Ils sont en perpétuelle évolution, incluant constamment de nouveaux mots et tournures de phrases, parfois tirés de langues occidentales comme le français, l'espagnol ou l'anglais. Ce sont les dialectes, aux côtés d'autres langues non-arabes, qui sont utilisées pour la communication de tous les jours dans les pays concernés.
Famille occidentale
Groupe ibérique:
Arabe andalou (Andalousie, éteint, «traces» subsistantes dans certains parlers citadins au Maghreb pratiqués par une petite minorité d'origine andalouse);
Nouveaux parlers urbains du Maroc (koinès urbaines, dominante hilalienne-mâqilienne), résultants des mouvements de migration vers les villes au XXesiècle[1]
Parlers algériens occidentaux: parlers pré-hilaliens de Tlemcen et Nedroma, parlers mâqiliens, koinés urbaines d'Oran et de Mostaganem, parlers de la vallée du Chélif, parlers des Traras.
Parlers algériens centraux: parlers d'Alger, parlers de la Mitidja ( Tipaza, Blida... )
Parlers algériens orientaux: parlers hilaliens et sulaymites des hauts plateaux (Bordj Bou Arreridj, Sétif, Msila...), parlers pré-hilaliens de Jijel, Collo, Mila, de Bejaia, parler de Constantine, parlers de l'extrême est algérien ( Annaba, Souk Ahras, Tébessa, El Kala)
En tentant de jeter la lumière sur la vie langagière du Maghreb pré-islamique[13], Abdou Elimam découvre que la langue introduite par les Phéniciens en Afrique du nord, le punique, s'avère langue substrat (à hauteur de 50% en moyenne) dans les parlers contemporains du Maghreb et de Malte (1997), ce qui le conduit à oser un regard renouvelé et critique sur la nature supposée «arabe» des parlers du Maghreb. Son étude assoit la conviction que loin d'être une arabisation (spontanée) de toutes ces contrées, les parlers de Malte et du Maghreb sont des évolutions du punique au contact de l'arabe et du berbère. Rejoignant Charles A. Fergusson et bien des linguistes orientaux, Abdou Elimam nomme maghribi cette identité linguistique polynomique et au substrat punique (1997, 2003)[14].
Exemple d'une même phrase en français, arabe littéral, maltais, dialecte tunisien, dialecte algérien, dialecte marocain, dialecte mauritanien, dialecte égyptien et dialecte libanais:
Lorsqu'ils s'écrivent, les dialectes utilisent indifféremment un alphabet arabe modifié ou un alphabet latin avec signes diacritiques tel que le maltais.
Joseph Desparmet, Enseignement de l'arabe dialectal d’après la méthode directe, (plusieurs volumes) Typographie A. Jourdan, 1907[15] (réimpression en 2010)
T. F. Mitchell, Colloquial Arabic, collection «Teach Yourself Books(en)», Hodder and Stoughton Ltd, Londres 1962, nombreux retirages, (ISBN0-340-26519-1)
Michel Neyreneuf et Ghalib Al-Hakkak, Grammaire active de l'arabe, collection «les langues modernes», Le Livre de poche, Paris 1996.
Thomas Bauer, Arabic Writing, article paru dans The World's Writing Systems, ouvrage collectif sous la direction de Peter T. Daniels et William Bright, Oxford University Press, 1996.
C. Taine-Cheikh, De l'Atlantique à l'Ennedi (Catalogue de l'exposition «Sahara-Sahel»), éd. Centre Culturel Français d'Abidjan (1989), Les langues parlées au sud Sahara et au nord Sahel p.155-173
Cette langue est désignée par le linguiste Abdou Elimam sous le terme général de maghribi (maghrébin) qui préfère ce nom à l'épithète «dialecte». Il rejoint en ce sens d'autres linguistes tels que Charles A. Ferguson ou William Marçais.
Pour plus d'informations, consulter deux ouvrages de Elimam: Le maghribi, langue trois fois millénaire (éd. ANEP, Alger, 1997) et Le maghribi, alias ed-darija, langue consensuelle du Maghreb (éd. Dar El Gharb, Alger, 2004).
(ar) Joseph Desparmet, Enseignement de l'arabe dialectal d'après la méthode directe, première période, classe de sixième: vocabulaire et lectures, , 205p. (lire en ligne).