Il a organisé le Paul Benacerraf Workshop au Collège de France en 2012, et la Michael Dummett Paris Conference à l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques et à l’Institut Henri Poincaré en 2014.
Fabrice Pataut a proposé une réponse à l’argument antiréaliste développé par Michael Dummett pour le cas du passé (voir Realism, Decidability and the Past[2],[3] et “Anti-realism about the Past”[4] ), ainsi qu’une réponse au même type d’argument appliqué au cas de l’éthique (voir ” Vérité morale et justification morale"[5] et, avec Michael Dummett, “Truth, Meaning, Modalities and Ethics”[6]). Pour chaque cas (les événements passés, les valeurs morales), l’indépendance des vérités (historiques, éthiques) relativement à la possibilité de leur reconnaissance au vu de nos capacités cognitives sous-optimales est défendue. Par ailleurs, il a discuté les rapports entre l’antiréalisme sémantique et la théorie davidsonienne de l’interprétation (voir ”Vérité objective, vérité reconnue, vérité partagée”[7]), et la pertinence des résultats gödéliens d’incomplétude pour le même antiréalisme (voir ”Incompleteness, Constructivism and Truth”[8]). En réponse aux objections de Benacerraf quant à l’utilisation frauduleuse des résultats métamathématiques, il a argumenté en faveur d’une conclusion anti-computationaliste faible dérivée du premier théorème d’incomplétude de Gödel (voir ”In Defence of a Princess Margaret Premise” in Truth, Objects, Infinity: New Perspectives on the Philosophy of Paul Benacerraf). Ses recherches portent en règle générale sur la querelle du réalisme dans les domaines de la philosophie du langage, de la philosophie de la logique, et de la philosophie des mathématiques.
Ses nouvelles ont d’abord été publiées sous la forme de beaux livres illustrés par Gilles Ghez (Cinq portraits de Lol, Les gants aux mains d’I., Le Rhin) ainsi que dans les revues Digraphe, Travioles, L’Arsenal et Ça Presse, avant d’être réunies en traduction portugaise sous le titre As Ostras e Outros Contos en 2000[9],[10]. Son recueil Trouvé dans une poche a reçu le prix de la nouvelle de l’Académie française en 2005 [11],[12],[13],[14]. Un second recueil de nouvelles, Le Cas Perenfeld, est paru aux éditions Pierre-Guillaume de Roux en 2014[15], puis un troisième, Un jeudi parfait, également aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, en 2018.
Son premier roman, Aloysius, a été unanimement salué par la critique[16],[17],[18],[19],[20]. Tennis, socquettes et abandon, publié deux ans plus tard, proposait un récit "raffiné, complexe, ironique et lumineux"[21]; ses deux premiers chapitres ont été traduits en arabe à l’initiative de Gamal Ghitany[22]. En haut des marches, plus intimiste, a été remarqué pour son mélange de nostalgie et de perversité [23],[24],[25]. Pour son quatrième roman, Reconquêtes, la critique a fait état de parallèles avec Nabokov, De Lillo et le premier Pynchon[26],[27],[28].
Gérard Courant a filmé sa lecture des premières pages de Valet de trèfle, son cinquième roman, pour la série Lire (Lire n° 108)[29], ainsi que son portrait pour l'anthologie cinématographique Cinématon (Cinématon n° 2938)[30]. Vidéos (2003), Reconquêtes (2011) et Valet de trèfle (2015) forment une trilogie californienne.
Fabrice Pataut a également collaboré avec des peintres. Outre les ouvrages illustrés par Gilles Ghez, peintre proche du mouvement surréaliste, il a collaboré avec Roland Sirletti sous la forme d’une plaquette, Sirletti, publiée à l’occasion d’une exposition du peintre à la galerie Alessandro Vivas à Paris en 1996. La nouvelle "I presume" a été écrite pour le volume Les théâtres immobiles, édité par René de Ceccaty et publié en 2008 en hommage au travail plastique de Marie-Claude de Brunhoff. "Messac exaucé" a été écrit pour le peintre et sculpteur Ivan Messac, lié au mouvement de la figuration narrative; le texte fait partie du catalogue de l’exposition Pessoa é um Outro qui s’est tenue à la galerie Antonio Prates à Lisbonne du 9 mai au 9 juin 2008. Par ailleurs, deux ouvrages bilingues avec des illustrations de son fils Louis ont été publiés en tirage limité: Le Diptyque Paris-New York/Paris- New York Dyptich, à Vernon en 2008 (français/anglais), et The Tiger from Malamocco/La Tigre di Malamocco, à Venise en 2012 (anglais/italien).
Il a par ailleurs traduit la poésie de Paul Bowles, D. H. Lawrence et Jeremy Reed.
Romans
Aloysius, Buchet/Chastel, Paris, 2001; Collection ”Motifs” no327, avec une préface d’Alberto Manguel et une postface de l’auteur, Le Rocher, 2009
Tennis, socquettes et abandon, Buchet/Chastel, Paris, 2003
En haut des marches, Seuil, Collection ”Fiction et Cie”, Paris, 2007
Reconquêtes, Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2011
Valet de trèfle, Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2015
Nouvelles
As Ostras e Outros Contos, traduction portugaise de Clarisse Tavares, Livros do Brasil, Lisbonne, 2000
Le Cas Perenfeld, Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2014
Un jeudi parfait, Pierre-Guillaume de Roux, Paris, 2018
Beaux livres illustrés à tirage limité
Cinq portraits de Lol, avec cinq lithographies originales et un rhodacote original de Gilles Ghez, URDLA, Villeurbanne, 1991
Les gants aux mains d’I., avec une eau-forte de Gilles Ghez, Manière noire éditeur, Reviers, 1996
Le Rhin, avec deux linogravures et vingt-deux dessins originaux de Gilles Ghez en fac-similé, Manière noire éditeur, Vernon, 2002
Le Diptyque Paris-New York/Paris-New York Dyptich, avec deux dessins de Louis Pataut, ouvrage typographié au plomb mobile par Monique Roncerel, Vernon, 2008
The Tiger from Malamocco/La Tigre di Malamocco, texte de Fabrice Pataut, dessins et aquarelles de Louis Pataut, traduction italienne de Norma Colombero, Graphiche Veneziane, Venise, 2012
Narcisse, avec des illustrations originales de Gilles Ghez, Manière noire éditeur, Vernon, 2016
Plaquette
Sirletti, Alessandro Vivas Editore, Rome, 1996
Édition (Littérature)
Poésie et Dandysme, préface et choix de poèmes d’Alexandre Pouchkine à Jeremy Reed, Poésie 1, no25, Le Cherche Midi, Paris, 2001.
La nouvelle bibliothèque d’Alexandrie, textes de Luciano Canfora, Gamal al-Ghitany, Gérald Grunberg, Christoph Kapeller, Alberto Manguel, Fabrice Pataut et Ismael Serageldin, photographies du Centre d’Études Alexandrines et de Gerald Zugman, Buchet/Chastel, Paris, 2003
Thèses de doctorat
Réalisme, antiréalisme et manifestabilité de la compétence sémantique, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (ISSN0294-1767), no0150.16502/94, Lille-Thèses, 1994
Realism, Decidability and the Past, University of Southern California, UMI [UMI number: 9636365], Ann Arbor, Michigan, 1996
Édition (Philosophie)
Synthese, Vol. 193, Issue 2, February 2016, Special Issue Indispensability and Explanation, D. Molinini, F. Pataut and A. Sereni, Guest Editors; articles by A. Baker, S. Baron, J. Busch and J. Morrison, S. De Bianchi, H. Galinon, J. Hunt, D. Liggins, D. Molinini, M. Panza and A. Sereni, F. Pataut, M. Plebani, A. Sereni[31]
Truth, Objects, Infinity: New Perspectives on the Philosophy of Paul Benacerraf; contributions by J. Azzouni, P. Benacerraf, J. Clarke-Doane, S. Gandon, B. Halimi, J. P. Laraudogoitia, A. Leon-Sanchez and A. Leon-Mejia, M. Leng, M. Panza, F. Pataut, Ph. de Rouilhan and S. Shapiro, Springer, “Logic, Epistemology and the Unity of Science” series, Berlin, 2016
Traductions
John Stuart Mill: De la liberté, Presses Pocket, Collection «AGORA - Les classiques», Paris, 1990
Michael Dummett: Philosophie de la logique, Collection «Propositions», Les éditions de minuit, Paris, 1991
Michael Dummett, Pensieri - Interviste a cura di Fabrice Pataut, traduction italienne de Norma Colombero, De Ferrari Editore, Genova, 2004[32]
«Ombres et lumières», Pierre-Robert Leclerc, Le Monde des livres, vendredi 24 août 2001.
«Aloysius de Fabrice Pataut», Claude Mourthé, Le magazine littéraire, no402, octobre 2001.
«Un symbole audacieux de paix et de culture», Michel Monory, Les Cahiers Durrelliens, no1/2004, p.136–141.
«Deux bibliothèques, un esprit», Gisèle Boulad, Al-Ahram, no453, 14-20 mai 2003.
«Ambition et mauvaise fortune», Jean-Rémi Barland, Lire, no320, novembre 2003.
«Michael Dummett - Interviste a cura di Fabrice Pataut», Massimiliano Vignolo, Epistemologia, Rivista italiana di Filosofia della Scienza, vol. XXIX (2006), p.515–518.
«Enquête: La nouvelle, mode d’emploi (questions d’Alexandre Fillon)», suivi de la nouvelle «Petits bouquets de manières noires», Lire, no44, été 2005, p.44–45.
«Les deux vies d’Antoine», Alexandre Fillon, Lire, no354, avril 2007.
«Entretien avec Franck Senaud», Préfigurations, no38, mai/juin 2008,
«Fabrice Pataut: Reconquêtes», Jean-Paul Maréchal, Esprit, no11, novembre 2011, p.179.
«À la recherche du continent perdu», Francine de Martinoir, La Croix, jeudi 17 novembre 2011, p.13.
«Le brio de Pataut», Pierre-Robert Leclerc, Service littéraire, no74, juin 2014, p.6.
«Le démon de l’écriture», Dominique Rabourdin, La nouvelle quinzaine littéraire, no1110, août 2014, p.7.
«Santa Monica revisité», Sean James Rose, Livres Hebdo, no1045, vendredi 5 juin 2015.
(en) Fabrice Pataut, «Anti-realism about the Past», A Companion to the Philosophy of History and Historiography, Blackwell Companions to Philosophy, 2008, pp. 190-198 (ISBN978-1405149082)
(en) Michael Dummett and Fabrice Pataut, «Truth, Meaning, Modalities and Ethics (A Second Interview with Michael Dummett», Philosophical Investigations, no3 (Vol., 2002, pp. 225-271 (ISSN1467-9205)
Christine Ferniot, Philippe Delaroche, Alexandre Fillon et Baptiste Liger, «La nouvelle - mode d’emploi (suivi de "Petit bouquet de manières noires", extrait de Trouvé dans une poche», Lire, 2005, p. 34, p. 44
(it) Massimiliano Vignolo, «Michael Dummett - Interviste a cura di Fabrice Pataut», Epistemologia, Rivista italiana di Filosofia della Scienza, novol. XXIX, 2006, pp. 515-518 (ISSN0392-9760)