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service de renseignement du ministère de l'Intérieur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), parfois appelée Sécurité intérieure (SI), est le principal service de renseignement intérieur français, fondé par le décret du [3].
Fondation | |
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Prédécesseur |
Forme juridique | |
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Domaines d'activité |
Contre-espionnage français pendant la Seconde Guerre mondiale, Lutte contre le terrorisme, service de renseignement, activités d’ordre public et de sécurité |
Siège | |
Pays | |
Coordonnées |
Effectif |
4 700 (2021) [1] |
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Directeur général |
Céline Berthon (depuis ) |
Organisation mère | |
Budget |
200,8 millions d'euros[2] |
Site web |
SIREN | |
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OpenCorporates |
Elle est chargée de rechercher, centraliser et analyser les informations relevant de la sécurité nationale ou des intérêts fondamentaux de la nation.
Elle dispose d'une compétence judiciaire exclusive en matière de contre-espionnage, compromission du secret-défense et de lutte contre les armes de destruction massive.
La DGSI fait partie des six services de renseignement faisant partie de la communauté française du renseignement. Ses activités sont encadrées depuis 2013 par l'inspection des services de renseignement et depuis 2007 par la délégation parlementaire au renseignement. Le directeur de la DGSI est nommé par le président de la République française, la titulaire du poste est actuellement Céline Berthon nommée par décret en 2023, effectif depuis 2024[4].
Fondée en 1944, la direction de la Surveillance du territoire était chargée du contre-espionnage.
Cet organisme a été créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans le but de rechercher et de neutraliser les restes idéologiques de l'occupation[5].
Une fois la paix revenue et sa mission principale terminée, la DST a centralisé ses efforts sur le contre-espionnage notamment dans un contexte de guerre froide.
La direction centrale des renseignements généraux était chargée de la recherche et de la centralisation des renseignements destinés à informer le Gouvernement ; elle participait à la défense des intérêts fondamentaux de l'État ; elle concourait à la mission générale de sécurité intérieure.
Depuis 1967, elle était compétente en matière de surveillance des établissements de jeux et des champs de courses et de la circulation des personnes aux frontières.
Fondation | |
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Dissolution | |
Prédécesseurs | |
Successeur |
Direction générale de la sécurité intérieure |
La fusion des RG et de la DST est une question en suspens depuis plusieurs années lorsqu'en 1994, le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua commande à la DST un rapport sur l'état des services de renseignement français. Le rapport écrit contient deux préconisations : le rapprochement de 80 % des activités des deux services, ainsi qu'un meilleur contrôle parlementaire[6]. Le projet n'aboutit pas, et il faut attendre la volonté affichée par Nicolas Sarkozy lorsqu'il est ministre de l'Intérieur puis candidat à l'Élysée pour que la question réémerge. Le « chantier » est lancé officiellement par le Conseil des ministres du , peu après l'élection de Nicolas Sarkozy. La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie, pourtant réputée être réticente à cette fusion, charge le directeur général de la Police nationale, Frédéric Péchenard, d'une étude sur le dossier[7].
La fusion entre RG et DST est effective au [8].
En devenant une direction générale, la DGSI obtient une autonomie de gestion ainsi qu’une augmentation de ses moyens humains et financiers.
Une partie des anciens fonctionnaires des Renseignements généraux intègre par ailleurs la sous-direction de l’Information générale (SDIG) de la direction centrale de la Sécurité publique, représentée dans les départements de métropole et d'outre-mer par les services départementaux de l'Information générale, au sein des directions départementales de la Sécurité publique[9].
En 2014, le SDIG devient le Service central du renseignement intérieur (SCRT). Il est chargé de la surveillance des mouvements sociaux, des dérives sectaires, des violences urbaines ainsi que des mouvements ultras de droite comme de gauche[10].
Une des premières apparitions dans les médias de la nouvelle DCRI fut l'arrestation de Julien Coupat dans le cadre de l'affaire de Tarnac.
En , le siège de la DCRI fait l'objet d'un projet d'attentat orchestré par un homme de la région parisienne[11].
À la suite du changement de majorité politique au printemps 2012, les pouvoirs exécutif et législatif souhaitent réévaluer le rôle de la DCRI. En , un rapport parlementaire sur les services de renseignement est présenté par le député PS Jean-Jacques Urvoas et son collègue UMP Patrice Verchère[12]. Le rapport critique le fonctionnement de la DCRI et en particulier le traitement des attentats de mars 2012 en France. Le , le ministre de l'Intérieur Manuel Valls annonce une réforme du renseignement intérieur. Cette réforme est officialisée par le décret no 2014-445 du , qui entre en vigueur le . La DCRI devient la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), et n’est plus placée sous la tutelle de la direction générale de la Police nationale mais directement sous celle du ministre de l'Intérieur, avec plus d'autonomie. La DGSI conserve l'intégralité de ses effectifs, auxquels s'ajoutent des contractuels (ingénieurs, programmeurs, linguistes)[13],[14],[15]. Patrick Calvar est confirmé dans ses fonctions[16].
En 2015, la loi relative au renseignement étend les pouvoirs de la DGSI en donnant une base légale aux écoutes des locaux et des domiciles, aux logiciels espions ou aux IMSI-catchers et ouvre de nouvelles techniques de renseignement.
L’action de la DGSI est contrôlée et encadrée juridiquement[17] par différentes instances :
Au titre de l'article 2 du décret du [20], la direction générale de la sécurité intérieure[13] :
Certaines des missions des RG n'ont pas été reprises par la DGSI. Elles ont été transférées au service central du renseignement territorial.
Son siège est situé dans l'immeuble des services de renseignement, ultra-sécurisé, inauguré en , au 84, rue de Villiers, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine)[21]. Pour pouvoir accueillir davantage d'agents, la construction d'un nouveau site débute en 2023, sur l'avenue Michelet, à Saint-Ouen. Le déménagement dans ce nouveau siège est prévu pour 2028[22].
Identité | Période | |
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Début | Fin | |
Bernard Squarcini | ||
Patrick Calvar |
Identité | Période | |
---|---|---|
Début | Fin | |
Patrick Calvar[23],[24] | ||
Laurent Nuñez[25],[26] | ||
Nicolas Lerner[27] | ||
Céline Berthon[28] |
Les activités et l’organisation de la direction générale de la Sécurité intérieure sont secrètes[13].
La DGSI est composée d'une direction du renseignement et des opérations, d'une direction technique, d'un service de l'administration générale et d'une inspection générale[29]. Alex Jordanov évoque pour sa part les principales divisions au sein du service :
Elle dispose également d'un vaste réseau territorial.
Depuis 2018, la DGSI est chef de file de la lutte anti-terroriste[31].
Dès , une cellule inter-services "ALLAT" (nommée ainsi en référence à une idole de la période antéislamique) axée sur la lutte contre le terrorisme sunnite est créée au sein de la DGSI[32]. Parallèlement, a été installé un état-major permanent inter-services (EMaP) qui réunit 13 services du premier et du second cercle du renseignement ainsi que des services de police judiciaire. Sa création a été annoncée en .
L'EMaP est l'échelon central et l’interlocuteur des GED (groupes d'évaluation départementaux) qui réunissent autour du préfet les services compétents dans le suivi des personnes radicalisées[33].
Depuis le , l'unité de coordination de la lutte anti-terroriste (UCLAT), précédemment rattachée à la DGPN, est rattachée à la DGSI[34].
La DGSI dispose d'un groupe d'intervention propre appelé le groupe d'appui opérationnel (GAO) et composé de 18 policiers. Il permet de procéder aux interpellations et aux effractions de porte.
La DGSI est dotée d'un fichier nommé Cristina (Centralisation du renseignement intérieur pour la sécurité du territoire et des intérêts nationaux), classé « secret défense », qui, outre des données personnelles sur les personnes fichées, engloberait leurs proches et leurs relations. Au nom de dispositions de la loi informatique et libertés concernant les fichiers de Sécurité nationale, il n'est pas soumis au contrôle de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). Il est né le de la fusion d'une partie du fichier des Renseignements généraux et de celui de la DST[35].
Un "service technique national de captation judiciaire"[36], rattaché au directeur technique de la DGSI, est créé par un arrêté publié au Journal officiel, jeudi [37]. Ce service est chargé "de la conception, de la centralisation et de la mise en œuvre des dispositifs techniques" destinés à capter des données informatiques dans certaines investigations judiciaires relevant de la criminalité et de la délinquance commises en bande organisée, tels que les trafics de stupéfiants et les actes terroristes. Cette disposition avait été introduite par la loi du relative à la lutte contre le terrorisme et à la procédure pénale. Un comité stratégique[37], coprésidé par le ministre de l'Intérieur et le ministre de la Justice, est chargé du pilotage du STNCJ, dont les activités et l’organisation sont "couvertes par le secret de la défense nationale".
En 2009, la DCRI était composée de 3 306 fonctionnaires, soit la totalité des effectifs de la DST et un peu plus de la moitié de ceux de la direction centrale des Renseignements généraux (RG), dont près de 2 500 policiers dits actifs et habilités secret-défense et 164 commissaires de police. Ces policiers et commissaires habilités sont implantés au siège de la direction (1 616 fonctionnaires à la direction centrale de Levallois-Perret) et répartis par zone dans chaque département (1 390 fonctionnaires en province)[38].
Le , la DCRI se voyait notifier, au nom de la « révision générale des politiques publiques », une diminution quadriennale de 400 personnels, soit 12 % de ses effectifs, de manière à atteindre 2 922 équivalents temps plein travaillé au [39].
À partir de 2014, la DGSI va recruter pendant cinq ans 430 analystes, interprètes, informaticiens ou chercheurs, afin de renforcer son effectif de 3 600 policiers[40]. Dans les faits, les effectifs de la DGSI fin 2013 (3 113 ETPT) n'atteignaient pas le plafond d'emplois temps plein autorisé, fixé à 3 279 agents. Ses effectifs seront portés d'ici la fin 2017 à plus de 4 400 agents, au terme des campagnes de recrutement annoncées tant en 2014 (+ 432 fonctionnaires et contractuels) qu'après les attentats des mois de janvier et de (plan de lutte antiterroriste : + 500 effectifs / pacte de sécurité : + 225 effectifs).
En 2019, la DGSI qui comptait environ 4 300 agents annonce le recrutement de 1 200 personnes supplémentaires d'ici 2024[41].En , à l'occasion du lancement du site internet de la DGSI, le service compte 4 700 personnes pour compter à terme 5 500 agents[42],[43].
Début 2011, la DCRI, saisie par le parquet de Paris, lance une enquête préliminaire sur « l'affaire Renault » qui a brutalement licencié trois de ses cadres en les accusant à tort d'espionnage industriel sur son projet de voiture électrique au profit d'une filière internationale organisée. Une lettre anonyme serait à la base des accusations portées par le constructeur. La DCRI procède à des perquisitions et des interrogatoires[44], puis met en doute les informations fournies par le responsable de la sécurité de Renault, Dominique Gevrey, qui est arrêté et mis en examen pour escroquerie en bande organisée le . 250 000 euros auraient été versés par la direction de Renault à des informateurs non identifiés[45].
En , une enquête de la DGSI conduit à l’arrestation de deux ex-agents de la DGSE soupçonnés d'avoir été "tamponnés" par les services secrets chinois[46]. Ces deux agents seront condamnés le à 8 et 12 ans de prison pour trahison[47]
Le , Benoit Quennedey, haut-fonctionnaire du Sénat, est interpellé à son domicile et placé en garde à vue dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret. Il est soupçonné d’avoir travaillé pour le compte de la Corée du Nord[48]. Benoît Quennedey a bénéficié d'un non-lieu le 29 avril 2022[49].
Trois membres de la famille de l'un des kamikazes du Bataclan, Foued Mohamed-Aggad, ont été interpellés le par la DGSI à Wissembourg (Bas-Rhin) dans le cadre des investigations sur les attentats du [50].
Le , le parquet national antiterroriste se saisit de l’attaque meurtrière dans les locaux de la préfecture de police de Paris, dont l’assaillant Mickaël Harpon et qui a fait cinq morts le jeudi 2019. Les investigations sont confiées à la brigade criminelle de la Direction régionale de la police judiciaire de Paris (DRPJ), la Sous-direction antiterroriste (SDAT) de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI)[51].
En , Le tribunal de Paris fait l'objet d'une attaque informatique touchant plusieurs magistrats et avocats, dont le procureur de la République Rémy Heitz. Une enquête a été confiée à la DGSI afin de retrouver les lanceurs de l'attaque et d'identifier leurs motivations[52].
Le , un nouvel attentat est commis à Nice, une attaque au couteau a lieu à l’intérieur et aux alentours de la basilique Notre-Dame de l’Assomption. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) annonce se saisir de l’enquête ouverte pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Cette dernière est confiée à la direction centrale de la police judiciaire et à la DGSI[53].
En , la DGSI arrête une onzième personne dans le cadre de l'affaire des Barjols, un groupe d'extrême droite démantelé en 2018[54]). Après de nouvelles arrestations en 2021, ce sont au total 9 suspects dont certains appartenant au groupuscule Les Barjols, qui sont mis en examen dans le cadre d'une enquête sur un possible projet d'action violente contre le président de la République Emmanuel Macron[55],[56],[57].
En décembre, la DGSI fait arrêter neuf personnes d'extrême gauche « soupçonnées d’avoir envisagé des actions violentes, ciblant notamment des policiers, sans qu’un projet précis de passage à l’acte ait été identifié »[58]. Sept d’entre elles ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroriste ». Des explosifs et des armes ont été découverts dans un camion appartenant à un certain Florian D, militant anarchiste ayant combattu en Syrie aux côtés des Kurdes[59],.
Le a commencé à Paris le procès de Yassine Bousseria, Hicham Makran et Hicham El-Hanafi, soupçonnés d’avoir tenté de commettre un attentat de l’EI à Paris en 2016, et interpellés grâce à une infiltration de la DGSI. Il s’agit du premier procès à reposer sur une cyber-infiltration menée par les services de renseignement. Lorsque la DGSI a appris que l’EI voulait se procurer des armes pour mener une action violente sur le territoire, un agent de la DGSI, « Ulysse », a infiltré le réseau Telegram en se faisant passer pour un candidat au djihad. Cette opération a permis de retrouver l’identité des donneurs d’ordre, dont Salah-Eddine Gourmat, qui aurait participé aux attentats du , et qui a été tué lors d’une frappe américaine en [60].
En , Éric Bellemin-Comte, adjoint au sous-directeur de la protection économique, communique sur la vulnérabilité informatique[61] et Serge Guillen, le patron de la sous-direction de l’information générale (SDIG), service complémentaire de la DCRI né de la réorganisation du renseignement, démissionne[62].
En , après la mort d'Oussama ben Laden, le directeur de la DCRI Bernard Squarcini affirme que la France est l'ennemi no 2 d'Al-Qaïda, après les États-Unis, et considère AQMI comme la principale menace pour la France[63].
En , il se défend dans Le Monde contre les critiques émises par certains politiques qui reprochent au service d'avoir sous-évalué la dangerosité de Mohammed Merah[64].
En , une note de la DGSI fait état de plusieurs attentats déjoués par les forces de l'ordre en Île-de-France, dans le Nord et à Nice. Intitulé "Projets d'actions terroristes en lien avec les filières syriennes", ce document affirme que trois vétérans de la Syrie ont été interpellés en pleine préparation d'attentats en France[65].
Le patron de la DGSI, Laurent Nuñez annonce en 2017 que le Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) compte aujourd'hui "un peu plus de 18 000 noms"[66].
En 2010, à l'occasion de l'affaire Woerth-Bettencourt, la DCRI est accusée d'espionner des journalistes pour identifier leurs sources[67], et Le Canard enchaîné, par la voix de son rédacteur en chef Claude Angeli, affirme que Nicolas Sarkozy supervise personnellement la cellule chargée de ces activités clandestines[68]. Le , Le Canard enchaîné accuse la DCRI d'espionner sans autorisation des ordinateurs privés. La DCRI n'a pas souhaité s'exprimer, afin de « ne pas alimenter de polémique »[69].
À l'été 2010, cherchant la source d’un article du Monde sur l’affaire Woerth-Bettencourt, la DCRI a enquêté sur les relevés téléphoniques de David Sénat, conseiller pénal de Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, sans saisir de juge, ni la CNCIS[70], comme la loi l'impose. Quatre ans plus tard, le directeur de la DCRI, Bernard Squarcini, est condamné pour « collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite » à 8 000 euros d'amende.
Cette même année, la DCRI a également officiellement enquêté sur les rumeurs visant le couple Sarkozy sur demande du directeur de la Police Nationale « afin d'essayer de déterminer si les rumeurs visant le couple présidentiel ne cachaient pas une éventuelle tentative de déstabilisation »[71],[72].
En 2011, la DCRI est mise en cause dans l'affaire Dominique Strauss-Kahn. Jean-Jacques Urvoas, secrétaire national chargé de la sécurité au PS, a écrit à Bernard Squarcini pour savoir si, comme l'affirmait le journal Le Monde[73], un service de la DCRI enquêtait sur « la vie privée de certaines personnalités politiques susceptibles de présenter un jour un danger électoral », ce qui a été immédiatement démenti par le ministère de l'Intérieur[74]. Le , le député socialiste de l'Eure, François Loncle, accuse la DCRI, via son directeur, de connexions politiques avec le groupe Accor et le directeur du Sofitel de New York[75]. Le lendemain, Bernard Squarcini déclare n'avoir jamais été en relation avec le directeur du Sofitel ni avec aucun responsable du groupe Accor, et dément toute intervention de ses services dans l'affaire DSK. Il menace également de poursuites judiciaires toute personne qui mettrait en cause la DCRI dans cette affaire[76].
En , la DCRI demande la suppression de l'article de l'encyclopédie en ligne Wikipédia concernant la station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute, au motif que cet article contiendrait des informations classifiées dont la diffusion serait dangereuse pour la France. Contactée aux États-Unis, la Fondation Wikimedia demande à la DCRI de lui préciser quelles parties de l'article lui posent problème. La DCRI ne donne aucune précision, et insiste pour la suppression pure et simple de l'article, ce que la Fondation Wikimedia refuse[77]. Le , des policiers de la DCRI convoquent le président de l'association Wikimédia France, qui est aussi, à ce moment, administrateur de Wikipédia en français. Ils le menacent d'une garde à vue et de poursuites judiciaires, et ainsi obtiennent de lui la suppression de l'article[78],[79],[80]. Au contraire du but apparemment recherché, la forte médiatisation de l'affaire aboutit à une large diffusion du contenu de la page, selon l'effet Streisand[81].
En également, la DCRI et quatre de ses policiers sont visés par une plainte pour « faux en écriture publique » par Dominique Gevrey, lui-même mis en examen dans le cadre de l'affaire d'accusations mensongères d'espionnage dans laquelle la DCRI était intervenue en 2011 chez Renault[82].
Après l’attentat contre Charlie Hebdo en , la DGSI est montrée du doigt au sujet de défaillances de la surveillance des frères Kouachi. Ces défaillances de la DGSI sont à rapprocher de celles de la DCRI mises à jour au lendemain des tueries de Mohamed Merah en 2012[83]. Dans un entretien avec Frédéric Helbert, reporter de guerre, le juge anti-terroriste Marc Trévidic a l’intime conviction que la DGSI a tenté de « retourner » Mohamed Merah afin d’en faire un agent double pour infiltrer des groupes islamiques sur zone. En assassinant 7 personnes en , Merah se serait alors joué des hommes de la DCRI[84].
Radouane Lakdim, l’auteur des attentats de Carcassonne et Trèbe commis en aurait dû être entendu par la DGSI qui l’avait convoqué pour un entretien d’évaluation. Il avait été détecté et suivi par la DGSI dès 2013. Ces attentats ont provoqué une vague d’indignation de la part de la classe politique au sujet du suivi des personnes radicalisées[85].
Le , un policier de la DGSI est mis en examen et écroué pour avoir vendu des informations confidentielles sur le « darknet » contre le versement de bitcoins. Ce policier aurait aussi noué des contacts avec « des membres du monde de la criminalité organisée » et des « spécialistes de l’intelligence économique », mais aucun lien avec le terrorisme n’a été établi. C’est le début de l’affaire HAURUS[86]. Plusieurs meurtres semblent liés à l’ex-agent dont celui de Jean-Louis Grimaudo, un chef de gang, abattu le à Marseille de plusieurs balles[87]. En novembre 2021 il est condamné à une peine de 5 ans de prison par la cour d'appel de Versailles. Il est jugé en octobre 2024 dans le volet corruption de l'affaire à Marseille[88].
En , trois journalistes de Disclose, la journaliste Ariane Chemin et le président du directoire du journal le Monde Louis Dreyfus[89] sont convoqués par la section des atteintes au secret de la défense nationale pour leurs travaux respectivement sur l’utilisation d’armes françaises dans la guerre du Yémen et sur l'affaire Benalla. Les rédactions s'inquiètent d'une attaque envers la liberté de la presse[90],[91],[92].
En , le responsable local de l’antenne ardennaise de la DGSI est mis en examen pour viols aggravés[93].
Une enquête de police indique en 2021 que Bernard Squarcini, ancien chef de la DCRI, a continué après son départ à solliciter les services de la DCRI pour son intérêt personnel, notamment pour espionner François Ruffin et le journal Fakir pour le compte de la société LVMH[94].
En 2022, Alex Jordanov fait l'objet, pour son livre (de 2019) Les guerres de l'ombre de la DGSI, d'une perquisition et une garde à vue[95] pour "compromission du secret de la défense nationale"[96], il a également été placé sous contrôle judiciaire[97]. Il est également accusé de recel de violation professionnelle, recel de violation du secret de l'instruction et révélation d’information permettant l’identification d’une source (information)[98].
En 2024, Mediapart ainsi que BFM TV publient conjointement des articles sur l'affaire « Bitcoin » où l'on apprend qu'un brigadier de la la DGSI, a arnaqué des sources notamment des hackers capables de compromettre des forums djihadistes.
Durant cette enquête conjointe, les deux journaux ont indiqué qu'il était devenu millionnaire après avoir fait fructifier l'argent dérobé de ces sources en bitcoins, celui-ci aurait avant cela purgé une peine de prison de six mois, il aurait également dû payer une amende de 1000 €, la confiscation de sa berline de marque BMW ainsi que l'interdiction définitive d'exercer le métier de policier[99].
À la suite du travail de ces sources notamment d'un hacker nommé « Sh0ck », Romain Letellier, l'administrateur d'Ansar Al-Haqq, un des forums djihadistes, fût arrêté et fût ainsi le premier djihadiste français à être condamné à de la prison ferme pour apologie d’actes de terrorisme sur Internet.
Après sa libération, il aurait rejoint la Syrie et est actuellement présumé mort à la suite d'une frappe de la coalition[100].
En , Yves Bertrand, ancien directeur des Renseignements généraux, estime dans un entretien à Mediapart, qu'« on ne fusionne pas un service dont la vocation est avant tout judiciaire et opérationnelle, comme la DST, avec un service d’information, comme les RG, qui n’a pas d’attribution judiciaire — mis à part les courses et jeux », sinon pour créer une « police politique », ce qui représente à ses yeux une « atteinte aux libertés énorme »[101].
L'efficacité de la fusion est également interrogée après les attentats du 13 novembre 2015 en France : il lui est reproché d'avoir « surtout eu pour effet de désintégrer le maillage tissé année après année par les RG », tandis que perdurait « une culture façonnée par la guerre froide » et attachée au « modèle d'un service d'élite rompu au secret. […] Coupée de ses racines et sanctuarisée par le secret défense, la DCRI n’a jamais autant fonctionné en vase clos »[102].
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