Une évasion est le fait pour un prisonnier de s'échapper de la prison où il est détenu. Les moyens qu'il est susceptible d'utiliser pour y parvenir sont, par exemple :

  • la force (violences et/ou destructions) ;
  • l'intimidation et les menaces (armes) ;
  • la pure improvisation (une chance créant un contexte favorable) ;
  • la ruse (parfois purement psychologique) ;
  • une certaine préparation (parfois longue, organisationnelle et technique) ;
  • une aide extérieure ;
  • des complicités intérieures (obtenues par menaces ou prévarication) ;
  • l'usage de fausse décision de libération[1].
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Grillage et barbelés d'une prison américaine
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U.S. Marshal pendant une opération de transfert d'un prisonnier

Dans le domaine financier et économique, on parle depuis les années 1980 environ d'« évasion fiscale ».

Droit par pays

Canada

En droit pénal canadien, les infractions relatives à l'évasion et la délivrance de prisonniers sont aux articles 144 à 149 du Code criminel[2].

Parmi les principales infractions, on peut relever le « bris de prison » (art. 144 C.cr.), la « personne qui s’évade qui est en liberté sans excuse » (art. 145 C.cr.) et « permettre ou faciliter une évasion » (art. 146 C.cr.).

France et quelques autres pays européens

En France, l'évasion, définie dans le Code pénal, fait partie du droit pénal spécial[3]. L'évasion simple n'était pas réprimée avant la loi du [4]. Depuis cette loi, l'évasion simple (commise sans violence, effraction ou corruption) est réprimée, par l'article 434-27 du code pénal[5], de trois ans de prison et 45 000 euros d'amende, la peine pouvant être aggravée si l'usage de la violence, d'armes, de produits incendiaires, toxiques, explosifs ou de corruption est avéré[3]. La qualification pénale de l'évasion est large : elle inclut l'évasion lors d'une garde à vue, ou le fait de se soustraire à une mesure de surveillance électronique[3].

En Allemagne[6], En Autriche[7], en Belgique[8], aux Pays-Bas[9] et en Suède[10], la théorie du droit considère qu'il est de la nature humaine de vouloir être libre et de vouloir s'évader. Dans ces pays, les prisonniers qui s'évadent ne sont pas punis d'une peine supplémentaire s'ils le font sans enfreindre d'autres lois (utilisation de la violence, d'armes, etc.).

Dans son Répertoire de jurisprudence, Guyot (1728-1816) écrivait, à l'entrée « prison »:

« Un prisonnier qui verroit la porte de la prison ouverte, & profiteroit de la négligence du geôlier pour recouvrer sa liberté, seroit trop excusable d'avoir suivi le premier mouvement de la nature, pour devoir être puni ; mais si, retenu pour crime, il corrompoit le geôlier, & parvenoit à la déterminer à se sauver avec lui, dans le cas où ils viendroient à être repris, tous deux courroient le risque d'être punis de mort. »

Selon les données disponibles, le taux d'évasions était, en 2021 : Luxembourg (460,3 pour 10000 détenus), Finlande (273,8), Pays-Bas (249,6), Suisse (185,4), Suède (182,6), Danemark (114,2), France (107,4), Croatie (87,1), Irlande (60), Allemagne (44,1), etc.[11]

Mexique

Le Mexique, par exemple, ne pénalise pas l'évasion en tant que telle depuis les années 1930 : le droit mexicain reconnait en effet l'aspiration à toute personne pour la liberté. De même, la loi y reconnait le droit de s'enfuir de la police pour éviter une arrestation[réf. à confirmer][12]. Toutefois, si l'évasion elle-même n'est pas un crime, le fait d'utiliser de la violence ou de la corruption pour s'évader est réprimé. De plus, les gardes de prison ont le droit de tirer à vue et de tuer toute personne tentant de s'évader[réf. à confirmer][12].

Au Mexique[13], la théorie du droit considère qu'il est de la nature humaine de vouloir être libre et de vouloir s'évader.

Faits divers

De récents faits divers ont fait état, en France, d'évasions spectaculaires, où la technologie moderne remplace, par exemple, les « classiques » draps noués descendus le long de la muraille d'enceinte, les traditionnels coups de scie entamant l'acier des barreaux, et les rocambolesques percements de murs et de souterrains : il s'agit de l'usage des téléphones mobiles et de survol d'établissements pénitentiaires par hélicoptère (pilote pris en otage, ou — plus « intéressant » — petite amie d'un délinquant ayant pris elle-même pendant de longs mois des cours de pilotage). C'est ainsi que dans les investissements prévus par les autorités s'ajoutent aux équipements (tels que tessons de bouteilles fixés dans le ciment de la partie supérieure des murs d'enceinte, miradors, portes sécurisées électroniquement, caméras vidéo, etc.) les filets anti-hélicoptère couvrant les cours de prison par un maillage résistant et suffisamment serré pour empêcher tout hélitreuillage.

L'évasion peut être annoncée par le prisonnier et/ou particulièrement crainte par les gardiens, dans le cas d'opposant politique, d'ennemi ou d'ennemi public numéro 1. Elle peut être :

  • solitaire ;
  • individuelle dans sa première phase et plus collective par des enchaînements de circonstances ;
  • le fait, dès le début, de tout un groupe.

Quelques évasions renommées

Dans la culture

Cinéma

Télévision

Livres

Musique

Manga

Notes et références

Voir aussi

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