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Emmanuel Alcaraz, né le 16 janvier 1976 à Toulon, est un historien français. Ses travaux portent sur l'histoire de l'Algérie et de ses mémoires, sur l'histoire contemporaine de l'Afrique du Nord et sur l'histoire des extrêmes politiques, s'intéressant simultanément à l'extrême-droite, à l'extrême-gauche et à l'islam politique. Ses recherches actuelles se situent au carrefour des memorial studies et de l'histoire politique.
Emmanuel Alcaraz[1] est le fils de Fernand Alcaraz[2] (1939-2022), officier de marine marchande devenu cadre commercial, et de Denise Buono, secrétaire à l'arsenal de Toulon. Ses parents sont des Européens du Maghreb. Son père est né à Oran en Algérie[3] et sa mère Denise Buono à Bizerte en Tunisie en 1940[4]. Sa famille est originaire du Sud de l'Espagne (Alicante, Murcie), du côté de son père, et du Sud de l'Italie (Catanzaro, Ischia), du côté de sa mère. Son oncle maternel Giovanbattista Buono (1924-1986) est un vétéran de la deuxième armée du maréchal de Lattre de Tassigny. Il a participé au débarquement de Provence et a été grièvement blessé en Alsace. Emmanuel Alcaraz passe son enfance dans les quartiers du Pont du Las et des Routes à Toulon.Il est père de deux enfants, Samy Alcaraz, né en 2007 et Naïl Alcaraz, né en 2011.
Agrégé d'histoire et de géographie, Emmanuel Alcaraz est docteur en histoire contemporaine.
Il a été élève à l'école Jean XXIII[5] à Toulon et à l'Externat Saint Joseph-Lacordeille à Ollioules dans la banlieue de Toulon. Il obtient son Baccalauréat C en 1992. Il fait une année de classe préparatoire HEC au lycée Dumont Durville de Toulon.
Il est diplômé de Sciences Po Aix avec un mémoire sous la direction de Jean-Yves de Cara et de Skema Business School (master en management, programme grande école).
Il est titulaire d'un DEA en Science Politique, sous la direction d'Olivier Dabene, obtenu à Sciences Po Aix où il traite du néo-populisme de Hugo Chavez au Venezuela[6] , d'un DEA en histoire des idées politiques obtenu à la Faculté de droit d'Aix-en-Provence avec un mémoire sous la direction de Michel Ganzin sur la transition de la pensée contre-révolutionnaire à la pensée démocratique(1815-1848) en étudiant Chateaubriand, Royer Collard et Lamartine et d'une maîtrise d'histoire contemporaine, sous la direction de Jean-Louis Triaud, obtenue à la Faculté des lettres d'Aix-en-Provence sur les réseaux militants dénonçant la Françafrique. Il est licencié en histoire de la faculté des lettres d'Aix-en-Provence.
Il a étudié à l'université Paris I Panthéon Sorbonne, à l'INALCO, à l'université Northumbria à Newcastle (master of arts International business) au Royaume-Uni et à l'université publique de Navarre à Pampelune en Espagne (Diplôme d'université en histoire des idées politiques avec un mémoire en espagnol sur le carlisme sous la direction de Gregorio Monreal Zia (es)).
Il a soutenu sa thèse sous la direction de Benjamin Stora à l'université Paris XIII en 2012 sur les Lieux de mémoire de la guerre d'indépendance algérienne[7]. Ce travail est dédié à la mémoire de Bruno Étienne, politologue qui a marqué des générations d'étudiants de Sciences Po Aix. Cette recherche se veut une véritable histoire politique périodisée de l'Algérie indépendante à travers ses lieux de mémoire: les monuments aux martyrs, le cimetière d'el-Alia(les années Ben Bella), la prison Barberousse-Serkadji dans les années 1970, le maqam al-chahîd[8] et le musée central de l'armée à Alger dans les années 1980 et 1990 et la bataille d'el Djorf pour les années Bouteflika.
Il réalise son mémoire d'habilitation à diriger des recherches à Sorbonne Université.
Il enseigne à l'université et dans l'enseignement secondaire dans le public. Il a notamment été enseignant à Sorbonne université, à l'université européenne de Tunis, au lycée Jean Monnet de Crépy-en- Valois, au lycée français Gustave Flaubert à Tunis-La Marsa, au lycée Jean Rostand de Chantilly, au lycée Marie Curie de Nogent-sur-Oise dans le bassin creillois et au lycée Saint Exupéry dans les quartiers Nord de Marseille. Il a également enseigné au collège de Thourotte et au collège Jules Valles de Saint Leu d'Esserent dans l'Oise. Il a également été professeur au lycée français de Caracas.
Il est chercheur associé à Mesopolhis(UMR 7064, Sciences Po Aix) et à l'IRMC à Tunis.
Il élargit ses recherches à la Tunisie en étudiant les dynamiques migratoires dans l'espace maghrébin en étudiant les migrants libyens[9] et les migrants subsahariens[10] en Tunisie. Il revisite également l'histoire de la bataille de Bizerte et de ses mémoires[4], la mémoire des détenus politiques d'extrême-gauche de l'organisation Perspectives[11] sous la présidence de Bourguiba. Il étudie également les mémoires des luttes anticoloniales en Tunisie de 1956 à nos jours et leurs usages politiques[12].
Pour autant, il ne néglige pas le terrain algérien en s’intéressant à de nouveaux objets de recherche: les timbres algériens[13], les stratégies mémorielles de contestation des opposants algériens[14], les élites militaires algériennes[15], la mémoire de Charles de Foucauld en Algérie[16], les relations entre l'Algérie et Cuba[17] à l'époque où Alger était la "Mecque des révolutionnaires" de 1962 à 1965, sans oublier leur traces mémorielles dans ces deux pays[18] et les lieux de mémoire de la guerre civile algérienne. Son propos est de contribuer à l'écriture d'une histoire impartiale de l'Algérie et de ses mémoires conflictuelles[19] dont l'historien se situe à l'entrecroisement par son histoire familiale d'où le recours à une nécessaire approche autobiographique se voulant critique. Ainsi chez Emmanuel Alcaraz, " l’auto-histoire aide à comprendre la grande histoire avec laquelle elle converge au point de se confondre avec elle[20]."
Il collabore régulièrement au Quotidien d'Oran[21]et à Golias Hebdo[22].
Les travaux d'Emmanuel Alcaraz sont recensés dans des revues universitaires: Historiens et Géographes (Jean-Charles Jauffret[23]), Outre-mers (Guy Pervillé[24], Hubert Bonin[25]), la revue de la société française d'histoire des outre-mers, Mémoires en jeu (Emmanuelle Comtat[26],Amar Mohand Amer[27]), Journal of North African Studies (Guillaume Wadia[28], Clement M. Henry[29], Robert Mortimer ), la Revue historique des Armées
(Claude d'Abzac-Epezy [30]), le carnet Histoire du monde arabe et du Moyen-Orient contemporain de l'INALCO(Chantal Verdeil[31]) et dans des médias comme L'Histoire (Christelle Taraud[32]), Orient XXI (Jean-Pierre Sereni[33]), En Attendant Nadeau (Aïssa Kadri[34]), el watan (Mustafa Benfodil en mars 2018 et le 23 avril 2022[35]), L'humanité (Latifa Madani[36]), Témoignage chrétien (Mailys Khider[37]), Le Jeune Indépendant (Youssef Zerrarka), Le Courrier de l'Atlas(Yassir Guelzim[38]) ou encore l'hebdomadaire portugais L'Expresso (Margarida Mota[39] ).
Emmanuel Alcaraz a participé et collaboré à des numéros spéciaux sur la guerre d'Algérie et ses mémoires pour Le Monde[40](collaboration avec Isabelle Mandraud), La Croix Hebdo[41] (collaboration avec Antoine d'Abbundo), L'Humanité hebdo[42], à des articles pour La Vie (collaboration avec
Olivia el Kaïm), Reforme[43], hebdomadaire protestant d'actualité (collaboration avec Louis Fraysse) ou encore le pure player The conversation[44].
Il a été invité dans diverses émissions pour commenter l'actualité: la fabrique de l'histoire[45] sur France culture, Affaires sensibles[46] sur France Inter, Appels sur l'actualité[47] et Afrique, mémoire d'un continent[48] sur RFI ou encore 64 minutes[49] sur TV5 Monde. Il a participé à des podcasts sur des sites de vulgarisation[50] comme France capitale[51].
En 2023, le journaliste Guilhem Dargnies et le photographe Steve Lauper réalisent son portrait pour leur site Humanités, une culture de la rencontre[52]. Il a pour titre « La lave et le gouvernail ».
Il prend position contre une publication de l'hebdomadaire Valeurs Actuelles ayant une connotation antisémite[53].
ll est l'auteur d'une critique sévère de l'ouvrage de Jean Sévillia, les vérités cachées de la guerre d'Algérie (Paris, Fayard, 2018) qui est reprise dans le rapport Stora sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d'Algérie[54].
Il qualifie le hirak algérien de mouvement social fanonien[55], ce qui va contre les idées reçues associant systématiquement la pensée de Frantz Fanon à la violence. Pour Emmanuel Alcaraz, le hirak[56]ou mouvement populaire algérien est fanonien dans le le sens postcolonial où il veut remettre en cause pacifiquement les positions dominantes des décideurs algériens au pouvoir depuis l'indépendance et redonner le pouvoir au peuple.
Dans une tribune dans le quotidien La Croix[57], Emmanuel Alcaraz pointe les limites du processus de réconciliation avec l'Algérie entamée par le président Macron. Il complète sa position dans le média The conversation[44] à l'occasion de la visite officielle du président Macron en Algérie en août 2022.
Tout en étant très critique à l'égard de la colonisation française en Algérie, il poursuit des recherches pour établir la vérité historique sur les massacres d'Oran de juillet 1962[58]. Il reproche à l'historien algérien Sadek Benkada de donner un bilan tronqué des événements survenus à Oran dans la notice consacrée au général Katz dans le dictionnaire de la guerre d'Algérie[59] dirigé par Tramor Quemeneur, Ouanassa Siari-Tengour et Sylvie Thénault. En effet, Benkada écrit qu'il y eu davantage de victimes algériennes qu'européennes lors de ce massacre, ce qui est faux.
À la suite d'un entretien réalisé avec Alain Ruscio[60], il lui reproche de ne pas suffisamment montrer que Georges Boudarel[61], historien, mais aussi ancien commissaire politique dans un camp de prisonniers du Vietminh pendant la guerre d'Indochine, s'est rendu coupable de torture sur les détenus de ce camp. Cet entretien intervient au moment d'une énième polémique sur Jean-Marie Le Pen et la torture[62] pendant la guerre d'Algérie où Alain Ruscio insistait sur la culpabilité de Jean-Marie Le Pen[63]. Dans un article intitulé "Le Pen et Boudarel", Emmanuel Alcaraz rappelle que les deux sont des tortionnaires même s'ils n'ont pas la même idéologie et s'ils agissent dans des contextes différents.
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