famille de l'ancienne noblesse française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La famille Berlier de Vauplane est une famille subsistante d'ancienne bourgeoisie française, originaire de Barcelonnette, en Provence. Famille de juristes connue depuis la fin du XVe siècle, elle a formé plusieurs branches dont seule subsiste la branche de Vauplane. Elle compte parmi ses membres des avocats, des hommes politiques dont des maires de Draguignan, de Tourtour et d'Eyguières, des officiers et des magistrats. Elle se caractérise par sa présence dans la judicature de façon ininterrompue depuis le début du XVIe siècle.
Famille Berlier de Vauplane | |
![]() Armes | |
Blasonnement | D'azur à un bélier d'argent, au chef de gueules chargé de trois besants d'or[1] |
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Devise | Pretium non vile laborum[2] |
Branches | Berlier Vauplane Tourtour |
Période | XVe siècle - aujourd'hui |
Pays ou province d’origine | Provence |
Fiefs tenus | Vauplane Tourtour |
Charges | Juge-mage, consuls |
Fonctions militaires | Officiers supérieurs |
Fonctions ecclésiastiques | Chanoine |
Récompenses civiles | Officiers de la Légion d'honneur |
Récompenses militaires | Ordre royal et militaire de Saint-Louis, ordre national de la Légion d'honneur, Ordre de Cincinnatus |
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Elle est membre de l’association Société des Cincinnati de France par représentation collatérale de François-Augustin de Berlier-Tourtour et membre de l'association des Vieux noms français subsistants (VNFS)[3].
Le patronyme Berlier s'est aussi écrit jusqu'à la fin du XVIe siècle Berlieri ou Berliery[4]. Plusieurs individus de cette famille sont dénommés comme tels dans les registres paroissiaux de Tourtour ou dans les minutes notariales de Tourtour.
Bien que les armes des Berlier représentent un bélier, il faut chercher ailleurs le sens du mot. L’animal « bélier » en provençal est désigné par le mot aret, étymologiquement éloigné de Berlier, plus proche de l’italien ariete (bélier) et du latin aries (bélier) que du français[5].
Le Trésor du Felibrige[6] rapproche ce nom de « berlo », éclat de bois, mais aussi de la berle (nom identique en provençal), qui, selon Dauzat et Rostaing[7], a donné de nombreux noms de lieux. Dans le Recueil des mots de la basse latinité de Maigne d’Arny[8], « Berla » peut indiquer en langage agricole, dans certaines provinces gauloises, « un grand troupeau de moutons » et « berliera », la bélière, à savoir un anneau de cuir auquel est suspendue la cloche, la clarine du bétail.
Le rattachement à la terre la berlière en Provence est aussi explication de l'origine du nom. Toutefois, le rattachement de cette famille avec les Villeneuve et la branche Villeneuve La Berlière est à écarter, malgré le lien avec les troubles pendant les guerres de religion[9],[10].
Le choix du bélier comme signe représentatif du patronyme peut s’expliquer tout autant par le nom d’un lieu (bergerie) ou d’une terre (berlière) ou d’une activité (berger) que par les symboles que représente l’animal. Ce qui explique pourquoi certaines villes ont comme armoiries un bélier (comme Quimper en Bretagne), et que d’autres familles que les Berlier retiennent le bélier comme signe distinctif. On peut ainsi citer les familles Blégiers (Comtat-Venaissin), La Boissonade (Rouergue), ou encore les Roblelin d’Ogny (Bourgogne)[11].
La famille Berlier est une famille provençale connue à partir de la fin du XVe siècle, originaire de Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence). Balthazard Berlier (1489-1560), le premier ancêtre connu[12], était juge-mage[13]. Au siècle suivant un membre de cette famille s'établit à Tourtour, puis à Draguignan (Var) au XVIe siècle, où plusieurs de ses descendants furent consuls ou maires de ces deux localités[14].
Au XVIIe siècle César Berlier (1659-1734)[15], conseiller du roi, fait inscrire son blason à l'Armorial général de France de 1696[16].
Le nom de la seigneurie de Vauplane est venu à la suite du mariage de Marc-Antoine Berlier avec Marguerite d'Arnoux de Vauplane[17] et d'une convention passée en 1773 entre celui-ci et sa belle-mère Anne-Thérèse Circlot, veuve de Guillaume d'Arnoux[13]. Un décret du ratifie l'usage établi depuis la fin de l'Ancien Régime par la famille Berlier de joindre à son nom celui de Vauplane[9]. Les Berlier de Vauplane s'installent à Marseille au début du XIXe siècle, puis à Paris au milieu du XXe siècle. Cette branche comprend de nombreux avocats dont Honoré Berlier (1522-1592), Blaise Berlier (1730-1793), avocat puis juge de paix à Draguignan, maire de Draguignan, guillotiné le 11 décembre 1793 pour conspiration fédéraliste, Polyeucte Berlier de Vauplane (1846-1920), magistrat puis avocat, bâtonnier du barreau de Tours, défenseur de nombreuses congrégations religieuses après la loi de 1880 d'expulsion des congrégations religieuses, défenseur du comte de Sabran de Pontevès devant la Haute Cour de Justice, président du comité royaliste de Tours, commandeur de l’ordre de Saint Grégoire, président de la conférence Olivaint, Henri Berlier de Vauplane (1853-1937), avocat au barreau de Marseille, professeur de droit à la Faculté de droit libre de Marseille, critique musical sous le pseudonyme Eklektik dans Le soleil du Midi, quotidien marseillais, président et fondateur de la Société de Musique de chambre de Marseille, spécialiste de Richard Wagner, chevalier de l'ordre du Libérateur (Venezuela), chevalier de l'ordre du Médjidié (Empire Ottoman), Hubert Berlier de Vauplane, docteur en droit, avocat, membre de l'Académie catholique de France[18]. Elle comprend aussi de nombreux gens d'église dont François Berlier de Vauplane (1883-1939), jésuite, aumônier militaire dans l'infanterie coloniale pendant la guerre de 1914-1918, puis de la 8e division coloniale pendant l'occupation de la Sarre, directeur du lycée privé Saint-Louis de Gonzague à Paris, recteur du Lycée privé Sainte-Geneviève à Versailles de 1937 à 1939, officier de la Légion d'honneur et croix de guerre 1914-1918.
Des Berlier de Vauplane est issue la branche Berlier-Tourtour qui prend au début du XVIIIe siècle le nom de la seigneurie qu'elle possédait à Tourtour[a],[19] et le rameau cadet de celle-ci ajoute le nom de la terre de La Rémolle à la fin du XVIIIe siècle[15]. Cette branche comprend parmi ses membres Étienne de Berlier-Tourtour (1743-1827), maire de Draguignan (an III et 1813), conseiller général du Var (1800-1807), président du conseil général du Var (1806), lieutenant-colonel, se retire de l'armée au début de la Révolution, chevalier de Saint-Louis. Également François-Augustin de Berlier-Tourtour de La Rémolle (1748-1832), capitaine dans le régiment d'Auxonne pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, organisateur de l’Arsenal de Lyon, s'est retiré de la vie militaire comme colonel au début de la Révolution, rejoint Bonaparte comme commandant de l'artillerie à Antibes lors du siège de Toulon (1793), avant d'être écarté pour sympathies monarchistes, chevalier de Saint Louis, maire d'Eygières (1817-1830). Cette branche s'est éteinte avec Félicien de Berlier-Tourtour (1899).
Contrairement à ce qu'affirmait Gustave Chaix d'Est-Ange, la branche Berlier-Tourtour est une branche cadette de la famille Berlier.
La souche de la famille Berlier a formé par ailleurs une branche mentionnée à Toulon qui fut l'aînée de cette famille provençale. Et une branche à Dijon mais dont le rattachement reste à confirmer.[réf. nécessaire]
À la fin du XVIe siècle la branche aînée de la famille Berlier s'installe à Toulon et donne de nombreux chirurgiens de la marine ainsi que des officiers du génie qui ont participé à l'épopée napoléonienne dont notamment François Toussaint Berlier (1767-1849) et Jean-Charles Berlier (1788-1837)[36].
Une autre branche est mentionnée comme faisant partie de la famille Berlier originaire de Provence mais le point de jonction avec les autres est à confirmer. Xavier de Montclos pour sa part indique que les Berlier de Dijon sont une branche de cette famille mais il ne donne toutefois pas une indication sur un ancêtre commun[40],[41],[b].
Cette branche fut illustrée par Théophile Berlier (1761-1844), député de la Côte d'Or à la Convention nationale, vote la mort du roi, président de la Convention nationale, membre du Comité de salut public, député et président du Conseil des Cinq-Cents, président du Conseil des Prises, conseiller d'État, comte d'Empire, l'un des principaux rédacteurs du code civil, du code pénal, et du code d'instruction criminelle.
Également par Pierre-André-Hercule Berlier (1769-1821), général de brigade (infanterie) sous la Révolution et l’Empire, baron d’Empire, officier de la Légion d'honneur, chevalier de Saint-Louis.
Cette branche aujourd'hui éteinte avec Raymond Berlier (1958) serait aussi liée aux Berlier établis dans le Forez, comme en attesterait un litige successoral[42].
Armes de Théophile Berlier, comte d'Empire
Figure | Blasonnement |
Parti : au 1, de sable, au bélier d'argent ; au 2, d'argent, à un mât de pourpre ; franc-quartier de comte conseiller d'État.[44] |
Armes de Pierre-André-Hercule Berlier, baron d’Empire
Figure | Blasonnement |
![]() |
Écartelé : aux I et IV, d'argent à trois lionceaux de sable ; au II, de gueules à une épée d'argent qui est des barons militaires ; au III, de gueules à une lance d'argent. |
La famille Berlier s'est notamment alliée aux familles Clemens (1551), Boyer (1588), d'Audiffret (1659), Brunel de Vilepeys (1679), Brun de Boadès (en) (1684), Bœuf de Villepey (1686), de Raimondis (1688), Tressemanes de Brunet (1705), Muraire (1707), de Lenfant (1707), Renom de La Baume (1742), d'Arnoux (1759), de Leuze du Cheyla (1794), de Chieusse de Combaud (1796), de Paul de Châteaudouble (1828), de Gabrielli de Gubbio (1853), de Ribbe (1855), d'Estienne (1865), Vialète d'Aignan de Mortarieu (1872), Pighetti de Rivasso (1884), de Régis de Gâtimel (1888), Jaubert d'Aubry de Puymorin (1899), de Courrèges (1907), Pérouse de Montclos (1909), Bouvet de La Maisonneuve (1946), Rostand (1952), Richebé (1978), Abbo (1982), Odart de Rilly d'Oysonville (1984), Rioufol (1984), Robert de Lézardière (2012), Barbier de Préville (2014), Lemaistre (2017), Thierry d'Argenlieu (2018), Gaubert (2018), de Hercé (2023).
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