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réalisateur russe De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Elem Guermanovitch Klimov (en russe : Элем Германович Климов), né le à Stalingrad et mort le à Moscou, est un réalisateur russe.
Nom de naissance | Elem Guermanovitch Klimov |
---|---|
Naissance |
Stalingrad, RSFS de Russie, URSS |
Nationalité | Soviétique (1933-1991) Russe (depuis 1991) |
Décès |
(à 70 ans) Moscou, Russie |
Profession | Réalisateur |
Films notables | Requiem pour un massacre |
Âgé de 9 ans, lors de la bataille de Stalingrad, Elem Klimov doit quitter sa ville natale pour rejoindre l'Oural. Il traverse la Volga, enfoui sous les couvertures et les oreillers, protégé par sa mère qui fait écran de son corps, car les Allemands bombardent également les bateaux. Il verra la ville et le fleuve en feu et le pétrole des réservoirs détruits se déversant sur l'eau. Cette expérience le poussera plus tard à tourner un film de guerre intitulé Va et regarde (Idi e smotri, également traduit par Viens et Vois ou Requiem pour un massacre).
Il fait ses études à l'école d'aviation de Moscou, dont il sort diplômé en 1957, puis il travaille comme ingénieur dans une usine de la capitale. Il s'essaie ensuite au journalisme par le biais d'émissions destinées à la jeunesse sur la Radio-télévision centrale et travaille peu après à la Philharmonie de Moscou. Il obtient en 1964 le plus haut diplôme de mise en scène délivré par le VGIK, l'Institut moscovite d'études cinématographiques. Il eut notamment pour professeur Efim Dzigan. Immédiatement invité par la Mosfilm, il débute en tant que réalisateur avec Soyez les bienvenus ou Entrée interdite, une satire sulfureuse de l'univers des camps de vacances en été et des évènements qui peuvent s'y dérouler. La démarche satirique se poursuit avec Les Aventures d'un dentiste qui suscite le mécontentement des bureaucrates de la hiérarchie cinématographique. En 1970, il tente une expérience avec son long métrage documentaire Sport, sport, sport, qui intègre dans sa structure des séquences jouées. Ce mélange d'images documentaires et de jeu d'acteurs se retrouve dans son film Raspoutine, l'agonie qui évoque la fin de la dynastie Romanov. L'œuvre ne sort que sept ans après la fin de son tournage. Elle vaut à son auteur des ennuis avec la censure en raison de la violence de certaines scènes et de l'âpreté du regard historique, inhabituelles dans le cinéma soviétique. Klimov attendra aussi sept ans pour avoir l'autorisation de tourner Va et regarde ou selon l'intitulé francophone Requiem pour un massacre, œuvre encore plus éprouvante que la précédente. Celle-ci évoque, en effet, au travers du parcours d'un partisan de 15 ans, la politique allemande d'annihilation des populations de plusieurs centaines de villages biélorusses lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle est réalisée en 1985, et constitue le dernier long métrage du réalisateur.
En 1974, Klimov est appelé avec Guerman Lavrov et Marlen Khoutsiev à remplacer Mikhaïl Romm, décédé durant le tournage de Malgré tout, je crois. En 1979, son épouse, Larisa Shepitko, qui avait débuté la réalisation des Adieux à Matiora, trouve la mort à 40 ans dans un accident de la route. Il reprend le film et le réalise entièrement. Larissa, tourné l'année suivante, est une biographie d'une vingtaine de minutes de son épouse.
De 1985 à 1989, il a été premier secrétaire de l'Union des artistes du cinéma de l'URSS.
Il meurt en 2003 d'un accident vasculaire cérébral et est enterré à Moscou au cimetière Troïekourovskoïe.
Il fut membre du jury au Festival de Cannes 1987.
Alors qu'il était juré au Festival de Cannes 1987, il se serait farouchement opposé à ce que son compatriote Nikita Mikhalkov, dont il ne partageait pas les opinions politiques et artistiques, obtienne la Palme d'or pour Les Yeux noirs (pourtant largement favori), déclarant : « Si cette ordure, ce salopard de Mikhalkov est récompensé, je me retire du jury et ferai connaître ma décision avec éclat »[1]. Cette année-là, c'est Sous le soleil de Satan qui remporta la Palme. Le film de Mikhalkov n'obtint que le Prix d'interprétation masculine pour Marcello Mastroianni. Néanmoins, le président du jury Yves Montand chercha à démentir publiquement cette rumeur en affirmant que la récompense suprême avait été attribuée à l'unanimité : « Nous avons considéré que le travail qu'a essayé de faire Pialat et qu'il a réussi, mettait le cinéma sur un autre niveau, à un autre étage. On peut forcément être sensible à des films un peu plus abordables, un peu plus faciles mais heureusement qu'il y a des Pialat, des Godard et des Resnais pour porter le cinéma à une autre hauteur. Je me réjouis que nous ayons voté à l'unanimité[2]. ».
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