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corticoide De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les corticostéroïdes, appelés plus simplement corticoïdes[1], sont des hormones stéroïdiennes sécrétées chez les êtres humains par le cortex des glandes surrénales. Cette partie superficielle de la glande, en partant de la zone la plus superficielle jusqu'à la zone la plus proche de la médullaire surrénalienne, produit des substances différentes en fonction de la zone. Dans la zone glomérulée, les minéralocorticoïdes (principalement aldostérone) qui agissent sur la régulation de l'eau et du sel dans le corps (rétention d'eau et de sodium, élimination de potassium). Dans la zone fasciculée, les glucocorticoïdes (cortisol) qui ont des propriétés anti-inflammatoires et une action sur le métabolisme protidique et glucidique. Enfin, dans la zone réticulée, les androgènes, qui ont un rôle dans le développement des caractères sexuels.
En général, lorsque l'on parle de « corticoïdes », il s'agit de glucocorticoïdes, qu'ils soient naturels ou de synthèse.
Les glucocorticoïdes naturels sont sécrétés par l'organisme humain à faibles doses et à un rythme circadien (70 % étant sécrétés entre 2 et 8 heures du matin[2]). La cortisone et le cortisol (ou hydrocortisone) sont utilisés essentiellement dans l’hormonothérapie de substitution des insuffisances surrénales. L’hémisuccinate d’hydrocortisone a un effet très rapide et doit donc être réservé aux problèmes d’urgence[pourquoi ?].
Les glucocorticoïdes de synthèse ont une activité majorée pour permettre une meilleure action anti-inflammatoire et leurs effets minéralocorticoïdes sont très réduits. Ils sont utilisés dans les autres indications thérapeutiques (anti-inflammatoires, immunosuppressives, anti-allergiques) et sont définis en corticoïdes à effets :
Les glucocorticoïdes de synthèse sont des anti-inflammatoires connus depuis les années 1950, au cours desquelles ils ont pour la première fois été utilisés avec succès dans les maladies inflammatoires, et en particulier les affections rhumatismales[3].
Inscrits sur la liste noire des produits dopants par le Comité international olympique en 1978, les corticoïdes n'ont pu être décelés qu'à partir de 1999[4].
Les différentes actions sont :
Les glucocorticoïdes de synthèse sont utilisés pour traiter de très nombreuses maladies allergiques, immunologiques ou cancéreuses[5]. Néanmoins, la grande majorité des patients recevant des glucocorticoïdes sont traités pour des maladies pulmonaires ou rhumatologiques[5].
Les corticoïdes peuvent être utilisés pour leurs effets bronchodilatateurs dans des pathologies telles que l'asthme ou la bronchopneumopathie chronique obstructive.
Les premiers retours de l'essai clinique Recovery (prépublication[6]) avaient montré qu'un corticostéroïde (dexaméthasone) diminuait jusqu'à 35 % le risque de mort des malades placés sous assistance respiratoire mécanique, et de 20 % chez ceux ayant seulement besoin d'oxygène.
Début septembre 2020, une méta-analyse[7] (commandée par l'OMS, et faite à partir de sept essais cliniques randomisés menés dans douze pays du 26 février 2020 au 9 juin 2020, utilisant l'hydrocortisone, la dexaméthasone ou la méthylprednisolone), conclut que des corticostéroïdes, probablement grâce à leurs puissants effets anti-inflammatoires qui pourraient limiter la tempête de cytokine, en diminuant la mortalité dans les formes graves et critiques de Covid-19, « indépendamment de l'âge des patients, de leur sexe ou de l'ancienneté de leur maladie »[8]. Sur ces bases, l'OMS a mis à jour ses recommandations[9].
Les corticoïdes sont utilisés pour traiter les maladies rhumatologiques (telles que la polyarthrite rhumatoïde ), ainsi que les maladies inflammatoires (maladie de Horton) et essentiellement les maladies auto-immunes qui nécessitent de freiner le système immunitaire (lupus érythémateux disséminé, sclérose en plaques, rectocolite hémorragique, maladie de Crohn, etc.). C'est notamment pour cette dernière propriété qu'ils jouent un rôle vital lors des greffes, afin d'en empêcher le rejet.
Les corticoïdes sont utiles lors des crises sévères d'allergie (œdème de Quincke, urticaire géant, choc anaphylactique) car celles-ci font intervenir un processus inflammatoire important contre lequel l'effet anti-inflammatoire des corticoïdes est logiquement efficace. On peut également l'associer avec l'adrénaline.
Les corticoïdes, dans ces situations, sont utilisés pour leur effet antalgique (anti-douleur), antiémétique (anti-vomissements), orexigène (favorise l'appétit), et éventuellement pour un effet anti-tumoral, direct ou au travers de l'effet anti-inflammatoire.
Les effets secondaires d'un traitement par glucocorticoïdes se rencontrent surtout en cas de traitement prolongé mais peuvent également, pour certains d'entre eux, apparaitre dès les tout premiers jours[10]. Certaines précautions (voir paragraphe suivant) peuvent les éviter ou en limiter les risques[11].
Les effets secondaires principaux sont :
Les précautions d'emplois sont donc systématiques dans les traitements longs à dose élevée. Dans ce cas, on prescrit les mesures suivantes :
Par ailleurs, il convient de toujours vérifier la présence d'éventuels traces d'ulcères (à traiter le cas échéant), de troubles psychiatriques, de ménopause, d'hypertension (la rétention d'eau et de sodium liée aux glucocorticoïdes entraîne une augmentation du volume sanguin), d'infections virales ou bactériennes.
Afin d'éviter de perturber la synthèse naturelle de glucocorticoïdes par la glande surrénale, il faut toujours arrêter le traitement très progressivement si ce dernier a été prolongé : plusieurs paliers de 8 à 15 jours, en surveillant la fonction surrénalienne par des tests sanguins réguliers.
Compte tenu de la diversité des indications de traitement à base de corticoïdes (corticothérapie), de l'importance d'adapter celle-ci à la réponse clinique et aux effets secondaires rencontrés, il n'existe pas de schéma standard de prescription.
Sur une durée brève, de 10 à 15 jours suivant les références, il est possible d'instaurer et d'arrêter une corticothérapie avec un risque modéré d'effets secondaires. Les règles suivantes doivent néanmoins être respectées :
Il est plus que conseillé en cas de corticothérapie sur plusieurs années, de diminuer très progressivement ; 1 mg tous les deux mois, puis stabilisation à 5 mg 3 ou 4 mois, puis à nouveau 1 mg tous les deux mois jusqu'à arrêt total.
Risques du sevrage :
Il n'existe aucune contre-indication formelle à une corticothérapie brève et vitale. Dans les autres cas, où les glucocorticoïdes peuvent être remplacés par d'autres médicaments, on évitera de les prescrire dans les circonstances suivantes :
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