Le coup de la galerie est un forcing du jeu de dames connu depuis au moins 1895[1].
Il a été nommé ainsi en 1947 par Coutelan et Cantalupo à cause de la triple avancée successive du pion blanc 28 dans la sorte de tunnel formé par la diagonale 28 à 11, bordée de pions de part et d'autre[2],[3].
Cette séquence forcée, thématique de la partie classique, consiste à avancer le pion 28 en 22 puis en 17, ce qui menace le pion adverse 21. Si ce dernier fuit à la bande pour ne pas être pris, alors le pion 17, désormais menacé, avance une troisième fois pour réaliser une combinaison à dame. Voir animation.
Afin de pouvoir jouer successivement 28-22 et 22-17, il est souvent nécessaire d'utiliser le «temps de repos» créé par une attaque adverse. Car c'est comme si l'on jouait deux fois de suite.
Cette attaque est très souvent celle du pion 30 par (20-25), quand l'adversaire craint de se faire «enchaîner» ou attaquer par 30-25.
La séquence peut être provoquée au coup précédent par le mouvement 34-30 constituant alors un «tenté de faute».
En l'absence d'attaque adverse, la séquence peut aussi être appelée «coup de la galerie»[4], par exemple lorsque l'avancée 28-22 menace de prendre le pion 18[5].
Puisque ce thème est à envisager lorsque l'adversaire fait une attaque, le coup de la galerie est parfois vu comme une variante du coup de croc[6], sauf qu'ici le joueur n'utilise pas un pionnage mais un simple mouvement pour exploiter le temps de repos.
Comme toute intrusion dans le camp adverse, la réalisation de ce forcing n'est pas sans risque. Par exemple quand on attaque le pion 21, l'adversaire peut quelquefois se défendre en donnant deux pions par (23-28) 32x14 (21x32) etc.[7].
Quand le forcing est correctement réalisé, il est souvent préférable pour l'adversaire d'accepter la perte du pion 21[8]. C'est le cas dans l'animation présentée plus haut.
Voici les principales variantes du coup de la galerie:
En l'absence de pion à la case 6, l'avancée finale 17-11 attaque le pion 7 indéfendable[9].
En l'absence du pion 33, la combinaison finale peut être un coup parallèle[10].
Toujours sans pion 33 et avec le pion 37 en 31, la fuite du pion noir 21 en 26, permet le collage 17-11 (26x28) 11x2[11].
Rodolphe Cantalupo et Louis Coutelan, Tous les thèmes du Jeu de Dames, Le Triboulet Monaco, , 154p. (ASINB00185X8VO).
Rodolphe Cantalupo, Les Dames, Le Triboulet Monaco, , 148p.
(nl + fr) Arie van der Stoep, Alle typezetjes. Tous les coups pratiques, van der Stoep, , 2eéd. (1reéd. 2002), 232p. (ISBN9070871297).
(nl) Harry Zandvliet, Typezetjes uit de praktijk, Zandvliet, , 284p..
(nl) Freddie Borghoms, «Typezetjes» [PDF], sur www.dejuistezet.be, (consulté le ).
Coutelan 1947, p.31. «COUP DE LA GALERIE Nous avons ainsi appelé ce piège à cause de la triple avancée successive du pion blanc 28 dans la sorte de tunnel formé par la diagonale 28 à 11, bordée de pions de part et d'autre.»
Stoep 2002, p.89-90. «COUP DE LA GALERIE (Zuilengangzet) Een benaming van C&C [1947:31] voor het bij Barteling (1901) opgenomen zetje in □363: 28-22,40x20,22-17(21-26)17-11,37-31,33x2+.» N.D.L.R. Traduction: «Un nom de C&C [1947:31] pour le coup enregistré par Barteling (1901) sur □363: 28-22, […].» Position du □363: Noirs: 3 6 7 8 9 10 12 13 14 15 16 18 19 21 23 24 25 Blancs: 27 28 30 32 33 35 36 37 38 39 40 42 43 45 47 48 49
Zandvliet 2023, p.148. «Zuilengangzet (De la galerie) […] Zonder lokzet mag die ook zuilengang heten.» N.D.L.R. Traduction: «Coup de la galerie […] Sans tenté de faute, cela peut aussi être appelé coup de la galerie.»