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général et administrateur colonial français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Louis Léon César Faidherbe, régulièrement appelé Léon Faidherbe, né le à Lille (France) et mort le à Paris (France), est un général, un administrateur colonial, principalement du Sénégal[1] et un homme politique français, grand-croix de la Légion d'honneur et médaillé militaire.
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Il commande l'armée du Nord pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Il est élu député puis sénateur du Nord à partir de 1871.
Il est grand chancelier de la Légion d'honneur de 1880 à 1889.
Louis Faidherbe est issu d'un milieu modeste. Il est le cinquième enfant de Louis César Joseph Faidherde (1774-1826), fabricant de bonneterie, et de son épouse, Sophie Monnier (1774-1856)[2]. Il nait rue Saint-André dans une maison du Vieux-Lille[3]. Alors que Louis est âgé de sept ans, son père, qui avait été volontaire en 1794 et blessé au combat, meurt en 1826. Il est élevé par sa mère[4].
Peu après son arrivée à Saint-Louis du Sénégal au début des années 1850, Faidherbe prend pour maîtresse Diocounda Sidibé, une jeune fille de l'ethnie des Khassonkés, âgée de quinze ans. Elle l’aide dans son apprentissage des langues wolof, pular et sarakolé[5],[6]. Le 15 janvier 1857[7], elle lui donne un fils, Louis Léon Faidherbe, qui meurt le 8 août 1881[8] à l'âge de 24 ans de la fièvre jaune à Saint-Louis, alors qu'il est lieutenant d'infanterie de marine[5],[9],[10].
Le 7 décembre 1858, à l’âge de 40 ans, Faidherbe épouse à Lille sa nièce de 18 ans, Angèle Emilie Marie Sophie Faidherbe (1840-1902), fille de son frère aîné, Romain, décédé huit ans plus tôt. De ce mariage naissent trois enfants : Gaston (1859-1917), Mathilde (1865-1944) et Wilhem (1866-1887). Angèle s'est également occupée de Louis, le fils de Sidibé[11].
Une autre nièce de Faidherbe, Clarence, épouse l’officier de marine Théophile Aube en mai 1861[12] qui sert au Sénégal. Il sera plus tard promu amiral[13].
Il commence ses études au collège de Lille. Ses aptitudes en mathématiques lui permettent d'obtenir une bourse pour entrer au collège royal de Douai[14].
En 1838, il entre à l'École polytechnique puis en 1840 à l’École d'application de l'artillerie et du génie de Metz dont il sort officier en 1842[14].
Lieutenant au 2e régiment du génie il sert lors de la conquête de l'Algérie de 1844 à 1846, notamment lors de l'expédition du Chélif. Il participe également à la fortification de Bou Saada[15].
Après un séjour en métropole puis à la Guadeloupe de 1848 à 1849, il revient en Algérie de 1849 à 1852 où en tant que capitaine, il participe à l'expédition dans le Djurjura sous les ordres du général Camou, à celle de Petite Kabylie sous les ordres du général de Saint-Arnaud et à celle du massif de Bougie dirigée par le général Bosquet[15]
Ses aptitudes et son énergie le font remarquer et il est affecté au Sénégal.
Arrivé en 1852, il est successivement chef du génie et directeur des Ponts et Chaussées, capitaine de 1re classe en 1853, sous-directeur des fortifications la même année et promu chef de bataillon à l'âge de trente-six ans en 1854[16].
Le , il est nommé gouverneur de la colonie[16]
Il entreprend de conquérir le pays, repousse les Toucouleurs à l'est du Haut-Sénégal (-)[17], et s'oppose à El Hadj Omar qui assiégeait le fort de Médine et prend la ville le [18]. Il repousse les Maures au nord et annexe le pays Wolof (traité de )[19].
À la bataille de Logandème (), il combat les Sérères pendant le règne de Coumba Ndoffène Famak Diouf. Sous ses ordres, Fatick est brûlée[20],[21].
En , il obtient l'autorisation de créer le corps des tirailleurs sénégalais et le premier bataillon est prêt en [22].
Il est promu colonel en [16].
L'annexion du royaume de Cayor (-) permet de dégager la route reliant Saint-Louis-du-Sénégal à la presqu'île du Cap-Vert[23].
En 1861, malade, il sollicite son retour en métropole[16].
Il retourne ensuite en Algérie et après avoir commandé la subdivision de Sidi-bel-Abbès, il repart pour le Sénégal en tant que gouverneur en 1863. Il est promu général de brigade le et quitte la colonie en 1865[16].
Avec peu de moyens, il jette les bases de la future Afrique-Occidentale française. Il étend l'influence française très au-delà du Sénégal et travaille à développer l'économie locale. Il est le créateur du port de Dakar[16]. Il assume pleinement son rôle de colonisateur.
Pendant la pénurie de coton causée par la guerre de Sécession américaine à partir de 1861, il favorise des plantations qui fournirent annuellement 50 tonnes de coton brut jusqu'en 1868. Le sud du bassin du Niger est alors jugé éventuellement porteur par les Français en Afrique occidentale[24].
Il favorise le développement économique de la colonie et projette la ligne de chemin de fer de Dakar au Niger qui sera entreprise à partir de la fin du XIXe siècle[16]. Il promeut la distribution d'eau potable à Saint-Louis du Sénégal par le projet de l'usine des eaux de Mbakhana, qui sera finalement inaugurée en 1885[25].
Il s'intéresse aux langues locales, aux coutumes et rédige plusieurs travaux d'ethnographie et de géographie sur l'Afrique occidentale, ainsi qu'un Annuaire du Sénégal en quatre langues : français, wolof, toucouleur et soninké[16].
Faidherbe dirigera également, en 1871, une mission scientifique en Haute-Égypte[16].
En 1867, il est général commandant la subdivision de Bône. En 1870, la déclaration de guerre le surprend à Lille, où il effectue un séjour de convalescence[26].
Léon Gambetta le nomme général de division le et lui confie le commandement de l’armée du Nord en remplacement du général Bourbaki[26]. Cette armée est forte de 45 000 hommes, le général Farre en est le chef d'état-major, le général Lecointe commande le 22e corps d'armée et le général Paulze d'Ivoy (it) le 23e.
Sa contre-offensive sur Amiens échoue à la bataille de Villers-Bretonneux, le . À la bataille de l'Hallue des 23 et et à celle de Bapaume, le , il ne parvient pas à exploiter l'ouverture qu'il s'est créée et finalement ne peut empêcher l'irruption allemande vers Paris à la suite de la bataille de Saint-Quentin[26]. En janvier, il bat en retraite à l'abri des places fortes de Cambrai et Lille, sans être vraiment inquiété par von Gœben[26], mais son action permet au Nord-Pas-de-Calais, encerclé, de résister jusqu'à la capitulation.
Dans ses Bases d'un projet de réorganisation d'une armée nationale, 1871, il critique vivement le Second Empire et la plupart des généraux de l'Empire, qu'il juge responsables de la défaite.
Jules Brabant | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (1 mois et 24 jours) |
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Élection | 2 juillet 1871 |
Circonscription | Nord |
Groupe politique | Gauche républicaine |
– (11 jours) |
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Élection | 8 février 1871 |
Circonscription | Somme |
Groupe politique | Gauche républicaine |
Sénateur français | |
– (8 ans, 11 mois et 30 jours) |
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Circonscription | Nord |
Biographie | |
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Après la défaite de 1871, il est élu député du département de la Somme le mais démissionne en raison de ses fonctions militaires. Il est réélu le par les départements de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord. Il opte pour ce dernier et siégea dans les rangs des républicains. Il démissionne une seconde fois parce qu'il pense que l'assemblée outrepasse le mandat qu'elle a reçu du peuple. Le , il devient Conseiller général du Nord pour le Canton de Lille-Centre. Il est candidat républicain, aux élections sénatoriales du , dans ce département mais il échoue. Il est plus heureux au renouvellement triennal du : il est élu sénateur du département du Nord et le reste jusqu'en 1888. Républicain, il siège toujours à gauche et s'oppose au boulangisme[26].
Il est grand chancelier de la Légion d'honneur de 28 février 1880 au 10 octobre 1889.
Il meurt le à Paris.
Se développe dans les années 2010 une campagne militante de contestation qui demande la suppression des références positives à la colonisation et le retrait des statues[27].
Depuis 2018, et à quelques jours du bicentenaire de sa naissance, un collectif demande de retirer[28],[29] les symboles rendant hommage au général Faidherbe qui avait conquis puis colonisé le Sénégal au xixe siècle. L'histoire critique de Faidherbe reprend des faits historiques pour le présenter comme un militaire de l'époque revendiquant la violence légitime à défendre les intérêts français en Afrique par les armes en poursuivant les idées de la colonisation. L'on insiste alors sur son ascension politique à partir du soutien des milieux d'affaires français au Sénégal et sur les moyens violents qu'il mit en œuvre contre les autochtones. Faidherbe est ainsi décrit par ces contradicteurs comme un « raciste » ne cherchant pas à exterminer à tout prix, mais prônant l'assimilation par les institutions d'alors prônant un métissage par l'école et l'armée[réf. nécessaire]. Il devient finalement une « icône du colonialisme » du xixe siècle[30]. Le 21 juin 2020, le monument au général Faidherbe, situé à Lille, est recouvert des mots « colon » et « assassin », ainsi que « Sénégal », « Algérie » et « Kabylie ». La veille, une manifestation avec comme mot d'ordre Faidherbe doit tomber demandait son retrait de l'espace public[31]. Sur les banderoles et les pancartes, se trouvaient les slogans : « je ne suis pas Faidherbe », « Mon patrimoine ch’ti n’est pas colonialiste », ou bien « Qui veut (encore) célébrer le colonialisme ? 200 ans, ça suffit. Faidherbe doit tomber »[32].
Les défenseurs de Faidherbe quant à eux, défendent ses actions diverses en insistant sur les transferts culturels entre la France et les cultures africaines que le général apporta à travers ses ouvrages géographiques et ethnographiques, notamment dans le domaine linguistique[réf. nécessaire]. À cela s'ajoutent les arguments de son engagement militaire dans le conflit franco-prusse de 1870-1871 en faveur des intérêts français, son rejet ferme du Second Empire, et son soutien indéfectible aux valeurs de la Troisième République[réf. nécessaire] en tant que sénateur[réf. nécessaire].
De nombreuses villes ont rendu hommage à Faidherbe en nommant une voie ou en érigeant un monument à sa mémoire.
« À la mémoire des généraux d'Aurelle de Paladines, Chanzy et Faidherbe, des colonels Denfert-Rochereau et Teyssier ainsi que des officiers et soldats des armées de terre et de mer qui en 1870-1871 ont sauvé l'honneur de la France. »
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