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union, formée en 1792, de nobles polonais hostiles à la Constitution polonaise du 3 mai 1791 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La confédération de Targowica est une ligue de nobles polonais hostiles à la Constitution polonaise du 3 mai 1791, formée afin d'obtenir l'aide de la Russie pour rétablir ce qu'ils estimaient être l'ordre normal des choses[1]. Mise en place autour de quelques magnats polonais au cours de l'année 1791, la confédération est rendue publique le 14 mai 1792 par une proclamation officielle, appel à l'intervention de la Russie en Pologne. Le 18 mai, c'est l'invasion de la Pologne par l'armée russe et le début d'une nouvelle guerre russo-polonaise.
Le nom de cette ligue[2] se réfère à un village de population ukrainienne, situé à 400 km environ de Varsovie, qui faisait alors partie de la république des Deux Nations, Targowica[3]. En réalité, la conjuration s'est pour l'essentiel nouée à Saint-Pétersbourg, dans les bureaux du ministre de la Guerre, Vassili Stepanovitch Popov, en accord avec la tsarine Catherine II et son favori du moment, Platon Alexandrovitch Zoubov.
La confédération de Targowica atteint pleinement son but : dès la fin de juillet 1792, le roi Stanislas II Auguste est contraint de s'y rallier et la constitution est abolie. Mais cette opération a une conséquence non prévue par les confédérés, ni souhaitée par la Russie : la revendication par la Prusse d'un nouveau partage de la Pologne, comme en 1772, ce qui, compte tenu de la situation internationale générale, marquée par la mise en place de la première coalition contre la France, est réalisé en 1793, avec le deuxième partage de la Pologne.
Après le premier partage de la Pologne en 1772, les institutions de la république des Deux-Nations (Pologne et Lituanie) sont mises en cause par un certain nombre de gens, notamment le système de l'élection du roi, la faiblesse du pouvoir royal et le liberum veto, ce principe vieux de 150 ans qui permet à tout membre à la Diète d'annuler une loi votée par la majorité, paralysant la vie politique du pays.
La diète réunie en 1788, qui va devenir la Grande Diète, décide de procéder à une réforme des institutions : le travail mené pendant trois ans aboutit en avril 1791 à un projet de texte, que le roi Stanislas Auguste Poniatowski propose à la diète de ratifier. Le texte est adopté formellement le : c'est la première constitution en Pologne, et aussi en Europe, connue sous le nom de constitution du 3 mai.
Cette constitution abroge le liberum veto , établit une monarchie héréditaire et non plus élective, accorde des libertés communales aux habitants des villes et place les paysans sous la protection du roi.
Mais une partie de la noblesse est opposée à cette constitution et est prête à trahir le pays pour parvenir à ses fins. La constitution réduit en effet fortement le pouvoir dont disposait la noblesse dans le système antérieur, que les conservateurs exaltaient sous le nom de « Liberté dorée » de la Pologne. Ils sont sur ce point en plein accord avec la Russie, qui a établi un protectorat sur la Pologne depuis plusieurs décennies, et pour qui la « Liberté dorée » est un moyen essentiel de maintenir la Pologne dans l'impuissance.
En , le comte Stanislas Potocki écrit au prince Potemkine, favori de Catherine II, pour l'informer de son opposition à la constitution et demander à la Russie de s'y opposer aussi.
Mais Catherine II, qui est alors en pleine guerre contre la Turquie, n'est pas en mesure d'intervenir. Les confédérés de Targowica se rendent à Saint-Pétersbourg, attendant la fin de la guerre avec la Turquie pour se réunir et signer un plan prévoyant l'intervention de la Russie, sur les conseils du comte Branicki. Ceci est fait en grand secret, et l'ambassadeur de Pologne à Saint-Pétersbourg n'en est pas informé.
Le , de grands magnats polonais (Franciszek Ksawery Branicki, Seweryn Rzewuski, Józef Kossakowski, Feliks Potocki, Dyzma Bończa-Tomaszewski....) menés par le comte Stanisław Szczęsny Potocki, se rendent à la cour de la tsarine Catherine II pour signer l’acte de confédération afin de retourner à l'ancien ordre polonais qui leur assurait des privilèges, notamment celui de juridiction sur leurs paysans.
Le texte de l'acte fondateur de cette confédération, écrit par le général russe Vassili Popov, chef d'état-major du prince Potemkine, est proclamé le . Les confédérés réclament « au nom de la nation » une aide de la Russie pour mettre fin à la rébellion qui « menace la sécurité de l’État ». Ils présentent de cette manière leur demande comme une intervention à la demande de la nation polonaise.
Quatre jours plus tard, deux armées russes envahirent la Pologne sans déclaration de guerre avec à leur tête le général-en-chef Kachowski.
Les confédérés, dont le siège est à Tulczyn, dans les domaines du comte Potocki, à partir du , font tout ce qu'ils peuvent pour saboter le fonctionnement du gouvernement, ce qui plonge le pays dans le chaos. .
Le , le Conseil d’État déclare que le roi doit impérativement signer l’accord de confédération. C’est à ce moment que bon nombre de dignitaires donnent leur démission et émigrent[réf. nécessaire].
Le roi Stanislas Auguste Poniatowski finit par adhérer à la confédération, amenant l'armée polonaise à la capitulation.
En janvier 1793, la Prusse et la Russie signent un traité de partage de la Pologne, qui a en fait été imposé par le roi de Prusse en échange de sa neutralité.
Un peu plus tard, la Diète de Grodno est contrainte d'annuler les réformes de la Grande Diète et de ratifier le traité de partage.
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