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Les faux minéraux et fossiles sont des minéraux (ou gemmes, c'est-à-dire minéraux remarquables) et fossiles non naturels, fabriqués par l'homme.
Il peut s'agir soit d'un minéral ou fossile naturel transformé par l'homme pour en faire un autre, soit d'un minéral ou fossile entièrement artificiel. On parle aussi de faux lorsque l'appellation n'est pas la bonne : synonymies, fausse appellation. En résumé, il s'agit d'une imitation non délictuelle quand l'objet en porte la précision, ou de contrefaçon quand aucune précision n'est donnée.
S'ils ont existé de tout temps, leur commercialisation est en très forte croissance. Il existe aujourd'hui de très nombreux exemples de faux en minéralogie, gemmologie et paléontologie.
Il existe des critères d'authentification des minéraux et fossiles, mais il est parfois difficile de faire la distinction entre le faux et le vrai. Les faux échantillons vendus pour des vrais constituent une tromperie, mais lorsque la contrefaçon est déclarée, elle peut avoir un intérêt financier, décoratif ou pédagogique pour l'acquéreur. Bien que les roches, météorites et coraux ne soient pas à proprement parler des minéraux ou fossiles, ils sont traités dans cet article.
On distingue trois grands types de faux[1].
Il ne faut pas confondre les faux minéraux avec la restauration des minéraux, même si parfois la frontière est « poreuse ».
Il ne faut pas confondre non plus les faux minéraux avec les roches artificielles (matériaux naturels généralement solides et formés, essentiellement ou en totalité, par un assemblage artificiel de minéraux : ciment, brique, mortier, béton…) utilisées comme matériaux de construction. Les roches artificielles utilisées pour la construction sont très nombreuses, par exemple les marbres artificiels qu'on ne confondra pas non plus avec le marbre chiqueté, son imitation en peinture. La synthèse artificielle est surtout intéressante en gemmologie pour les pierres précieuses comme le diamant synthétique.
Depuis très longtemps, il existe des contrefaçons de pierres précieuses et semi-précieuses, car de tout temps, il y a eu des faussaires et des clients crédules prêts à acheter des faux. On trouve déjà de nombreux témoignages dans l'Antiquité. Les Égyptiens fabriquaient de fausses pierres précieuses, notamment des turquoises. Il semble que les Romains teignaient les agates.
Au Moyen Âge, Jean d'Outremeuse (liégeois du XIVe siècle) écrit le livre Trésorier de philosophie naturelle des pierres précieuses qui regroupe des recettes techniques surtout consacrées à fabriquer de fausses gemmes en colorant par différents moyens des verres pour faire de fausses pierres précieuses qui ornaient des couronnes, croix, reliquaires, et autres objets d'orfèvrerie[2]…
Le commerce de faux fossiles existait déjà au XVIIIe siècle. On fabriquait aussi de faux fossiles afin d'étayer des thèses scientifiques, ou de confondre d'autres scientifiques. Par exemple, les fausses pierres de Wurtzbourg ou Würzburger Lügensteine sont de faux fossiles fabriqués au XVIIIe siècle (en 1726) afin de tromper le naturaliste Johann Beringer de Wurtzbourg. Ces fossiles sont exposés au musée Teyler de Haarlem aux Pays-Bas.
De la Renaissance à aujourd'hui, de nombreux traités en minéralogie abordent les faux minéraux comme le Mémoire de chimie publié en 1773 de Balthasar Georges Sage, qui donne des exemples de fabrication de minéraux artificiels, comme la malachite artificielle.
On peut aussi citer le traité de minéralogie ou nouvelle exposition du règne minéral publié en 1774 de Jacques Cristoph Valmont de Bomare, qui traite des faux en gemmologie.
En 1835, on trouve une définition des « faux minéraux » dans le Dictionnaire de l'Académie française[3].
« Faux en termes d'histoire naturelle, se joint à certains noms de minéraux et surtout de végétaux pour désigner des minéraux, des végétaux qui ont quelque ressemblance avec ceux que ces noms désignent. Faux grenat (cristal d'un rouge obscur)... »
— Académie française, Dictionnaire de l'Académie française - Volume I, page 737, 1835
On trouve des faux en nombre croissant aujourd'hui, dans le monde entier, où beaucoup sont fabriqués d'abord à destination de l'industrie, mais aussi des touristes. C'est d'abord l'industrie qui est très consommatrice de faux minéraux de synthèse (quartz et diamants de synthèse par exemple), car cela lui permet de réduire ses coûts et de sécuriser ses approvisionnements.
Leur nombre a par ailleurs explosé, car l'intérêt croissant pour les minéraux a suscité la création d'un véritable marché des minéraux (dans tous les pays touristiques, mais aussi dans les bourses aux minéraux). Or ce marché draine une masse croissante d'argent, favorisant l'apparition de faussaires, voyant dans ce marché l'occasion de gagner de l'argent. Il s'agit juste d'une déclinaison du marché de la contrefaçon appliqué au commerce des minéraux.
Leur production, elle, fait face à une industrialisation croissante. Autrefois, la fabrication de faux relevait essentiellement de l'artisanat. C'est d'ailleurs encore le cas dans un certain nombre de pays, comme le Maroc. En revanche, certaines sociétés se sont spécialisées dans la fabrication de faux. Cela peut se faire en toute légalité dans la mesure où ils sont vendus comme tels, comme certains quartz de synthèse destinés à l'industrie ou encore les diamants de synthèse destinés aussi à la joaillerie. On trouve par exemple en Chine des productions intensives de faux cristaux, fabriqués dans des autoclaves de plus de 10 mètres de haut. Leur production est alors exportée dans le monde entier, sans cependant que leur origine artificielle soit toujours mentionnée.
Leurs lieux de commercialisation sont très variables, on en trouve sur les marchés, dans les magasins établis, sur Internet et même dans les bourses aux minéraux. Internet semble avoir fait exploser cette industrie du faux, et l'on trouve sur de nombreux sites de vente en ligne toutes sortes de faux, en provenance de tous pays.
Il existe des faux en provenance d'un très grand nombre de pays du monde. Toutefois, certains pays plus que d'autres sont à la source de faux. Pour que la fabrication de faux soit rentable, il faut que plusieurs critères soient remplis :
On comprend pourquoi c'est en général dans les pays en développement, mais pas uniquement, que l'on trouve de véritables industries et commerces de faux minéraux. Évidemment, la spécialisation de chacun est fortement liée à la source des matières premières disponibles dans un pays donné. Parmi les plus connus, et sans jugement de valeur, on peut citer par exemple :
Certains pays très touristiques se contentent d'importer et de commercialiser des faux. C'est en particulier le cas de la Thaïlande, où beaucoup de faux minéraux, gemmes et fossiles sont importés de la Chine toute proche.
Enfin, les pays développés ont eux développé de véritables industries de gemmes synthétiques ou encore de commercialisation de résidus de leurs industries, par exemple :
Il faut d'abord évoquer le cas des très nombreux minéraux que les non connaisseurs prennent pour des faux, parce qu'ils ont des formes cristallines géométriques parfaites. C'est le cas notamment des pyrites, fluorites, des calcites… Dans tous ces cas, il n'y a pas tromperie. Ces minéraux n'ont pas été taillés, mais bel et bien trouvés en l'état dans la nature. On découvre en effet dans la nature des formes cristallines. Ces formes présentent un ensemble de faces qui sont dans un rapport de symétrie, c'est-à-dire qui sont équivalentes entre elles par l'application d'opérations d'un groupe ponctuel de symétrie.
Attention toutefois, car certaines formes qui semblent naturelles sont fausses. Ainsi, la grande majorité des octaèdres isolés de la fluorine sont obtenus par clivages (très faciles) d'un cube. Ainsi, à la différence des fluorines taillées, dont il est évident qu'elles ont été artificiellement facettées, celles obtenues par clivages peuvent se faire passer pour naturelles alors que leur forme ne l'est pas. Si ce fait n'est pas mentionné, il y a donc tromperie.
La tromperie est manifeste dans deux cas : soit l'on ne dit pas à l'acheteur qu'il s'agit d'un faux, soit rien n'est mentionné (mensonge par omission). On peut employer le terme de mensonge lorsqu'un minéral est proposé pour un autre, lorsqu'un minéral de synthèse est dit naturel, lorsque aucune restauration n'est mentionnée alors qu'il y en a eu, etc.
Toutefois, tous les faux minéraux et fossiles ne sont pas produits dans un objectif de falsification ou de tromperie.
Un faux minéral n'est pas un problème en soi, si l'acheteur en est conscient. C'est en particulier le cas des entreprises qui achètent de faux minéraux (quartz de synthèse, diamants de synthèse…) pour un usage industriel. Par ailleurs, un acheteur peut préférer une fausse agate (colorée artificiellement), car il privilégie l'effet décoratif à l'aspect naturel. Il existe même des collectionneurs de faux minéraux[6]. De plus, les boîtes de chimie éducatives pour les enfants expliquent comment fabriquer des cristaux synthétiques. Les moulages de fossiles peuvent être des outils pédagogiques ou d'étude très utiles, permettant la préservation des originaux. On trouve d'ailleurs de nombreuses reproductions de grande qualité, comme des œufs fossilisés de dinosaure, vendus sur Internet, pour quelques dizaines à quelques centaines de dollars, souvent par des sociétés chinoises.
En résumé, les faux lorsqu'ils sont présentés en tant que tels ont de très nombreux intérêts :
En revanche, leur production et commercialisation pose plusieurs inconvénients de taille :
Pour identifier s'il s'agit d'un vrai ou d'un faux, on peut faire attention à plusieurs critères :
Il n'est pas toujours facile de les authentifier, pour un amateur non spécialiste de minéralogie. D'ailleurs, il est fort probable que la plupart des gens aient acheté au moins un faux minéral dans leur vie, ne serait-ce qu'une agate colorée. Il est ainsi possible de prendre un vrai pour un faux et vice-versa.
Par exemple, dans certains cas de Keichousaurus, il s'agit probablement de vrais malgré des prix qui semblent dérisoires et laisseraient d'abord penser qu'il s'agit de faux. On en extrait des milliers d’exemplaires par an et le prix demandé semble alors correct pour ce type de fossile très abîmé.
En revanche, certains collages sont très difficiles à percevoir, même par des collectionneurs, car l'œil le plus exercé est trop souvent impuissant à le repérer. Seuls les ultraviolets permettent faire apparaître le point de collage, à condition que l'on puisse bien l'éclairer sous l'angle approprié ; ce qui est loin d'être toujours possible. Il semble que certaines nouvelles colles indétectables à la « lumière noire » soient apparues sur le marché, ce qui rend le procédé lui-même de plus en plus inopérant. Ainsi, un lot de carrollites s'est révélé entièrement truqué malgré un examen à la loupe binoculaire et le contrôle UV. Les magnifiques cristaux, détachés à l'origine, avaient été repositionnés sur gangue et très habilement cimentés par une mixture de colle et de poussière de roche-mère. C'est un bain d'acétone qui a permis de les détacher et de découvrir la supercherie.
Il est également possible d'utiliser la thermographie pour discerner les faux mélangés aux vrais, différencier des minéraux polis entre eux et jouer sur la différence de transmission au sein des solides entre les minéraux[9].
Certains faussaires vont jusqu'à tremper leurs montages dans des bains de sels afin de recréer un phénomène de dépôt homogène qui recouvrira donc toutes les traces de collage ou de discontinuité[1]. Dans ces cas-là, comme le sel choisi est généralement un des composés du minéral, vous ne pourrez que dissoudre votre minéral en tentant d'éliminer de la gangue et avec un peu de malchance, détruire les colles et donc la preuve de la falsification en même temps que votre minéral. Si la couche est suffisamment épaisse, les UV ne laisseront rien transparaître et les rayons X ne sont pas vraiment encore dans le domaine public ni très conseillés d'usage fréquent non plus. En principe, une possibilité de détection serait la radiographie ou tomographie de neutrons, qui sont particulièrement sensibles aux atomes d'hydrogène constituant la colle ; cependant cette technique est coûteuse et relativement difficile d'accès pour un simple collectionneur.
L'avis de spécialistes sera toujours important en cas de doute. Il existe de nombreux forums de discussion recensant un grand nombre de faux en minéralogie, gemmologie et paléontologie.
Les exemples évoqués ci-dessous sont loin de donner une liste exhaustive des faux minéraux commercialisés aujourd'hui.
L'agate colorée : il s'agit souvent de tranches d'agates plongées dans un colorant (bleu, violet…) afin de lui donner une coloration beaucoup plus attirante que celle naturelle. Il existe plusieurs variétés portant sur l'aspect des colorations rouges, vertes, jaunes, bleues ou noires. Celles dont la couleur est éclatante peuvent être colorées artificiellement. Le processus tire parti de la porosité de l'agate et est documenté dès 1820 dans la région d'Idar-Oberstein (où l'extraction des agates existe depuis le XVe siècle). Toutefois, il y aurait des preuves que les Romains teignaient déjà les agates[10].
La citrine : aujourd'hui la plupart des citrines vendues sont en fait des améthystes chauffées. Chauffer une améthyste au four permet de transformer sa couleur violette en jaune, clair ou foncé selon la température. On fabrique de fausses citrines à partir d'améthystes, car la citrine naturelle est rare, et beaucoup plus chère que l'améthyste chauffée. On trouve toutes sortes de faux, y compris de très grandes géodes.
L'antigorite, une serpentine, est souvent utilisée, colorisée, afin de simuler du jade alors qu'elle est beaucoup plus courante et moins chère que le jade. L'autre raison étant que l'antigorite est nettement plus tendre que le jade et donc plus aisée à tailler.
Les okénites peuvent être colorées en vert, bleu, jaune ou orange. Ci-après quelques exemples de colorations artificielles.
Le quartz fumé est particulièrement apprécié pour sa couleur et en général plus onéreux que le quartz normal. Il doit sa couleur naturelle à la radioactivité du site dans lequel il se trouve. Il suffit donc d'exposer à des radiations un quartz naturel pour en faire un quartz fumé. On en trouve en particulier en provenance de mines d'Arkansas (États-Unis) et de Chine.
Les stilbites sont parfois peintes à la main, pour leur donner une couleur plus attrayante.
Le faux le plus répandu pour la turquoise est la turquénite, à savoir un minéral (en général de la magnésite) coloré artificiellement en bleu afin de ressembler à la turquoise. L'adjonction de colorant existe pour la turquénite, la howlite ou la magnésite que l'on cherche à faire passer pour de la turquoise.
Cette pratique identifiée en Chine, permet d'augmenter la valeur de vente en faisant passer un morceau de gorgone peint en rouge pour le précieux corail rouge des joailliers.
Tous les montages sont possibles, tant qu'ils sont beaux et plus faciles à vendre à des amateurs[6].
Les quartz de synthèse sont très nombreux et très utiles pour l'industrie. On en trouve aussi beaucoup revendus sur le marché. Pour les fabriquer, on profite de la solubilité du quartz. L'ENS Lyon décrit bien ce processus[11].
« Le quartz cristallisé est très utilisé dans l’industrie électronique (oscillateur, horloge, et autres applications de la piézo-électricité). Les cristaux naturels sans défaut étant beaucoup trop rares, l’industrie fabrique des quartz de synthèse en faisant cristalliser de la silice dans le même système cristallin que la nature, le système rhomboédrique pseudo-hexagonal.
Pour cela, on utilise le fait que le quartz est soluble dans l'eau à hautes température et pression, et à pH basique. On utilise un autoclave en forme de colonne de très grande taille (> 0,5 m de diamètre et > 10 m de haut). On y dissout du quartz naturel (mais mal cristallisé) dans de l’eau à haute température (plusieurs centaines de kelvins), haute pression (plusieurs dizaines d’atmosphères) et à Ph > 11 (les valeurs exactes sont des secrets industriels). On maintient une différence de température de quelques dizaines de degrés entre le bas (plus chaud) et le haut (plus froid). Le quartz est plus soluble à haute qu’à basse température. Il "suffit" alors de régler la température, la pression et le Ph pour que le quartz se dissolve en bas de l’autoclave et précipite en haut. Au sommet de l’autoclave, des lamelles de quartz sont suspendues dans la solution par des fils d’argent. Au cours du temps (plusieurs semaines), ces lamelles de quartz qui servent de germe de cristallisation croissent et deviennent de beaux cristaux de quartz...
Ce procédé de synthèse du quartz s’apparente à de l’hydrothermalisme. Les eaux circulant dans des fractures en profondeur dans la croûte continentales sont à hautes température et pression, et leur Ph est parfois assez élevé. Ces eaux peuvent dissoudre une quantité notable de silice à grande profondeur. Si au cours de leur cheminement elles montent (baisse de température et de pression), alors la silice cristallise sur les bords de la fracture (qui servent de germes), et il se développe de très beaux cristaux de quartz, comme on peut en trouver tapissant les fractures dites "alpines" dans les massifs cristallins externes des Alpes françaises, et également dans de nombreux filons du Massif Central, du massif Armoricain... »
— ENS Lyon, Planete-terre-ens-Lyon
Aujourd'hui en Chine de gigantesques autoclaves produisent des spécimens minéralogiques de synthèse, notamment de fameuses améthystes zonées, qui présentent des morphologies identiques aux quartz naturels.
On peut distinguer ici trois états.
Le terme « chalcanthite » ne s’applique qu'aux deux premiers exemples.
Les cristaux de bismuth peuvent être obtenus artificiellement dans des cuves de productions chimiques, par refroidissement très lent.
L'or peut être trouvé en l'état naturel, sous forme de cristal natif ou de pépite. Il peut aussi être synthétisé sous forme de cristal.
La lopézite est une espèce minérale naturelle qui se rencontre dans les milieux arides notamment au Chili. Le dichromate de potassium cristallise facilement en laboratoire et peut servir à fabriquer de fausse lopézite sur gangue. Elle peut être également utilisée dans sa forme tabulaire pour imiter la wulfénite. On la trouve de plus en plus couramment, y compris dans les bourses aux minéraux, et cela à des tarifs très variables et avec des provenances diverses, en général la Pologne. Ce minéral de synthèse représente un réel danger. Il est hautement toxique s'il est ingéré. Il est répertorié comme produit potentiellement cancérigène. Enfin, il pourrait favoriser d'autres types de maladies comme la stérilité, l'eczéma, voire la cécité s'il entre contact avec les yeux. Il faut faire très attention, tout particulièrement avec les enfants, car il est en général vendu sans aucune mention concernant sa dangerosité, et son ingestion peut être mortelle.
Certaines alunites sont belles mais artificielles.
Certaines turquoises sont entièrement artificielles. Elles sont faites de poudre de turquoise assemblée avec un liant comme de la glu, ce qui permet d'obtenir une masse solide et de faire de gros spécimens souvent très beaux[1].
La zincite la plus fréquemment rencontrée est une pierre de synthèse accidentelle issue des fours de production du zinc. On trouve sur les étals des marchands polonais, des paquets rouge-brun cristallisés vendus au kilogramme, avec une simple étiquette « zincite » sans autre précision. Il s'agit en fait de résidus de fours métallurgiques.
Beaucoup d'obsidiennes colorées sont en fait tout simplement du verre coloré.
La galène a la particularité de se cliver très facilement en morceaux pseudo-cubiques qui en imposent pour des cristaux. Il est facile d'encoller l’intérieur de géode de quartz et de saupoudrer avec les morceaux clivés de galène pour obtenir une « géode de galène » du meilleur effet. On la surnomme « géode berbère »[1].
On trouve aussi des géodes artificielles faites en poterie, dans lesquelles ont été plantés des bouts d'allumette, afin d'obtenir une cristallisation en stalactites. Puis la géode est peinte en noir à l'extérieur et en blanc sur la tranche. Ces fausses géodes sont une véritable industrie au Maroc.
On trouve au Katanga des stalactites de malachite des parfaitement imités, selon le même principe de l'union intime du vrai et du faux. En cassant une pièce, l'on découvre que les stalactites ne sont en fait que des carottes de résine synthétique enduites d'éclats de malachite et collées sur de vrais rognons. Un examen minutieux avec une loupe devrait permettre de différencier éclats et cristaux.
Certains coraux rouges sont entièrement artificiels et en provenance de Chine. On les retrouve en vente dans de nombreux pays, comme la Thaïlande.
On trouve parfois même des cristaux en résine, voire en plastique ; par exemple des baguettes en plastique pour faire de fausses aigues-marines, sur un cristal.
Un imprudent qui aura acheté une aphrite aura en sa possession une calcite, une bruiachite est en fait une fluorine, une tombazite est une pyrite, etc.
Il existe par exemple de très nombreux synonymes pour la calcite[12] :
Parfois la fraude consiste à faire passer un minéral pour un autre : par exemple une chrysocolle naturelle de couleur bleu-vert peut être vendue comme une turquoise.
Les gemmes, les pierres précieuses et semi-précieuses ont de tout temps fait l'objet de tromperie. Les exemples évoqués ci-dessous sont loin de donner une liste exhaustive des fausses gemmes commercialisées aujourd'hui.
Les modifications d'aspect sont nombreuses et dans ce cas tout peut se voir. Mais il faut savoir que de nombreuses techniques sont admises et ne sont pas considérées comme frauduleuses :
Les fausses citrines sont obtenues à partir d'améthystes chauffées.
La plupart des amétrines dans le segment des prix bas sont fortement suspectes d'être non naturelles : chauffage partiel ou irradiation partielle. Depuis 1994, un laboratoire russe a mis au point la production industrielle de cristaux de quartz bicolore qui sont ensuite irradiés pour faire de parfaites amétrines de synthèse. À noter que les couleurs vert-jaune ou dorée-bleue n'existent pas naturellement.
Un diamant synthétique (aussi appelé diamant de synthèse ou diamant de culture) est produit en utilisant différentes techniques physiques et chimiques, visant à reproduire la structure des diamants naturels. Les diamants synthétiques sont en janvier 2006 vendus à des prix de 10 % à 50 % inférieurs à ceux des diamants naturels. Leur production annuelle atteignait 3 milliards de carats (600 tonnes) et un montant d'un milliard de dollars, à comparer aux 130 millions de carats (26 tonnes) de l'extraction minière. Les diamants noirs sont très utilisés dans l'industrie, où leur dureté est très appréciée. Ils remplacent les diamants naturels beaucoup plus chers.
Il existe de nombreux faux tel l'ambre contrefait, à base de plastique.
Les synonymies et appellations frauduleuses sont encadrées par le CIBJO (World jewellery confederation)[17].
À titre d'exemple voici celles retenues pour la topaze. Ces terminologies sont interdites par le CIBJO.
On peut aussi faire passer du copal pour de l'ambre, il s'agit dans ce cas d'une fausse appellation dont le but est de valoriser le produit vendu.
Les faux fossiles les plus répandus sont les faux du Maroc et de Chine. En particulier les trilobites du Maroc que l'on trouve de toute sorte : moulages en plâtre, en ciment, en résine, ou encore directement sculptés dans la pierre, etc. On trouve aussi de nombreuses fausses inclusions mélangeant toutes sortes d'éléments. Ainsi on peut trouver une mâchoire fossilisée constituée de vraies dents fossilisées, d'os, de coquille de tortue, de dents de requin en passant par de la poterie !
En effet, certains vendeurs se sont aperçus très vite que peu de gens savaient faire la différence entre un vrai spécimen et un faux. Les vendeurs demandent alors à des grossistes de fabriquer des faux fossiles pas chers mais visuellement impressionnants. Il arrive même que certains grossistes passent plus de temps à réaliser des faux qu'à dégager de vrais spécimens.
Un peu plus de recherches sur les fossiles et surtout le boycott de tous ces faux permettraient d'assainir le marché mais il se trouve toujours des clients pour acheter et encourager le marché en question. L'acheteur peut être de bonne foi et croire qu'on peut trouver un vertébré fossile peu cher. Parfois, le client peut aussi savoir qu'il s'agit d'un faux mais l'acheter quand même, afin d'ajouter une pièce visuellement belle à sa collection… Parfois, certains vendeurs ne connaissent que peu de choses sur les fossiles qu'ils commercialisent, ils répètent ce que leur disent les clients, ce qui souvent donne parfaitement le change. Le monde occidental fait aussi beaucoup de faux mais ils sont nettement plus soignés, comme les russes ou les américains. On fabrique de faux fossiles dans le monde entier. On peut citer par exemple les pays suivants :
Les exemples évoqués ci-dessous sont loin de donner une liste exhaustive des faux fossiles que l'on trouve aujourd'hui.
On trouve plusieurs sortes de fossiles naturels transformés par l'homme.
Il peut s'agir de restauration abusive. On peut l'accepter en soi, à partir du moment où elle est explicite. Dans la grande majorité, on mélange élément réel et « restauration » plus ou moins bien faite. On peut voir de tout, entre les restaurations officielles qui concernent la quasi-totalité des fossiles et qui sont parfaitement admises, et les faux destinés à tromper.
Un assemblage consiste à mettre ensemble plusieurs fossiles, parfois de natures (époques, animaux…) très différentes. Ils sont assemblés dans une gangue, c'est-à-dire un mélange permettant de maintenir le tout. En général la gangue est un mélange de sable et ciment. Il existe toute sorte d'assemblage possible. Ils donnent parfois des spécimens tout à fait spectaculaires et parfois vendus très peu cher, voire à l'inverse très cher.
On peut donner l'exemple d'un assemblage réalisé par un faussaire d'Erfoud au Maroc. Les éléments utilisés dans son montage proviennent bien de fossiles réels, mais c'est le montage en lui-même qui est complètement faux. On trouve une tête de tethysaurus nopscai, des vertèbres de tethysaurus nopscai et une patte de pliosaure. L'âge des fossiles inclus dans la fausse gangue qui assemble le tout est turonien. Les éléments fossiles utilisés viennent de Goulmima au Maroc.
On trouve plusieurs sortes de fossiles entièrement faux.
Une sculpture de fossiles peut être peinte ou non peinte et peut être réalisée dans des roches de toutes sortes.
On trouve de nombreux types de moulages :
Il existe de très nombreux types de fausses inclusions. C'est d'ailleurs la technique qui permet de faire les spécimens les plus spectaculaires. On trouve des inclusions :
De nombreux cas de falsification de fossiles existent dans l'histoire de la paléontologie. Le plus célèbre est celui cité plus haut des Würzburger Lügensteine, au XVIIIe siècle, afin de tromper le naturaliste Johann Beringer. La « découverte » de l'homme de Piltdown par Charles Dawson au début du XXe siècle était en fait un canular[18].
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