David Frankfurter

assassin de Wilhelm Gustloff De Wikipédia, l'encyclopédie libre

David Frankfurter

David Frankfurter, né le à Daruvar (Croatie-Slavonie) et mort le à Ramat Gan (Israël), est connu pour avoir assassiné en 1936 Wilhelm Gustloff, chef de la branche suisse du parti nazi.

Faits en bref Naissance, Décès ...
David Frankfurter
Thumb
David Frankfurter en 1945.
Biographie
Naissance
Décès
(à 73 ans)
Ramat Gan
Nationalités
hongroise ( - )
israélienne (à partir du )
royaume des Serbes, Croates et Slovènes
Domiciles
Vinkovci (à partir de ), Leipzig (à partir de ), Francfort-sur-le-Main (jusqu'en ), Berne (), Ramat Gan
Formation
Université de Berne ( - )
Activités
Père
Mavro Frankfurter (en)
Mère
Ricca Pagel (d)
Fratrie
Alfons Frankfurter (d)
Ruth Levy (d)
Conjoint
Bruria Heller (d) (à partir de )
Enfants
Miriam Frankfurter (d)
Moshe Frankfurter (d)
Autres informations
Condamné pour
Fermer

Biographie

Résumé
Contexte

Origines familiale et formation

David est le fils de Mavro Frankfurter, rabbin de Daruvar, puis de Vinkovci, villes croates d'Autriche-Hongrie jusqu'en 1918, puis de Yougoslavie jusqu'en 1991.

Après son baccalauréat, il commence des études en médecine, puis part en Allemagne faire des études de dentiste, d'abord à Leipzig, puis à Francfort-sur-le-Main. À la suite de l'arrivée au pouvoir de Hitler en , il est victime des mesures antisémites à l'université et s'exile en Suisse ; il s'installe à Berne en 1934, afin de terminer ses études.

L'attentat contre Gustloff

En Suisse, le nazisme s'incarne en la personne de Wilhelm Gustloff (né en 1895), Landesgruppenleiter dirigeant de groupe territorial ») dans le cadre de la NSDAP-Auslandsorganisation Organisation extérieure du NSDAP »), Allemand installé à Davos (canton des Grisons) depuis 1917, qui, entre autres, a réédité les Protocoles des Sages de Sion.

Après avoir acheté une arme à Berne, David Frankfurter se rend le à Davos ; introduit dans l'appartement de Gustloff par l'épouse de celui-ci, il l'abat dans son bureau de cinq coups de feu ; aussitôt après, il se livre à la police et reconnaît son acte, destiné à « réveiller son peuple », selon ses propres termes.

Les suites politiques et judiciaires

La propagande nazie de Joseph Goebbels présente à toute l'Europe Gustloff comme un « martyr » du nazisme. Cependant, il n'y a pas de représailles organisées, étant donné que l'année 1936 est celle des Jeux olympiques en AllemagneGarmisch-Partenkirchen du 6 au , à Berlin en août) et que Hitler ne veut pas renforcer les arguments des partisans du boycott.

La propagande nazie à propos de Gustloff se heurte en effet à l'action des organisations antinazies, notamment, en France, celle de la LICA (actuelle LICRA) de Bernard Lecache (organisation issue de la défense de Samuel Schwartzbard, assassin en 1926 du nationaliste ukrainien Simon Petlioura). L'avocat membre de la LICA Vincent de Moro-Giafferi se propose pour défendre Frankfurter. Les autorités judiciaires suisses le récusent en raison de sa méconnaissance de l'allemand[1].

Jugé par la cour d'assises de Coire, chef-lieu des Grisons, David Frankfurter est condamné le à dix-huit années d'emprisonnement.

Le , la LICA organise à Paris un grand meeting de protestation[2].

En l'honneur de Gustloff, Hitler décide de donner son nom à un paquebot en cours de construction dans les chantiers navals de Hambourg. Le Wilhelm Gustloff est baptisé le en présence d'Adolf Hitler et de la veuve de Gustloff. Le , le naufrage de ce navire en mer Baltique, torpillé par un sous-marin soviétique, est l'une des plus importantes catastrophes maritimes de tous les temps.

David Frankfurter après la guerre

Le , il fait une demande de grâce ; celle-ci lui est accordée le 1er juin, sous condition de quitter le territoire suisse. Il part s'installer en Palestine mandataire, à Tel Aviv. Après la création de l'État d'Israël (1948), il travaille pour le ministère de la Défense et devient officier de l'armée israélienne. Il publie ses mémoires en 1950.

La sentence d'expulsion a été révoquée par le gouvernement cantonal des Grisons en 1969.

Notes et références

Voir aussi

Liens externes

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