création de 400 CRE par an, « en une cinquantaine d'années, le problème [de l'instruction] serait résolu », sa proposition est acceptée par Weygand et incluse dans son plan de réformes en septembre 1941. Toutefois, un an plus tard en septembre 1942, seuls 93 CRE avaient déjà été créés[6].
Georges Hardy est par ailleurs président du comité de propagande de la Légion française des combattants, organisation de masse pétainiste chargée de promouvoir l'idéologie de la Révolution nationale et de surveiller le comportement des populations[7]. Après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du , Georges Hardy reste en fonction, sous les gouvernements de l'amiral Darlan et du général Giraud, qui maintiennent plusieurs mois en Afrique du Nord les lois et le personnel de l'État français.
Après l'arrivée du général de Gaulle à Alger en , et la création du Comité français de la Libération nationale, le recteur Hardy est démis de ses fonctions par décret en . Le , il est « révoqué sans pension, avec interdiction absolue d'enseigner, même à titre privé »[8]. Pour autant, un arrêt du Conseil d'État du [9] annule cette décision pour « excès de pouvoir », en estimant que l'inexactitude des faits reprochés était démontrée.
Georges Hardy se consacre après la guerre à de multiples travaux historiques ainsi qu’aux responsabilités politiques locales. Il est, durant plusieurs années, maire de la commune de Jaulgonne où il décède en .
Il a publié de très nombreux ouvrages, notamment sur l’histoire coloniale[Note 4]. En 1920 il a fait une incursion dans l'histoire coloniale de la révolution française. Proche alors d'Albert Mathiez, il opposa l'altruisme sage et fraternel de Robespierre à l'égoïsme colonialiste de Barnave, à l'irresponsabilité extrémiste de Brissot et à l'opportunisme intéressé, vénal, de Danton [10]. La politique indigéniste et égalitaire préconisée par Robespierre aurait, selon lui, permis à la France de garder Saint-Domingue.
(l'édition 1933[réf. nécessaire] de la Géographie Universelle le présente comme "Ancien directeur de l'École coloniale - Recteur de l'Université d'Alger")
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