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Dolorisme
doctrine relative à la douleur De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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On nomme dolorisme une doctrine philosophique, spirituelle ou religieuse qui exalte la douleur physique pour elle-même car on lui attribue une valeur morale[1],[2]. On parle aussi dans certains cas de culte de la douleur[3],[4].
L'adjectif correspondant est doloriste.
Étymologie
Les termes « dolorisme » et « doloriste » sont des mots savants forgés dans la première moitié du XXe siècle à partir du latin dŏlŏr, -ōris signifiant « douleur physique, souffrance »[5],[6].
Dans la philosophie
Concernant la philosophie antique, le stoïcisme défend une forme de dolorisme[7],[8],[9]. Il s'oppose en ce sens à l'épicurisme et à l'hédonisme, qui prônent la recherche du plaisir ou du bonheur et l'évitement de la souffrance[10],[11].
Dans la philosophie contemporaine, on retrouve des idées favorables au dolorisme chez différents auteurs comme Søren Kierkegaard, Louis Lavelle ou Max Scheler[11].
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Dolorisme chrétien
Résumé
Contexte
La doctrine chrétienne est parfois décrite comme doloriste[12],[13],[14],[15],[11],[16], en particulier dans le catholicisme mais aussi le calvinisme[17]. Cette qualification s'appuie en premier lieu sur la représentation et l'interprétation de la Passion du Christ dans le christianisme, selon lesquelles la souffrance de Jésus sert à la rédemption, au rachat des péchés de l'humanité, qui, invitée à suivre ce modèle en souffrant elle-même, se trouve ainsi culpabilisée du point de vue des auteurs critiques de cette conception[18],[2],[19],[20],[21],[22],[23]. La douleur constituerait pour le croyant un moyen de se rapprocher de Dieu[24],[2].
Le pape catholique Pie XII a pour sa part déclaré que le dolorisme n'était pas une obligation morale pour les chrétiens[1].
L'exaltation de la douleur du Christ a été transposée dans certains aspects du culte rendu à Marie comme mère souffrant de la perte de son fils, par exemple dans la figure de l'invocation de Notre-Dame des Douleurs[25].
Certains philosophes ont exposé des doctrines opposées au dolorisme chrétien, notamment Baruch Spinoza[17] et Friedrich Nietzsche, ou plus récemment Michel Onfray qui s'inspire de ce dernier[23],[26],[27]. L'œuvre de Nietzsche, par exemple dans sa Généalogie de la morale ou la figure du surhomme qu'il a développée[28], regorge ainsi de critiques en ce sens, tandis qu'il défend selon certains une autre forme de dolorisme, non rédempteur[29],[30],[16].
Dans les arts
Dans le domaine des arts, on qualifie certaines œuvres de doloristes, par exemple celles offrant des représentations exprimant la douleur du Christ dans sa passion[31].
Le dolorisme est également le nom donné à un mouvement littéraire français du milieu du XXe siècle opposé à l'existentialisme et exaltant la valeur de la douleur, mené et théorisé par Julien Teppe[32],[33],[34],[35],[36],[37].
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Bibliographie
- Gérard de Lacaze-Duthiers, Introduction à une bibliographie du dolorisme, Le Sol clair,
- Christian Godin, Encyclopédie conceptuelle et thématique de la philosophie, Éditions Champ Vallon, (ISBN 979-10-267-0805-6)
- Vladimir Jankélévitch, Philosophie morale, Flammarion, coll. « Mille & une pages »,
- David Le Breton, Anthropologie de la douleur, Editions Métailié, (ISBN 2-86424-191-9 et 2-86424-565-5)
- Julien Teppe, Dictature de la douleur ou Précisions sur le dolorisme, Paris, coll. « La Caravelle », , 36 p.
- Julien Teppe, Apologie pour l'anormal ou Manifeste du dolorisme, Paris, Librairie philosophique J. Vrin,
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Références
Annexes
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