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La Convention alpine, aussi appelée Convention sur la protection des Alpes, est un traité territorialisé de droit international public pour le développement durable des Alpes dont l'objectif est à la fois la sauvegarde de l'écosystème naturel et la promotion du développement de la chaîne alpine. Cette convention concerne l'Union européenne et huit États (l'Allemagne, l'Autriche, la France, l'Italie, le Liechtenstein, Monaco, la Suisse et la Slovénie). Ouverte à la signature en 1991 et composée d'une convention-cadre, de protocoles et de déclarations, elle est entrée en vigueur en 1995. Elle réaffirme la particularité de l'espace alpin ainsi que ses spécificités qui transcendent les frontières nationales et qui requièrent par conséquent une action internationale. Sa présidence est actuellement assurée par la Slovénie (2023-2024). La France l'a présidé pour la dernière fois sur la période de 2021-2022[1],[2].
Le périmètre géographique de la Convention couvre une surface de 190 717 km2 comprenant 5 867 communes (données de 2013). L'arc alpin tel que défini par la Convention alpine s'étend donc sur 1 200 km, à travers huit États. La largeur maximale de cet arc, entre la Bavière et le nord de l'Italie, est de 300 km. La totalité du territoire de Monaco et du Liechtenstein est comprise dans ce périmètre. À elles seules, l'Autriche et l'Italie représentent plus de 55 % de l'espace de la Convention. Avec la France, ces trois États totalisent les trois-quarts de la superficie totale du périmètre de la Convention alpine.
En 2013, la population totale de ce territoire avoisinait les 15 millions d'habitants[3].
La Conférence alpine est une réunion régulière de la Convention alpine : elle est tournante et se déroule tous les deux à trois ans. Elle accueille, en plus des États, des observateurs externes tels que : l'Association des élus de montagne, Alpe Adria, Arge Alp, CIPRA International, Club Arc Alpin, COTRAO, Euromontana, FIANET, l'International Steering Committee of the Network of Protected areas, l'IUCN, la Managing Authority of the European Cooperation Programme Alpine Space, Pro Mont Blanc, l'UNEP et le Comité scientifique international recherche alpine (ISCAR). Depuis 1989, cette conférence s'est tenue :
La Convention alpine est dotée d'un organe exécutif, le Comité permanent. Il est composé des délégations des pays alpins et se réunit généralement deux fois par an[5]. Un Comité de vérification contrôle le respect des engagements et des obligations contenus dans la Convention alpine. Tous les quatre ans, les Parties contractantes doivent présenter un rapport concernant la mise en œuvre de la Convention et de ses protocoles. Le premier rapport a été adopté à la Xe Conférence alpine (mars 2009)[6].
La première rencontre des Parties a eu lieu en décembre 1989 à Berchtesgaden. Le la convention-cadre est signée par l'Allemagne, l'Autriche, la France, l'Italie, le Liechtenstein et la Suisse. La Slovénie la signe le et Monaco le . La ratification de la convention-cadre s'est échelonnée entre 1994 et 1999[7]. Pour les différents États et l'UE, les ratifications et les entrées en application se sont échelonnées de la sorte[8] :
À ce jour, les États alpins ont signé l'ensemble des protocoles, exception faite de Monaco à l'égard du protocole « énergie » et de l'Union européenne à l'égard des protocoles « forêts de montagne » et « règlement des différends ».
La Suisse n'a pour l'instant souhaité ratifier aucun protocole. L'état actuel en vigueur date du 31 août 2004[9].
La Convention prévoit que les États doivent adopter des mesures dans douze domaines spécifiques (population et culture, aménagement du territoire, qualité de l'air, protection du sol, régime des eaux, protection de la nature et entretien des paysages, agriculture de montagne, forêts de montagne, tourisme et loisirs, transports, énergie et déchets)[10]. Parmi ces domaines, huit ont fait l'objet d'un protocole désormais annexé à la convention-cadre[11] :
Deux nouveaux protocoles, non thématiques, ont été ensuite adoptés :
Enfin, la Convention alpine comprend également deux déclarations thématiques qui n'ont pas pu faire l'objet d'un protocole à part entière :
Alors que la Convention a déjà fêté les 20 ans de son existence, ses réalisations concrètes se révèlent limitées. Les raisons en sont variées mais quatre principales retiennent l'attention[34]. Tout d'abord, la concurrence entre régions alpines reste plus forte que leur volonté de coopération, vidant ainsi de leur substance les protocoles d'application de la convention. Ensuite, la Convention ayant un spectre d'intervention très large, il est très difficile de faire coopérer, au sein d'une même enceinte, des experts de tous domaines provenant de différentes délégations nationales. De plus, la Convention alpine est loin de constituer une priorité au sein de chaque État membre. Enfin, aussi large soit-il, le spectre d'intervention de la Convention alpine « oublie » un certain nombre de thématiques (les villes, l'artisanat, etc.) ne permettant pas suffisamment à la population alpine de s'y identifier.
Dans ce contexte, l'Union européenne peut jouer un rôle certain[35]. En effet, la volonté de la Commission européenne de définir des espaces géographiques transcendant les frontières nationales pour mieux adapter et ventiler l'aide au développement régional, dans la perspective du renouvellement de la politique régionale et de cohésion de l'UE pour les années 2012-2020, encourage les débats autour de la création d'une stratégie alpine, sur le modèle de l'initiative baltique ou de la stratégie européenne pour la région du Danube[36]. Dans cette perspective, l'échelle géographique peut constituer un débat central dans la définition d'une telle région alpine. Deux conceptions s'opposent : celle de la Convention alpine, limitée à des territoires caractérisés par une ruralité de montagne marquée et celle de l’Alpine space programme, étendant cette conception à des régions non-alpines et aux grandes zones urbaines ceinturant les Alpes[37].
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