† Edmontonia longiceps (espèce type). L'holotype (NMC 8531), décrit par Charles Mortram Sternberg en 1928, est constitué d'un crâne, de la mandibule droite et d'une grande partie du squelette post-crânien[1]. Il a été découvert près du village de Morrin en Alberta en 1924. Il provient de l'unité 2 de la formation de Horseshoe Canyon datée de l'extrême base du Maastrichtien, soit il y a environ 72 Ma (millions d'années)[3];
† Edmontonia rugosidens. Cette espèce a d'abord était considérée comme un sous-genre d'Edmontonia, sous le nom d'Edmontonia (Chassternbergia) rugosidens par Robert Thomas Bakker en 1988, en se basant sur des différences de proportions dans le crâne et par le fait que E. (Ch.) rugosidens était un peu plus âgé qu'E. longiceps[4],[5]. En 1991, George Olshevsky élève le sous-genre au rang de genre et l'animal devient Chassternbergia rugosidens[6]. Cependant ces nouvelles appellations ne sont pas reprises par la communauté des paléontologues qui conservent le nom binominal d'Edmontonia rugosidens[7],[8]. E. rugosidens provient de la partie inférieure de la formation de Dinosaur Park datée du Campanien supérieur, soit il y a environ entre 76,5 et 75 Ma (millions d'années)[3]. De nombreux restes fossiles ont depuis été attribués à cette espèce[9];
Son armure est constituée de petites plaques osseuses dermiques avec une crête, qui couvrent son dos et sa tête, tandis que sur ses côtés ces plaques ou ostéodermes deviennent pointues et tranchantes. Les quatre plus longues épines ou pointes se placent sur chacune de ses épaules, la seconde, en partant de l'avant, se subdivisant en deux pointes secondaires dans l'espèce E. rugosidens.
Son cou et ses épaules sont protégés par trois rangées de larges plaques à crête.
Crâne
Le crâne d'Edmontonia, atteint jusqu'à 50 centimètres de long, il est en forme de poire lorsqu'on l'observe par le dessus.
Il est terminé par un bec supérieur corné avec un os prémaxillaire dépourvu de dents. Par contre chaque os maxillaire porte entre 14 et 17 petites dents et chaque os dentaire entre 18 et 21.
Corps
La colonne vertébrale est constituée de huit vertèbres cervicales, d'environ douze vertèbres dorsales «libres», d'un ensemble soudé composé de quatre vertèbres dorsales, de trois vertèbres sacrées, de deux caudo-sacrales et d'au moins vingt, mais probablement une quarantaine, vertèbres de queue. Dans le cou, les deux premières vertèbres, l'atlas et l'axis, sont fusionnées. Dans la ceinture scapulaire, le coracoïde a un profil rectangulaire, contrairement à la forme plus arrondie connue chez le genre Panoplosaurus[8]. Les membres antérieurs sont robustes mais relativement longs.
La main était très probablement tétradactyle (quatre doigts)[8].
Rôle des épines et de l'armure
Les grandes épines à l'avant du corps devaient être utilisées par les mâles dans des combats de domination, pour défendre le territoire ou pour avoir accès aux femelles. Ces pointes ont pu également servir pour intimider les prédateurs (théropodes) ou les mâles rivaux, soit en protection passive, soit en auto-défense active[14]. Carpenter a suggéré que les épines les plus grandes du spécimen AMNH 5665 indiquaient qu'il s'agissait d'un mâle, ce qui constituerait un exemple de dimorphisme sexuel; cependant il a également admis l'hypothèse ontogénétique: les individus les plus âgés ayant des pics plus longs[15].
Les hypothèses sur le rôle des épines et de l'armure diffèrent du mode de défense classiquement admis pour les nodosauridés, à savoir que, pour se protéger des prédateurs, les nodosauridés s'accroupissaient au sol pour minimiser la possibilité d'attaque sur leur ventre sans défense, et pour éviter d'être renversé par un prédateur[12].
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(en) Bakker, R.T. (1988). Review of the Late Cretaceous nodosauroid Dinosauria: Denversaurus schlessmani, a new armor-plated dinosaur from the Latest Cretaceous of South Dakota, the last survivor of the nodosaurians, with comments on Stegosaur-Nodosaur relationships. Hunteria 1(3):1-23.(1988)
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