Loading AI tools
événement annuel dans la ligue de basket-ball nord-américain De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La draft de la NBA (ou repêchage pour les francophones d'Amérique du Nord) est un événement annuel majeur dans la ligue de basket-ball nord-américaine. Elle est comparable à une bourse de joueurs qui vont débuter dans la ligue : lors d’une soirée où sont réunis le commissaire de la NBA et les dirigeants des 30 équipes, chaque équipe va sélectionner à tour de rôle un joueur issu de l’université, du lycée, ou de l’étranger. La draft est le point d'entrée principal pour la majorité des joueurs évoluant en NBA.
Sport | Basket-ball |
---|---|
Ligue | National Basketball Association |
La draft de la NBA est organisée à la fin du mois de juin, en général deux semaines après les finales. Chaque équipe dispose initialement de deux choix, répartis sur deux tours, pour sélectionner les joueurs universitaires et mondiaux qui se sont inscrits. Les choix de draft étant fréquemment inclus dans les échanges de joueurs, il est courant de voir une équipe disposer de plus de deux choix lors d’une draft.
Les joueurs n’ayant pas achevé leur cursus universitaire (underclassmen) ainsi que les joueurs étrangers peuvent s’inscrire à la draft jusqu’à la mi-mai, à condition qu’ils aient plus de 19 ans le jour de la draft, et qu'ils aient quitté le lycée depuis plus d'un an. Une fois déclarés, ils ont jusqu'à une semaine avant l’événement pour se retirer ; toutefois, en 2018, la NCAA envisage de permettre le retour des joueurs non draftés[1]. Les joueurs étrangers de plus de 22 ans, ainsi que les joueurs universitaires ayant achevé leur cursus sont automatiquement inscrits.
Les 14 franchises n’ayant pas participé aux play-offs se voient attribuer les 14 premiers choix par une loterie. La plus mauvaise équipe de la saison passée dispose de 140 chances sur 1 000 d'obtenir le premier choix, quand la 14e n’en dispose que de 5. Plusieurs règles protègent les équipes des aléas du hasard : par exemple, la plus mauvaise équipe ne peut pas obtenir moins que le quatrième choix, indépendamment du tirage effectué.
Les choix suivants du premier tour, ainsi que l’ordre du second tour, sont définis dans l’ordre inverse du classement de la saison précédente de chaque équipe (l’équipe ayant obtenu le meilleur bilan lors de la saison écoulée n’obtient que le dernier choix).
Si un choix de draft a été transféré, l’ordre est déterminé par l’équipe qui détenait initialement les droits (même si le choix de draft a été transféré à plusieurs reprises). C'est ainsi qu'en vertu d'un échange conclu en 1979, les Lakers ont bénéficié du premier choix hérité des Cavaliers, derniers de la saison, pour la draft 1982. C'est la première fois qu'une équipe championne hérite ainsi du premier choix de la draft[2].
La durée du contrat avec le joueur sélectionné est fixée à l’avance : deux ans avec une option d’un an supplémentaire pour les joueurs du premier tour, un an pour les joueurs du second tour (mais ce contrat n'est pas garanti). Cette différence rend parfois un haut choix du second tour plus intéressant qu’un choix en fin de premier tour : la durée du contrat étant moindre, les risques pour les clubs de s’encombrer d’un mauvais joueur sont minimisés. Les salaires sont également fixés en fonction de la position où le joueur a été choisi. Cette limitation a été instaurée après que Glenn Robinson, premier choix de la draft 1994 avait demandé un contrat de 100 millions de dollars aux Bucks de Milwaukee avant même d'avoir joué une seule minute en NBA. Kenny Anderson, deuxième choix de la draft 1991, a même manqué le début de la saison, n’arrivant pas à trouver un accord salarial avec les Nets du New Jersey. Jim Jackson eut le même problème en 1992[3].
La draft de la NBA existe depuis les débuts de la ligue, en 1947. À l’époque, les équipes sélectionnent les joueurs issus de l’université jusqu'à épuisement. L'ordre de chaque tour est établi dans l'ordre inverse du classement de la saison passée.
Le Territorial Pick est un type de choix particulier en vigueur de 1950 à 1965. Cette procédure permettait avant le déroulement de la draft classique par ordre, à une équipe de choisir un joueur formé à proximité de l'implantation de l'équipe professionnelle. Elle avait été créée pour soutenir, à une époque où la NBA restait fragile, les équipes sélectionnant des vedettes formées dans les universités proches, dans un rayon de 50 miles[4]. Rendue moins pertinente par l'effacement du caractère local de la popularité des joueurs et contestée par certaines dérives de l'appréciation du caractère local, le territorial pick est appliqué pour la dernière fois au cours de la draft 1965.
Les Celtics de Boston utilisent ainsi ce choix pour sélectionner Tom Heinsohn en 1956, qui participa à la conquête de huit titres en neuf saisons avec Bill Russell, sélectionné la même année. Pour le très convoité Wilt Chamberlain, le propriétaire des Warriors Edward Gottlieb fit valoir qu’il avait grandi et était devenu un joueur de high school populaire à Philadelphie et l'absence de franchise NBA au Kansas bien qu'il ait rejoint ensuite l'université du Kansas... très éloignée de Philadelphie. Le cas de Jerry Lucas mit également à mal la règle, dans une moindre mesure que pour Chamberlain, la ville de l'Université d'État d'Ohio étant située à Colombus au-delà du rayon de 50 miles autour de la franchise, mais les Royals était alors la seule franchise de l'Ohio et Lucas était né et avait été formé à ses débuts dans le rayon effectif des 50 miles.
En 1966, la ligue décide d'introduire une part de hasard dans l’obtention du premier choix : la plus mauvaise équipe de chaque conférence jouera à pile ou face ce choix[5]. Ainsi en 1969, les Bucks de Milwaukee emportent au tirage sur les Suns de Phoenix et sélectionnent la star Kareem Abdul-Jabbar (alors appelé Lew Alcindor), qui contribue grandement à leur titre de champion en 1971[6].
Le système perdure jusqu’en 1985, car lors de la draft précédente, des soupçons pèsent sur Houston, qui aurait volontairement perdu des matches afin d'avoir une chance sur deux d'obtenir le premier choix et, grâce à leur réussite au tirage au sort, de sélectionner Hakeem Olajuwon. La ligue instaure alors une loterie[5] : les sept équipes qui n’ont pas participé aux play-offs jouent à chances égales le premier choix. L’année suivante, la loterie évolue pour garantir au minimum le quatrième choix à la plus mauvaise équipe. De plus, seuls les trois premiers choix sont joués à la loterie, le reste des choix étant établi dans l'ordre inverse du classement de la saison précédente[6].
Ce système dure jusqu'en 1989, pour être remplacé par une loterie pondérée l'année suivante : parmi les 11 équipes non qualifiées (la ligue s'agrandit entre-temps), la plus mauvaise reçoit 11 chances sur 66 d'obtenir le premier choix, quand la 11e n'obtient qu’une chance sur 66. Néanmoins, le Magic d'Orlando remporte le premier choix deux saisons d'affilée : en 1992, alors deuxième plus mauvaise équipe de la ligue avec 10 chances sur 66 (pour choisir Shaquille O'Neal), et en 1993 (et choisissent Chris Webber), avec seulement une chance sur 66.
Ce coup du hasard pousse la NBA à modifier les règles : en 1994, les chances de remporter le premier choix passent de 16,7 à 25 % pour la plus mauvaise équipe[5], et régressent de 1,6 à 0,5 % pour la « moins mauvaise »[6]. Le tirage de la loterie ne sort plus le nom d’une équipe mais une combinaison à quatre chiffres, chaque équipe se voyant confier aléatoirement de 250 à 5 combinaisons.
Autrefois illimité, le nombre de tours de draft est réduit à 10 en 1974. Mais au-delà du deuxième tour, seule une poignée des joueurs sélectionnés avaient une carrière en NBA. C’est la principale raison pour laquelle la draft a été amenée progressivement à deux tours. Elle passe à sept tours en 1985, avant de connaître le système à trois tours en 1988, puis à deux tours en 1989, encore utilisé aujourd'hui[6].
Une franchise peut céder un de ses choix de draft à venir à une autre équipe. L'acquéreur effectuera son choix en fonction du classement de l'équipe d'origine. Ainsi, James Worthy sera choisi en 1982 par les Lakers bien que Los Angeles soit champion en titre, car leur choix de draft a été acquis en échange du modeste Don Ford pour Butch Lee et le premier tour de draft des Cavaliers de Cleveland de 1982, qui se classeront derniers (15 victoires - 67 défaites) de la Saison NBA 1981-1982[7].
Le propriétaire des Cavaliers entre 1981 et 1983 Ted Stepien ayant échangé ses premiers tours de draft 1981, 1982, 1983, 1984, 1985 et 1986 contre des joueurs de second rang, met en péril la revente de la franchise par des repreneurs qui voient leur avenir si obscurci que la NBA doit créer des choix supplémentaires pour Cleveland. Le premier tour de la Draft 1984 de la NBA compte ainsi 24 choix alors que la NBA n'a alors que 23 franchises. Cleveland est titulaire du 12e choix (pour Tim McCormick) alors que son choix de draft d'origine est placé en 4e position pour Sam Perkins, choisi par les Mavericks de Dallas.
Pour éviter ces abus, la NBA instaure la « règle Stepien » (Stepien rule) qui interdit le transfert des premiers choix d'une franchise sur deux années consécutives et au-delà de sept années[8].
Seuls les joueurs ayant accompli leur cursus universitaire peuvent être draftés jusqu'en 1970 inclus, mais le règlement est amendé à la suite de la procédure judiciaire engagée contre la NBA par Spencer Haywood qui doit jouer en American Basketball Association faute de pouvoir être admis en NBA. En 1971, les étudiants non-diplômés ayant des difficultés financières sont également admis à la draft, puis celle-ci est ouverte à tous les jeunes joueurs à partir de 1976 s'ils signifient par écrit au commissaire de la NBA renoncer à leur cursus[6].
Avec le recul, les années de la draft NBA sont évaluées positivement ou négativement.
Parmi les millésimes les plus réputés, la draft 1984 est une des plus marquantes : Hakeem Olajuwon, Michael Jordan (3e choix), Charles Barkley, John Stockton — tous quatre entrés au Hall of Fame — et plusieurs autres joueurs de talent. La bourde des Trail Blazers de Portland qui ont ignoré Jordan pour le 2e choix en lui préférant le très décevant Sam Bowie est devenue également un raté sportif légendaire[2].
Les drafts 1996 et 2003 sont également très riches. Celle de 1996 compte cinq joueurs qui seront élus au Hall of Fame : Allen Iverson, Kobe Bryant, Ray Allen, Steve Nash et Ben Wallace et d'autres joueurs de valeur (Jermaine O'Neal, Antoine Walker, …). La draft 2003 comprend LeBron James, no 1 de la draft, Dwyane Wade, Carmelo Anthony et Chris Bosh.
Les deux premiers choix de draft ayant eu le plus fort impact sur leur club ont tous deux été choisis par les Spurs de San Antonio : David Robinson a fait passer le bilan de son équipe de 21 à 56 victoires (+35) et Tim Duncan de 20 à 56 (+36)[2].
Mondial Basket a dressé son palmarès des plus grandes déceptions de la draft[9] :
On peut aussi y ajouter :
Mondial Basket a dressé son palmarès des meilleures trouvailles de la draft[11] :
Il est possible aussi d'ajouter :
Les joueurs sélectionnés au-delà du premier tour ne font généralement pas une grande carrière. De plus, la NBA, longtemps très centrée sur les Américains, a pendant longtemps eu tendance à ignorer les joueurs du reste du monde. De nombreux Européens et Sud-Américains se sont trouvés relégués au second tour.
Voici cependant une liste de joueurs devenus stars :
Certains joueurs, jugés trop petits pour leurs postes ou venant d’universités peu prestigieuses, se retrouvent snobés par les équipes et ne sont pas sélectionnés. Si la plupart d’entre eux ne percent jamais en NBA, certains ont dépassé toutes les attentes, souvent après un long périple dans les ligues mineures (G-League, CBA, ABA, etc.) ou en Europe :
À l'intersaison 2018, les Nuggets de Denver, le Thunder d'Oklahoma City, le Jazz de l'Utah, les Mavericks de Dallas, les Grizzlies de Memphis, pour la Conférence Ouest, ainsi que les Pacers de l'Indiana et le Heat de Miami, pour la Conférence Est, n'ont jamais bénéficié du premier choix de draft. À l'inverse, les Cavaliers de Cleveland ont bénéficié de ce choix à six reprises, dont trois en quatre ans.
Une seule université a vu cinq de ses étudiants choisis en premier, celle de Duke (Art Heyman, Elton Brand, Kyrie Irving, Zion Williamson et Paolo Banchero).
Deux femmes ont été draftées. La sélection de Denise Long en 1969 par les Warriors de San Francisco est annulée. Lusia Harris, sélectionnée par le Jazz de la Nouvelle-Orléans en 1977 a renoncé à jouer avec les hommes en raison d'une grossesse. Le propriétaire des Mavericks de Dallas Mark Cuban s'est dit en 2013 prêt à donner sa chance à Brittney Griner en Summer League. «Si elle est la meilleure sous les panneaux, je la prendrai. J'y ai déjà pensé. Je dirais oui, juste pour voir si elle en est capable»[15].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.