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peintre, architecte et sculpteur Italien de la Renaissance De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Francesco di Giorgio Martini (ou Francesco Maurizio di Giorgio di Martino Pollaiolo), (né en 1439 à Sienne où il a été baptisé le - mort le à Sienne) est un peintre, sculpteur, architecte, ingénieur de la Renaissance italienne.
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Il est le représentant le plus connu des ingénieurs siennois avec Mariano di Jacopo dit le Taccola (1381-1458), et le disciple de Lorenzo di Pietro dit Vecchietta (1412-1480) en peinture.
Il a collaboré avec Neroccio di Landi dans un atelier commun, situé à Sienne, entre 1468 et 1475.
Francesco di Giorgio Martini est le fils de Giorgio di Martino del Viva, fonctionnaire de la commune de Sienne employé dans le bureau de Biccherna, avec de petites propriétés en ville et à la campagne[1], et de famille de petite noblesse d'épée issue de l’Ordre de Tau (chevaliers de Saint-Jacques d'Altopascio - XIe siècle).
Francesco di Giorgio Martini est baptisé le à Sienne sous le nom de :
Franciescho Maurizio di Giorgio di Martino Pollaiolo.
Dans sa jeunesse, il dut probablement rencontrer le Taccola ; il hérita toutefois de ses carnets puisque l'on les sait annotés de sa main[2].
En 1463-1464, il va à Florence pour se former aux nouvelles techniques et découvre l'œuvre Brunelleschienne.
Dans cette même période, il fait un séjour à Rome avec Vecchietta pour étudier les vestiges des monuments antiques.
Le , il épouse Cristofana di Cristofano di Compagnatico-Loli, mais en 1468, un document déclare qu'il a reçu une dot de 300 florins, qui indique un nouveau mariage avec la fille d'Antonio di Benedetto Nerocci de Sienne, ce qui laisse supposer que sa précédente femme est morte en couches en donnant naissance à son unique fils Andrea Di Giorgio Loli qui sera élu capitaine régent de la Ville de Saint-Marin en 1497.
Après avoir été l'élève du Vecchietta, âgé d’une vingtaine d’années, il débute comme peintre, dans les années 1460, avec probablement Neroccio di Landi de huit ans son cadet comme assistant. Il mettra seulement un terme à sa collaboration avec Neroccio le .
Par ailleurs, un paiement de 1464 montre qu'il exécutait des sculptures pour une communauté religieuse ou pour la cathédrale de Sienne.
Le , il est operaio dei bottini, chargé, avec un certain Paolo d'Andrea, du service des eaux, des fontaines et des aqueducs de la ville de Sienne, les bottini.
L'imposante œuvre hydraulique, de la Fonte Gaïa de Sienne (constituée d’une galerie d’environ trente kilomètres de long et d’un "maître butin" (citerne)), y est réalisée sous sa direction[3]. Il avait donc, à trente ans, une bonne connaissance de la géométrie appliquée aux problèmes de tracé et de nivèlement, et une capacité organisationnelle concrète d'un chantier.
En 1470, il est payé pour une représentation du mont Vasone à partir d'un relevé de l'estimateur Mariano di Matteo qui est un spécialiste en mathématiques appliquées.
Avec Cosimo Rosselli, Roberto Valturio, il entreprend les décorations du palais d'Urbino et en reprend les travaux en 1472.
Il est possiblement, avec Botticelli, l'auteur des plans du studiolo de Frédéric III, réalisé par Baccio Pontelli.
En 1475 commence la guerre de Colle di Val d'Elsa qui oppose Florence à une coalition regroupant Sienne, le pape Sixte IV, le duc de Calabre Alphonse d'Aragon et le duc d'Urbino Frédéric III de Montefeltro.
De cette même année date son unique œuvre signée : la très belle Nativité du Christ avec saint Bernard et saint Thomas d’Aquin conservée à la pinacothèque nationale de Sienne.
À partir de , après accord de la cité de Sienne, Francesco est appelé à vivre à Urbino, près de la cour de Frédéric III de Montefeltro, allié de Sienne, où il est engagé comme architecte.
Un architecte militaire devait à la fois construire des forteresses et participer à la prise des places.
Ainsi aurait-il participé au siège de Castellina, en 1478, face à Giuliano da Sangallo employé par les Florentins. Ce serait le début de sa carrière d'ingénieur militaire[4].
En 1479 se termine sa première campagne militaire avec le duc d'Urbino par la reddition de Colle di Val D'Elsa.
Entre 1479-1480, il est expert militaire auprès d'Alphonse II de Naples et passe par Rome.
Il est retour à Urbino en 1480.
C'est entre 1480 et 1486 qu'il a sa période la plus féconde à Urbino[5]. Il travaille avec les ducs d'Urbino, Frédéric III de Montefeltro et son fils Guidobaldo. Il intervient en outre aux travaux du palais ducal commissionné par le duc auprès de l'architecte dalmate Luciano Laurana.
Il poursuit son travail dans le palais ducal, travaille au Duomo (reliefs faits par G. Valadier avant la réfection), au monastère de Sainte Claire et à l’église de Saint Bernardin des Zoccolanti.
Il travaille également non loin d’Urbino au Palais ducal de Gubbio et dessine pour le Palais public de Jesi ;
Il conçoit un système de Rocche, forteresses et fortifications dont il réalise certains exemples :
Mais réalise également le Fortilizio de Sant'Agata Feltria, La Rocca de Pergola, la Rocca de Monte Cerignone et celle de Fossombrone des Malatesta ainsi que la Rocca de Frontone.
Il écrit, entre 1479 et 1481, un traité d’architecture civile et militaire[6],[7],[8], avec un important complément graphique illustratif (Turin, Bibl. royale; une deuxième version est conservée dans le code de la Bibliothèque nationale centrale de Florence est accompagnée d’une traduction de Vitruve et d’autres dessins d’art militaire, datée de 1492.
Afin de réaliser les nombreuses fortifications de châteaux du duché d'Urbino, il applique ses principes de construction : plan radial, bastions triangulaires, tours avec batteries supérieures casematées (torrione), utilisation d'explosifs, dispositifs d’attaque, dispositifs de défense[9].
Il édifia, au total, 136 constructions civiles et militaires pour le Duc d’Urbino Frédéric III de Montefeltro[10].
Après la mort du duc d'Urbino, Frédéric III, il travaille pour son gendre, Jean della Rovere, et construisit l'église Sainta Maria delle Grazie dans la localité de Calcinaio près de Cortone en 1484-1486, ainsi qu'à Gubbio, Ancône (palais du Gouvernement) et Jesi (palais de la Seigneurie).
Il revient à Sienne en 1486. Il est reconnu comme expert dans toute l'Italie où on lui demande son avis. En 1487, Casole d'Elsa, et, en 1490, Lucignano, lui demandent les plans de leurs fortifications[5].
En 1488, la république de Sienne lui confie des charges politiques et diplomatiques.
En 1490, il rencontre jeune Léonard de Vinci et Giovanni Antonio Amadeo à Milan à l'occasion de la consultation architecturale pour l'érection de la tour-lanterne du Dôme de Milan, commandée par Ludovic Sforza.
Il emmène avec lui Léonard de Vinci à Parme où il était appelé en consultation pour la cathédrale.
À la fin de l'année, il donne les plans de la forteresse de Campagnano di Roma à Gentil-Virginio Orsini, grand connétable du royaume de Naples[5].
En mai 1491, il est engagé pour inspecter les forteresses locales dans la région de Naples et pour le duché de Calabre.
Il donne les plans de détails de la façade de la cathédrale Santa Maria Assunta de Sienne dans cette période
Le , le Conseil de la république de Sienne écrivit au duc de Calabre pour lequel travaille Francesco di Giorgio à la fortification d'Otrante pour lui demander de laisser revenir l'ingénieur par deux arguments :
« L'un est celui des fontaines auxquelles beaucoup d'eau est venue à manquer du fait que les aqueducs n'ont pas été ramenés à leur débit normal ; l'autre est celui de nos lacs qui, l'hiver s'approchant, a besoin de certains travaux pour être en parfait état ».
En 1499, il est nommé maître-maçon de l'Œuvre du dôme de Sienne puis il est appelé dans les Marches pour des problèmes de stabilité à la coupole de la Sainte Maison de Lorette à la suite de l'achèvement de son édification par Giuliano da Sangallo au printemps de l’année 1500.
Il meurt deux ans plus tard à Sienne le 20 novembre 1501.
En plus de son travail d'architecte et d'ingénieur militaire, l'artiste est connu par son traité d'architecture civile et militaire écrit pendant son séjour à la cour du duché de Urbino.
En fait, Francesco di Giorgio Martini avait déjà commencé, pendant ses années siennoise, une étude théorique des machines et d'architecture militaire et les résultats sont rassemblés dans deux manuscrits peut-être préparés pour être présentés au Duc d'Urbin :
À Urbino, dans une cour d'une culture avancée, où s'est développé un humanisme mathématique et s’est élaboré les principes de ce que l’on nomme aujourd’hui la Renaissance dite géométrique, il y a été formé à l'œuvre de Leon Battista Alberti qui lui aurait inspiré la perspective urbinate de la Cité idéale, dans les années 1470.
Vers 1480, un habitué de la cour d'Urbino, Piero della Francesca, a rédigé à la demande du Duc un traité en trois livres De prospectiva pingendi (« De la Perspective en peinture »), l'« optique des peintres » où se trouvent des propositions géométriques et de constructions graphiques.
Il avait rencontré Leon Battista Alberti à Urbino, vers 1465[13].
Sa recherche s'est étendue à l'étude de l'Antiquité, de la Langue latine et de Vitruve.
Une traduction partielle du De architectura se trouve dans le codex Magliabecchiano 141 de la Bibliothèque nationale centrale de Florence. Un autre manuscrit autographe, appelé codex Zichy, contient un aperçu d'un traité formé à partir d'une interprétation du traité de Vitruve.
Son «Traité» est une recherche constante, recueillies dans divers manuscrits, dans plusieurs brouillons, mais qu'on peut regrouper en deux parties :
Le traité de Francesco di Giorgio Martini a dû être inspiré par le traité d'architecture d'Alberti, De re aedificatoria, composé de dix livres, qui apparaît en 1452 mais ne fut publié qu'en 1485.
Alberti avait d'abord voulu écrire un texte rationalisant et expliquant le De architectura de Vitruve pour donner la maîtrise des règles anciennes aux architectes.
Il avait aussi souhaité écrire un traité complet de la science de l'ingénieur mais il manque les «engins du port, moulins, réservoirs de grains et autres aisances qui nonobstant qu'elles soient de petite estime font toutefois des profits» qui sont cités dans la préface.
Ce traité est d'ailleurs plus un traité d'urbanisme qu'un traité d'architecture ou de la technique architecturale. Alberti se montre dans son traité plus philosophe que technicien[5].
Alberti adhérait au principe vitruvien d'une architecture soumise dans tous ses éléments à une règle de proportionnalité constante mais il l'a repensée et amplifiée avec ses propres idées.
Dans l'œuvre de Francesco di Giorgio Martini, son sujet de recherche majeur concerne la fortification.
L'architecture militaire marque une évolution dû à l'apparition d'idées nouvelles et répond au souci pressant des autorités de préserver le littoral adriatique de la menace ottomane et des massacres futurs du sultan Mehmet II.
Les forteresses de Francesco di Giorgio n'ont plus l'aspect médiéval mais pas encore un aspect moderne. Elles conservent des murailles à mâchicoulis, des tours à créneaux, des donjons rappelant les châteaux du Moyen Âge.
La modernité vient d'un abaissement relatif des murailles et l'apparition de la tenaille entre des bastions.
Le traité donne des dessins de citadelles triangulaires, pentagonales, hexagonales rhomboïdales, etc.
L'artillerie représentée demeure traditionnelle.
Ces forteresses ont influencé les frères Antonio et Giuliano da Sangallo ainsi que Léonard de Vinci. C'est la facilité avec laquelle l'armée française avec son artillerie va prendre des forteresses pendant la première guerre d'Italie qui va entraîner une transformation de la fortification.
Il aborde l'urbanisme avec une optique réaliste et est soucieux des qualités défensives des plans qu'il dessine.
Ses villes ont une forme circulaire ou octogonale, délimitée par une enceinte renforcée par des tours. Les plans sont radioconcentriques ou en damiers, organisés autour d'une place centrale dominée par le palais seigneurial[16].
Le corpus théorique de Martini est vaste et varié, et inclut une « œuvre d'architecture » dédiée à Alphonse, duc de Calabre.
Comme Alberti, il a écrit des pages sur les matériaux de construction dans lesquels il donne des appréciations sur les pierres d'un grand nombre de carrières. Il s'est également intéressé aux charpentes et aux assemblages de bois[5].
La partie la plus originale concerne son œuvre de mécanicien. Il utilise toujours les mêmes sources d'énergie, humaine, animale, vent et hydraulique.
Il s'intéresse à l'eau courante comme source d'énergie avec la forme des aubes des moulins, aux conduites forcées, il représente une turbine hydraulique.
Il dessine des mécanismes de transmission et de transformation des mouvements, reprend des solutions déjà connues comme les engrenages, le système bielle-manivelle, les systèmes à vis, vis sans fin, tige filetée, les systèmes à crémaillère mais il les combine pour arriver à des résultats qui à son époque surprennent.
Il présente des pompes aspirantes et foulantes, une scie hydraulique, une automobile avec des roues mues par des engrenages, des soufflets actionnés par l'énergie hydraulique, des machines pour déplacer des charges lourdes, des moutons.
Moins célèbre que Léonard de Vinci, qu'il a eu pour élève sur certains de ses chantiers dont notamment le Dôme de Milan, Francesco di Giorgio Martini a également laissé moins d'écrits, sans doute du fait de ses nombreuses commandes.
Mais son carnet d'ingénieur est un modèle du genre, notamment du fait de la qualité de son trait et de la rigueur dans l’écriture de ses pages.
Il aurait beaucoup inspiré Léonard de Vinci dont certaines de ses œuvres lui ont été attribuées abusivement comme le montre l'examen des pages de ce carnet (nombreux dessins de machines[17] tels que le système bielle-manivelle avec le régulateur à boules ou encore la scie hydraulique ou même d'homme volant ou de véhicule automobile[18]) montre clairement un style qui ne peut être attribué exclusivement à Léonard (pages manuscrites illustrées de dessins de machines).
Au Musée de l'Histoire de la science de Florence sont conservés un très grand nombre de ses croquis dont (entre autres) :
Francesco di Giorgio s'inspire, également avant Léonard, de l'homo bene figuratus de Vitruve quand il propose d'inscrire les proportions de la tête humaine dans la structure du chapiteau architectural ou le corps dans le plan de l'église dans le principe d'architecture anthropomorphique ou dans un cercle de proportions[19] :
« Jamais un bâtiment ne pourra être bien ordonné […] si toutes les parties ne sont, les unes par rapport aux autres, comme le sont celles du corps d'un homme bien formé. »
— De architectura, III, 1 : Etude de proportions d'une basilique par rapport au corps humain, Bibliothèque Nationale, Florence.
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