réalisatrice italienne De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Elvira Notari, née Maria Elvira Giuseppa Coda à Salerne le et morte à Cava de' Tirreni le , est la première réalisatrice italienne du cinéma muet. Son œuvre, composée de 60 longs métrages (dont elle est l'unique scénariste), courts métrages et documentaires, annonce déjà le courant néoréaliste[1].
Faits en bref Nom de naissance, Naissance ...
Elvira Notari
Elvira Notari et son mari Nicola dans les années 1920
Maria Elvira Giuseppa Coda, fille de Diego Coda et Agnese Vignes, fréquente le lycée de Salerne avant de se rendre à Naples où elle travaille en tant que modiste. Là, elle épouse Nicola Notari, qui, d'abord peintre amateur, s'est spécialisé dans la coloration de photos de la ville de Naples[2]. Ensemble, ils fondent dans les années 1920 la société de production cinématographique Film Dora, renommée par la suite Dora Film[3],[4].
Elvira Notari choisit comme centre d’intérêt le « Naples populaire » et fait jouer les membres de sa famille, dont son fils Edouardo et ses amis. Parfois, elle prend elle-même part à ses films en interprétant les personnages typiques napolitains[5].
Elvira Notari réalise plus de soixante films dont elle écrit aussi les scénarios, souvent inspirés des chansons napolitaines ou des événements tragiques survenus à Naples. Dans ses films elle décrit les personnages des catégories sociales défavorisées de Naples, s'attachant au côté sentimental[6].
Pendant la période fasciste, ses films, par la manière réaliste de présenter la réalité, sont mal vus par le régime et subissent la censure cinématographique. Certains films sont considérés anti-nationalistes et interdits[7]. Les Notari ferment leur maison de production. Mais leur fils Eduardo fonde la Dora Film D’America, ce qui permet d'échapper à la censure italienne. Les films sont projetés dans les salles de New-York, où ils rencontrent un grand succès auprès des immigrés italiens[5].
Pendant les dernières années de son activité, Elvira Notari réalise deux films (Napoli terra d'amore, 1928, et Napoli sirena della canzone, 1929) qui se déroulent dans le giron de la haute-bourgeoisie éloignée de toute forme de moralisme[8].
En 1940, Elvira Notari se retire avec son mari, à Cava de' Tirreni, où elle meurt le 17 décembre 1946.
En 1998, une grande partie du matériel photographique et cinématographique appartenant à Elvira Notari est cédé par ses héritiers, au Museo internazionale del cinema e dello spettacolo(it) de Rome.
Les films produits par la Dora Film sont tous écrits par Elvira Notari, unique scénariste. La photographie est réalisée par Nicola Notari, et l'édition par le couple[9].
(en) Giuliana Bruno, Streetwalking on a Ruined Map: Cultural Theory and the City Films of Elvira Notari, Princeton University Press, , 436p. (ISBN9780691025339), p.391.
Bibliographie
(en) Gwendolyn Audrey Foster, Women film directors: an international bio-critical dictionary, Greenwood Publishing Group, 1995 (ISBN03-1328-972-7)
(it) Piero Bevilacqua, Andreina De Clementi, Emilio Franzina, Storia dell'emigrazione italiana. Partenze, Vol. 2, Donzelli editore, 2001 (ISBN88-7989-655-5)
(en) Giuliana Bruno, Streetwalking on a Ruined Map: Cultural Theory and the City Films of Elvira Notari, Princeton University Press, 1993
trad.(it): Rovine con vista: alla ricerca del cinema perduto di Elvira Notari, Baldini Castoldi Dalai, 1995 (ISBN88-7738-200-7)
(en) Giuliana Bruno, Maria Nadotti, Off screen: women and film in Italy, coll. University paperbacks, Taylor & Francis, 1988 (ISBN04-1500-857-3)
(it) Vittorio Martinelli, Sotto il sole di Napoli, in AA.VV., Cinema & film. La meravigliosa storia dell'arte cinematografica, Armando Curcio editore, Roma, 1987, Vol. II, p. 360–371
(fr) Vittorio Martinelli, Simm'e Napule e avimma fa' 'o cinéma de' napulitane! Nous sommes de Naples et nous devons faire du cinéma pour les Napolitains !, in « Les cahiers de la cinémathèque », numéro 49 - Retour aux années 20, été 1988, p. 42–50
(en) Mira Liehm, Passion and Defiance: Film in Italy from 1942 to the Present, Berkeley: University of California Press, 1986 (ISBN05-2005-744-9)
(it) Francesca Vatteroni, «Notari, Elvira», Enciclopedia del Cinema (2004), Istituto dell'Enciclopedia italiana Treccani
(it) Lucia Di Girolamo, La Dora Film di Elvira Notari, esempio di “saggezza organizzativa” tra esigenze commerciali e necessità familiari, in Nuove frontiere per la Storia di genere a cura di Laura Guidi e Maria Rosaria Pelizzari, Università degli Studi di Salerno in coedizione con Libreriauniversitaria.it, 2013, vol.3, p. 293-298.
(it) Enza Troianelli, Elvira Notari pioniera del cinema napoletano (1875-1946 (con prefazione di Mino Argentieri e interviste ad Aldo Bernardini e a Vittorio Paliotti), EuRoma-Editrice universitaria di Roma - La Goliardica, 1989
(it) Chiara Ricci, Il cinema in penombra di Elvira Notari. (Prefazione di Steve Della Casa) LFA Publisher Caivano -Na- 2016 (ISBN978-88-99972-25-7)