Forum économique mondial
fondation à but non lucratif, connue pour sa réunion annuelle à Davos en Suisse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le Forum économique mondial ou FEM (en anglais : World Economic Forum, abrégé WEF), souvent appelé Forum de Davos[1],[2], est une fondation à but non lucratif et organisation de lobbyisme créée en 1971 par Klaus Schwab, d'abord sous le nom de « Symposium européen du management » avant de prendre son nom actuel en 1987. Sa présidence est assurée par le Norvégien Børge Brende depuis 2017. Son siège est situé à Cologny, en Suisse, mais devenu trop petit, des bureaux ont aussi ouvert à Genève.
(en) Committed to improving the state of the world |
Fondation |
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Sigle |
(en) WEF |
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Type | |
Forme juridique | |
Siège |
Cologny (1223) |
Pays | |
Coordonnées |
Effectif |
550 employés () |
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Fondateur | |
Président | |
Directeur | |
Sites web |
(en) www.weforum.org (es) es.weforum.org (zh) cn.weforum.org (ja) jp.weforum.org |
Le forum est célèbre pour sa réunion annuelle de janvier à Davos, en Suisse. Il réunit des patrons de multinationales, des banquiers, des milliardaires, de puissants responsables politiques et des intellectuels influents du monde entier. Lors de l'édition 2020, sur 3 000 participants, près de la moitié arrivent avec des jets privés[3],[4].
Le thème officiel est « améliorer l'état du monde » (« improving the state of the world » en anglais) mais Davos est connu en parallèle comme un haut lieu pour le lobbyisme, les affaires et la fête[5],[6],[7],[8].
Parallèlement aux réunions, le Forum économique mondial publie un certain nombre de rapports et implique ses membres dans différentes initiatives liées à des secteurs spécifiques.
En 1971, Klaus Schwab, alors professeur d’économie à l’université de Genève, invite 444 dirigeants d’entreprises d’Europe occidentale à participer au premier European Management Symposium organisé dans le nouveau Centre de congrès de Davos. Sous le patronage de la Commission européenne et de différentes associations industrielles du Vieux Continent, Klaus Schwab entend familiariser les entreprises européennes avec les pratiques de management en vigueur aux États-Unis. Il crée ensuite le European Management Forum sous la forme d’une organisation à but non lucratif sise à Genève et invite des dirigeants d’entreprises européennes à Davos, où se tient la réunion annuelle en janvier[9].
Klaus Schwab développe la « stakeholder management approach », qui lie le succès d’une entreprise au fait que ses dirigeants prennent en considération les intérêts de toutes les parties prenantes, à savoir non seulement les actionnaires et les clients mais également les employés et les communautés au sein desquelles l’entreprise évolue, y compris les gouvernements[10]. Après les événements de 1973, notamment la fin du système des taux de change fixe consacré par les accords de Bretton Woods et la guerre israélo-arabe, la réunion annuelle ne s’intéresse plus uniquement aux questions de management : elle porte désormais aussi son attention sur les problèmes économiques et sociaux. Des responsables politiques sont ainsi invités pour la première fois à Davos en janvier 1974[11].
L'European Management Forum est rebaptisé World Economic Forum en 1987[12]. Son objectif est d’élargir encore son rayonnement et de proposer une tribune pour résoudre les conflits internationaux. Les responsables politiques considèrent la manifestation de Davos comme une plateforme neutre susceptible de les aider à aplanir leurs différends[13].
En 1988, la Grèce et la Turquie signent la « Déclaration de Davos », éloignant ainsi le spectre d’une guerre qui semblait imminente. Lors de la réunion annuelle de Davos en 1992, le président sud-africain Frederik de Klerk, Nelson Mandela et le chef zoulou Mangosuthu Buthelezi se rencontrent pour la première fois à l’étranger.
En 1994, le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres et le chef de l’OLP Yasser Arafat concluent un projet d’accord sur Gaza et Jéricho[14].
En 2008, Bill Gates tient un discours sur le « Creative Capitalism », une forme de capitalisme qui vise tant à générer des bénéfices qu’à résoudre les injustices dans le monde et qui exploite les forces du marché pour répondre aux besoins des plus démunis[15],[16]. En 2009, Davos sera le centre d'un règlement de comptes entre le Premier ministre turc de l’époque, Recep Tayyip Erdoğan, et Shimon Peres. Erdogan rappela à Peres la responsabilité de son pays dans le meurtre d'enfants et décida de ne plus revenir à Davos en raison du temps de parole limité qui lui était donné en comparaison avec le temps de parole des autres dirigeants.
Le Forum économique mondial est une fondation à but non lucratif. Il prétend ne défendre aucun intérêt politique, partisan ou national et avoir pour objectif « d’améliorer l’état du monde »[17],[18].
Il a son siège à Cologny, dans le canton de Genève, en Suisse. En 2007, il a ouvert des bureaux régionaux à Pékin (Beijing), en Chine, et à New York, aux États-Unis.
Il a le statut d’observateur auprès du Conseil économique et social des Nations unies et est placé sous la supervision du gouvernement suisse.
La plus haute instance du forum est le Conseil de fondation[19], constitué de 22 membres, parmi lesquels figurent majoritairement des chefs d'entreprise, tels que le PDG de Renault Carlos Ghosn, le publicitaire français Maurice Lévy, le PDG d'Alcatel-Lucent Ben J. Verwaayenet et le PDG de Goldman Sachs Peter D. Sutherland, mais aussi quelques personnalités politiques telles que la reine Rania de Jordanie, la présidente de la BCE Christine Lagarde[20], ou l'ancien Secrétaire général des Nations unies Kofi Annan.
Le financement du forum de Davos est assuré par les 1 000 entreprises membres[21],[12].
Le profil type du membre est une multinationale réalisant un chiffre d'affaires supérieur à cinq milliards USD (environ 3,7 milliards d'euros), un chiffre qui peut varier selon la branche et la région concernées. Ces entreprises se classent parmi les plus grosses dans leur secteur d’activité et/ou pays et jouent un rôle prédominant dans l’évolution future de leur secteur d’activité et/ou région.
Depuis 2005, les entreprises membres versent des droits d’adhésion annuels de 42 500 CHF (environ 34 000 euros), ainsi que des droits de 18 000 CHF (environ 14 500 euros), un montant qui couvre la participation de leur PDG à la réunion annuelle de Davos.
Les Industry Partners et les Strategic Partners versent respectivement 250 000 CHF (plus de 200 000 euros) et 500 000 CHF (plus de 400 000 euros), ce qui leur permet de jouer un rôle plus important dans les initiatives du forum[22],[23].
Le FEM est présidé par son fondateur et président exécutif Klaus Schwab tout en étant assisté par un conseil d'administration composé de personnalités entrepreneuriales, politiques, économiques, universitaires et de la société civile.
Au 26 juillet 2021, en faisaient partie plusieurs milliardaires et banquiers centraux : Mukesh Ambani, Marc Benioff, Peter Brabeck-Letmathe, Thomas Buberl, Mark Carney, Laurence D. Fink, Chrystia Freeland, Orit Gadiesh, Kristalina Georgieva, Fabiola Gianotti, Al Gore, German Gref (Herman Gref), José Ángel Gurría, André Hoffmann (homme d'affaires), Paula Ingabire, Christine Lagarde, Jack Ma, Yo-Yo Ma, Peter Maurer, Luis Alberto Moreno, Patrice Motsepe, Rania al-Yassin, L. Rafael Reif, David Rubenstein, Mark Schneider, Klaus Schwab, Julie Sweet, Tharman Shanmugaratnam, Jim Hagemann Snabe, Feike Sijbesma, Heizō Takenaka, Zhu Min[24].
Événement phare du Forum, la Réunion annuelle a lieu chaque année à la fin janvier à Davos. Cet événement organisé dans la célèbre station de sports d’hiver des Alpes suisses réunit les PDG des 1 000 entreprises membres du Forum ainsi que des responsables politiques, des représentants des milieux universitaires et des ONG, des chefs religieux et des personnalités du monde des médias[25]. La participation à la Réunion Annuelle est uniquement sur invitation. Environ 2 200 personnes participent à cet événement de cinq jours et assistent aux quelque 220 sessions inscrites au programme officiel. Les discussions traitent de questions clés de portée mondiale (telles que les conflits internationaux, la pauvreté et les problèmes environnementaux) et des différentes solutions possibles[26]. Près de 500 journalistes (médias en ligne, presse écrite, radio et télévision) participent à la Réunion Annuelle. Les médias ont accès à toutes les sessions inscrites au programme officiel, dont certaines sont également diffusées en direct sur le Web[27].
Toutes les séances plénières de Davos peuvent être suivies sur YouTube[28], des images sont disponibles gratuitement sur Flickr[29] et les citations clés peuvent être consultées sur Twitter[30]. En 2007, le Forum a ouvert des pages sur des plateformes de réseau social telles que MySpace[31] et Facebook[32]. Lors de la Réunion Annuelle en 2008, le Forum a invité le public à répondre à la Davos Question sur YouTube[33], lui permettant ainsi d’interagir avec les dirigeants mondiaux présents à Davos, eux-mêmes conviés à répondre depuis un YouTube Video Corner situé dans le Centre de congrès[34]. En 2008, des conférences de presse ont été diffusées en direct sur Qik (en)[35] et Mogulus[36], donnant la possibilité à toutes les personnes intéressées de poser des questions aux intervenants. En 2006 et 2007, des participants sélectionnés ont été interviewés et la session de clôture a été diffusée dans l’auditorium Reuters de Second Life[37].
Le 30 novembre 2017, le Forum économique mondial, a annoncé qu'une équipe de sept femmes co-présiderait la 48e Réunion Annuelle, à Davos, en Suisse, du 23 au 26 janvier 2018[38]. Les membres de cette équipe sont : Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale Internationale (CSI), en Belgique, Fabiola Gianotti, Directrice Générale de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN), Genève, en Suisse ; Isabelle Kocher, présidente d'ENGIE, en France ; Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, à Washington ; Ginni Rometty, PDG de IBM, aux États-Unis ; Erna Solberg, Première ministre de la Norvège ; et Chetna Sinha, fondatrice d'un organisme financier pratiquant la microfinance en Inde et aidant les femmes ayant un projet économique à le concrétiser[39],[40].
En 2008, quelque 250 personnalités (chefs d’État ou de gouvernement, ministres, ambassadeurs, responsables ou hauts fonctionnaires d’organisations internationales) ont participé à la réunion annuelle. Étaient présents notamment Abdoulaye Wade, Nicolas Sarkozy, Abdullah Ahmad Badawi, Alvaro Uribe Velez, Anders Fogh Rasmussen, Ban Ki-moon, Condoleezza Rice, Felipe Calderon, Ferenc Gyurcsany, François Fillon, Gloria Macapagal Arroyo, Gordon Brown, Hamid Karzai, Ilham Aliyev, Jan Peter Balkenende, Lee Hsien Loong, Pervez Musharraf, Rania de Jordanie, Recep Tayyip Erdoğan, Salam Fayyad, Sali Berisha, Shimon Peres, Umaru Yar'Adua, Valdas Adamkus, Massoud Barzani, Yasuo Fukuda, Viktor Iouchtchenko et Zeng Peiyan[41],[42].
Al Gore, Bill Clinton, Bill Gates, Bono, Paulo Coelho et Tony Blair sont également des fidèles de Davos. Les éditions précédentes ont été marquées par la présence d’Angela Merkel, Dmitry Medvedev, Henry Kissinger, Nelson Mandela, Raymond Barre et Yasser Arafat.
Samuel Huntington décrit les participants à la réunion annuelle comme appartenant à l’espèce de « l’homme de Davos », une élite mondialisée dont les membres se projettent dans une dimension purement globale[43],[44].
Les dernières réunions du Forum[45] :
En 2007, le Forum a introduit la « Réunion Annuelle des Nouveaux Champions » qui se tient tous les ans en Chine. Cet événement a été créé à l’intention des Global Growth Companies. Il s’agit d’un groupe de « champions économiques » provenant essentiellement de différents pays émergents caractérisés par une croissance rapide tels que la Chine et l’Inde mais également d’un certain nombre de « locomotives » issues des pays développés. La Réunion s’adresse en outre à la prochaine génération de dirigeants mondiaux, aux régions à croissance rapide, aux villes compétitives et aux Technology Pioneers du monde entier[47],[48].
Chaque année, des réunions régionales sont organisées, favorisant l’établissement de contacts étroits entre les dirigeants d’entreprise, les chefs de gouvernement locaux et les ONG. Les réunions ont lieu en Afrique, en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et au Proche-Orient. Les pays où se tiennent les réunions varient d’une année à l’autre, à l’exception de la Chine et de l’Inde qui ont régulièrement joué le rôle de pays hôtes au cours de la dernière décennie[49].
Liste de réunions régionales[50] :
En 2005, le Forum a fondé la communauté des Young Global Leaders, qui succède aux Global Leader of Tomorrow. Cette communauté regroupe plus de 750 dirigeants du monde entier âgés de moins de 40 ans, issus de disciplines et de secteurs très variés. Ses membres s’investissent dans la 2030 Initiative, c'est-à-dire l’établissement d’un plan d’action permettant de définir ce que sera le monde en 2030. Parmi ses membres figurent[51] Shai Agassi, Anousheh Ansari, Maria Consuelo Araujo, Sergey Brin, Tyler Brûlé, Patrick Chappatte, Olafur Eliasson, Rahul Gandhi, Haakon de Norvège, Silvana Koch-Mehrin, Tariq Krim, Emmanuel Macron[52], Irshad Manji, Princesse Mathilde de Belgique, Aditya Mittal, Gavin Newsom, Larry Page, Andrea Sanke, Anoushka Shankar, Peter Thiel, Karim Meïssa Wade, Jimmy Wales, Merieme Chadid, Gabriel Naouri, Eduardo Madina et Niklas Zennström. Entre 100 et 200 nouvelles personnalités sont désignées chaque année, ce qui portera le nombre des membres de la communauté à 789[53],[54],[55],[56].
En 2011, le Forum a mis en place le Global Shapers Community, une communauté de jeunes dirigeants de 20 à 30 ans dotés d’un grand potentiel pour jouer un rôle dans l'avenir de la société et qui travaillent à améliorer la situation des populations autour d’eux.
Depuis 2000, le Forum a défendu des modèles développés par les principaux entrepreneurs sociaux au monde, en étroite collaboration avec la Fondation Schwab pour l'entrepreneuriat social. Cette fondation considère l’entrepreneuriat social comme un élément clé pour faire progresser la société et résoudre les problèmes d’ordre social[57],[58]. Des entrepreneurs sociaux sélectionnés sont invités à participer à des réunions régionales ainsi qu’à la Réunion annuelle du forum où ils ont l’occasion de rencontrer de hauts représentants du monde économique et politique. Lors de la réunion annuelle de 2003, Jeroo Billimoria a ainsi rencontré Roberto Blois, Vice-Secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications, une entrevue qui a débouché sur un partenariat clé pour son organisation Child Helpline International[59].
Le Forum sert aussi de laboratoire d’idées et publie différents rapports économiques annuels[60] (date de la première publication entre parenthèses) :
De simple réunion informelle de chefs d'entreprises européennes, le forum de Davos s’est peu à peu transformé en club planétaire de riches et puissants, accusés de défendre un modèle économique qui les avantage[69]. Il a acquis sur la scène économique mondiale un poids et un pouvoir impressionnants, ce qui fait dire à ses détracteurs qu’il est l’incarnation d’un impérialisme économique. La puissance du forum économique mondial est telle que, malgré son caractère non démocratique (il n’est pas une instance élue), l’ONU a mis en place depuis 1998 un partenariat avec lui, permettant une implication croissante des entreprises dans le règlement des affaires économiques mondiales[70]. Réseau de dirigeants organisés pour conforter la mondialisation, le forum entend donc aussi faire jouer un rôle de plus en plus important aux dirigeants d’entreprises au détriment du rôle de régulation des États. Il œuvre à affirmer la légitimité d’une nouvelle « gouvernance globale » des affaires économiques mondiales, où les entreprises, par la prise en compte d’impératifs éthiques, par une implication citoyenne, seraient aptes à remplacer le rôle jugé défaillant et obsolète des États[71].
Le Forum économique mondial, comme le G7, peuvent être considérés comme des institutions impérialistes puisque, alors qu’elles constituent des instances non élues, et qu’elles représentent non pas les intérêts de la population mondiale mais seulement des très grandes entreprises, des banques et des États les plus riches, elles s’arrogent le droit de prendre des décisions majeures sur les orientations économiques du monde[71].
À la fin des années 1990, le Forum, le G7, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce et le Fonds monétaire international sont sévèrement critiqués par des activistes antimondialistes qui accusent le capitalisme et la mondialisation d’accroître la pauvreté et de détruire l’environnement. Près de 1500 manifestants perturbent le World Economic Forum à Melbourne, en Australie, barrant le passage à 200 délégués qui se rendent à la réunion[72]. À Davos, des manifestants protestent régulièrement contre la réunion des « nantis dans la neige » (fat cats in the snow), selon les termes du chanteur de rock Bono[73].
En janvier 2000, un millier de personnes manifestent dans les rues de Davos, faisant voler en éclats la vitrine du McDonald's[74]. Depuis que des mesures de sécurité plus sévères empêchent les manifestants de se rendre dans la station grisonne, la plupart des manifestations anti-Davos ont lieu à Zurich, Berne ou Bâle[75]. Les médias suisses ont critiqué à maintes reprises les coûts des mesures de sécurité, supportés conjointement par le Forum, les autorités cantonales et la Confédération[76].
Depuis la réunion annuelle en janvier 2003, un Open Forum Davos est organisé parallèlement à la réunion principale afin d’ouvrir au public le débat sur la mondialisation. Réunissant personnalités politiques et dirigeants d’entreprise, l’Open Forum se tient chaque année dans l’enceinte de l’école locale. Le public peut assister gratuitement à tous les débats[77],[78].
La réunion annuelle a en outre été décriée pour son « déploiement de fastes et de platitudes »[réf. souhaitée]. Ses détracteurs lui reprochent de s’éloigner des grandes questions économiques et de fournir des résultats peu probants, en particulier depuis la présence toujours plus importante d’ONG peu compétentes en matière d’économie. Selon eux[Qui ?], Davos se penche sur des questions politiques du moment, très prisées des médias (réchauffement climatique, sida en Afrique, etc.), au lieu de débattre de l’économie mondiale en présence d’experts renommés, de grands dirigeants économiques et d’acteurs politiques clés[79].
Les critiques soutiennent que le WEF, bien qu'il dispose de réserves de plusieurs centaines de millions de francs suisses et qu'il verse à ses dirigeants des salaires d'environ 1 million de francs suisses par an, ne paierait aucun impôt fédéral et allouerait en outre une partie de ses coûts au public[80]. À la suite des critiques des politiciens et de la société civile suisse, le gouvernement fédéral suisse a décidé en février 2021 de réduire ses contributions annuelles au WEF[81].
En 2018, les dépenses policières et militaires portées par le gouvernement fédéral s'élevaient à 39 millions de francs suisses[82]. Le Aargauer Zeitung a fait valoir en janvier 2020 que le coût supplémentaire supporté par le canton des Grisons s'élève à 9 millions de francs suisses par an[83].
Les femmes ont été largement sous-représentées au WEF, selon certaines critiques. Le taux de participation des femmes au WEF est passé de 9 % à 15% entre 2001 et 2005. En 2016, 18 % des participants au WEF étaient des femmes ; ce chiffre est passé à 21 % en 2017, et à 24 % en 2020[84],[85]
Plusieurs femmes ont depuis partagé leurs impressions personnelles sur les réunions de Davos dans des articles de presse, soulignant que les questions étaient plus profondes qu'« un quota à Davos pour les femmes dirigeantes ou une session sur la diversité et l'inclusion »[86],[87],[88] Le Forum économique mondial a dans ce contexte déposé des plaintes juridiques contre au moins trois articles d'investigation des reporters Katie Gibbons et Billy Kenber qui ont été publiés par le journal britannique The Times en mars 2020[89],[90],[91],[92]
En 2017, l'ancien journaliste du Frankfurter Allgemeine Zeitung Jürgen Dunsch a critiqué le fait que les rapports financiers du WEF n'étaient pas très transparents puisque ni les revenus ni les dépenses n'étaient ventilés. En outre, il a souligné que le capital de la fondation n'était pas quantifié alors que les bénéfices apparemment non négligeables seraient réinvestis[93].
Le journal allemand Süddeutsche Zeitung a critiqué le fait que le WEF se soit transformé en une « machine à imprimer de l'argent », qui est gérée comme une entreprise familiale et forme un moyen confortable de gagner sa vie pour son personnel clé. Le fondateur de la fondation, Klaus Schwab, touche un salaire d'environ un million de francs suisses par an[93].
Les critiques soulignent que la réunion annuelle du Forum économique mondial est contre-productive lorsqu'il s'agit de lutter contre les problèmes urgents de l'humanité tels que la crise climatique. Même en 2020, les participants se sont rendus à la réunion annuelle du WEF à Davos à bord d'environ 1 300 jets privés alors que le poids total des émissions dues au transport et à l'hébergement était énorme selon eux[94],[95],[96]. Autre contradiction, les participants peuvent se déplacer au sein du forum en hélicoptère[97].
Dans un article de décembre 2020 de The Intercept, l'auteur Naomi Klein décrit que les initiatives du WEF telles que le « Great Reset » étaient simplement un « rebranding sur le thème du coronavirus » de choses que le WEF faisait déjà et que c'était une tentative des riches pour se faire bien voir. Elle conclut que la Grande Réinitialisation n'était que la dernière édition de cette tradition dorée, se distinguant à peine des précédentes Grandes Idées de Davos[98].
De même, dans sa critique de COVID-19 : The Great Reset, l'éthicien Steven Umbrello formule des critiques parallèles de l'agenda. Il affirme que le WEF « blanchit un avenir apparemment optimiste après la Grande Réinitialisation avec des mots à la mode tels que l'équité et la durabilité » alors qu'il compromet fonctionnellement ces objectifs[99].
Une étude publiée dans le Journal of Consumer Research (en) a examiné l'impact sociologique du FME. Elle a conclu que le WEF ne résout pas les problèmes tels que la pauvreté, le réchauffement climatique, les maladies chroniques ou la dette. Ils ont simplement déplacé le fardeau de la solution de ces problèmes des gouvernements et des entreprises vers des « sujets de consommation responsables : le consommateur vert, le consommateur soucieux de sa santé et le consommateur instruit sur le plan financier »[100].
En 2019, le journal suisse WOZ a reçu un refus de sa demande d'accréditation pour la réunion annuelle avec les rédacteurs et a ensuite accusé le Forum économique mondial de favoriser certains médias. Le journal a souligné que le WEF a déclaré dans son message de refus qu'il [le Forum] préfère les médias avec lesquels il travaille tout au long de l'année. Le directeur adjoint de WOZ, Yves Wegelin, a qualifié cette idée de journalisme d'étrange car dans « le journalisme, on ne doit pas nécessairement travailler avec les grandes entreprises, mais plutôt les critiquer »[101].
Michael Burkard, secrétaire général de l'association professionnelle des journalistes suisses « Impressum », a critiqué la décision du WEF comme étant « très inquiétante ». Il voit le risque que d'autres entreprises opérant dans des zones exposées copient cette stratégie et refusent aux journalistes critiques l'accès à leurs assemblées générales ou à d'autres événements d'information, si le WEF s'en tire avec cette stratégie.[réf. nécessaire]
En juin 2021, le fondateur du WEF, Klaus Schwab, a vivement critiqué le “profit”, la “complaisance” et le “manque d'engagement” de la municipalité de Davos par rapport à la réunion annuelle. Il a mentionné que la préparation de la réunion liée au Covid à Singapour en 2021/2022[102] avait créé une alternative à son hôte suisse et voit les chances que la réunion annuelle reste à Davos entre 40 et 70 pour cent[103],[104].
Le Forum économique mondial publie chaque année plusieurs dizaines de rapports sur des sujets divers[105] : innovation, économie, finance, développement durable, nouvelles technologies, etc.
Le rapport le plus lu et commenté est le rapport sur la compétitivité mondiale.
Le rapport de 2018 donnait le classement suivant[106] :
Rang | Pays | Continent |
---|---|---|
1 | Suisse | Europe |
2 | États-Unis d'Amérique | Amérique |
3 | Singapour | Asie |
4 | Pays-Bas | Europe |
5 | Allemagne | Europe |
6 | Région administrative spéciale de Hong Kong | Asie |
7 | Suède | Europe |
8 | Royaume-Uni | Europe |
9 | Japon | Asie |
10 | Finlande | Europe |
11 | Norvège | Europe |
12 | Danemark | Europe |
13 | Nouvelle-Zélande | Océanie |
14 | Canada | Amérique |
15 | Taïwan | Asie |
16 | Israël | Asie |
17 | Émirats arabes unis | Asie |
18 | Autriche | Europe |
19 | Luxembourg | Europe |
20 | Belgique | Europe |
21 | Australie | Océanie |
22 | France | Europe |
23 | Malaisie | Asie |
24 | Irlande | Europe |
25 | Qatar | Asie |
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