En mathématiques, la fonction de Tchebychev peut désigner deux fonctions utilisées en théorie des nombres. La première fonction de Tchebychevϑ(x) ou θ(x) est donnée par
où la somme est définie sur les nombres premiersp inférieurs ou égaux à x.
La seconde fonction de Tchebychevψ(x) est définie de façon similaire, la somme s'étendant aux puissances premières inférieures à x:
(La valeur numérique de ζ′(0)/ζ(0) est ln(2π).) Ici, ρ parcourt les zéros non triviaux de la fonction zêta, et ψ0 est égale à ψ, sauf en ces points de discontinuités (les puissances premières), où elle prend la valeur moyenne entre les valeurs haute et droite:
De la série de Taylor pour le logarithme, le dernier terme dans la formule explicite peut être écrit comme la somme de xω/ω sur les zéros triviaux de la fonction zêta, ω = −2, −4, −6, ..., i.e.
De même, le premier terme, x = x1/1, correspond au pôle simple de la fonction zêta en 1.
Un théorème d'Erhard Schmidt affirme que, pour une constante positive explicite K, il y a un nombre infini d'entiers naturels x tels que
et un nombre infini d'entiers naturels x tels que[5],[6]
La première fonction de Tchebychev est le logarithme de la primorielle de x, noté x#:
On prouve ainsi que le primoriel x# est asymptotiquement égal à e(1 + o(1))x, et avec le théorème des nombres premiers, on peut déduire le comportement asymptotique de pn#.
La fonction de Tchebychev peut être reliée à la fonction de compte des nombres premiers. Si on pose
Puisque π(x) ≤ x, pour l'approximation, cette dernière relation peut être réécrite
L'hypothèse de Riemann affirme que tous les zéros non triviaux de la fonction zêta ont pour partie réelle 1/2. Dans ce cas, |xρ| = √x, et elle peut être décrite par
De l'égalité, on déduit:
De bonnes preuves de la véracité de l'hypothèse viennent du fait proposé par Alain Connes et d'autres, que si on différencie la formule de von Mangoldt par rapport à x, on a x = eu. Par des calculs, on obtient la formule de trace de l'exponentielle de l'opérateur hamiltonien satisfaisant:
et
où la somme trigonométrique peut être considérée comme la trace de l'opérateur eiuĤ (en mécanique statistique), qui n'est vrai que si ρ = 1/2 + iE(n).
Par une approche semi-classique, le potentiel de H = T + V satisfait:
avec Z(u) → 0 si u → ∞.
Des solutions de cette équation intégrale non linéaire peuvent être obtenues (entre autres) par
pour obtenir l'inverse du potentiel:
La fonction de lissage est définie par
On peut montrer que
La fonction de Tchebychev en x = et minimise la fonctionnelle
Pierre Dusart, «Sharper bounds for ψ, θ, π, pk», Rapport de recherche no. 1998-06, Université de Limoges,. Une version abrégée existe sous le nom «The kth prime is greater than k(ln k + ln ln k − 1) for k ≥ 2», Mathematics of Computation, vol.68, no225, , p.411-415
J. Barkley Rosser et Lowell Schoenfeld, «Approximate formulas for some functions of prime numbers.», Illinois J. Math., vol.6, , p.64–94. (lire en ligne)
G .H. Hardy et J. E. Littlewood, «Contributions to the Theory of the Riemann Zeta-Function and the Theory of the Distribution of Primes», Acta Mathematica, vol.41, , p.119-196.
Tom M. Apostol, Introduction to analytic number theory, New York-Heidelberg, Springer-Verlag, coll.«Undergraduate Texts in Mathematics», , 340p. (ISBN978-0-387-90163-3, lire en ligne)