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Cornélius Yao Azaglo Augustt (né en 1924 à Kpalimé au Togo et mort le à Bouaké[1], en Côte d'Ivoire) est un photographe ghanéen.
Né en 1924 à Kpalémé (Togo) de parents tous les deux éwé et originaires de la ville de Kéta (Ghana) où se trouve le "stool" (tabouret) symbolisant les ancêtres paternels. À la suite du décès de son père en 1929, il est confié à des membres de sa parenté résidant au Ghana où il est scolarisé jusqu'à l’obtention du certificat d’études en 1944. Il s'essaye ensuite à différents métiers (employé des postes puis du chemin de fer) tout en pratiquant la photographie en amateur pendant ses loisirs.
En 1950, il émigre à Bobo-Dioulasso (Burkina-Faso) à l’invitation d’un "grand-frère" qui lui a trouvé du travail dans une entreprise commerciale où il apprend les rudiments de la comptabilité. En parallèle, il fait son apprentissage de photographe avec deux compatriotes qui l’initient respectivement à la pratique de la photographie en studio (prise de vue et techniques de la chambre noire) et dans la rue avec un "box-camera"[2]. Cette pratique singulière appelée "wait and see" en anglais ("sur place" en français) a été diffusée dans toute l’Afrique de l’Ouest par des photographes originaires du Ghana et du Nigeria[3].
En 1955, il part pour Korhogo (Côte d’Ivoire) où, après avoir travaillé pendant trois ans en extérieur avec un box-camera, il gagne suffisamment d’argent pour s’acheter un appareil moyen-format Rolleiflex, un agrandisseur et ouvrir en 1958 un atelier baptisé "Studio du Nord" qui, à l’époque, était le seul en activité dans cette ville.
De 1958 à la fin des années 1970, comme tous ses collègues en Afrique de l’Ouest, Augustt a connu une période de grande prospérité : c’est l’âge d’or du portrait photographique en noir et blanc réalisé par des artisans qui maîtrisaient l’ensemble du processus opératoire de la prise de vue au tirage sur papier[4].
Si, au fil des années, l’installation de nouveaux praticiens a fait baisser progressivement son chiffre d’affaires, c’est l’ouverture en 1985 d’un premier laboratoire couleur à Korhogo qui devait entraîner sa chute. Cette mécanisation de la partie technique de la chaîne opératoire (développement des films et tirages sur papier) a été mise à profit par de jeunes Ivoiriens pour aller photographier les gens à leur domicile, sur leurs lieux de travail, là où ils se rassemblaient pour prier ou se divertir. Le développement de cette pratique en ambulatoire a entraîné rapidement la ruine des studios désertés par les clients au point que nombre de photographes en sont venus à jeter à la poubelle ou à brûler leurs collections de négatifs qui n’avaient plus d’utilité ni de valeur[5].
Un sort auquel les archives d’Augustt ont échappé grâce à sa rencontre en octobre 1993 avec un ethnologue qui décida d’en faire un objet d’étude scientifique[6] tandis que d’autres acteurs (Afrique en créations, Revue noire) l’abordaient sous un angle esthétique. C’est ainsi que, dans les années qui suivirent, son œuvre fut portée à la connaissance d’un public international à travers des ouvrages de vulgarisation, des articles scientifiques et de nombreuses expositions faisant de lui une personnalité majeure de l’histoire de la photographie ouest-africaine aux côtés de Seydou Keïta, Malick Sidibé ou Philippe Koudjina.
En dehors des avantages symboliques (reconnaissance et prestige) que lui a apporté la reconnaissance de son travail, Augustt en a tiré des revenus suffisants pour passer les dernières années de sa vie dans une relative aisance avant de décéder d’une courte maladie le 25 mai 2001 à Bouaké (Côte d’Ivoire) à l’âge de 77 ans nous léguant des archives en tout point exceptionnelles[7].
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