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Jean Marie Farina vis-à-vis de la place Juliers, (en allemand : Johann Maria Farina gegenüber dem Jülichs-Platz) constitue la parfumerie la plus ancienne du monde encore existante. Initialement, il s'agissait d'un commerce d'articles de luxe, nommé « Französisch Kram » vendant des produits de Paris (soie, dentelle, perruques, épices et parfums) et fondé le par Johann Baptist Farina à Cologne où son frère Jean Marie Farina, parfumeur, se fixa la même année, devenant le « nez » de cette boutique de luxe et y donnant naissance à la fameuse eau de Cologne. Le symbole de l’entreprise est aujourd’hui encore une tulipe rouge et le nom français de l’entreprise « Jean Marie Farina vis-à-vis la place Juliers depuis 1709 » est à l’heure actuelle encore en usage.
Farina gegenüber | |
Création | 1709 |
---|---|
Fondateurs | Johann Baptist Farina |
Forme juridique | GmbH |
Siège social | Cologne, Rhénanie-du-Nord-Westphalie Allemagne |
Direction | Johann Maria Farina |
Activité | Industrie cosmétique (en) |
Produits | Eau de Cologne |
Site web | www.farina1709.com |
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Farina devint rapidement fournisseur de la plupart des palais royaux dans toute l’Europe.
L’usine de parfum est aujourd’hui encore sous la direction de la huitième génération de la famille Farina. La maison Farina est à la fois le siège de l’entreprise ainsi que le lieu de naissance du parfum Eau de Cologne. Dans la maison se trouve désormais le musée de Parfum de Cologne.
Farina gegenüber signifie littéralement « Farina vis-à-vis ». C'est l'abréviation de « Johann Maria Farina gegenüber dem Jülichs-Platz », qui signifie en allemand « Johann Maria Farina vis-à-vis de la place Juliers ».
En , Johann Baptist Farina se rend à Cologne où son plus jeune frère Jean Marie Farina (en allemand Johann Maria Farina) travaillait déjà depuis 1708 en tant que représentant pour son oncle. Le , Johann Baptiste Farina fonda l’entreprise G.B. Farina et commença à tenir les registres. La poursuite de ce travail ne fut jusqu’à ce jour jamais interrompue. Les premières entrées sont des achats. Le , Johann Baptist Farina obtint le droit de citoyenneté (« petite citoyenneté »), étape nécessaire afin qu’un étranger puisse s’installer en tant que commerçant, indépendante à Cologne. Le , avec le soutien de son oncle qui était conseiller municipal à Maastricht, Johann Basptist Farina (II) loua un bâtiment pour une durée de douze ans[1]. Ce bâtiment se trouvait au croisement des rues großen Bottengassen et Goldschmidt, qui porte aujourd’hui le nom de Unter Goldschmied (rue des Orfèvres) à Cologne.
« Les ventes débutèrent après la prise de possession des locaux, le . Au cours de l’année 1709, Franz Balthasar Borgnis, un beau-frère, se joignit au commerce et l’entreprise fut dès lors nommée „Farina & Compagnie“. Deux nouveaux partenaires fraternels Johann Maria Farina (I) et Carl Hieronymus Farina se joignirent à l’affaire et l’entreprise prit le nom de « Gebrüder Farina & Comp. ». Le , Johann Baptist Farina accède au titre de ‘citoyen privilégié’ (voir les registres de la ville C658). À l’époque, ce titre était un privilège et un honneur. Ce principe remontait à l’époque du Moyen Âge et était encore tout à fait pratiqué, et ce surtout dans les villes libres d’empire comme Cologne. Seul pouvait être « citoyen privilégié » qui :
Il faut savoir que dans les villes libres d’Empire comme Cologne, ce titre qui permettait de voter et d’être élu, donnait également accès à des privilèges comparables à ceux de la noblesse. L’entreprise Farina commença dès lors à vendre des produits communément connus à l’époque sous le nom de « fourbit à la française ». Ces articles et accessoires étaient destinés aux classes supérieures qui s’inspiraient sans relâche de la mode française. Les produits qu’ils proposaient, étaient des produits de luxe. Des bijoux en or ou en argent, des bas et des mouchoirs en soie, des boîtes à tabac, de la cire, des plumes, des perruques, de la poudre et bien d’autres accessoires de fantaisie comblaient les rayons de cette boutique italienne. L’arrivée de Johann Maria Farina en 1714, marque le début des achats d’huiles essentielles, destinées à la production de parfums dont la plupart des recettes avait déjà été mises au point comme le signalent plusieurs courriers.
À partir de 1716, l’entreprise « Gebrüder Farina & Comp. » connut un certain nombre de difficultés financières, ce qui explique pourquoi Franz Balthasar Borgnis et Carl Hieronymus Farina se retirèrent de l’affaire. Johann Baptist (II) et Johann Maria rebaptisèrent l’entreprise « Fratelli Farina » ou « les frères Farina ». En 1718, les deux frères arrivèrent à un arrangement avec leur créancier. Et les années qui suivirent furent marquées par le développement de tout un service d’expédition et de livraison qui ne redressa pas pour autant le chiffre d’affaires.
Le marque le décès de Johann Baptiste Farina (II). Dans les mois suivants Johann Maria Farina (I) fait l’inventaire et poursuit seul à la tête de l’entreprise qui prend son nom à partir de 1733. À la suite de cette reprise, les affaires semblent s’améliorer. Voici ce que Johann Maria (I) écrivit à son parent Francesco Barbieri résident à Santa Maria Maggiore, dans une lettre datant du :
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Deux ans après avoir pris la tête de l’entreprise, Jean Marie Farina obtint le titre de citoyen de la ville de Cologne. Dans les registres de la ville se trouvent également d’autres détails quant à l’emplacement de l’entreprise[3]. Selon ces sources, il s’avère que Farina déplaça ses salles de ventes qui se trouvèrent dès lors à l’angle de la rue Obenmarspforten et de la place Juliers. Le siège de l’entreprise ainsi que le magasin de vente se trouve aujourd’hui encore en ces lieux. L’expansion de l’entreprise fut particulièrement remarquable dans les années 1730 et 1740. C’est avant tout le service des transports qui assure le développement des affaires. Le commerce du parfum prend le dessus à partir des années 1760.
Bien avant de s’associer à son frère pour fonder « Farina & Compagnie » en 1714, Jean Marie Farina inventa un parfum ; une « eau admirable ». Le terme « eau admirable », issu du latin Aqua mirabilis est un terme générique employé pour des eaux issues d’une distillation quelconque et aux soi-disant dons particuliers. L’eau de Farina ouvre la voie à une nouvelle génération de parfums. La composition se complexifie, et c’est à l'aide d'un mélange d’huiles essentielles et d’alcool quasiment pur, que Farina donne naissance à un produit innovateur. Le principe de mélanger des huiles essentielles à de l’alcool provient directement d’Italie et c’est grâce à Farina que ce savoir-faire fut exporté dans le reste de l’Europe.
De plus, le parfum lui-même était une innovation de par sa fraîcheur et sa légèreté qui contrastait fortement avec les essences jusqu’alors connues, telles que l’huile de cannelle, l’huile de santal, ou encore le musc. En 1708, Jean Marie Farina rédigea une lettre à son frère Jean Baptiste Farina dans laquelle il décrit son parfum ainsi :
« J’ai créé un parfum dont la senteur est une réminiscence d’un matin printanier où se mêlent les odeurs de narcisses sauvages et de fleurs d’orangers peu après une averse. Ce parfum me rafraîchit, stimule mes sens et mon imagination. » [4]
À ses débuts, Jean Maria Farina proposa son parfum uniquement dans des boutiques à Cologne et à la foire d’expositions de Francfort. La première livraison extérieure eut lieu en 1716 et fut adressée à une madame Billy résident à Aix-la-Chapelle (Aachen). Farina lui fit parvenir 12 bouteilles, à quatre Livres pièce[5].
Dans les années 1720, les expéditions ne s’étaient pas notablement accélérées, néanmoins leur éloignement géographique s’étendit de façon notoire et Farina effectua sa première livraison à destination de Paris en 1727, où il envoya une caisse de vingt-quatre flacons. Dès 1730, le cercle de clients de Farina connut une expansion non négligeable, et entre 1730 et 1739 Farina livra un total de 3 700 flacons et ce à 39 adresses différentes. Son parfum, particulièrement apprécié par la noblesse, ravit également les palais royaux et impériaux. Le succès de l’eau de Farina en France est également largement lié aux officiers de l’armée française qui une fois de retour après la guerre de Succession de Pologne créèrent un marché pour le parfum. C’est d’ailleurs à cette époque que le parfum de Farina prit le nom d’eau de Cologne, qui apparut pour la première fois dans un courrier de Farina daté du adressé au baron von Laxfeld résidant à Münster :
Monsieur Peiffer d Bacharach me fait voir une de vous lettre par laquelle vous luy demande six boutellie de Eau de Cologne. Cet ensi que on lapelle en France, mais en soie mesme cet de leau admirable, et je suis le seulle qui faie de la veritable …[6]
Dans les années 1740, le chiffre d’affaires ne fit que progresser. Farina livra son parfum à Rouen, Paris, Strasbourg, Magdebourg, Trèves, Wesel, Clèves, Lyon et Vienne, puis ses produits firent succès à Amsterdam, La Haye, Liège, Lille, Aix-la-Chapelle, Düsseldorf, Bonn, Brunswick, Francfort-sur-le-Main, Leipzig, Augsbourg, Stuttgart, Bamberg, Mayence et Coblence.
Dans une lettre datée du , Farina explique que son parfum est connu dans toute l’Europe[7].
Sources
Les archives de la maison Farina font à l'heure actuelle l'objet d'un prêt aux archives économiques rhénanes westphaliennes de Cologne et se trouvent dans la section 33. Rheinisch-Westfälisches Wirtschaftsarchiv. Une partie des documents a été numérisée dans le cadre du projet Wikimedia Commons et peuvent être consultés sur Wikisource. Les documents disponibles sont les suivants :
Littérature liée à l'histoire de l'entreprise
Publications en rapport à Farina
Littérature spécialisée
Littérature générale
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