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historien classique et archéologue allemand De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Fritz Schachermeyr, né à Linz le et mort à Eisenstadt le , est un historien classique de langue allemande. Il a développé dans ses recherches une vision de l'Histoire de l'Europe qui prend le thème de la lutte des races comme axe privilégié d'études. Ses théories ont trouvé un écho sous le Troisième Reich, qui oppose à la lutte des classes du marxisme la lutte des races du national-socialisme. Il a mis en avant le concept de « dénordification ».
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Archéologue classique, historien de l'Antiquité classique, spécialiste de la civilisation mycénienne, préhistorien, archéologue spécialiste du Proche-Orient, professeur d'université |
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Adolf Bauer (d), Adolf Wilhelm, Eduard Meyer, Carl Ferdinand Friedrich Lehmann-Haupt |
Directeur de thèse | |
Distinctions | Liste détaillée Docteur honoris causa de l'université nationale et capodistrienne d'Athènes () Prix Wilhelm Hartel (d) () Ordre du Mérite pour la science et l'art (en) () Docteur honoris causa de l'université de Vienne () Médaille d'honneur de la cité de Vienne (Or) Grand officier d'or de l'ordre du Mérite autrichien Ordre du Mérite de la République d'Autriche |
Fritz Schachermeyr a étudié à partir de 1914 l'histoire de l'Antiquité à Graz, à Berlin et à Vienne. Ses études ont été interrompues fin 1915 par son service militaire en Transylvanie, en Asie Mineure et en Mésopotamie, où il développe un intérêt pour l'Orient ancien. Il passe son diplôme en 1920 à Innsbruck sous la direction de Carl Lehmann-Haupt avec une thèse de doctorat sur les relations entre l'Égypte et le Proche-Orient. Entre 1919 et 1929, il enseigne comme professeur dans un lycée de jeunes filles à Innsbruck. Il passe son habilitation de professeur d'université en 1928 à l'université d'Innsbruck avec pour spécialité l'histoire étrusque ancienne. En 1931, Schachermeyr est nommé professeur d'histoire ancienne à l'université d'Iéna, d'abord comme professeur associé, puis comme professeur ordinaire. En 1934, Josef Keil lui est préféré pour un poste vacant à l'université de Vienne probablement en raison des activités nazies de Schachermeyr. Après 1945, il obtient finalement un poste à l'université de Vienne[I 1]
Spécialiste de l'Antiquité gréco-romaine en poste à l'université d'Iéna[1], il enseigne à l'université d'Innsbruck, après avoir soutenu une habilitation dans le domaine de la proto-histoire, sur les Étrusques[2].
Dans un contexte marqué par le renouveau de l'intérêt de l'histoire politique[3], il analyse les guerres médiques et les guerres puniques comme un épisode de la lutte des races qui déchire l'humanité depuis ses origines[4].
Ainsi, à ses yeux, comme aux yeux de Fritz Taeger, les populations puniques peuplant l'Afrique du Nord avant la conquête romaine et les Romains sont avant tout des adversaires raciaux[5] : il participe à la rédaction d'ouvrages universitaires qui accréditent cette idée et développe la thèse que les guerres puniques auraient avant tout une dimension raciale[5], assumant ainsi son soutien au régime mis en place en 1933[1].
Schachermeyr développe une conception de l'Histoire qui reprend à son compte la mythologie wagnérienne, intimement liée la Weltanschauung national-socialiste. Il développe ainsi le concept de dénordification pour expliquer la décadence des civilisations antiques[6].
Ainsi, il accorde au facteur individuel une place non négligeable dans l'évolution des situations historiques[N 1], mais insiste sur la prégnance du sentiment d'appartenance raciale dans la politique menée par le chef politique[3].
Pour l'auteur de l'article intitulé La Figure du chef nordique dans l'Antiquité, la dénordification constitue la fin tragique d'un monde, telle que, selon lui, Wagner a mise en scène dans le Crépuscule des Dieux[7]. Pour lui, cette dénordification est entraînée par l'apparition, au sein des populations nordiques, de populations que Schachermeyr estime comme « non nordiques » : le sang nordique se dissoudrait dans un mélange racial, préjudiciable au maintien de la domination indo-germanique (ou indo-européenne[N 2]) dans les grands empires antiques, alexandrin et romain[8]. Ce concept de dénordification lui permet en outre de justifier le racisme biologique et l'exigence de pureté de la race allemande, comme une mesure de protection de la grandeur du Reich[8].
Ces recherches le poussent à repérer des traces du passage et de l'installation de populations aryennes dans des régions toujours plus étendues du continent européen[1].
Spécialiste de l'Histoire antique, Fritz Schachermeyr s'intéresse plus spécialement à l'Antiquité grecque et hellénistique, cherchant à mettre en lumière la « guerre des races » qui sévirait depuis les temps les plus reculés[1].
À ce titre, la personnalité d'Alexandre le Grand retient son attention[7]. Il le transforme en héros ambigu de la germanité antique : héros blond aux yeux bleus, indogermanique, conquérant, il serait devenu inaccessible aux Macédoniens nordiques[9] en souhaitant cependant mettre en place un empire mondial en fusionnant des races distinctes, ce qui aurait fait disparaître la race nordique[10]. De plus, il se serait livré à des « purges » à l'encontre de ses subordonnés ayant désobéi à ses consignes[11]. Selon Schachermeyr, les conquêtes d'Alexandre, et la pérennité des royaumes hellénistiques ont certes permis de donner un vernis de culture nordique aux populations sémitiques dominées dans les royaumes hellénistiques, mais a surtout accéléré le processus de dénordification des populations grecques, même si ce processus doit être nuancé, selon Schachermeyr[12].
Par contraste, selon Schachermeyr, son père, Philippe de Macédoine, comme Auguste après lui, demeurent des héros germaniques, l'un par son caractère de roi soldat proche de ses troupes et de son royaume, l'autre par sa politique de maintien d'une population nordique à Rome[13].
De même, en 1929, dans son travail d'habilitation, il défend la thèse que les Étrusques seraient en réalité des colons originaires de la ville de Tyrsa, en Lydie, venus s'installer dans la région baptisée de leur nom, l'Étrurie, en deux vagues de peuplement, la première vers l'An 1000 av. J.-C., la seconde durant le IXe siècle av. J.-C.[2].
Ce processus de dénordification aurait également touché l'Empire romain à partir de la dynastie des Antonins et se serait accentué à partir de la chute de la dynastie. Ainsi, pour Schachermeyr, les empereurs sévériens auraient remis en cause, notamment par le culte de Baal, le caractère nordique de l'empire[14]. Il axe son argument sur l'édit de Caracalla, « bête de proie du désert africain », responsable de l'accélération de la dénordification de Rome et de son empire[15].
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