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Empereur et Galiléen est une pièce de théâtre norvégienne d'Henrik Ibsen, écrite en 1873[1]. Il la considérait comme sa pièce principale[2]. Comportant dix actes, elle n'a jamais été jouée en France[3]. Elle s'inscrit dans une série de trois pièces épiques avec Brand et Peer Gynt[4].
Empereur et Galiléen | |
Egil Eide incarnant l'empereur Julien dans la première représentation de la pièce à Oslo en 1903. | |
Auteur | Henrik Ibsen |
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Genre | drame épique |
Nb. d'actes | 10 |
Date d'écriture | 1873 |
Titre original | Kejser og Galilæer |
Lieux de l'action | |
Partie I
Acte 1 - Constantinople Acte 2 - Athènes Acte 3 - Éphèse Acte 4 - Lutèce Acte 5 - Vienne Partie II Acte 1 - Constantinople Acte 2 - Antioche Acte 3 - Antioche Acte 4 - la frontière orientale de l'empire Acte 5 - des plaines derrière le Tigre |
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Ibsen a commencé à travailler sur la pièce Empereur et Galiléen à Rome en 1864[5] ; il l'a finie à Dresde et publiée en 1873[4]. Il a écrit d'autres pièces avant de la terminer dont Brand et Peer Gynt. En 1864 il n'a fait qu'amorcer une réflexion sur la pièce avec de brèves notes, le travail de rédaction n'a réellement commencé qu'en 1871.
Il a tout d'abord envisagé d'écrire sa pièce en trois parties, deux de trois actes et la troisième en cinq actes[3]. Lors de l'écriture, Ibsen a dû faire un grand travail de recherches historiques[6]. De plus, il a sans doute été influencé par la philosophie allemande de l'époque et par les récentes recherches historiques de Eduard Gerhard portant sur les Mystères d'Eleusys[7].
C'est à partir de cette pièce qu'Ibsen a commencé à écrire dans un style réaliste, et donc en prose[8], influencé par les idées de Georg Brandes à propos du théâtre contemporain exprimés dans le livre Grands courants de la littérature européenne au XIXe siècle[9].
Cet acte s'ouvre sur la célébration de la nuit de Pâques à Constantinople où le christianisme est la religion officielle. Julien, le cousin de l’empereur Constance II, est constamment surveillé. Il retrouve Agathon, son ami d'enfance. Agathon est le fils d’un paysan de Cappadoce, c’est un fervent chrétien. Julien lui parle de ses peurs à propos de vieux maîtres encore païens. Agathon lui dit qu'il a eu une vision concernant Julien. À ce moment, un inconnu apprend à Julien que Libanios, un maître de philosophie païen, attend beaucoup de lui sur le plan philosophique, mais n'a pas pu le rencontrer, car Hekebelios, le maître de théologie de Julien, l'en a empêché. Ensuite, on apprend que l'empereur a décidé de déclarer Gallus, le demi-frère de Julien, son successeur et l'envoie combattre en Perse. Il exile Libanios à Athènes. Julien décide de le suivre, en prétendant aller étudier à Pergame.
Une fois arrivé à Athènes, Julien essaie de comprendre ce que Libanios attend de lui. Julien est en quête d'un christianisme véritable, mais est aussi attiré par le polythéisme. Il apprend que Gallus tyrannise Antioche. Il rencontre alors Libanios. Déçu de cette entrevue il décide d'aller à Éphèse pour y voir Maximos, un païen rendu célèbre par ses cultes magiques.
A Éphèse, en compagnie de Maximos, Julien s'adonne au mysticisme et aux cultes païens. Une vision lui enjoint alors de créer le troisième royaume religieux. Il apprend ensuite que Gallus a été assassiné et qu'il est le nouveau successeur de l'empereur. Ce dernier lui donne Hélène, sa sœur, en mariage et l’envoie en Gaule pour rétablir la paix dans les frontières de l'Empire.
A Lutèce, Hélène attend Julien, qui revient victorieux de ses guerres en Gaule. Le tribun Decentius, envoyé par l'empereur, apprend que l'ordre a été donné de dissoudre l'armée gauloise. Mais à ce moment-là, Hélène devient folle, empoisonnée par des fruits, et elle finit par mourir. Les soldats gaulois, quant à eux, refusent d'être dispersés. En effet, Julien leur a promis qu'ils ne partiraient pas de Gaule, serment que l'empereur ne veut pas que Julien tienne. Les soldats déclarent Julien empereur.
A Vienne, en Gaule, Julien, dans les catacombes, consulte les esprits. Salluste lui annonce que c'est Constance qui a tué Hélène avec l'enfant qu'elle attendait : il vient de se remarier et ne veut pas d'autres héritiers potentiels que son futur fils. Julien, qui est donc en danger de mort, fait un sacrifice pour abandonner la chrétienté et veut aller détrôner l’empereur Constance.
Lors des funérailles de Constance II, Julien, qui est le nouvel empereur, fait un discours accordant une liberté de religion pour le peuple. Il confesse aussi qu'il honore désormais les dieux païens. Il veut vérifier l'état des comptes sous l'empereur Constance II et arrête pour cette raison plusieurs courtisans chrétiens. Il leur déclare qu'ils seront pardonnés s'ils renient leur Dieu. Lors d'une procession en l'honneur de Dionysos, Julien sent que trop peu de personnes croient sincèrement aux dieux qu'il vénère. Il déclare donc partir à Antioche.
Dans son palais d'Antioche, Julien reçoit Grégoire de Nazianze. Celui-ci lui déclare qu'il a été désigné pour lui annoncer qu'il va détruire avec d’autres chrétiens le temple de Fortuna à Césarée. Ils pensent que Dieu est mécontent. Julien les menace alors de mort. Ensuite, Julien participe à une procession en honneur d’Apollon qui croise un cortège de prisonnier chrétiens ayant bafoué le temple de Vénus. Julien y voit Agathon qui refuse le pardon que lui propose l'empereur. Devant le temple d'Apollon, Julien est maudit par un évêque : le temple s'écroule.
Antioche est dirigée avec une main de fer par un homme que Julien a choisi. Libanios, devenu magistrat de la ville s'en plaint. Julien lui dit qu'il punit le peuple qui croit trop en Jésus. En effet, les Écritures Saintes sont brûlées et ils sont expropriés. Julien veut leur prouver que Jésus se trompe en disant que le temple de Jérusalem ne sera jamais rebâti : il a envoyé des gens pour le reconstruire. Arrive Jovien, chargé de cette mission, qui annonce qu'il n'a pas réussi à rebâtir le temple: des tremblements de terre l'ont détruit à nouveau. Ensuite, Julien décide de déclarer la guerre au roi perse : il veut contrôler le monde.
L'armée de l'empereur est à la frontière perse. Il veut atteindre Ctésiphon. Il se compare à ses dieux en obligeant les soldats à brûler de l'encens sur une de ses statues pour recevoir leur solde. Les soldats chrétiens sont au désespoir en apprenant qu'ils ont participé à un culte païen. Un déserteur perse arrive, et annonce à Julien qu'il est pris au piège par le roi perse et qu'il doit brûler sa flotte pour attaquer par les terres perses. Julien brûle la flotte mais découvre trop tard que le déserteur a fui : il a menti.
La campagne semble vouée à l'échec : les augures se taisent, ce qui est mauvais signe et les Perses brûlent leurs champs. Les conseillers de Julien s'inquiètent pour lui: il a tenté de se suicider, car tout le monde saura sa défaite. Les Perses attaquent le camp. Agathon tue Julien avec une lance dans la mêlée. Après la victoire, Julien meurt tandis que Jovien est déclaré empereur.
Cette pièce est historique, elle s'inspire de la vie de l'empereur Julien.
La généalogie correspond avec la réalité : il a pour demi-frère Gallus et son père et ses oncles ont tous été tués par Constance II et ses frères[10].
Dans la pièce, Julien dit être constamment surveillé. De fait, Julien fut isolé pendant six ans dans la forteresse de Macellum en Cappadoce[11], mais c'était bien avant les faits évoqués par la pièce et il ne semble pas qu'il était étroitement surveillé lors de sa libération.
En 351, Gallus est effectivement nommé César d'Antioche par Constance puis est destitué et exécuté pour avoir condamné à mort nombre de notables[12].
Julien aurait suivi des cours de Libanios, mais à Nicomédie, où il est allé en 335 pour ses études, et non à Athènes. À Athènes, il côtoie Basile de Césarée et Grégoire de Nazianze[13], comme dans l’œuvre. Puis Julien aurait peut-être côtoyé Maxime d'Éphèse[14]. Constance donne Hélène en mariage à Julien, qui pousuit néanmoins une vie acétique et n'eut pas d'enfant[15]. Constance l'envoie pacifier la Gaule, comme dans l'acte de trois de la première partie. Mais, historiquement, Julien devait surtout défendre la Gaule contre les invasions germaniques[16]. Hélène ne l'a pas attendu à Lutèce comme dans la pièce, elle est restée en Italie. Elle ne fut pas non plus assassinée par Constance, qui craignait qu'elle ne donne un héritier à Julien.
En ce qui concerne les actes de Julien dans le domaine religieux, il a en effet autorisé tous les cultes païens au début de son règne. Il n'a pourtant pas réellement persécuté les chrétiens, comme le dit Grégoire de Nazianze dans la pièce, bien qu'il ait destitué plusieurs notables de leurs fonctions, à cause de leur religion et qu'il ait écrit un ouvrage contre les chrétiens, titré Contre les Galiléens[17] (ce que mentionne la pièce). Grégoire de Nazianze n'aurait pas menacé Julien de détruire le temple de Fortuna. Julien a effectivement tenté de reconstruire le temple de Jérusalem pour les Juifs[17].
Quant à la guerre entreprise contre les Perses, Julien a bien mené une campagne contre les Perses jusqu'à leur capitale Ctésiphon[18]. Cependant, dans le texte d'Ibsen, il n'atteint pas la capitale et les armées tentent de revenir en arrière avant. De plus, le dramaturge a créé un personnage de déserteur perse qui convainc Julien de brûler ses vaisseaux - ce qui ne se produit pas dans la vraie campagne.
La mort de Julien, dans la pièce, est due à Agathon, un chrétien, qui envoie une lance sur lui. Julien crie : « Tu as vaincu Galiléen ! ». Historiquement, il meurt après avoir été blessé par une lance, lors d'une attaque perse[18]. La phrase « Tu as vaincu Galiléen » est apocryphe et lui est attribuée par l'Histoire Ecclésiastique de l'évêque Théodoret de Cyr[19].
Liste non exhaustive
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