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fusil de l'armée suisse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'appellation fusil Vetterli désigne une série de fusils militaires à répétition et à chargement par la culasse adoptés par l'armée suisse en 1869, où ils remplacent différents modèles de fusils à chargement par bouche, principalement la carabine fédérale 1851, le fusil d'infanterie 1863 et des armes à chargement par la culasse, les Milbank-Amsler 1867 et Peabody 1867. Ils céderont eux-mêmes leur place en 1889 au fusil Schmidt-Rubin. Les fusils Vetterli furent conçus par Johann-Friedrich Vetterli (1822–1882), directeur technique de la Société Industrielle Suisse SIG, à Neuhausen.
Le fusil Vetterli est le premier fusil à répétition en usage dans une armée européenne. La capacité de son magasin tubulaire est de 12 coups, ce qui en fait une arme redoutable.
La France à l'époque employait le fusil Gras, monocoup, mais avec une cartouche très puissante. Le fusil Lebel apparaîtra en 1886 : il sera démodé tout de suite car son magasin tubulaire était peu pratique.
Le Vetterli est une arme hybride entre une culasse type Mauser et une mécanique à répétition Winchester. Une culasse-verrou est donc associée à un magasin tubulaire via une pièce en L. Les cartouches entrent par une trappe ménagée sur le côté de l'arme. Cette trappe pouvait être fermée par une portière qui disparaîtra dans les modèles suivants. Il tire une cartouche de calibre 10,4 × 38 r. C’est une cartouche à bourrelet à percussion annulaire double.
À cette époque, les mécaniques suisses étaient très bien faites, sauf le canon dont le diamètre interne pouvait varier considérablement d'une arme à l'autre, de .420 à .435.
La cartouche était un modèle de mise au point : l'ogive en plomb pur comportait une jupe qui en faisait une balle type Minié. Lors du tir, la jupe s'évasait et empêchait des fuites des gaz par l'avant du canon, améliorant le rendement et la précision. Mais comme les canons n'étaient pas constants, un calepin de papier était ajouté à l'extérieur de l'étui et recouvrait le collet et une partie de l'ogive.
Chargés à la poudre noire, les fusils étaient censés porter jusqu'à 1 600 m si on en croit les graduations de la hausse qui débutent à 225 m.
La balle pesant 310 grains (une bonne vingtaine de grammes) sortait du canon à plus de 400 m/s.
Le canon pouvait porter une baïonnette à douille puis à partir du modèle 1878 un sabre baïonnette à 49 dents particulièrement impressionnant.
Au milieu du XIXe siècle l'armée fédérale suisse était équipée de fusils à percussion de gros calibre, 17 mm, se chargeant par la bouche, modèle 1817/42 et 1842. Ces armes ont été perfectionnées en 1859 par le rayage du canon et la pose d'une hausse (transformation Prélaz-Burnand). Les expériences tirées de la guerre intestine du Sonderbund aboutiront à l'allègement de l'armement et de l'équipement des carabiniers par l'introduction de la carabine fédérale modèle 1851 au cal. 10,4 mm
. Cette arme sera bientôt suivie du fusil de chasseur en 1856, du fusil d'infanterie en 1863 et de la carabine modèle de 1864 de même calibre ; tous ces fusils se chargeant par la bouche avec une cartouche en papier et une balle creuse en plomb forcée avec la baguette.
En Europe la plupart des États possèdent un armement similaire à l'exception notable de la Prusse qui avait adopté en 1841 le fusil Dreyse se chargeant par la culasse au moyen d'un cylindre obturateur. La percussion s’effectuait par une aiguille traversant la masse de poudre et frappant une amorce située dans le culot de la balle. La guerre entre la Prusse et le Danemark en 1864 et surtout celle de 1866 entre la Prusse et l'Autriche démontrent la supériorité de ce système. La guerre de Sécession a aussi été observée attentivement par des officiers suisses qui se sont rendus sur place pendant les hostilités et qui en ont tiré d'utiles enseignements.
Tous les pays se lancent alors dans la recherche d'une arme au chargement par la culasse, le nombre d'armes disponibles et en bon état fait que l'acquisition d'armes nouvelles serait très onéreuse et c'est pourquoi on s'oriente vers la transformation des armes existantes. De nombreux modes de chargement seront inventés et chaque pays adoptera son propre système.
La Suisse ne resta pas à l'écart de cette tendance. Elle étudie simultanément la transformation des fusils alors en main de la troupe à titre transitoire et l'introduction d'un nouveau modèle fonctionnant à un coup ou à répétition. Un cours sur les armes portatives sous les ordres du colonel Hans Herzog est organisé du 5 au , pendant lequel ont été comparés le fusil suisse modèle 1863 avec le fusil prussien Dreyse à aiguille et le mousqueton de cavalerie américain à répétition Spencer. Les officiers participant au cours sont particulièrement impressionnés par la puissance de feu du fusil américain. En une commission formée des colonels fédéraux Herzog et Wurstemberger et des lieutenants-colonels Welti, Merian et van Berchem est nommée pour étudier l'introduction d'armes se chargeant par la culasse. Le le Conseil Fédéral met au concours la fourniture de modèle de fusil se chargeant par la culasse fondé sur le fusil d'infanterie modèle de 1863. Ces essais porteront sur des armes qui rempliront les conditions suivantes[1]:
Le Département Militaire Fédéral invite les inventeurs, armuriers ou fabricants qui seraient disposés à lui soumettre des modèles d'armes, remplissant toutes les conditions qui viennent d'être énoncées, à lui faire parvenir leurs propositions dans les plus brefs délais.
Le terme pour la remise des armes à essayer est fixé au au plus tard.
La commission nommée à cet effet examinera les modèles proposés, déterminera la marche à suivre et procédera aux essais.
Le Conseil Fédéral a décidé d'accorder une prime de 20 000 Fr à l'inventeur d'un système qui serait adopté et introduit pour l'armement fédéral.
Pour le cas où il ne serait pas présenté d'arme remplissant entièrement les conditions du programme, le Conseil Fédéral se réserve de répartir tout ou partie de la somme ci-dessus entre les auteurs des meilleurs modèles.
À la suite du lancement du concours, de nombreuses offres sont parvenues au Conseil Fédéral : d’Allemagne, de France et d'Angleterre. Les concurrents souhaitant voir l'arme qu'il s'agit de transformer, des fusils ont été mis à disposition dans les légations suisses de Londres et Paris. De leur côté les États-Unis d'Amérique ont envoyé cinq modèles de fusils dont ils ont fait don au Conseil Fédéral. Le délai de remise des modèles dut être prolongé d'un mois pour que tous les intéressés puissent remettre leurs offres ; c'est en tout 51 armes qui ont été présentées à la commission. Une partie des concurrents ont été d'emblée éliminés car ils ne répondaient pas aux spécifications. Les fusils à aiguille ont aussi été éliminés car leur munition était surpassée par la munition américaine à étui de cuivre. Les essais des autres armes ont débuté en à la suite desquels on en désigna quatre (Joslyn, Peabody, Milbank et Hugel) comme étant considérés comme les meilleurs et comme devant subir des épreuves ultérieures. Le fusil Hugel fut éliminé en raison de sa munition à broche. Une certaine quantité de fusils d'infanterie Mod. 1863 ont été transformés selon les trois systèmes retenus par l'armurier Amsler à Schaffhouse. Dans l'intervalle la situation politique aux frontières suisses s'était détériorée, on craignait d'être entraîné dans un conflit et la nécessité d'une modernisation de l'armement se fit plus urgente. Parmi les armes à répétition c'est la carabine Henry qui a retenu l'attention des experts mais elle présente des inconvénients qui seront corrigés par l'inventeur et il pourra présenter un fusil modifié à la commission au printemps 1866. En conclusions des essais, la commission recommande l'adoption pour toute l'armée d'armes se chargeant par la culasse mais elle ne peut pour l'instant recommander un modèle définitif. Elle préconise aussi d’acquérir rapidement par précaution un certain nombre de fusils neufs pour le dépôt fédéral, cette acquisition ne pourra se faire qu'aux États-Unis d'Amérique qui seuls ont les capacités industrielles pour une livraison rapide d'armes modernes.
Le [2], le Conseil Fédéral présente un rapport aux chambres fédérales concernant l'adoption d'armes se chargeant par la culasse. À la suite de ce rapport et des discussions et propositions auxquels il a donné lieu, l'Assemblée Fédérale a adopté le l'arrêté ci-après :
Des essais d'armes et de munition eurent lieu du 6 au , du 3 au . Ces essais portent sur : la justesse du tir, la rapidité du tir, la munition (enveloppe de la cartouche et poudre), essais avec des munitions avariées, force du recul. Les armes suivantes ont été évaluées :
On a aussi comparé les qualités des poudres suisse et américaine.
Les travaux ont été ajournés et ont repris du 1er au : à cette occasion les armes suivantes ont été testées :
Fusils au calibre suisse :
Fusils d'autres calibres:
Le [3] la commission put arriver à un résultat partiel et formula les propositions suivantes :
Le département militaire reprend les conclusions de la commission mais s'en écarte sur un point. Il demande l'achat de 1 900 à 20 000 fusils Winchester pour armer tous les hommes portant fusil des compagnies de carabiniers de l'élite et de la réserve et toutes les premières compagnies de chasseurs.
Le dans sa séance hebdomadaire, le Conseil Fédéral adopte le système Milbank-Amsler pour la transformation des fusils et carabines de petit calibre, la décision sur les fusils Prélaz-Burnand est ajournée. Le conseil fédéral reporte aussi l'achat des fusils winchester et demande encore à la commission des éclaircissements à ce sujet. En particulier sur le nouveau fusil qui sera adopté pour toute l'armée. Le principe d'une arme à répétition n'était pas encore certain. On attendait encore des modèles proposés par Amsler, Martini et Remington. D'un autre côté l'achat de 20 000 Winchester impliquerait nécessairement que ce modèle deviendrait par la suite celui de toute l'armée.
À l'unanimité moins une voix la commission se prononce en premier lieu pour l'adoption d'un fusil à répétition pour le contingent fédéral. À mesure que l'élite et la réserve seraient équipées du nouveau fusil, les armes de petit calibre transformées seraient remises progressivement à la Landwehr. Ensuite la commission confirma le fusil Winchester comme arme à choisir après les modifications à apporter au modèle pour l'adapter à notre calibre. Les modifications exigées par la commission sont les suivantes :
Le nombre de fusil à acquérir serait de 8 000 pour les carabiniers et de 96 000 pour l'infanterie. L'armement des troupes spéciales: cavalerie, artillerie et génie doit encore faire l'objet d'étude avec les chefs d'armes respectifs.
Des négociations s'engagent avec le fournisseur américain. La Suisse souhaite acquérir un petit nombre de fusils fabriqués aux États-Unis et le gros de la commande se ferait en Suisse. À l'époque la Suisse n'était pas un pays industrialisé, l'agriculture occupait la grande majorité de la population et par des achats de ce type le gouvernement essayait de promouvoir de nouvelles industries. Une mise au concours doit avoir lieu pour sélectionner les armuriers capables d’exécuter ce travail. Il y a des incertitudes au sujet du fusil choisi, Le modèle présenté par Winchester n'est qu'un prototype entièrement fait à la main. Les machines destinées à sa fabrication ne sont pas encore prêtes. L'usine est capable de fournir rapidement des fusils Henry mais pas le nouveau modèle. Ceci entraîne un risque quant aux délais de livraison et au coût final de l'opération. On n'est pas non plus certain que l'arme puisse s'adapter au calibre suisse qui est plus puissant que les munitions tirées par le fusil Henry.
Du au un deuxième cours sur les armes portatives a été donné par le colonel Hans Herzog et le capitaine von Mechel à des officiers de l'état-major de l'artillerie fédérale. L’enseignement portait sur la métallurgie, la fabrication des armes et des munitions, l'histoire de l'armement de l'infanterie, l'étude critique de l'armement actuel et des principaux types d'armes à l'essai. Des exercices pratiques de tir avec divers modèles de fusils et la visite des ateliers de fabrication de la société des armuriers de la Suisse centrale et occidentale complétèrent l'instruction.
Afin que pendant la transformation des fusils en possession de la troupe au système Amsler-Milbank l'armée puisse en cas de nécessité compter sur une réserve d'armes modernes, le capitaine fédéral Von Mechel a été envoyé aux États-Unis avec l'ordre de conclure l'achat de fusils à chargement par la culasse. Sur son rapport, le Conseil Fédéral décida de l'acquisition de 15 000 fusils Peabody qui furent contrôlés sur place par le capitaine von Mechel et qui ont été transportés par des bateaux allemands et livrés en Suisse encore avant la fin de l'année 1867. Ces fusils, modèle de 1867, armeront les compagnies de carabiniers en attendant le nouveau fusil à répétition encore en gestation. Par la même occasion le capitaine a fait l'acquisition de machines pour la confection de munitions et de deux mitrailleuses Gatling fabriquées par Colt à Hartford Connecticut, l'une au calibre 12,7 mm et l'autre en 25,4 mm[4].
Le [5], le Conseil Fédéral adopte comme nouveau fusil d'ordonnance le fusil recommandé par la commission d'experts soit le fusil à répétition Vetterli. L’arme est une combinaison d’un fusil Dreyse (Verrou cylindrique rotatif) et du fusil Henry (Magasin tubulaire logé sous le canon, pourvoyeur actionné par un levier sous forme de L). Le département militaire est chargé de la publication des ordonnances et règlements d’exécution. Il est de même chargé de la mise au concours d'une première livraison de 80 000 fusils et de conclure les conventions nécessaires. Les primes prévues par la mise au concours de fusils à chargement par la culasse ont été adjugés à la société industrielle suisse (SIG) pour le fusil à répétition : 10 000. -CHF et à M. Amsler pour le système de transformation: 8 000. -CHF.
D'après Instruction pour le tir à l'usage de l'infanterie suisse, Berne, 1881, pp. 9 à 20, le fusil à répétition se compose de huit parties principales, qui sont :
Le canon en acier fondu, forgé et foré d'une seule pièce, est destiné à recevoir la cartouche, il donne au projectile la direction voulue et lui imprime au moyen des rayures un mouvement de rotation autour de son axe longitudinal.
Le canon a un calibre normal de 10,4 mm avec une tolérance de 10,35 à 10,55 mm pour les armes neuves ; pour les armes en service jusqu'à 10,9 mm. Le pas des rayures est de 660 mm, les rayures ont une profondeur uniforme et sont un peu plus larges que les champs. Largeur des rayures 4,5 mm profondeur 0,22 mm.
La chambre présente un élargissement en rapport avec la forme de la cartouche, elle se raccorde avec le canon par un rétrécissement successif. Le logement du bourrelet de cartouche limite l'avancement de celle-ci et sert d'enclume pour recevoir le choc de la fourchette de percussion.
La longueur totale du canon est de 843 mm, celle de la chambre à cartouche de 60 à 65 mm, celle de la partie rayée est donc d'environ 780 mm (ces chiffres pour le fusil).
À la partie octogonale qui correspond au tonnerre, se trouvent deux entailles, l'une au pan supérieur pour le pied de hausse, l'autre au pan inférieur pour le tiroir du fût. Le bout fileté qui vient se visser dans la boîte de culasse termine la partie octogonale. Il est pourvu d'une entaille pour la griffe de l'extracteur.
La hausse se compose : Du pied de hausse (enfer forgé cémenté ou en fonte malléable durcie) muni de deux joues entre lesquelles se meut la feuille de hausse et sur lesquelles se trouvent les traits et les chiffres de la graduation.
La feuille de hausse (en acier bleui) pivote autour de sa vis. Lorsqu'elle est rabattue de manière à reposer sur la cheville d'arrêt, elle correspond à une portée de 225 m. À partir de 300 m, la graduation donne chaque centaine de mètres jusqu'à 1 000 m pour le modèle 1869/71.
Dans le modèle 1878, les traits sont gravés sur les joues et sur la feuille, la graduation va jusqu'à 1 200 m et les traits intermédiaires donnent la position de la feuille de hausse pour les distances de 50 m.
La hausse du modèle 1881 est munie d'une feuille télescopique qui allonge les distances jusqu'à 1 600 m.
La vis du pied de hausse limite le déplacement latéral qu'on peut faire subir à la hausse ; lors des essais que l'on fait avec chaque arme pour la régler, on repère la position normale de la hausse au moyen d'un trait au ciseau, fait à la fois sur le pied et sur le canon.
La boîte de culasse (en fer forgé, cémenté pour le mod. 1869 et en acier fondu bleui pour le mod. 1878), dans laquelle vient se visser l'extrémité postérieure du canon, relie la partie avant du fusil avec la crosse. Elle sert, en même temps, de logement et de guide au cylindre, au mécanisme de répétition et à la détente.
La boîte de culasse comprend :
La partie cylindrique et le corps de la boîte sont traversés de haut en bas par la coulisse qui reçoit le transporteur et lui sert de guide.
Dans la bande supérieure se trouvent: la rainure pour l'ailette inférieure de la broche de percussion, l'ouverture pour la gâchette et le taraudage de la vis supérieure de bande. Intérieurement, près du raccordement de la bande avec la boîte, se trouve le logement du ressort de gâchette avec le taraudage pour la vis de ce ressort.
Dans la bande inférieure, les ouvertures pour la détente, pour la sous-garde et un trou pour chacune des deux vis de bande.
Quand cette dernière est poussée en avant, le coin pressant sur le ressort d'arrêt le comprime et le fait sortir de la rainure de la noix dans laquelle il était engagé ; la noix peut alors tourner librement.
Pour que le coin fasse ressort, sa partie gauche est fendue; en outre, une petite vis fixée à la boîte de culasse l'empêche de sortir entièrement.
Il se compose de :
Les fonctions de la culasse mobile sont les suivantes : fermer le canon, armer le mécanisme de percussion, produire l'inflammation, élever et abaisser le transporteur, introduire la cartouche dans le canon et enfin extraire l'étui.
La culasse mobile est constituée des éléments suivants :
La partie antérieure présente deux ouvertures pour les pointes de la fourchette de percussion et un passage pour le corps de celle-ci : elle est évidée des deux côtés pour laisser passer les joues du transporteur.
Dans la partie supérieure, se trouvent la rainure et la goupille qui servent à recevoir et à fixer l'extracteur ; en dessous, la rainure inférieure pour le petit bras du levier coudé.
Au milieu du cylindre, se trouve l'embase dont la surface postérieure en hélice correspond à la face de la noix : Le cylindre se termine par un bout fileté sur lequel se visse l'écrou.
Le Cylindre est en outre, foré dans toute sa longueur et fendu à son extrémité postérieure, afin de livrer passage, soit à la broche, soit à ses ailettes.
Le levier sert à faire tourner la noix et à ouvrir et fermer la culasse mobile. Dans son mouvement la noix repousse en arrière la broche et comprime le ressort de percussion.
Dans la noix on distingue : la face avant taillée en hélice, qui s'applique contre l'hélice de l'embase du cylindre ; les deux tenons; la face arrière avec deux surfaces obliques ; à l'intérieur, la rainure du ressort d'arrêt ; à l'anneau, les deux arrêtoirs ; au levier, le bouton.
Cet appareil élève la cartouche à la hauteur de la chambre, soit qu'elle vienne du magasin, soit qu'elle ait été introduite par l'ouverture de charge ; il sert aussi à expulser l'étui après son extraction :
Il comprend les pièces suivantes :
À droite, l'ouverture pour introduire la cartouche; en dessous à gauche le logement du long bras du levier coudé ; intérieurement, le canal cylindrique qui reçoit la cartouche et donne passage au cylindre. Le transporteur reste ouvert dans sa partie supérieure afin de pouvoir s'abaisser au moment de la fermeture de la culasse : cette ouverture est resserrée dans sa partie médiane par des contreforts qui portent l'étui après son extraction et chacun d'eux est muni à son extrémité postérieure d'une fraisure pour faire basculer l'étui au moment de son expulsion.
Le petit bras est engagé dans la rainure inférieure du cylindre, dont il limite la course concurremment avec le coin.
Le grand bras est engagé dans le transporteur, dont il détermine le mouvement ascendant et descendant.
La monture en bois de noyer, donne à l'arme une forme qui permet de l'employer, soit comme arme à feu, soit comme arme de choc. La monture se compose de deux parties qui sont :
a- Le fût sert à protéger le canon et à loger le magasin et la baguette.
Avec le logement pour le canon, la rainure de la baguette et le canal du réservoir à cartouches. En outre, les embases des anneaux, les entailles pour les ressorts des anneaux et pour le tiroir du fût. le tube du réservoir en laiton contient onze cartouches au plus, à sa partie postérieure, l'écrou où vient se visser l'extrémité de la baguette.
Le magasin à cartouches se trouve dans le fût ; il reçoit les cartouches et les pousse au moyen de son ressort vers la boîte de culasse dans le transporteur.
Il se compose des pièces suivantes :
b- la crosse forme un coude dont l'extrémité postérieure est inclinée, de façon que l'homme qui met en joue ait son œil à la hauteur de la ligne de mire. La partie où la crosse est la plus mince s'appelle la poignée ; c'est le point ou l'homme saisit son fusil soit pour mettre en joue soit pour s'en servir comme arme blanche.
La crosse présente des encastrements pour recevoir les deux bandes de la boîte de culasse, le pied du battant de bretelle intérieur, la plaque de couche ; et l'évidement pour l'appareil de détente. Elle est traversée par la vis supérieure de bande et forée pour recevoir les vis à bois.
Les garnitures servent, d'une part, à assembler et à consolider les différentes pièces de l'arme, et de l'autre, à préserver quelques parties plus délicates.
Elles se composent des pièces suivantes :
Modèle 1869 | Modèle 1878 |
---|---|
L'embouchoir (anneau du haut) avec ressort et guide de baguette. | L'embouchoir (anneau du haut) avec vis, tenon du sabre-baïonnette et guide de baguette. |
L'anneau du milieu avec ressort, vis et battant de bretelle. | - |
L'anneau du bas avec sa vis | L'anneau avec ressort, vis et battant de bretelle |
Matériel utilisé. Les ressorts d'anneau sont en acier, trempe de ressort, le tiroir du fût en acier, l'embouchoir et la plaque de couche en fonte malléable, la sous-garde et le pied de battant de bretelle en fer forgé ou en fonte malléable. Les autres pièces sont en fer forgé ; toutes les garnitures sont bleuies ou cémentées.
Pendant le tir, le fonctionnement est le suivant[6].
a- Armer: Lever le levier, par suite du mouvement de rotation imprimé à la noix, les surfaces obliques de celle-ci poussent en arrière la broche de percussion, et le ressort de percussion se trouve comprimé. En même temps, la grande ailette de la broche passe par-dessus le bec de gâchette. Lorsqu'on abaisse le levier, les surfaces obliques de la noix se trouvent en avant des ailettes, et la broche est maintenue en place par le bec de la gâchette.
b-Charger: Lorsqu'on lève de levier, le cylindre commence par glisser légèrement en arrière; ce mouvement de recul ramène la griffe de l'extracteur contre le bourrelet de l'étui qui se trouve ainsi dégagé. Les tenons de fermeture de la noix viennent se placer devant les ouvertures de la boîte de culasse. Lorsqu'on retire la culasse mobile, le ressort d'arrêt entre dans la noix et l’empêche de tourner ; le cylindre continue son mouvement en arrière jusqu'à ce qu'il soit arrêté par le petit bras du levier coudé ; l'étui est tiré en arrière et repose sur la partie supérieure du transporteur.
Lorsqu'on retire encore davantage le cylindre, le petit bras du levier est entraîné en arrière, le levier tout entier pivote sur sa vis, le grand bras monte et soulève le transporteur avec la cartouche qu'il renferme. L'ancien étui qui est encore retenu par la griffe de l'extracteur, se trouve lancé en arrière. La partie inférieure du transporteur ferme le magasin. Lorsqu'on ferme le tonnerre, le cylindre pousse dans le canon la cartouche qui se trouve dans le transporteur le petit bras du levier coudé est entraîné en avant par l'extrémité postérieure de la rainure, et le grand bras ramène le transporteur dans sa position inférieure. Le ressort du magasin fait pénétrer une nouvelle cartouche dans le transporteur. La griffe de l'extracteur passe par-dessus le bourrelet de la nouvelle cartouche. Lorsqu'on baisse le levier, l'embase du cylindre presse la surface antérieure de ce dernier contre le fond de la cartouche; les tenons de fermeture de la noix s'engagent dans les embases de la boîte de culasse, et le fusil se trouve armé.
c-Presser la détente : Une pression exercée sur la détente a pour effet de faire pivoter cette dernière autour de sa goupille et de forcer la gâchette à descendre; l'ailette inférieure de la broche se trouve ainsi dégagée. Le ressort de percussion se détend et lance la broche en avant; celle-ci transmet le choc à la fourchette, qui vient frapper le fond de la cartouche et détermine l'inflammation du fulminate. La gâchette remonte sous l'action de son ressort.
d-Désarmer : Les choses se passent comme ci-dessus; toutefois, les ailettes de la broche glissent lentement le long des surfaces obliques de la noix, de sorte que le choc sur la fourchette se trouve amorti.
Pour charger l'arme, on observera la position militaire prescrite à cet effet, soit l'arme appuyée à la droite du corps du tireur, la culasse mobile à la hauteur de sa poitrine et la bouche du canon à la hauteur de la tête. Le fusil à répétition, modèle 1878, renferme treize cartouches, dont onze dans le tube magasin, une dans le transporteur et une dans le canon. Si l'on doit charger entièrement ce nombre, on commence par en introduire une dans le canon; puis on ferme la culasse mobile, on désarme le ressort de percussion et l'on continue, en introduisant les autres cartouches dans le magasin par l'orifice de charge.
Pour désarmer (mettre au repos le mécanisme de percussion), on pose l'arme sur le coude du bras gauche, on empoigne de la main gauche le levier, on le soulève d'abord comme pour ouvrir, et, sans reculer la culasse, on abaisse le levier lentement en pressant avec l'index de la main droite sur la détente. On doit désarmer dans tous les cas où le tir est suspendu et renvoyé à plus tard.
Pour armer de nouveau, sans passer par l'opération de la charge, il ne reste qu'à soulever le levier (sans reculer la culasse) et à l'abaisser sans toucher la détente.
Au combat, on remplacera, à chaque occasion, le nombre de cartouches tirées, afin de disposer constamment de la réserve complète des cartouches de l'arme à répétition. A cet effet, et s'il ne s'agit pas d'un feu de vitesse, on introduit, après chaque coup et avant d'ouvrir la culasse, une nouvelle cartouche dans le transporteur.
Pour la charge successive (coup par coup), on emploie dans la règle le transporteur, dans lequel on introduit la cartouche, par l'orifice de charge, avant d'ouvrir. On peut cependant charger sans employer le transporteur, en introduisant la cartouche par le haut et directement dans le canon. On emploie aussi ce dernier moyen pour gagner du temps, lorsqu'en voulant charger on a ouvert avant d'avoir pourvu le transporteur d'une cartouche.
Dans le cas où il surviendrait une interruption ou un dérangement du mécanisme de répétition, on enlève la vis du support, le support du levier coudé et le transporteur; le fusil peut alors être employé comme arme à simple charge.
La vis du support peut, après le retrait de ces pièces, être remise en place. Les cartouches sont introduites dans ce cas, directement dans le canon, et les étuis vides tombent à terre à travers le passage du transporteur à la boîte.
Il faut donc, au moyen de la répétition, deux mouvements pour rendre l'arme prête au tir, savoir:
En chargeant coup par coup, l'introduction de la cartouche constitue un troisième mouvement. Y compris le temps de viser, on peut tirer les treize cartouches contenues dans le fusil dans l'espace de 25 à 30 secondes. En considérant qu'il ne peut être question, en pratique, d'un tir sans viser, le fait de pouvoir tirer, avec notre fusil à répétition, 36 à 40 coups à la minute n'est mentionné ici qu'à titre de résultat d'essais comparatifs sur la vitesse possible du tir. En chargeant coup par coup, on arrive à une vitesse théorique d'environ quinze coups par minute.
Cependant, la vitesse normale de tir n'est que de onze coups par minute, en utilisant le magasin, et à huit coups par minute, en chargeant coup par coup.
Pour retirer les cartouches du magasin, on ramène la culasse mobile en arrière, on presse le transporteur dans sa position inférieure, et l'on sort les cartouches par l'orifice de charge à l'aide du tourne-vis introduit par le haut. On peut laisser tomber directement dans la cartouchière les cartouches retirées, en tournant l'orifice de charge vers celle-là. Pour constater que le magasin est vide, on doit s'assurer que le dé est devenu visible au bout postérieur du tube-magasin.
Carabine à répétition Vetterli 1869 (essai) | |
Présentation | |
---|---|
Pays | Suisse |
Type | répétition manuelle |
Munitions | 10,4 mm (.41 Swiss) |
Fabricant | Société industrielle suisse, SIG, Neuhausen |
Période d'utilisation | 1869 |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 4,44 kg |
Longueur(s) | 1243 mm |
Longueur du canon | 780 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | répétition manuelle |
Portée maximale | 1600 m |
Portée pratique | 200 m |
Cadence de tir | 12 coups en 40 secondes |
Vitesse initiale | 435 m/s |
Capacité | 11+1 |
modifier |
Fusil à répétition Vetterli 1869 (gendarmerie valaisanne) | |
Présentation | |
---|---|
Pays | Suisse |
Type | répétition manuelle |
Munitions | 10,4 mm (.41 Swiss) |
Fabricant | Société industrielle suisse (SIG) Neuhausen |
Période d'utilisation | 1869 |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 4,7 kg |
Longueur(s) | 1300 mm |
Longueur du canon | 843 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | répétition manuelle |
Portée maximale | 1600 m |
Portée pratique | 200 m |
Cadence de tir | 12 coups en 40 secondes |
Vitesse initiale | 435 m/s |
Capacité | 12+1 |
modifier |
Fusil à répétition Vetterli 1868/69 | |
Présentation | |
---|---|
Pays | Suisse |
Type | répétition manuelle |
Munitions | 10,4 mm (.41 Swiss) |
Fabricant | Waffenfabrik Bern |
Période d'utilisation | 1869 |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 4,7 kg |
Longueur(s) | 1300 mm |
Longueur du canon | 843 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | répétition manuelle |
Portée maximale | 1600 m |
Portée pratique | 200 m |
Cadence de tir | 12 coups en 40 secondes |
Vitesse initiale | 435 m/s |
Capacité | 12+1 |
modifier |
Dès son adoption le fusil subit immédiatement des améliorations, des difficultés de fabrication et les polémiques suscitée dans le public et dans les milieux militaires ont engendré ces corrections.
1870
1871
Fusil à répétition Vetterli modèle de 1871 | |
Présentation | |
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Pays | Suisse |
Type | répétition manuelle |
Munitions | 10,4 mm (.41 Swiss) |
Fabricant | Von Steiger à Thoune |
Période d'utilisation | 1871 |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 4,44 kg |
Longueur(s) | 1300 mm |
Longueur du canon | 843 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | répétition manuelle |
Portée maximale | 1600 m |
Portée pratique | 200 m |
Cadence de tir | 12 coups en 40 secondes |
Vitesse initiale | 435 m/s |
Capacité | 11+1 |
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Certaines modifications sont à effet rétroactif (**) et d'autres le sont uniquement en cas de reconditionnement de l'arme en arsenal.(*)
Carabine à répétition Vetterli 1870 gendarmerie | |
Fusil Vetterli modèle 1870 destiné aux gendarmeries cantonales. | |
Présentation | |
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Pays | Suisse |
Type | répétition manuelle |
Munitions | 10,4 mm (.41 Swiss) |
Fabricant | Société industrielle suisse, SIG, Neuhausen |
Période d'utilisation | 1869 |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 4,06 kg |
Longueur(s) | 1144 mm |
Longueur du canon | 737 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | répétition manuelle |
Portée maximale | 1600 m |
Portée pratique | 200 m |
Cadence de tir | 12 coups en 40 secondes |
Vitesse initiale | 430 m/s |
Capacité | 7+1 |
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Fusil Vetterli de cadet 1870 | |
Présentation | |
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Pays | Suisse |
Type | version coup par coup du fusil à répétition |
Munitions | 10,4 mm (.41 Swiss) |
Fabricant | Waffenfabrik Bern |
Période d'utilisation | 1870 |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 3,2 kg |
Longueur(s) | 1150 mm |
Longueur du canon | 680 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | arme à culasse cylindrique |
Portée maximale | 1600 m |
Portée pratique | 200 m |
Cadence de tir | 13 coups en 60 secondes |
Vitesse initiale | 435 m/s |
Capacité | 1 |
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En 1870 les corps de cadets sont armés de fusils à percussion modèle 1842, qui existent en 3 longueurs. Mais de nombreux cantons possèdent encore des armes plus anciennes, à silex ou transformées à percussion et de toutes sortes de calibres. Dans le courant de 1869, le canton d'Argovie[8] réclame au Département Militaire Fédéral l'étude d'un nouveau modèle de fusil de cadet se chargeant par la culasse. Les avantages d'une telle arme seraient :
Les fusils modèle 1842 et autres en main des cadets ne sont pas aptes à être transformés au chargement par la culasse et Argovie estime que de nouvelles acquisitions sont nécessaires. Selon ce gouvernement les nouveaux fusils devraient remplir les conditions suivantes :
Le département militaire fédéral se déclare disposé à réunir les données statistiques et à étudier un modèle de fusil, mais il n'a pas de moyens financiers pour cette acquisition qui est de la compétence des cantons. En conséquence il demande à tous les cantons combien de fusils ils possèdent, quel est l'état de ces armes et le cas échéant de combien de pièces ils passeraient commande. Un an plus tard[9] le par une circulaire, le département militaire fédéral informe les cantons qu'un nouveau fusil de cadet selon le système Vetterli a été développé par la Société Industrielle Suisse à Neuhausen (SIG). IL précise aussi que seul un petit nombre de fusils à percussion seront transformés pour le chargement par la culasse.
C'est une arme destinée aux enfants et adolescents faisant partie des corps de cadets ou des sociétés de tir. Le fût est en une pièce, il n'y a pas de magasin tubulaire, il tire au coup par coup. Il était destiné à l'instruction militaire des écoliers et à l'initiation au tir de la jeunesse[10]. Il est plus court que l'arme d'ordonnance, sa longueur est adaptée aux enfants. Le canon est maintenu sur le fut par une grenadière munie d'un ressort et un embouchoir tenu aussi par un ressort à pivot. L'anneau de bretelle est maintenu entre les deux extrémités de la grenadière serré par une vis traversante ; le deuxième anneau est fixé au fût à l'extrémité de la crosse par un écusson en acier et deux vis à bois. La baguette est en acier avec la tête en laiton sans cannelures et percée d'une fente destinée à recevoir le tournevis ; elle est logée dans un canal creusé dans le bois, et elle traverse l'embouchoir, la grenadière et se visse dans la crosse. La culasse est identique à celle du fusil d'infanterie, La fenêtre d'éjection de même que les évents des gaz et le tiroir de démontage sont inclinés du côté droit. La hausse est semblable à celle du fusil mais de dimensions réduites. Ce fusil tire la munition d'ordonnance, et la Confédération précise que de cette dernière circonstance il résulte que les approvisionnements de fusils de cadets formeront une réserve pour la défense du pays, réserve qui pourrait en attendant servir à l'armement de la Landwehr. Son successeur sera le fusil de cadet modèle 1897 du système Schmidt-Rubin en cal 7,5 mm.
Carabine à répétition Vetterli 1871 | |
Présentation | |
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Pays | Suisse |
Type | répétition manuelle |
Munitions | 10,4 mm Vetterli (GP 1867) percussion annulaire |
Fabricant | Atelier de montage de Berne MW, |
Période d'utilisation | 1871 |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 4600 g |
Longueur(s) | 1260 mm |
Longueur du canon | 783 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | répétition manuelle |
Portée maximale | 1600 m |
Portée pratique | 200 m |
Cadence de tir | 12 coups en 40 secondes |
Vitesse initiale | Vo 432 m/s |
Capacité | 11 +1 (10 dans le magasin, 1 dans le transporteur, 1 dans la chambre) |
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C'est l'arme destinée aux carabiniers. Elle diffère du fusil 1869/71 par les points suivants :
Elle est constituée des pièces de la détente simple et des pièces supplémentaires de la double détente.
Armer. Presser sur la double détente (languette du frappeur, détente arrière) Par ce mouvement, le crochet postérieur du grand ressort se trouve relevé : le bec du frappeur passe alors devant l'embase-arrêt de la détente, et cette dernière, sous la pression du ressort d'arrêt, vient se placer sur le bec du frappeur. Le grand ressort est armé.
Lâcher la détente : Il suffit de toucher la détente (détente avant) pour supprimer l'action de ressort d'arrêt et pour enlever au frappeur le léger appui qu'il trouvait dans l'embase de la détente. Le grand ressort recouvre alors sa liberté d'action, et en se détendant, il pousse de haut en bas la partie postérieure du frappeur dont la partie antérieure se trouve relevée. Ce mouvement du frappeur détermine un mouvement en sens inverse de la détente dont la partie antérieure se meut de haut en bas, entraînant la gâchette avec elle.
La pression de l'index sur la détente simple est ici remplacée par l'effet du grand ressort qui, par l'intermédiaire du frappeur, agit sur la détente et lui fait dégager la gâchette.
Régler la double détente. Pour rendre la double détente plus sensible : serrer la vis d'arrêt pour relever la feuille de détente, ce qui fera que le bec du frappeur sera moins engagé dans l'embase de la détente.
Si la double détente ne fonctionne pas et qu'il faille la faire jouer plusieurs fois pour faire partir le coup, cela provient de ce que la gâchette n'étant pas assez vivement projetée, son bec ne se dégage pas de l'ailette inférieure de la broche ; il faut dans ce cas : serrer un peu la vis du grand ressort (en même temps vis de sous-garde) afin que le ressort, plus tendu, agisse avec assez de vigueur.
Dans l'un ou l'autre cas, il faut éviter de trop serrer les vis.
En rendant la double détente trop sensible, on risque d'avoir des départs accidentels. Si l'on tend trop fortement le grand ressort, on risque de le forcer et même de le briser et le mécanisme perd l'élasticité qui lui est nécessaire.
Démontage de la double détente. Enlever la crosse, dévisser la vis du grand ressort et l'enlever avec la sous-garde ; enlever la vis du frappeur et le frappeur ; dévisser le ressort de gâchette et l'enlever.
Il n'est pas besoin de pousser plus loin le démontage pour pouvoir arriver à toutes les pièces et pour pouvoir les nettoyer suffisamment. Si l'on voulait démonter complètement il faudrait employer le chasse-goupille et l'on aurait quelques difficultés pour le remontage. Dans les cas ordinaires, on devra se contenter des opérations indiquées plus haut.
Le remontage se fait dans l'ordre inverse, en ayant soin de graisser spécialement les parties qui sont soumises à un frottement.
On s'assurera du fonctionnement régulier de la double détente en observant les points ci-dessus mentionnés. La tension du grand ressort doit être juste suffisante pour assurer du premier coup l'action de la broche.
Le poids normal de la détente simple est le même que pour le fusil à répétition, c'est-à-dire 2,72 kg; en faisant usage de la double détente le poids se réduit à 100 - 150 g.
Le mousqueton diffère du fusil :
Le magasin tubulaire contient 6 cartouches, en sorte qu'avec celles enfermées dans le transporteur et dans la chambre à cartouche, le mousqueton peut contenir 8 coups. Le mousqueton n'est pas pourvu d'une baïonnette.
L'arme a été constamment perfectionnée depuis 1871. Toutes ces améliorations ont été sanctionnées par une nouvelle ordonnance du , le texte et les plans y relatif sortent de presse en 1879. Les modifications apportées au fusil sont les suivantes :
1872
1875
1877
Certaines de ces améliorations ont un effet rétroactif (**) sur les modèles précédents, d'autres uniquement en cas de retour en arsenal pour remise en état (*).
1878
Les différences les plus visibles pour l'identification du modèle 1878 par rapport à ses prédécesseurs sont : l'introduction du sabre-baïonnette, la suppression du quadrillage du fût, la suppression d'un anneau et la nouvelle hausse.
La carabine 1878 est identique au fusil, à l'exception du système de détente remplacé par une double détente.
Mousqueton Vetterli de cavalerie 71/78 | |
Présentation | |
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Pays | Suisse |
Type | répétition manuelle, magasin tubulaire |
Munitions | 10,4 mm (.41 Swiss) |
Fabricant | Pfenninger à Stäfa |
Période d'utilisation | 1878 - 1893 |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 3,25 kg |
Longueur(s) | 930 mm |
Longueur du canon | 470 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | répétition manuelle |
Portée maximale | 600 m |
Portée pratique | 200 m |
Cadence de tir | 7 coups en 40 secondes |
Vitesse initiale | 375 m/s |
Capacité | 6+1 |
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Le mousqueton adopté en 1871 a comme les armes longues été constamment perfectionnés par l'armée[12].
1872
1873
1874
1875
1877
1878
1879
1880
1881
En résumé, pour identifier les modèles il y a 4 variantes de hausses : la hausse à languettes rabattables (1871), la hausse Tury à glissière horizontale (71/72), la hausse Schmidt à glissière verticale (71/74) et la hausse Schmidt à cadran (1878). Il y a 2 variantes de fût, avec (1871) et sans cannelures (1878) et deux traitements des aciers : fer gris (1871) et acier bronzé (1878).
Les changements entre le mod 78 et 81 sont anecdotiques. La modification principale par rapport au modèle 1878 est l'introduction d'une nouvelle hausse (Schmidt) munie d'une rallonge permettant le tir jusqu'à 1 600 m Il y a d'autres petites corrections :
1879
1880
1881
1882
Modifications (*) à effet rétroactif apportées aux armes plus anciennes lors de rénovation en arsenal.
Carabine à répétition Vetterli 1881 | |
Présentation | |
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Pays | Suisse |
Type | répétition manuelle |
Munitions | 10,4 mm (.41 Swiss) |
Fabricant | Waffenfabrik Bern |
Période d'utilisation | 1881 |
Poids et dimensions | |
Masse (non chargé) | 4,44 kg |
Longueur(s) | 1320 mm |
Longueur du canon | 843 mm |
Caractéristiques techniques | |
Mode d'action | répétition manuelle |
Portée maximale | 1600 m |
Portée pratique | 200 m |
Cadence de tir | 12 coups en 40 secondes |
Vitesse initiale | 435 m/s |
Capacité | 12+1 |
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C'est l'arme destinée aux carabiniers.
La base est analogue à celle du fusil modèle 1881 ; seulement le mécanisme de détente est, pour la carabine, remplacé par celui de la double détente, changement qui entraîne une modification de la boîte de culasse : la bande inférieure plus large avec logement de la double détente ; et de la crosse : logement de double détente renforçant celle-ci, la fente ne se prolongeant pas jusqu'au bout.
La subtilité repose dans la détente : un mécanisme à stecher est adopté (double détente système Schmidt). Contrairement au système Thury, celui du modèle 1881 est contenu dans un boîtier amovible qui peut être extrait de l'arme en démontant uniquement une vis et le pontet de sous garde. Le démontage, le remontage et l'entretien en sont facilités.
On arme en pressant la détente arrière, puis on déclenche le coup par la détente avant. Une vis située entre les deux permet un réglage de la tension du ressort.
C'est un bijou d'horlogerie et de précision. Sans l'emploi de la double détente, le poids nécessaire au départ du coup est le même que celui du fusil à répétition, soit 2,5 kg ; en actionnant la double détente, il est ramené à 100/150 grammes soit, pour un homme, une faible pression du doigt !
La précision en est considérablement améliorée.
Le corps des gardes-frontières a reçu 3 types d'armes du système Vetterli :
Ces fusils resteront en service jusqu'en 1903 moment où ils seront remplacés par des fusils courts modèle 1889/00 Schmidt-Rubin[13].
Pour le fusil modèle de 1869, la carabine modèle de 1871, le fusil de gendarmerie modèle 1870. Longueur 547,5 mm. Le pied du guidon sert de tenon de baïonnette. Lame à section quadrangulaire en acier trempé avec quatre arêtes et quatre évidements. Le coude en acier relie la lame à la douille. La douille et la virole en fer forgé. Le tout est bleui. La douille s'applique au canon, tandis que la virole avec son embase fixe la baïonnette au tenon.
Introduite pour les fusils et carabines modèle 1878. Longueur 600 mm. La lame en acier trempé avec pointe, tranchant, dos de scie et pan creux. La lame se termine par la soie, à laquelle sont fixées la garde et la poignée; à la soie se trouve rivé un contrefort qui sert d'écrou pour la vis du ressort de crochet. La garde en acier avec la coulisse pour le passage de la soie et l'anneau qui s'applique au canon; cet anneau est muni d'une entaille dans laquelle entre l'embase du guidon. La poignée comprend la tête, en fer forgé et les deux plaques de poignée en caoutchouc durci quadrillé. Dans la tête se trouvent la rainure du tenon de l'embouchoir, le crochet qui fixe le sabre-baïonnette et la vis de crochet qui limite le mouvement de ce dernier. Le ressort de crochet est fixé au contrefort de la soie par une vis qui traverse la plaquette droite de la poignée. Quatre rivets relient les plaques de poignée entre elles et avec la soie.
Il existe des variantes de cette baïonnette : un modèle à trois rivets d'assemblage des plaquettes de poignée, un modèle dont le rail de fixation au canon a été obturé par une pièce de bois, un autre sans ce rail et enfin un modèle pour le personnel pénitentiaire dont la garde est symétrique et ne comporte pas l'anneau pour le passage du canon, mais un percement rectangulaire qui reçoit une dragonne qui empêche le détenu de se saisir de l'arme. Ces trois dernières variantes sont destinées aux soldats qui ne sont pas équipés du fusil: armurier, tambours, trompettes, musiciens, soldats sanitaires, cyclistes ou gardiens de prison.
Cet accessoire bien pratique a été fourni au soldat à partir de 1887, c'est un capuchon en laiton de 30 mm de long d'une section s'inscrivant dans un carré de 20 x 20 mm dont les coins sont arrondis et dont les côtés épousent le diamètre extérieur du canon avec 2 cannelures longitudinales. Le bout est légèrement bombé. Sur un des côtés est brasé le dispositif d'accrochage à baïonnette dans lequel vient s'encastrer le guidon. À l'intérieur une tige en acier avec un ressort, sur lequel coulisse une rondelle perforée de six trous, maintient le couvre-canon fermement sur l'arme. La conception astucieuse de ce petit accessoire permet à l'air de circuler pour éviter la condensation dans le canon tout en le maintenant à l'abri de la pluie, de la neige, de la boue et de la poussière.
Les fusils et carabines modèles 1878 et 1881 possèdent un évidement sous la plaque de couche destiné à recevoir une fourchette de percussion de rechange. Elle est emballée dans du papier ou de la toile graissée et on la retrouve encore fréquemment de nos jours en démontant l'arme.
En[14] 1873, des essais ont été effectués à l'école de tir de Bâle et à l'école de recrues de carabiniers à Lucerne avec des fourchettes de percussion d'exercice en cuivre. Ceci afin de prévenir des inconvénients qui résultent de l'emploi des fourchettes réglementaires lorsqu'elles frappent contre le logement du bourrelet de la cartouche, lors de tir à sec pendant l'instruction donnée sur le maniement d'arme et les feux. Les essais ont été parfaitement concluants. Les fourchettes en cuivre n'ont pas la pointe de 1,5 mm de celles en acier et n’endommagent pas la chambre de culasse; d'autre part, lorsque les fourchettes de percussion sont enlevées, les ailettes de la broche percutante souffrent du choc qu'elles exercent sur la noix, tandis que ce défaut disparaît par l'emploi des fourchettes en cuivre. Elles sont fabriquées par la Société Industrielle Genevoise au prix de 20ct pièce.
Cet appareil consiste en un tube de tir du calibre 5,4 mm tirant de petites cartouches en cuivre du système Flobert. Il s'introduit dans le canon de l'arme; un cylindre d'obturation spécial, avec appareil de percussion et d'extraction, remplace le cylindre d'origine. Le tir se pratique aux distances de 12 à 25 m. Ce dispositif de tir réduit a été mis au point par les capitaines de carabiniers Veillon et Volmar, tous deux contrôleurs fédéraux auprès de la SIG, en se basant sur des appareils utilisés dans les armées française et allemande.
Outil destiné au fusil Peabody modèle de 1867 et en usage pour le Vetterli jusqu'en 1871. Il se compose de deux lames d'acier dont l'une, la plus courte, pivote. Elles sont réunies par un rivet qui sert d'axe à la lame pivotante. Les extrémités sont taillées en forme de tournevis de 2 grandeurs différentes correspondant aux types de vis en usage sur le fusil[15].
1re variante : manche en bois en forme de bouteille, les deux faces latérales sont plates. La lame est fixe, elle traverse le manche et elle est arrêtée par une rondelle de laiton. Longueur 90 mm, largeur maximum 35 mm ; cet accessoire est destiné au mousqueton de cavalerie et au fusil de cadet.
2e variante : introduit le : la lame est mobile et divisée en deux par une cheville d'arrêt qui la traverse de part en part: elle se fixe au manche au moyen d'une vis qu'il suffit de serrer pour maintenir la lame. Longueur 115 mm, largeur du manche 40 mm.
La poignée reçoit le poinçon fédéral du type prévu pour les pièces en bois et quelquefois une marque cantonale.
Dans le modèle de 1878, conçu par le colonel Rudolf Schmidt, les deux parties de la lame sont séparées au 1/3 environ par un renflement muni d'un percement de forme allongée qui donne passage au tiroir qui sert à solidariser la lame au manche. Ce dernier peut s'adapter à l'extrémité de la baguette et sert alors de poignée. Certains de ces outils ont l'une des extrémités de la lame taillée en forme de fourchette, elle s'adapte à des vis particulières du revolver modèle 1872 & 1872/78.
La baguette en acier, la tige trempée, sert au nettoyage du canon et à chasser les étuis qui pourraient être restés coincés dans la chambre à cartouche. On distingue dans la baguette les parties suivantes :
Cette pièce reçoit le poinçon personnel du contrôleur fédéral, une lettre surmontée d'une croix fédérale.
1er modèle 1871, en acier, longueur totale 90 mm diamètre 8,5 mm: avec une partie cylindrique filetée de 28 mm de long, qui se visse sur la baguette et percée d'un trou oblong pour recevoir la lame du tournevis ; une partie de section carrée, longueur 56 mm dont les angles sont taillés en dent de scie destinée à recevoir un chiffon de nettoyage, une dernière section cylindrique de 6 mm de longueur avec deux tores de 1 mm séparés par une partie cylindrique de diamètre 6 mm
2e modèle 1871 en laiton, de même conception mais de dimensions plus réduites et destiné au mousqueton 1871 de cavalerie : longueur 60 mm, diamètre 8,5 mm: avec la partie filetée de 12 mm, une partie conique de 5 mm, la section carrée de 28 mm de longueur et de 5 mm de diamètre, la partie cylindrique de 15 mm à bout arrondi avec la fente destinée au tournevis.
3e modèle 1875, en laiton, longueur totale 60 mm, diamètre 8,5 mm: avec la partie filetée de 13 mm, la partie carrée de 32 mm épaisseur 6,5 mm et la tête de 15 mm de longueur reçoit la fente destinée au tournevis.
Une brosse se vissant sur la baguette a été introduite le pour le fusil. Elle a été reprise de celle en usage pour la carabine modèle de 1871 et le revolver modèle de 1872. Ses dimensions sont les suivantes : longueur totale 100 mm, dont 22 mm pour la partie en laiton diamètre 8,5 mm, qui se fixe à la baguette par un filetage de 10 mm et 78 mm pour la brosse elle-même, constituée de deux fils de fer torsadés emprisonnant des fils de crins. diamètre de la brosse 14 mm.
Le un nouveau modèle plus court et plus robuste, est déclaré d'ordonnance : longueur totale 70 mm dont 48 mm de brosse, le diamètre est réduit à 12 mm. Cet accessoire est celui en usage pour le revolver modèle de 1878. Le modèle de 1873 avait tendance à se plier de par sa longueur et par la résistance due au diamètre trop important.
Les fioles à huile modèle de 1875 pour fusil, mousquetons et revolvers sont en fer blanc, dimensions: 40 × 13 mm les deux extrémités arrondies. La hauteur de la fiole pour fusil est de 60 mm, celle du mousqueton est de 25 mm. Elle se compose du flacon, du col et du bouchon. Le col en tôle de laiton un peu élargi vers le haut, est soudé dans un des coins supérieurs, il fait une longueur de 8 mm dont 2 mm dépasse de la boîte et un diamètre de 11 mm. Le bouchon conique en bois dur a, dans la partie entrant dans le flacon, une tige en fil de fer aplati à son extrémité en forme de cuillère.
En 1875 la cavalerie a reçu un modèle particulier dont la fiole à huile, la boîte de graisse de mousqueton et la boite de graisse à chaussures s’emboîtaient les unes sur les autres. Dimensions: 60 × 26 mm hauteur 120 mm dont 25 mm pour la fiole à huile et 50 mm pour la boîte de graisse. Les fantassins reçoivent une fiole de même forme mais plus grande que le modèle précédent soit 60 × 26 mm hauteur 80 mm.
Tout ce matériel à l'exception de la baguette est contenu dans la giberne, pour les troupes à pied et dans les fontes de la selle, pour les dragons.
La bretelle est confectionnée en cuir noirci avec des percements de réglage. Elle passe dans le battant de crosse puis dans une boucle rectangulaire fixe en laiton avec ardillon. Ensuite elle se glisse dans le battant supérieur et se replie contre le fût; elle est arrêtée par un bouton double en laiton dont la tête côté intérieur est plate et extérieur légèrement bombée. Elle porte la date de sa confection et le poinçon du sellier ainsi que celui du contrôleur de l'arsenal, une lettre et la croix fédérale dans un rectangle aux coins arrondis.
En cuir noirci dimensions finies 96/76 mm x 200 mm. La pièce de cuir est rabattue pour former un passant de ceinturon, elle est percée d'un trou en demi lune destiné à recevoir un crochet métallique cousu sur la tunique du soldat. Un gousset de 50 mm d'ouverture, cousu sur 10 mm de chaque côté supporte le fourreau. À l'avant du gousset est cousu un contre-sanglon de 20 mm de largeur sur 36 mm de longueur muni d'un passant de 12 mm de largeur. La bride de cuir du fourreau est fixée au porte fourreau par une boucle à rouleau en acier, de 30 mm de largeur. Le porte fourreau est poinçonné et daté par le sellier qui l'a fabriqué. Il reçoit le poinçon du contrôleur de l'arsenal qui l'a réceptionné.
Ordonnance du sur la nouvelle giberne[17], la giberne transformée et le nouveau havresac
Les cantons sont libres de transformer la giberne dont il a été fait usage jusqu'à présent. En cas de transformation on devra se conformer aux indications suivantes.
Le ceinturon porte giberne ne subit aucun changement.
Sont conservés à la giberne : le couvert (pattelette) et le contre-sanglon' le dos et le fond, le bouton en métal et le passant du ceinturon. Le sous-couvert, la paroi extérieure ou de devant, la cloison (paroi de séparation), le fond en bois et les côtés disparaissent. La paroi extérieure et les deux côtés sont remplacés par une nouvelle pièce en cuir noir souple, cousue, à la partie supérieure de laquelle et des deux côtés de la giberne passent deux attaches en peau de veau noire, longue de 420 et de 10 de large, retenues au dos de la giberne et des deux côtés par un bouton également en cuir. De cette manière se forme une poche facile à fermer, de la grandeur de l'ancienne giberne. À la partie extérieure de cette poche est fixée, au moyen d'un morceau de même cuir de 100 de haut et de la même longueur que la paroi postérieure de la giberne une seconde pochette longue de 170 et de 25 de profondeur, pour les accessoires du fusil. Le couvert de cette pochette est de la même largeur que celle-ci, haute de 60, pourvue au milieu d'un contre-sanglon large de 20, long de 65 (dont 20 cousu), qui sert à fermer au moyen du bouton en cuir fixé sur la pochette.
Elle se compose de la poche et du ceinturon. La poche se compose :
Du dos avec couvert (pattelette) formé d'un seul morceau de cuir de vache, noirci, étiré, haut dans le milieu de 355, aux deux côtés de 340, largeur du couvert à son extrémité 215, largeur du dos où le couvert commence 200, largeur du dos au bas 185.
Du contre-sanglon en cuir noir, large de 22, long de 180, fixé au moyen d'une double couture à l'intérieur du couvert et à 50 de son extrémité.
Du compartiment à cartouches proprement dit, composé d'un morceau de cuir long de 310, haut de 140, formant paroi extérieure, cousu au moyen d'une bordure en peau de chèvre ou de veau aux bords inférieurs de la paroi extérieure du compartiment. Un bouton solide, en cuivre, est rivé sur une contre-plaque de même métal, de 30 de diamètre, placés à l'intérieur, au milieu du fond et contre celui-ci. Aux bords supérieurs de la paroi extérieure 10 trous ronds percés à l'emporte-pièces à travers desquels passent deux attaches en peau de veau noire, cousues à droite et à gauche de cette paroi, longues de 420, larges de 10, terminées en pointe à l'un des bouts et destinées à fermer le compartiment à cartouches par en haut.
De la pochette pour les accessoires du fusil; elle est formée d'un morceau de cuir, long de 245, haut de 120, cousu extérieurement à la paroi et à la partie du fond. Sur cette pochette se trouve un couvert de même cuir, large de 185, haut de 50. Elle se ferme au moyen d'un petit contre-sanglon cousu au couvert, large de 20, long de 60 (dont 45 dépasse du couvert) et d'un bouton en cuir fixé sur le devant à 50 au-dessous du bord de la pochette.
Des deux passants en cuir noirs, long de 75, larges de 30, fixés au dos, un par côté, chacun au moyen de deux doubles coutures, avec un espace libre de 46 pour le passage du ceinturon, la partie inférieure des passants à 45 au-dessus du bord inférieur de la giberne.
Le porte-giberne (ceinturon) est une courroie en cuir noir, étiré, large de 33, longue de 1000 à 1050, avec un passant large de 15 et une boucle à rouleau en cuivre massif de 4.5 d'épaisseur. le rouleau en cuivre de 1 mm d'épaisseur.
Le démontage s’effectue dans l'ordre et de la manière suivante[19]: Saisir l'arme avec la main gauche à la hauteur de la hausse, le canon tourné vers l'extérieur, la crosse appuyée sur une table.
Pour remonter le fusil, suivre, en sens inverse, l'ordre qui vient d'être indiqué pour le démontage[20].
En remettant en place l'extracteur, il faut avoir soin de ne le pousser en avant que lorsque le crochet est bien engagé dans sa goupille; une fois l'extracteur en place, la griffe doit faire saillie sur la tranche antérieure du cylindre.
Pour replacer la noix, presser sur le ressort d'arrêt pour permettre le mouvement de rotation, puis la placer en tenant le levier abaissé à droite; l'extrémité antérieure du cylindre doit être inclinée, afin que les pièces entrent bien les unes dans les autres. En remettant la broche de percussion, avoir soin de placer la grande ailette en bas et d'engager la tige à fond.
Pour visser l'écrou, saisir le cylindre dans la main droite, et lui donner un mouvement de rotation de gauche à droite, la main gauche ne faisant que maintenir l'écrou; veiller à ce que l'écrou ne soit pas engagé à faux sur les filets et le serrer solidement. Remettre l'écrou nécessite un effort musculaire important pour vaincre la puissance du ressort.
Retirer le coin, engager à moitié la culasse mobile, puis remettre le coin en place; c'est seulement alors que l'on peut fermer la culasse et désarmer d'une manière normale.
Pour remettre le transporteur, ainsi que le levier coudé et son support, assembler d'abord ces pièces entre elles. Abaisser pour cela le grand bras du levier coudé et l'engager dans le transporteur. Prendre le fusil et l'appuyer sur une table, introduire les pièces; par une légère pression sur le support du levier coudé, opérer la liaison avec sous-garde, puis replacer et serrer la vis.
Jusqu'en 1873, les cantons sont souverains en matière d'armement et d'équipement pour leur contingent. C'est pourquoi on retrouve sur les armes de cette époque des poinçons qui indiquent quel canton est propriétaire du fusil. L'organisation militaire de 1873 mettra fin à cette pratique et depuis ce moment l'armée devient véritablement fédérale et l'état central sera responsable de l'armement et de l'équipement des troupes.
La cartouche Vetterli, fabriquée en Suisse en série à partir de 1867 était dénommée Cartouche métallique cal 10,4 m/m ou (Dénomination GP 1867). C’était une cartouche à poudre noire, avec un étui en Tombac (94 % Cuivre, 6 % zinc) à bourrelet, à percussion annulaire. La balle ogivale en plomb dur était du type Minié. Les armes suisses à percussion récentes étaient calibrées à 10,4 mm (carabine 1851, fusil de chasseurs 1856, fusil d'infanterie 1863 et carabine 1864). Lorsque la question du chargement par la culasse s'est posée à la Suisse comme à tous les pays européens, ces armes étaient encore en très bon état et pour des raisons économiques et de rapidité de mise à niveau de l'armement, il a été décidé à titre transitoire de transformer ces armes plutôt que d'en acheter de nouvelles. Parallèlement un nouveau modèle fût étudié. C'est pourquoi le calibre 10,4 mm fût conservé pour les armes transformées selon le système Amsler-Milbank, pour le nouveau fusil Peabody acheté en urgence aux États-Unis et pour le nouveau fusil Vetterli. Ceci garantissait l'unité de munition pour l'armée fédérale et pour la Landwehr. Le Landsturm était provisoirement armé de fusils de gros calibre (18 mm) modifiés en attendant de recevoir les fusils de petit calibre.
Caractéristiques[23]:
a-L'étui est tiré d'une rondelle en tombac
b-Étui
c- Charge 3,7 g de poudre no 4 (cartouche pour cadet 3 g)
d- Balle
e-Papier-enveloppe, avec graisse, poids 0,2 g
f-Cartouche terminée et graissée
g- Composition de la graisse : suif de mouton 5 parties, cire 1 partie.
h- Paquet de 10 cartouches
Ce calibre de cartouche est en double percussion annulaire, chargé à la poudre noire, développé pour le fusil réglementaire Vetterli 1869, 1871, 1878, et 1881.
Introuvable, le culot doit être repercée et devenir une cartouche en percussion centrale et pouvoir être rechargée.
Cartouche à charge réduite à 3 g livrée en paquet de 10 coups avec une étiquette violette. Cette munition pouvait aussi être tirée par le fusil et la carabine d'ordonnance, elle était même préférée par les sportifs car elle fatigue moins le tireur et donne de meilleurs résultat en cible[24].Son succès était tel que le Département militaire interdira aux débits de poudre de vendre cette munition aux sociétés de tir et aux particuliers pour obliger les soldats à s'exercer avec la munition d'ordonnance.
La cartouche d'exercice comprend :
Ce dernier est séparé de la poudre par une rondelle en carton et maintenu à l'avant par une autre rondelle en étoffe recouverte d'une couche de laque.
Il existe deux espèces de cartouches d'exercice :
Le paquetage de la munition d'exercice se fait aussi par 10 cartouches, mais dans des boîtes en carton dont le couvercle est simplement collé.
Chaque paquet de cartouches porte une inscription indiquant son contenu ainsi que la date de sa fabrication.
Pour les fusils transformés en fusil de chasse.
Ce calibre a fait une réapparition soudaine sous la forme de la cartouche 10,4 × 32 (590-0760) pour fusil 150, arme silencieuse destinée à l'organisation secrète P26[25].
Malgré la modernité du Vetterli , l'armée suisse l'a constamment maintenu au meilleur niveau. En 1883, des essais ont été réalisés pour moderniser le Vetterli et l'adapter au tir de munitions à poudre sans fumée et de calibre réduit à 8 mm puis 7,5 mm suivant les recherches du Colonel Rubin de la Waffenfabrik de Berne. Le système de magasin tubulaire n'étant pas adapté à ces nouvelles munitions à inflammation centrale, l'arme fût abandonnée au profit de fusils à chargement par un magasin vertical élaborés par SIG et par le colonel Schmidt de la W+F.
Les essais aboutirent à l'adoption du système Schmidt-Rubin modèle 1889 puis 1896 en calibre 7,5 mm, GP90 à poudre sans fumée, chargeur-magasin vertical de 12 coups puis amélioré avec une nouvelle cartouche GP11 dans deux fusils à poudre sans fumée, le fusil 11 et le mousqueton 11. Ces armes étaient au-dessus du niveau des Mauser, Carcano et autres Lebel : le rechargement de l'arme était jusqu'à 6 fois plus rapide, et les systèmes d'alimentation des plus modernes (chargeurs 12 ou 6 + lames-chargeurs de 6 coups).
Après l'introduction du fusil Schmidt-Rubin 1889, le Vetterli devient l'arme du Landsturm jusqu'en 1911. Les armes devenant propriété des soldats à la fin de leurs obligations militaires elles ont été utilisées comme arme de tir ou de chasse par la suppression du tube magasin et par la mise à feu à percussion centrale. L'armée a vendu ses derniers stocks dans les années 1950. C'est une arme qui est courante chez les armuriers et antiquaires spécialisés dans les armes anciennes. La munition à percussion annulaire n'est plus fabriquée. La carrière du Vetterli a été plus longue dans l'armée italienne qui l'a modifié deux fois par l'adoption d'un magasin vertical (Vetterli/Vitali) et ensuite par le tir de la munition de petit calibre du Carcano. Ces armes ont servi pendant les 2 guerres mondiales comme arme de seconde ligne et dans les colonies.
Le Vetterli aurait été utilisé lors de la guerre Russo-Finlandaise de 1918, côté finlandais, dans des combats d'arrière-garde. Au début du siècle dernier, des armuriers belges en fournissaient aux colons en partance pour le Congo. Les pionniers américains partant vers l'Ouest ont aussi acheté des Vetterli de surplus ce qui explique que plusieurs manufacturiers américains de munition avaient dans leurs catalogue la munition 10.4 annulaire dénommé .41Swiss aux États-Unis.
La munition n'étant plus produite, cette arme aurait pu tomber dans l'oubli, mais une modification permit de la convertir en percussion centrale et de la faire tirer à nouveau.
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