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règlement de l'Union européenne sur les marchés contestables et équitables dans le secteur numérique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La législation sur les marchés numériques (en anglais : Digital Markets Act, DMA) est un règlement européen faisant suite à une proposition législative de la Commission européenne soumise au Parlement européen et au Conseil européen le . La législation sur les marchés numériques est le règlement « frère » de la législation sur les services numériques (Digital Services Act) présentée à la même date aux instances législatives européennes par la Commission[1]. La législation a été préparée par Margrethe Vestager, vice-présidente de la commission européenne chargée de promouvoir une Europe adaptée à l’âge numérique et par Thierry Breton commissaire européen chargé du marché intérieur tous deux membres de la commission von der Leyen[2].
Le DMA est constitué par le règlement (UE) 2022/1925 du Parlement européen et du Conseil du 14 septembre 2022 relatif aux marchés contestables et équitables dans le secteur numérique[3].
« Le règlement s'applique aux services de plateforme essentiels fournis ou proposés par des contrôleurs d’accès à des entreprises utilisatrices établies dans l’Union ou à des utilisateurs finaux établis ou situés dans l’Union, quel que soit le lieu d’établissement ou de résidence des contrôleurs d’accès et quel que soit le droit par ailleurs applicable à la fourniture des services »
— Règlement (UE) 2022/1925[4]
Le contrôleur d’accès est une société désignée fournissant des services de plateforme essentiels. Pour qu'une telle société ait ce statut, il faut qu'elle corresponde à trois critères[4]:
Les services de plateforme essentiel concernés par le règlement sont notamment[4]:
La législation sur les marchés numériques vise spécifiquement les grandes sociétés numériques[5]. La législation sur les marchés numériques définit des règles pour ces grandes plateformes en ligne. Elle vise à s'assurer qu'aucune grande plateforme en ligne qui se trouve dans une position de « contrôleur d'accès » vis‑à‑vis d'un grand nombre d'utilisateurs n'abuse de cette position au détriment des entreprises qui souhaitent accéder à ces utilisateurs[6].
Elle propose de considérer les grands fournisseurs de services de plateforme essentiels, comme « contrôleurs d'accès » en leur imposant de nouvelles obligations[7].
Pour qu'une plateforme soit qualifiée de contrôleur d'accès, elle doit, d'une part, dans les trois dernières années, soit réaliser un chiffre d'affaires annuel d'au moins 7,5 milliards d'euros au sein de l'Union européenne (UE), soit avoir une valorisation boursière d'au moins 75 milliards d'euros, et elle doit compter au moins 45 millions d'utilisateurs finaux mensuels et au moins 10 000 utilisateurs professionnels établis dans l'UE et être présente dans au moins trois États membres[8].
Un objectif central du texte est de mettre fin aux pratiques d’auto-préférence[6] de sociétés telles que Google, qui a la possibilité de mettre en avant ses produits dans les résultats de son moteur de recherche. Les grandes sociétés se verraient également interdire de réutiliser les données personnelles qu’elles ont collectées grâce à un produit. Par exemple, Facebook verrait son utilisation des données obtenues par sa filiale WhatsApp limitée[9].
Ces plateformes ne pourront plus : classer leurs propres produits ou services de manière plus favorable que ceux des autres acteurs du marché (auto‑préférence) ; réutiliser les données personnelles collectées lors d'une prestation pour les besoins d'une autre prestation ; établir des conditions déloyales pour les utilisateurs professionnels ; préinstaller certaines applications logicielles ; imposer aux développeurs d'application l'utilisation de certains services (système de paiement ou fournisseur d'identité par exemple)[8].
Les compagnies qui ne remplissent pas ces nouvelles obligations risquerait de payer des amendes pouvant aller jusqu’à 10 % de leur chiffre d’affaires mondial[10] et en cas de récidive, une amende pouvant aller jusqu'à 20 % du chiffre d'affaires mondial.
Le DMA a été envoyé par la Commission européenne au parlement européen en [11]. Il a été définitivement voté par le Parlement européen le 5 juillet 2022[12]. Son entrée en application est initialement attendue pour fin 2022 ou début 2023[13]. Il entre en vigueur le 2 mai 2023, alors que la Législation sur les services numériques entre finalement en vigueur, pour les très grandes plateformes en ligne et les très grands moteurs de recherche, le 25 août 2023, et pour les autres plateformes et moteurs de recherche, le 17 février 2024[14].
Début mars 2024, 34 organisations professionnelles mettent en cause la bonne foi d'Apple : « les nouvelles conditions d’Apple tournent en dérision le Règlement sur les marchés numériques ». Parmi les règles qui entrent en vigueur le 7 mars 2024, il y a l'ouverture de l'écosystème d'Apple aux magasins d'applications tiers. Or selon les professionnels concernés, Apple ne joue pas le jeu et fait peur aux utilisateurs[15].
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