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« Le familialisme est une pensée qui fait de la famille un vecteur de dévolution des droits et de l’autorité politiques dans la société »[1] Cette pensée est issue des thèses de Louis de Bonald, monarchiste catholique, et est continuée par les thèses de Frédéric Le Play. Elle place la famille comme cellule sociale de premier ordre et transpose cette idée dans d'autres sphères qu'elles soient politiques ou sociales.
Il est nécessaire de bien définir la thèse familialiste afin de la distinguer des thèses natalistes. Rémi Lenoir, sépare un familialisme d'Église et un familialisme d'État. Le premier est caractérisé par sa fondation sur un ordre moral tandis que l'autre est uniquement rationaliste et démographique[2]. En effet, ils défendent l'un et l'autre une politique familiale cependant les natalistes ont des ambitions démographiques et omettent toute conception morale de la famille, de la maternité et de l'enfance. De plus, ils se différencient également sur leurs rapports à l'état républicain, les natalistes sont majoritairement républicains, tandis que les familialistes ont une conception de la famille qui s'oppose à l'idée républicaine[3]. Le familialisme s'oppose à l'individualisme hérité de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (1789)[4].
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la thèse familialiste est reformulée par les adeptes du catholicisme social notamment René de la Tour du Pin, dans une logique corporatiste[4]. En 1893 est instaurée le culte de la Sainte Famille par l'Église catholique.
Le début du XXe siècle marque l'enracinement du familialisme dans la Troisième République, cette idée est dès lors défendue par des catholiques et des athées ainsi que par des républicains et des monarchistes. L'abbé Lemire, est un défenseur du suffrage familial, un suffrage supplémentaire accordé lorsqu'une famille est formée (ménage plus enfants) ce suffrage n'est cependant pas adopté [5]. Néanmoins l'après Première Guerre mondiale, sert le progrès des théories familialistes jusqu'à conquérir des parlementaires. Georges Pernot, sénateur du Doubs, fait appliquer le décret-loi du 29 juillet 1939 – dit Code de la famille[4]. Ce code satisfait natalistes et familialistes, puisqu'il s'engage à lutter contre « des habitudes immorales qui détournent les êtres du foyer familial »[6].
Durant l'entre deux guerres des ligues nationalistes défendent cette thèses. Les Croix-de-Feu définissent la famille comme « la trame élémentaire de la collectivité sociale » et désirent défendre cette dernière qui ne cesse de se décomposer[7]. Le 5 juin 1940, est créé le premier ministère de la Famille française dans le second gouvernement Paul Reynaud[3]. Georges Pernot prend alors la tête de ce ministère. Le gouvernement de Vichy est partisan d'une politique familialiste. La famille est alors « l'assise même de l'édifice social »[8]
Le Mouvement républicain populaire (MRP) porte des idées du corporatisme familial à la Constituante[4]. En 1956, le Code de la famille et de l'aide sociale est créé[9].
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