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On désigne par droit seigneurial les avantages et responsabilités attribués au seigneur par la détention d'une seigneurie. La seigneurie confère au seigneur des droits organiques, symboliques, fiscaux et judiciaires sur sa terre et ceux qui y vivent : tenanciers et sujets.
Sa portée symbolique, dans la société féodale, basée sur les rapports de dépendance d'homme à homme, est d'afficher un ordre, une hiérarchie. Le seigneur détient un certain nombre de marques de son rang : armes et armoiries, habitation avec tour, douves, épis de faîtage en plomb, girouette, un colombier (ce que l'on appelle le droit de fuie ou de fuye), des prééminences à l'église (banc avec accoudoir, armoiries, tombe, litre funéraire, etc.), le monopole de la chasse et de la pêche.
Le paysan doit être déférent envers son seigneur et montrer toutes les marques de respect : enlever le chapeau, politesse…
Tous les seigneurs ne sont pas nécessairement nobles, les roturiers bourgeois peuvent être seigneurs de terre. Le seigneur pouvait aussi être une communauté : communauté religieuse, ville…
Le seigneur impose des redevances à ses tenanciers et à ses sujets.
Ces diverses charges, indépendamment faibles, se révèlent très lourdes lorsqu'elles sont additionnées. La disparition de ces charges, en 1789 en France, fut donc particulièrement bien accueillie.
Le seigneur peut également taxer les personnes de passage : droits de passage, droits de marché
Le seigneur lui-même qui exploite la réserve peut être considéré concurrent déloyal, puisque n'ayant pas les mêmes charges et disposant de privilèges : premier à vendre, etc.
La seigneurie confère aussi l'obligation de rendre la justice seigneuriale, tant dans les affaires civiles que dans les affaires criminelles.
Par les ordonnances judiciaires de 1670, la seigneurie est responsable selon les lieux de :
La justice seigneuriale est toujours rendue par des officiers ou des magistrats seigneuriaux dont le titre varie selon les cas et les usages, comme les procureurs fiscaux, les viguiers, les bayles, les juges et juges mages, prévôts, juges d'appaux, etc.
Le verdict d'une juridiction seigneuriale est toujours pris sous réserve d'appel d'une autre juridiction, cette dernière étant devenue presque toujours royale (bailliages, sénéchaussées) et ressortissant des parlements.
Les seigneurs avec droit de basse et moyenne justice ont droit d'afficher leurs armoiries, ceux de haute justice ont le droit d'afficher en plus les fourches patibulaires, ou de planter un pilori, symboles de justice.
Au courant du XVIIIe siècle, particulièrement lors de la Révolution française, et lors de la consolidation de la troisième République française, des droits seigneuriaux abusifs sont recensés pour dénoncer le système seigneurial. La plupart de ces droits seigneuriaux abusifs sont aujourd’hui considérés comme n’ayant aucun fondement historique par de nombreux historiens[1], et seraient des inventions du XVIIIe siècle. Parmi les droits seigneuriaux allégués, on trouve :
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