Loading AI tools
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L 'Ensemble scolaire Saint-Gabriel (anciennement collège Notre-Dame des Carmes et lycée Saint-Gabriel) est un établissement d'enseignement supérieur, secondaire, primaire et maternel situé à Pont-l'Abbé, dans le Finistère-Sud.
Fondation |
1894 par Congrégation des Frères de Saint-Gabriel |
---|---|
Type | école, collège et lycées privés |
Particularités | section routiers ; ULIS en collège en en lycée des Métiers |
Niveaux délivrés | Maternelle, primaire, collège, lycée et BTS |
---|
Pays | France |
---|---|
Site web | http://saint-gabriel.bzh/ |
Coordonnées | 47° 51′ 48″ nord, 4° 13′ 01″ ouest | |||
---|---|---|---|---|
Géolocalisation sur la carte : Finistère
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
Géolocalisation sur la carte : France
|
Créé en 1894[1] par la communauté des Frères de Saint-Gabriel, il voit son bâtiment principal, réquisitionné en 1940 et transformé en caserne pour les armées de la Wehrmacht, devenir kommandantur, puis prison, et être le théâtre de la fusillade d'un résistant Franc-tireur et partisan bigouden et du maire de Plomeur, en .
Durant le XXe siècle, la communauté joue un rôle central d'éducation à Pont-l'Abbé et dans le pays Bigouden, par la création d'écoles primaires dans de nombreuses villes de ce territoire, telles Lesconil, Plonéour-Lanvern, Loctudy, Landudec, l'Île Chevalier, Plogastel-Saint-Germain ou encore Guilvinec. A la fin du siècle, son lycée professionnel est notamment réputé pour la formation « transports routiers » qu'il propose.
Depuis , l'ensemble scolaire accueille également en son sein l'Institut de formation des aide-soignants de l'hôtel-Dieu de Pont-l'Abbé[2].
La loi du met en place la possibilité pour tout un chacun de fonder une association. Néanmoins, cette loi précise deux particularités concernant les congrégations religieuses : chaque congrégation est soumise à l'autorisation du parlement et également à celle du gouvernement français. Le , le parlement rejette la demande d'autorisation formulée par la congrégation des Frères de Saint-Gabriel, rejet confirmé par un décret gouvernemental le suivant. Dès lors, la congrégation ne peut rien posséder, rien acquérir et ses biens deviennent propriété de l'Etat. Dans la foulée, le , la congrégation réunit un chapitre général, qui, après moult tergiversations, décide le , par 29 voix contre 5, la résistance passive par la création d'un « billet de sécularisation ». Ce billet déclare les Frères relevés de leurs vœux, et donc à l'abri de toute poursuite judiciaire. En échange, le chapitre souhaite que les « anciens Frères » demeurent dans la mesure du possible dans leur école, en poursuivant l'œuvre éducative comme laïcs. Dans l'esprit du chapitre, ce billet est religieusement fictif mais civilement réel. Néanmoins, pour éviter les fuites concernant ce stratagème, son usage ne peut être clairement explicité par écrit. Ainsi, quelque 436 frères quittent à ce moment-là la congrégation.
Quoique l'on puisse penser de ces décisions, elles permettent à l'établissement de Pont-l'Abbé de survivre. Le directeur en poste au pensionnat Saint-Gabriel, Frère Jean Climaque se refuse à jouer cette comédie du billet de sécularisation et préfère s'exiler en Belgique en . En revanche, Frère Jourdain accepte la sécularisation et, sous son propre nom de Edmond Nouelle, reprend la direction de l'établissement à la fin de l'été 1903.
C'est Pierre Colas, directeur depuis 1910, qui gère la difficile période entre 1914 et 1919, notamment car il est trop âgé pour être mobilisé. Neuf enseignants sont mobilisés, le pensionnat réquisitionné, puis transformé en hôpital militaire. L'école se voit donc déplacée au patronage.
À la fin du conflit, le bilan est assez terrible pour l'école, qui compte 125 professeurs ou élèves de l'établissement pont-l'abbiste tombés au champ d'honneur. Dix ans plus tard, le , un hommage leur est rendu par l'érection d'un monument portant le nom de ces victimes de la guerre, monument aujourd'hui visible à l'intérieur de l'entrée Ouest du centre spirituel, ancienne chapelle construite en 1932.
Pierre Colas, épuisé par ces années éprouvantes, ne peut commencer l'année scolaire 1919, doit s'aliter et décède à Saint-Laurent-sur-Sèvre, le , peut-être de la grippe espagnole. Lui succède alors Jean-Louis Milcent, jusqu'à sa mort en 1926.
Devant la situation du pays face à la mobilisation de jeunes soldats[n 1] dès , puis face à l'avancée allemande, à la déroute des armées françaises lors de la bataille de France et aux restrictions en tout genre[n 2], le directeur de l'école, Henri Buton (frère Stanislas-Marie), décide d'écourter l'année et ferme l'établissement le [3].
Le , l'armistice entre la France est l'Allemagne est signé, conformément à la demande formulée par le président du conseil, Philippe Pétain, le précédent. Pont-l'Abbé est donc située en zone occupée, bien que la souveraineté française s'exerce (de plus en plus théoriquement au fur et à mesure que l'on avance dans le temps) sur tout le territoire. La population doit donc composer à la fois avec les autorités d'occupation et les autorités françaises.
En , les Allemands parachèvent l'invasion du territoire métropolitain, maintenant rendue légale par les clauses de l'armistice du , et s'installent, dans la nuit du 2 au (vers 2 heures du matin), à Pont-l'Abbé, dans l'établissement Saint-Gabriel, qu'ils transforment en caserne. Près de 200 soldats de la Wehrmacht y résident. C'est Demêtre Le Bot (Frère Anaclet) qui hérite alors de la lourde charge de gérer l'établissement et l'accueil des élèves lors de la rentrée d', puisque l'occupant laisse simplement à disposition de l'école le réfectoire, un dortoir (vidé de ses lits, dont les matelas sont transportés vers l'Allemagne) et la chapelle. Bien sûr, les salles sont vides de tout mobilier, utilisé comme combustible pour les cuisines roulantes des armées d'occupation. Sur les 300 élèves accueillis, 120 sont pensionnaires et se partagent l'exiguïté d'un dortoir pour 80 d'entre eux, les 40 autres occupant un bout du réfectoire. Anticipant la situation, Frère Anaclet écrit dès aux autorités françaises à la préfecture, ainsi qu'aux autorités allemandes. Malgré le bon de réquisition signé de la Kommandantur et l'aval du préfet, respectivement les 16 et , le maire de Pont-l'Abbé, Charles Le Bastard, radical-socialiste, refuse de céder une salle laïque à une institution religieuse. Ainsi, pendant le conflit, « Les cours ont lieu en ville, en huit endroits différents, dont la salle Kerloc’h, le magasin Filet Bleu, la maison Perrussel, le nouveau patro de la J.A.... »[4]
Le , l'opération Chariot détruit certaines infrastructures vitales pour les armées d'occupation dans le port de Saint-Nazaire, rendant impossible toute réparation de cuirassés allemands sur l'Atlantique. Cela n'est pas sans conséquence pour l'établissement gabriéliste de Pont-l'Abbé, qui passe de caserne à kommandantur, les Allemands renforçant considérablement les infrastructures et la surveillance du mur de l'Atlantique à la suite de ce succès des Alliés[n 3].
Plus tard, après le 6 juin 1944, cette kommandantur est transformée en prison, renfermant les résistants bigoudens capturés. Environ cinquante d'entre eux transitent par cette prison. Les 11 et probablement, sans que l'on en connaisse les motifs précis, sont tués Louis Larnicol[n 4], instituteur laïc originaire de Plobannalec, en poste à Lorient, mais réfugié chez son oncle bigouden, car membre recherché des Francs-tireurs et partisans[5], puis Louis Méhu, maire de Plomeur[n 5], otage exécuté sans doute en représailles à l'action des résistants qui occupent la commune qu'il dirige. L'impact des balles sur les murs et le parquet rougi du sang de ces deux victimes marqueront longtemps les esprits des collégiens par la suite[n 6]. Parmi les autres prisonniers, quinze, originaires de Lesconil, sont condamnés en cour martiale et fusillés par les Allemands près de la Pointe de la Torche, les 15 et .
Quelques années après la fin des hostilités, une plaque commémorative des victimes de la Seconde Guerre mondiale et de la Guerre d'Indochine est installée à l'intérieur du porche d'entrée de la chapelle. Sur l'ancienne prison, redevenue collège, figurent deux plaques évoquant la double tragédie du mois de . Lors de la destruction du bâtiment à la fin du XXe siècle, ces deux plaques, en accord avec les familles, sont enlevées et placées dans un petit jardin près du centre spirituel, à quelques mètres de l'endroit ou se dressait le vieil édifice.
La situation du pays et les événements douloureux que connaît l'établissement entre 1940 et 1944 font que l'anniversaire du cinquantenaire de sa fondation est célébré en 1946, avec deux ans de retard.
En 1970, Saint-Gabriel et Notre-Dame-des-Carmes s'unissent pour ne former qu'un seul établissement scolaire.
En septembre 2021, le lycée obtient la nouvelle spécialité nommée EPPCS, éducation physique, pratiques et cultures sportives.
Source = Robert Baud, encart photos après la page 256 de son ouvrage (voir bibliographie)
Au lycée d'enseignement général, dans l'ancienne chapelle, transformée en CDI vers 1973, puis en salles de classe après 1995, un mur présente une fresque du peintre belge Eugène De Bie, qu'il aurait réalisé par amitié pour les frères de Saint-Gabriel dans les années 1950, décennie pendant laquelle il résidait à Guilvinec.
Cette chapelle était également décorée d'un chemin de croix de Xavier de Langlais. En 2007, la congrégation a autorisé le transfert de cette œuvre dans la chapelle Notre-Dame de la Clarté à Combrit Sainte-Marine (Finistère).
Jean Péron, Ecole Saint-Tudy, 1939 - 1988, imprimerie Hélio-Plans, Pont-l'Abbé, 1988, 32 p.
Youenn Drezen, L'école du Renard, Paris, éd. Jean Picollec, 1986 pour la version française, traduite par Pierre-Jakez Hélias.
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.