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poète de la cour carolingienne d'Aquitaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Ermold le Noir (en latin Ermoldus Nigellus), né vers 790, mort après 838[note 1], est un ecclésiastique de l'époque carolingienne, clerc de la maison de Pépin Ier d'Aquitaine, surtout connu comme auteur d'un poème en l'honneur de Louis le Pieux, une des sources de l'histoire de cet empereur.
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Carmen in honorem Hludovici christianissimi Caesaris Augusti (d) |
La vie d'Ermold le Noir nous est connue par les indications qu'il donne de temps à autre sur lui-même dans ses écrits. L'ensemble reste fragmentaire.
En 824, il accompagne Pépin, roi d'Aquitaine depuis 817, au cours d'une campagne contre les Bretons.
Peu après, il est banni de la cour de Pépin sur l'ordre de Louis le Pieux pour avoir incité le fils à se révolter contre son père.
Exilé à Strasbourg auprès de l'évêque Bernold, il entreprend de regagner la faveur de l'empereur en écrivant un poème sur ses supposés exploits. La rédaction a lieu en 826-827.
Il est réintégré à la cour de Pépin en 830.
On n'a pas d'autres renseignements de sa part, mais on estime qu'il peut être identifié à un personnage nommé Hermoldus, chancelier de Pépin à la fin de son règne.[réf. nécessaire]
Ermold était un homme cultivé, connaissant les poètes latins.
Ermold a composé lors de son exil un poème en distiques élégiaques en quatre livres, Carmen in honorem Hludovici christianissimi Caesaris Augusti, dont la préface est un poème en acrostiche de 35 vers : chaque vers commence et finit par la même lettre, les 35 initiales et finales formant deux fois la phrase de 35 lettres ERMOLDUS CECINIT HLUDOICI CAESARIS ARMA[1], c'est-à-dire « Ermold a chanté les (faits d') armes de Louis César » : cette phrase démarque probablement le début de l'Enéide : « Arma virumque cano » (« Je chante les (faits d') armes et l'homme »)[2].
Les quatre livres traitent des exploits de l'empereur entre 781 et 826. Ils exposent des pratiques de l'époque comme la commendatio. Le dernier livre, où l'on trouve une description du palais impérial d'Ingelheim, quelques décennies après sa construction (en 826-828), culmine avec le récit de la visite du chef dane Heriold (=Harald Klak), que Louis avait appelé à l'aide, et qui se fit baptiser avec toute sa suite. D'après diverses annales, il semble que les tractations tenues au palais d'Ingelheim aient été difficiles, les ennemis d'Heriold ayant dépêché eux aussi une ambassade auprès du roi. Le baptême n'aurait pas eu lieu à Ingelheim, faute d'une église, mais plutôt à Mayence. La couverture panégyrique des événements tend à présenter le baptême du chef déchu Heriold comme le terme de décennies de pillages par les Normands.
Il a aussi écrit deux poèmes en distiques élégiaques dédiés à Pépin, les Carmina in laudem gloriosissimi Pippini regis. Inspirés par les poèmes de l'exil d'Ovide (Tristes, Pontiques), ils font naturellement écho à la situation personnelle de l'auteur. Ils révèlent un poète de grande culture.
Les deux manuscrits dont on dispose sont du Xe siècle (Vienne, Bibliothèque nationale autrichienne) et du XVe siècle (Londres, British Museum).
Une première édition est réalisée en 1726 par Ludovic Muratori. Plusieurs éditions sont réalisées au cours du XIXe siècle : en Allemagne par George Heinrich Pertz en 1829 ; en France par Jacques Paul Migne dans la Patrologia Latina en 1844 ; de nouveau en Allemagne par Ernst Dümmler dans Poetae Latini aevi Carolini en 1884.
Dès 1824, une traduction est publiée en France dans la Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France de François Guizot, qui présente l'auteur et l'œuvre dans une introduction.
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