Le Dictionnaire de l’Académie française (DAF) est un dictionnaire dont la rédaction — sous la direction de son secrétaire perpétuel — et la diffusion constituent l’une des missions de l’Académie française.
Dictionnaire de l’Académie française | |
Frontispice du Dictionnaire de l'Académie française pour la première édition en 1694. | |
Auteur | Académie française |
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Pays | France |
Genre | lexicographie |
Lieu de parution | Institut de France, Paris |
Date de parution | 1694, 1718, 1740, 1762, 1798, 1835, 1878, 1932, 1935, 1992, 2000, 2011, 2024 |
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Entreprise dès 1638, c’est sous la direction de Claude Favre de Vaugelas que la première édition du Dictionnaire est publiée en 1694[1],[2].
Le , l'Académie française se dote d'un portail numérique qui accueille, dans un premier temps, les neuvième et huitième éditions de son Dictionnaire puis, dans un second temps, l'intégralité du corpus des neuf éditions.
Un ouvrage normatif
L'Académie française est créée dans le but « d'établir des règles certaines de la langue française, de la rendre la plus parfaite des modernes, et non seulement élégante, mais capable de traiter tous les arts et toutes les sciences ». Son dictionnaire devient très rapidement normatif – comme le Littré.
Presque aussitôt, Gédéon Tallemant des Réaux se plaint que « l'Académie ne constate plus l'usage ; elle le fait. » Un mot n'est considéré que si sa fréquence d'emploi écrite est suffisante. Ainsi, sa sixième édition codifie la réforme de l'orthographe française de 1835 qui effectue le passage « du françois au français ».
Si à ses débuts le Dictionnaire de l'Académie française cherchait à préserver en l'état la langue française telle qu'elle devrait être écrite et parlée, il en relate maintenant de ses différents changements usuels[3].
« D’une édition à l’autre, notre Dictionnaire a enregistré, balisé et mis en forme les modifications proposées par l’usage[3]. »
Premières éditions du dictionnaire
Réactions publiques
Quand le cardinal de Richelieu a obtenu de Louis XIII les lettres patentes en faveur de la compagnie naissante, le Parlement de Paris va jusqu’à refuser pendant près de deux ans à les enregistrer : il faut les instances du ministre et les lettres de cachet du roi, ainsi que les démarches pressantes de François Le Métel de Boisrobert, Valentin Conrart, Jacques de Serizay, Jean Chapelain, pour conquérir la bienveillance du rapporteur et l’adhésion du premier corps du royaume ; encore son approbation comporte cette restriction : « À la charge que ceux de la dite Académie ne connoîtront que de l’ornement, embellissement et augmentation de la langue françoise, et des livres qui seront par eux faits, et par autres personnes qui le désireront et voudront[4]. »
Dans le peuple, cette fondation d'un nouveau genre voit l'objet d'une défiance générale, et presque d'effroi. Le peuple va jusqu'à supposer que le cardinal, en fixant la langue, se préparait un prétexte pour imposer des taxes à ceux qui n'en observent pas les lois. Ce projet trouble les procureurs, les huissiers, les notaires, et jusqu'à des avocats. Les bourgeois même sont dans l'inquiétude : Paul Pellisson rapporte qu'un marchand, près d'acheter, rue des Cinq-Diamants, une maison à côté de celle de Chapelain, où les académiciens tiennent leurs séances, rompt brusquement le marché, en arguant qu'il ne veut pas loger dans une rue où siège une « Cadémie de monopoleurs »[5].
Vers la même époque, l'érudit précieux Gilles Ménage, inquiet des conséquences de l'épuration du vocabulaire français, décoche une raillerie enjouée à l'Académie avec son poème burlesque de la Requeste des Dictionnaires à Messieurs de l'Académie, pour la réformation de la langue françoise, publiée à la suite de la Comédie des Académistes, pour la Réformation de la langue françoise, pièce comique.
Temps d’écriture
La rédaction du Dictionnaire de l'Académie française se caractérise par son extrême lenteur. À la parution du Dictionnaire de Richelet en 1680, les académiciens travaillent depuis quarante ans à leur grand œuvre[6]. De même, lorsque Antoine Furetière fait imprimer, en 1690, son propre Dictionnaire universel à La Haye chez Arnout et Reinier Leers, ils sont occupés à l’élaboration du leur depuis plus de cinquante-cinq années. En rétorsion à la publication de ce modèle de concision et de netteté en 3 volumes in-4º, l'Académie exclut Furetière de ses rangs[7].
Le cardinal de Richelieu lui-même, premier « chef et protecteur » de l'Académie, en était au point de ne parlait que de l’inutilité de l’Académie. Il menaçait même de ne plus s’intéresser à l’ouvrage lorsque Boisrobert lui propose de charger Vaugelas de faire le dictionnaire, en le conjurant de faire rendre à cet dernier une pension de 2 090 francs dont sa famille avait été privée[b]. Beaucoup d’académiciens, en effet, n’étaient pas riches et ne pouvaient donner leur temps au travail académique sans un grand détriment de leurs propres intérêts et de leurs affaires. Déléguer ce grand travail à deux ou trois d’entre eux et les indemniser de l’emploi de leur temps de façon à pouvoir l’employer tout entier, laissait tous les autres libres de vaquer à leurs occupations personnelles[8].
La mort de Richelieu, puis celle de Vaugelas, privant l’entreprise de son contrôleur et de son contremaitre, ralentissent à nouveau le travail qui manque même être définitivement perdu, les cahiers étant chez Vaugelas. Celui-ci ayant laissé beaucoup de dettes en mourant, les créanciers ont fait saisir tout ce qui lui appartenait, et le dictionnaire avec tout le reste. Il a fallu leur faire un très long procès pour obtenir d’eux la restitution de ces papiers dont ils espéraient tirer beaucoup d’argent, mais qui étaient la propriété de l’Académie, qui a mis onze ans à les recouvrer, en 1651[9].
Tout aussi érudit et assidu que Vaugelas, son remplaçant, Eudes de Mézeray, travaillera sur le même plan, en utilisant les notes innombrables que son prédécesseur avait laissées. Sa persévérance et le concours assidu de l’Académie permettra l’achèvement du dictionnaire 1672. Néanmoins, les changements continuels dans la langue de cette époque en empêchent la publication avant d'en avoir fait toute une revue, et cette revue fut presque aussi longue que l'avait été le premier travail. La moitié de l’année 1639 a été consacrée à la lettre A, qui devait être une des plus longues. Tout pouvait donc être achevé en six ou sept années, car une dizaine de lettres de l’alphabet n’auraient dû demander, en proportion du A, que très peu de jours, si ce n’était l’oubli de certains mots, dont celui d’« académie », sur lequel il a fallu revenir quand on s’en est aperçu. Colbert qui, à son tour, avait accusé la Compagnie de lenteur, étant entré pendant que l’on travaillait sur le mot « ami », a bien été obligé de convenir, après avoir écouté pendant deux heures, que le temps employé était nécessaire, et qu’on ne pouvait aller plus vite sans nuire à la perfection du travail[8].
Après 23 ans de travail, on n’en était qu’à la lettre T[c]. Le second volume du Dictionnaire prendra encore 36 ans, et la langue ayant évolué depuis le temps de Vaugelas, une révision générale du premier tome s’avèrera nécessaire. L’académicien François Le Métel de Boisrobert lui-même a raillé cette lenteur :
Depuis six mois dessus F on travaille,
Et le destin m’auroit fort obligé,
S’il m’avait dit : Tu vivras jusqu’au G[11].
Processus rédactionnel
En divulguant le secret des séances et certaines discussions assez piquantes tenues à l’Académie sur l’œuvre à laquelle il a collaboré, Furetière a, de surcroit, révélé l’incertitude qui régnait encore à cette époque dans les connaissances scientifiques. Ainsi, l’abbé Tallemant, lors de la définition d'« océan » – la grande mer qui entoure toute la terre –, soutient que c'est la terre qui environne la mer, se fondant « sur ce qu'il n'est point de mer qui n'ait son rivage. » Quand on vient à parler des éclipses de lune, il a raillé ceux qui soutenaient qu'elles sont produites par l'ombre de la Terre : « Pour que la terre fît une ombre, disait-il, il faudrait supposer une autre terre sur laquelle cette ombre fût reçue. » Lorsque l'autorité des astronomes lui est objectée, il réplique qu’il ne démordra pas de la sienne. Encore heureux quand cette obstination ne tourne pas aux insultes, voire au pugilat : dans une séance, après un crescendo d’injures, Charpentier reproche à l’abbé Tallemant d’être le fils d’un banquier banqueroutier de La Rochelle, et Tallemant réplique à Charpentier qu’il est fils d’un cabaretier de Paris. Tous deux se sont jeté des dictionnaires à la figure avant qu’on doive les séparer pour éviter qu’il n’en viennent aux mains[12].
Philippe Quinault soutient, quant à lui, qu’il n’y a d’autres « contrats » que ceux qui ont pour objet un mariage ; que les « cataractes » du Nil en sont « les embouchures » ; et qu'« épaimer » une galère, c’est « l’orner de palmes »[d],[5]:525.
Les « arts libéraux » sont définis comme « ceux qui peuvent être pratiqués par un homme de condition libre et ingénue, et sans machine » C’est ainsi que des sciences démonstratives, telles que la géométrie, l’astronomie ou l’arithmétique se trouvent comprises parmi ces arts, tandis que la poésie, la peinture, la sculpture, etc. sont omises[5]:525.
« J’ai vu, rapporte Furetière, l’Académie fort empêchée sur le mot "faire ombre". Pour lever cette difficulté, on envoya chercher une gazette qui contenoit une harangue des députés d’Alger, afin de voir comment ils avoient employé ce mot. Voilà chercher des authorités bien loin. Une autre fois, elle étoit en peine sur une attribution du mot "officialité" ; les bureaux furent partagés si opiniâtrement, qu’il fallut que le partage fut levé par Pierre le Petit, portier de l’Académie. Voilà chercher des authorités bien bas. II fallut trois séances pour découvrir que "l’oreille est l’organe de l’ouïe". Cette définition coûte deux cents francs au roy. Richelet et Monet l’avoient donnée auparavant dans les mêmes termes et à meilleur marché[13]. »
Les grands hommes de cette époque restaient à peu près étrangers à ces discussions : le prince de Condé disait que les gens savants et éminents n’assistaient jamais aux séances et Corneille observe qu’elles n’étaient suivies que par, selon son expression, sept ou huit « jetoniers »[14]. Furetière avouait, quant à lui, que les littérateurs illustres n’avaient pris aucune part au dictionnaire rédigé par dix à douze membres sans nom et sans autorité, de là les défauts de la première édition, si souvent remaniée depuis, et qui prirent tant de peine à rectifier. Olivier Patru lui-même, qui avait souvent éclairé Vaugelas de ses conseils[15],[e], fatigué de ces vaines discussions, s’est éloigné de l’Académie, et collaboré au dictionnaire de Richelet[17].
L’usage est à ce point incertain parmi ces premiers linguistes que les immortels se sont déchirés sur la question de savoir s’il fallait dire « paladin » ou « palardin ». Vincent Voiture l’a résolue dans ces vers, qui avaient diverti la cour, la ville, et l’Académie même :
Au siècle des vieux palardins
Soit courtisans, soit citardins,
Femmes de cour ou citardines,
Prononçoient toujours muscardins,
Et balardins et balardines :
Même l’on dit qu’en ce temps-là
Chacun disoit de la muscarde.
J’en dirais bien plus que cela ;
Mais, par foi, je suis malarde,
Et même, en ce moment, voilà
Que l’on m’apporte une panarde[18].
D’autres poussent le principe normatif plus loin encore. Ainsi, Gomberville et d’autres ont tout bonnement entrepris de faire supprimer d’autorité des mots jugés trop antiques comme « car, pourquoi, d’autant, cependant, oncques, or, toutefois, or donc, partant, le dit, la dite, lequel, laquelle, un quidam, un tel, une telle[19] », etc.
Jacques de Serizay juge, quant à lui, à propos de changer le genre grammatical d’une foule de mots :
Ce beau mignon fait la figue
À quiconque dit une intrigue,
Et veut, contre toute raison,
Que l’on dise de la poison ;
Une navire, une anagramme,
Une reproche, une duché,
Une mensonge, une évêché,
Une éventail, une squelette,
La doute, une hymne, etc.[20]
Certains prônent une réforme radicale de l’orthographe :
Enfin, je ne sais quels autheurs
Auroient prescrit aux correcteurs
Une impertinente orthographe,
Leur faisant mettre paragraffe,
Filosofie, ôtre, le tans,
L’iver, l’otonne, le printans,
Place réale, le réome,
Saint Ogustin et saint Gérome[21]…
Avec le temps, bien qu’elles aient été brocardées, ces révisions orthographiques préconisées sont néanmoins entrées dans l’usage et devenues la norme :
Et retranchant mal à propos
L’s de la plupart des mots,
Comme d’état, d’ôter, nôtre,
D’être, d’étonnement, d’apôtre[21]
L’Académie n’a guère été ménagée pendant la durée de son travail : on lui a également reproché de bannir les mots anciens, le langage de ses pères, de ne vouloir qu’une grammaire et un vocabulaire nouveaux, à l’aide desquels on ne pourrait plus comprendre les auteurs.
Première parution
Enfin, en 1694, l'ouvrage a paru in-folio sous le titre Le Dictionnaire de l'Académie françoise, précédé d'une dédicace au roi. Ce livre contient une sorte de procès-verbal de la langue du temps, réduite aux mots les plus usuels de la littérature légère ou d'imagination, rédigé avec un goût pur et sévère.
Intimidés par la malveillance, gênés par une critique passionnée, les académiciens avaient jugé à propos, sous des prétextes prudents, et souvent trop modestes, de retrancher les étymologies, les mots des anciens auteurs, l'histoire des origines, les termes des arts et des sciences, les expressions trop nouvelles, toutes les notions qui pourraient se rattacher à une doctrine, les formes variées des mots, l'indication de la prononciation. Y manquent également les exemples tirés des grands écrivains, seuls législateurs en pareille matière. Cette réserve est fondée sur le motif que la plupart des grands écrivains font partie de l'Académie, qui se fait un scrupule de se proposer elle-même pour modèle.
Peu commode parce que les mots y sont classés par racines, ce vocabulaire ne remplace ni Richelet ni Furetière, but que l'Académie semble avoir dédaigné au profit de la recherche absolue du purisme et de la plus austère sobriété. Cette inclination est portée si loin, que, dans la continuation de l'Histoire de l'Académie, l'abbé Pierre-Joseph Thoulier d'Olivet s'attache à prouver qu'il est fâcheux pour un dictionnaire d'offrir une lecture attachante, parce que le lecteur, au lieu de se borner à l'objet de sa recherche, risque de perdre du temps en cédant à l'attrait du sujet.
Pour compenser de si nombreuses lacunes, l'Académie a ajouté à ses définitions laconiques les synonymes de chaque mot. De plus, elle enregistre les proverbes et dictons populaires, qui, pour la plupart, constituent des anomalies frappantes avec la pureté, l'élégance, la noblesse du langage relevé, qu'elle a seul admis.
Réception
Le lexicographe Henri Basnage de Beauval caractérise ainsi la valeur conservée par l'œuvre des Quarante :
« Quel est, dit-il, le but du Dictionnaire de l'Académie ? quel est son caractère essentiel : c'est de fixer les beaux esprits qui ont à faire une pièce de théâtre, une ode, une traduction, une histoire, un traité de morale, ou tels autres beaux livres ; c'est, dis-je, de les fixer, lorsqu'ils ne savent pas bien si un mot est du bel usage, s'il est assez noble dans une telle circonstance, ou si une certaine expression n'a rien de défectueux. »
L'ancien Dictionnaire de l'Académie est un choix de mots, un glossaire du parler littéraire d'une époque qui manque de critique et d'enchaînement avec le passé où le français est traité comme une langue définitivement fixée, comme une langue morte.
Éditions
- Source : larousse.fr[1]
Éditions préliminaires (1687)
Éditions préliminaires :
- Le Dictionnaire de l'Académie françoise (de A à Aversion), pré-édition, Francfort-sur-le-Main, 1687.
- Le Dictionnaire de l'Académie françoise (de A à Confiture), pré-édition, Francfort-sur-le-Main, 1687.
- Le Dictionnaire de l'Académie françoise (de A à Neuf), pré-édition, Paris, 1687.
Éditions complètes
De 1694 à 1935
- Première édition (1694)
- Le Dictionnaire de l'Académie françoise dedié au Roy (1re édition), Paris, 1694.
- Deuxième édition (1718)
- Nouveau Dictionnaire de l'Académie françoise dedié au Roy (2e édition), Paris, 1718.
- Troisième édition (1740)
- Le Dictionnaire de l'Académie françoise (3e édition), Paris, 1740.
- Quatrième édition (1762)
- Le Dictionnaire de l'Académie françoise (4e édition), Paris, 1762.
- Cinquième édition (1798)
- Le Dictionnaire de l'Académie françoise (5e édition), Paris, 1798.
- Sixième édition (1835)
- Dictionnaire de l'Académie française (6e édition), Paris, 1835.
- Septième édition (1878)
- Dictionnaire de l'Académie française (7e édition), Paris, 1878.
- Huitième édition (1932-1935)
- Dictionnaire de l'Académie française (8e édition), Paris, 1932-1935.
- La huitième édition, publiée en 1932 pour le premier tome et 1935 pour le deuxième, contenait environ 35 000 mots.
Neuvième édition (1992-2024)
L'élaboration de la neuvième édition du Dictionnaire… commence sous la direction de Maurice Druon avec une publication, en 1986, d'un premier fascicule, puis, en 1992, du premier tome de cette neuvième édition. Cette entreprise se poursuit sous la direction d'Hélène Carrère d'Encausse en 1999. Le fascicule qui se termine par le mot « spermatophytes » est publié le , tandis que les derniers fascicules de l'ensemble sont examinés et relus par la Commission du Dictionnaire. Le travail prend fin avec la publication du dernier tome du Dictionnaire en 2024. Cette édition contient 53 000 mots, soit 21 000 de plus que l'édition précédente[22].
Certains des membres de l'Académie française dont le secrétaire perpétuel de l’époque, Maurice Druon, qui en a assumé « la présidence, avec l’assentiment de l’Académie française[23] », ont participé à l’élaboration des rectifications orthographiques du français en 1990, mais elles n'émanent pas de celle-ci. Le , Maurice Druon écrit au Premier ministre, Michel Rocard, que
« L’Académie, à l’unanimité, a approuvé les propositions du Conseil. Et elle est disposée à les mettre en application dès la publication du 6e fascicule de son dictionnaire, l’an prochain[23]. »
Le , Hélène Carrère d'Encausse annonce que « l’Académie s’oppose à toute réforme de l’orthographe[24] » où « l’Académie française n’a eu aucune part, à l’inverse de ce que l’on a voulu faire croire[24]. »
- Tomes parus :
- Dictionnaire de l'Académie française (9e édition), t. 1 (de A à Enzyme), Imprimerie nationale/Fayard, 1992 (ISBN 978-2-11081-249-0) (OCLC 934840688) ; 2005, 21 cm (ISBN 978-2-21362-142-5) (OCLC 58467736). Réédité en 2000.
- Dictionnaire de l'Académie française (9e édition), t. 2 (de Éocène à Mappemonde), Imprimerie nationale/Fayard, 2000 (ISBN 978-2-21362-143-2) (OCLC 492358825). Réimprimé en 2024.
- Dictionnaire de l'Académie française (9e édition), t. 3 (de Maquereau à Quotité), Imprimerie nationale/Fayard, 2011 (ISBN 978-2-21366-640-2) (OCLC 37353529).
- Dictionnaire de l'Académie française (9e édition), t. 4 (de R à Zzz), Imprimerie nationale/Fayard, 2024. Un addenda (240 mots complétant les 3 premiers tomes) sont publiés en même temps[22],[25].
L'Académie précise sur son site internet que, dans la mesure où l'usage évolue rapidement et, en particulier, le vocabulaire des sciences et des techniques se développe comme jamais jusqu'alors, et étant donné que la publication du Dictionnaire de l'Académie française est étalée dans le temps (tome 1 en 1992 ; tome 2 en 2000 ; tome 3 en 2011), des termes qui sont peu employés au moment de la rédaction des tomes ont été ajoutés entretemps[26]. Ces addenda sont également consultables sur le site de l'Académie et figureront en annexe dans le quatrième tome du Dictionnaire. Le contenu du quatrième tome est publié dans les « Documents administratifs » du Journal officiel, au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Les documents administratifs publiés sont :
- De Quadru- à Raidisseur : DA no 9 du .
- De Raie à Recez : DA no 9 du .
- De Rechampi à Réglage : DA no 8 du .
- De Règle à Renommer : DA no 6 du .
- De Renon à Resservir : DA no 1 du .
- De Ressort à Rimbaldien : DA no 1 .
- De Rime à Sabéisme : DA no 6 du .
- De Sabelle à Savoir : DA no 7 du .
- De Savoir-faire à Sérénissime : DA no 1 du .
- De Sérénité à Sommairement: DA no 1 du .
- De Sommation à Spermatophytes : DA no 1 du .
Dixième édition
À l'annonce de la publication du quatrième et dernier tome de la neuvième édition en 2024, l'Académie française explique déjà travailler sur la dixième édition de son dictionnaire[27].
Diffusion du Dictionnaire et version numérique
Sa diffusion qui, avant Internet, était confidentielle et en faisait un dictionnaire introuvable, fait un bond prodigieux avec sa mise en ligne. C’est maintenant un dictionnaire de langue accessible à tous.
Le , l'Académie française se dote d'un nouveau portail numérique[28], qui accueille les neuvième (alors en voie d'achèvement) et huitième édition de son Dictionnaire. L'ensemble des sept autres éditions y sera ajouté peu après. Pour Dominique Bona, « [le] dictionnaire était jusque-là difficile à consulter. Désormais, il est à la portée de tous[29]. » Gratuit et accessible à partir d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un portable, le portail numérique veut créer une rupture et un changement marqué tant dans l’histoire que dans le mode de diffusion traditionnel du Dictionnaire de l’Académie française[30].
Ce nouveau portail propose les principales fonctionnalités suivantes :
- consultation de la 9e édition (en cours) et de toutes les éditions précédentes ;
- conjugaison de tous les verbes ;
- correcteur d'orthographe ;
- navigation hypertexte totale, c'est-à-dire possibilité de cliquer sur n'importe quel mot pour naviguer dans le dictionnaire ;
- liens depuis le dictionnaire vers les notices Dire, ne pas dire, publiées auparavant sur le site de l'Académie ;
- explications concernant les mots touchés par les rectifications de l'orthographe ;
- liens depuis le dictionnaire vers la base de terminologie France Terme ;
- liens vers la Base de données lexicographiques panfrancophone (BDLP), qui regroupe des inventaires sur les particularités lexicales de vingt pays francophones ;
- accès direct au mode image sur le site de Gallica, pour les huit premières éditions ;
- recherches avancées, permettant d'effectuer divers types de recherches sur l'ensemble du corpus.
Une application mobile gratuite est également disponible depuis novembre 2024.
Éditions supplémentaires pour les sciences, les arts et la technologie
- Thomas Corneille, Le Dictionnaire des Arts et des Sciences, Paris, 1694, en deux volumes in folio[31].
- Thomas Corneille, nouvelle édition avec révision de Fontenelle, Le Dictionnaire des Arts et des Sciences, Paris, 1731, en deux volumes in folio.
- F. Raymond, Supplément au Dictionnaire de l’Académie française, Paris, 1836[32].
- Louis Barré, Complément du Dictionnaire de l’Académie française, Paris, 1842[33].
Nouvelles éditions numérisées
En 2019, une nouvelle numérisation intégrale des huit premières éditions du Dictionnaire de l'Académie a été effectuée à partir des éditions originales conservées à la bibliothèque de l’Institut de France. Ce projet a été mené en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France, dans le cadre du nouveau portail numérique du Dictionnaire, qui a ensuite intégré ces versions numérisées (depuis décembre 2019).
Les nouvelles éditions numérisées du Dictionnaire sont accessibles sur le portail Gallica via les liens ci-dessous :
édition | catalogue BnF | Gallica |
---|---|---|
1re édition (1694) | BnF | tome 1 (A-L), tome 2 (M-Z) |
2e édition (1718) | BnF | tome 1 (A-L), tome 2 (M-Z) |
3e édition (1740) | BnF | tome 1 (A-K), tome 2 (L-Z) |
4e édition (1762) | BnF | tome 1 (A-K), tome 2 (L-Z) |
5e édition (1798) | BnF | tome 1 (A-K), tome 2 (L-Z) |
6e édition (1835) | BnF | tome 1 (A-H), tome 2 (I-Z) |
7e édition (1878) | BnF | tome 1 (A-H), tome 2 (I-Z) |
8e édition (1932-1935) | BnF | tome 1 (A-G), tome 2 (H-Z) |
Notes et références
Voir aussi
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