Eugène Carrière

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Eugène Carrière

Eugène Carrière est un peintre, enseignant et lithographe français, né le à Gournay-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et mort le à Paris.

Faits en bref Naissance, Décès ...
Eugène Carrière
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Eugène Carrière, Autoportrait (vers 1893),
New York, Metropolitan Museum of Art.
Biographie
Naissance
Décès
(à 57 ans)
Paris
Sépulture
Nom de naissance
Eugène Anatole Carrière
Pseudonyme
Carriere, Eugene
Nationalité
Formation
Activités
Père
Léon Carrière (d)
Fratrie
Conjoint
Sophie Adélaïde Desmouceaux (d)
Enfant

Elisabeth Carrière dite Elise ou Lisbeth, 1878-1968, mariée à Jean Delvolvé / Léon Carrière, 1881-1885 (mort du croup à quatre ans) / Marguerite Carrière dite Margot, 1882-1964 / Nelly, 1886-1971, mariée à Max Choublier puis J. Dumesnil / Jean-René Carrière, 1888-1982 / Lucie Carrière, 1889-1959 /

Arsène Carrière dite Titi, 1899-1950
Autres informations
Mouvement
Maître
Élève
Henri Matisse, André Derain, Jean Puy, Valentine Val,Hans Stoltenberg-Lerche.
Genre artistique
Distinctions
Archives conservées par
Œuvres principales
Alphonse Daudet et sa fille (d), Après le bain (d), Baiser maternel (d)
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Vue de la sépulture.
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Artiste symboliste, il eut une influence sur l'éclosion du fauvisme.

Biographie

Résumé
Contexte

Eugène Anatole Carrière est le fils de Léon Camille Joseph Carrière, directeur d'assurances, et d'Élisabeth Wetzel ; le couple a une autre fils, Ernest, céramiste. Il est élève d'Alexandre Cabanel à l'École des beaux-arts de Paris[2] et demeure au 50, boulevard du Montparnasse à Paris au début de sa carrière[3]. Il reçoit des commandes pour des peintures qui ornent l'hôtel de ville de Paris et la Sorbonne, ainsi que pour des sujets religieux. Son projet de triptyque Le Christ en croix restera à l'état d'ébauche[4].

Eugène Carrière concourt au prix de Rome en 1876, où il est classé premier à l’esquisse mais échoue dans les loges. Ce morceau de concours conservé par le musée du Nouveau Monde à La Rochelle est déposé au musée des Beaux-Arts de Pau. Cette œuvre témoigne d'une formation classique et du goût dominant de l’Académie, loin de la production postérieure de l’artiste. La même année, il expose pour la première fois au Salon.

Il est l'ami d'Auguste Rodin et d'Antoine Bourdelle. Son œuvre a influencé Henri Matisse et Pablo Picasso. Ivan Pokhitonov travaille dans son atelier dans les années 1877-1880. Carrière est également lié à des écrivains dont il exécute les portraits, comme Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, Alphonse Daudet, Anatole France ou Henri Rochefort. Il a exprimé des convictions socialistes et s'est joint au mouvement dreyfusard.

En 1898[5], il fonde rue de Rennes l'académie Carrière, où des peintres comme Henri Matisse, André Derain, Jean Puy, Francis Jourdain ou Valentine Val sont élèves ; jusqu'en 1905, il se consacre à l’enseignement de l’art. Eugène Carrière, qui enseigne aussi chez Ferdinand Humbert, l'ancien atelier Cormon, au 104, boulevard de Clichy et à l'académie Camillo, cour du Vieux-Colombier[6], attire dans son académie de nombreux jeunes artistes en quête de liberté et d’indépendance. Ce lieu a pour originalité d’être le vivier des futurs « fauves » et l’un des premiers ateliers mixtes de Paris[7].

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1889, puis promu officier en 1900[8].

Il séjourne de manière régulière pendant l'été avec sa famille chez Raymond Bonheur (1861-1939), compositeur à Magny-les-Hameaux, qui était le neveu de Rosa Bonheur (1822-1899).

Eugène Carrière est réputé pour ses clairs-obscurs en camaïeu à dominante brune et grise, estompant les formes tout en faisant ressortir les mains et les visages[9]. Pour obtenir cet effet, « la toile est d'aspect lisse, au rendu quasiment porcelaine, et la profondeur du regard est rendue grâce au grattage de la toile par le manche du pinceau[10]. »

Selon un de ses biographes, Charles Morice, Paul Gauguin a dit de lui : « Les belles couleurs, sans qu'on s'en doute, existent et se devinent derrière le voile que la pudeur a tiré dans ses œuvres. Ses fillettes conçues d’amour évoquent la tendresse. Chez lui, les mains saisissent et caressent[11]. » Ses détracteurs voient en son œuvre une forme de sentimentalisme désuet et répétitif[12]. La critique anglo-saxonne, revenant sur ce jugement, perçoit dans cette œuvre, la transition fondamentale entre tradition et modernité : sa lithographie Sommeil (1897)[13] confine presque à l'abstraction  ou du moins à une forme d'expressionnisme  et la plupart des peintres fauves, qui paradoxalement explosèrent la gamme chromatique, passèrent par son atelier[14].

Famille

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sa fille Nelly

Il était le frère d'Ernest Carrière (1857-1908), peintre céramiste. Élève et collaborateur du céramiste Théodore Deck, Ernest Carriere fut chef des ateliers de décoration à la manufacture nationale de Sèvres. Il épousa en 1883 Alice Bouron (modèle du tableau La Toilette d'Eugène Carrière, conservé au musée d'Arts de Nantes) dont il eut au moins un fils, Camille Carrière, chirurgien.

Eugène Carrière et sa femme Sophie eurent cinq enfants[15] qu'il a souvent peints[16].

Leur fille aînée Nelly Carrière (1886-1971) sera sculptrice. Avec son second époux, l’homme politique Jacques-Louis Dumesnil (1882-1956), ils donneront naissance à Jeannie Dumesnil (1926-2000), qui sera peintre.

Leur troisième enfant, Jean-René Carrière (1888-1982), sera peintre et sculpteur.

Citation

« Dans ce moment si beau et si court l'homme est maître de son destin. Il peut vouloir la recherche de sa propre nature, découvrir son image dans ses semblables, jouir de la connaissance des causes profondes de la vie, ou se complaire à la satisfaction passagère des apparences. La lassitude et la tristesse des voyageurs de la mauvaise route nous disent que partout se trouvent la souffrance et la mort. Que du moins notre souffrance ait une raison haute et généreuse, qu'elle soit la préparation aux beaux lendemains. Les Poètes ont le sens du vrai chemin, ils savent les réalités invisibles que la vie nous dévoile au cours de notre labeur. »

 Toast d'Eugène Carrière au banquet de La Plume, .

Collections publiques

En Allemagne

  • Brême, Kunsthalle :
    • Tendresse, 1890, huile sur toile ;
    • Jeune mère, vers 1899, huile sur toile, 65 × 55 cm.

Aux États-Unis

En France

En Grèce

Au Japon

Quelques élèves

Expositions

  • D'avril à  : Paris, galerie Boussod et Valadon, exposition personnelle.
  • 2006 : Paris, musée d'Orsay, exposition consacrée aux relations entre le peintre et Rodin.
  • Du au  : musée départemental de l'École de Barbizon, Les échanges philosophiques et artistiques sur l'art du paysage, à l'occasion du centenaire de la mort du peintre.
  • 2013 : musée de la Chartreuse de Douai, exposition des œuvres d'Eugène Carrière de la donation Philippe-Denis.

Distinctions

Hommage

Une statue lui rend hommage place Claude-Nougaro (18e arrondissement de Paris).

Notes et références

Annexes

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