Il descend en ligne directe d'une famille de feudataires de Rogliano dont la présence remonte au XIIesiècle et qui est étroitement mêlée à l'histoire de l'île[1],[2]. Une grande partie de sa famille, suivant l'exemple de nombreux Capcorsins, a émigré à Puerto Rico, durant la première moitié du XIXesiècle[3].
François de Negroni a enseigné les sciences humaines et l’anthropologie dans plusieurs universités africaines, ainsi qu’en France et en Belgique.
Édition
Il est codirecteur avec Jean-Edern Hallier des éditions du même nom en 1976. Il a créé la collection Les Pourfendeurs au Castor astral[5] avant de fonder les éditions Materia Scritta en 2004[6], à Bastia.
Ses livres, thèses, théories et écrits concernant l'Afrique ont été moqués par des journalistes Africains et Européens[7].
Affaires judiciaires et politiques
Il est incarcéré et expulsé de Yougoslavie, en 1977[8] et de Centrafrique[9][sourceinsuffisante], à la demande des services de Giscard d'Estaing, au moment de l'«affaire des diamants», mis sur écoutes téléphoniques par la cellule de l’Élysée sous la présidence de François Mitterand[10].
Dans son pamphlet sur les intellectuels français, il formalise les stratégies culturo-mondaines à l’œuvre en ce milieu[11].
Sociologue, disciple d'Henri Lefebvre qui fut son directeur de thèse (sociologie - Paris X Nanterre, 1977), proche ami de Michel Clouscard et de Jean-Edern Hallier, il prolonge, dans ses travaux, les principes d'une critique marxiste des superstructures et de la vie quotidienne, s'attachant à approfondir les notions de «fausse conscience», de «violence symbolique», d'«imaginaire collectif». Ses différents travaux procèdent d'une même approche incisive des micro-sociétés, groupes statutaires et autres fractions de classe. L'occasion de dévoiler les articulations entre les discours, leurs impensés, leur complémentarité dialectique et les stratégies de domination.
La mise en perspective sociologique, dont il critique d'ailleurs le néo-positivisme, voire la dimension contre-révolutionnaire[12], n'est pour lui qu'un moyen au service de ce projet. [réf.nécessaire][13].
Livres
L’étude de la vie sociale, Université de Madagascar, 1970; réédition ICM, 2007[réf.souhaitée]
La France noble, préface de Henri Lefebvre, Le Seuil, 1974[14],[15]. Ce livre est considéré comme un «essai d'inspiration sociologique[16]»
Les colonies de vacances, Portrait du coopérant français dans le tiers-monde, Hallier-Albin Michel, 1977; réédition: l’Harmattan, préface de Michel Siméon, 2007[17]
Le Savoir-vivre intellectuel, Olivier Orban, 1985; réédition: Delga, préface d’Aymeric Monville, postface de Dominique Pagani, 2006[18]
Le Comte de Mirobert se porte comme un charme, avec J–F Desrousseaux de Vandières, Olivier Orban, 1987[19]
"Comme l'écrit si bien François de Negroni, note Alexandra Tricottet, " Le professeur ordinaire de sociologie, mal payé et enseignant un savoir approximatif à de futurs chômeurs, n'a aucune importance collective. Ce qui ne l'empêche pas d'être le chantre prétentieux d'une discipline conçue comme un contrepoison à la contamination des esprits par la pensée hégéliano-marxiste", Gros Vide, Auberbabel, 2023, p. 127
Aymeric Monville, dans sa préface à la réédition du Savoir-vivre intellectuel (2005), souligne cette surdétermination du concept par la polémique: "Michel Clouscard analyse le nouveau mode de production dans son ensemble, le néocapitalisme et son idéologie du désir. François de Negroni, l'un des représentants les plus doués de cette école de pensée marxiste, en fait la critique ethnographique, analytique, la dissèque au scalpel [...]. Hors de ses gonds, il voit une seule issue possible: en finir avec l'intellectuel dit de gauche pour que renaisse la pensée critique." Les mêmes types de commentaires avaient été produits par Bertrand Poirot-Delpech (Le Monde), Jean-Paul Enthoven (Le Nouvel Observateur), ou Angelo Rinaldi (L'express), lors de la première sortie de l'ouvrage. Jean-Edern Hallier, dans sa présentation des Colonies de vacances, l'avait qualifié de "sociologue intempestif", au sens nietzschéen du terme.
François de Negroni, «Le BCBG et les usages de masse de la distinction», Communications, vol.46, no1, , p.315–319 (DOI10.3406/comm.1987.1701, lire en ligne, consulté le )