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La Compagnie générale de navigation sur le Lac Léman (CGN, officiellement Groupe CGN SA) est une société suisse de transport par bateaux et croisière sur le lac Léman en Suisse et en France. Le groupe comprend deux filiales : CGN SA centrée sur l’exploitation et CGN Belle Époque SA qui a pour but de conserver et restaurer les bateaux Belle Époque de la flotte.
Groupe CGN SA | |
Création | 16 janvier 1873 |
---|---|
Forme juridique | société anonyme |
Siège social | Lausanne Suisse |
Direction | Pierre Imhof (dès 2023) |
Actionnaires | Actionnaires publics : 57,3 % [1] |
Activité | transport de passagers, tourisme, sauvegarde du patrimoine |
Filiales | CGN SA CGN Belle Époque SA |
Effectif | 207 (2009) |
Site web | cgn.ch |
modifier - modifier le code - voir Wikidata |
La société possède dix-neuf bateaux, d'une capacité comprise entre 150 et plus de 1 000 passagers. Il y a huit bateaux historiques à roues à aubes, et onze bateaux modernes. Ils sont utilisés pour du transport public et des croisières touristiques.
C'est grâce à Edward Church, consul des États-Unis en France, que le premier bateau à vapeur de Suisse, le Guillaume Tell, apparaît sur le Léman en 1823[2],[3].
En 1873, la CGN naît de la fusion de trois sociétés de navigation propriétaires de huit bateaux.
La CGN reprend le chantier de construction navale situé au port de Morges, où dix bateaux à vapeur ont été construits entre 1856 et 1886. La CGN déménage en 1888 à Ouchy (port de Lausanne) où se trouve depuis lors son chantier naval[4].
Progressivement, la navigation va cohabiter avec les chemins de fer (1870). Cette entente marque la prépondérance que va revêtir le tourisme dans toute la région lémanique. La flotte cherche sans cesse à s'agrandir en s'assurant le confort et la vitesse des transports. Le choix des destinations et les kilomètres parcourus augmentent.
Durant la « Belle Époque » le tourisme de luxe se développe intensément avec la construction de nombreux palaces, de nouvelles lignes de chemin de fer. C'est grâce à cette forte demande que la navigation connaît sa première période de gloire.
La Première Guerre mondiale affecte considérablement cet essor touristique, et la CGN en souffre beaucoup.
Une fois la guerre terminée, les fréquentations reprennent, mais le développement de l'automobile et la crise des années 1930 portent un nouveau coup dur à la compagnie. En 1940, la CGN est obligée de suspendre ses services durant 3 mois.
Heureusement, en 1943, les pouvoirs publics interviennent dans l'espoir de redonner à la CGN l'activité qu'elle avait connue auparavant, et en 1964, l'Exposition nationale donne une nouvelle impulsion, avec l'acquisition de nouvelles unités modernes.
En 2005, les vedettes Morges et Lavaux, réalisées par le chantier « Merré »[5], ont été transportées de Nort-sur-Erdre (30 km au nord de Nantes) jusqu'à Amphion-les-Bains pour être lancées peu de temps après. Elles ont été suivies en 2007 par la vedette rapide Coppet (appelée aussi NaviBus), puis en 2008, par le Valais. La presse a parlé de ce dernier transport car il a dû suivre un itinéraire modifié, plus long de 400 km, du fait des travaux sur une ligne de TGV[6].
La Poste suisse et la Fondation Pro Patria publient en 2011 une série de quatre timbres représentant des bateaux à vapeur des lacs suisses. Un timbre représente La Suisse (avec une valeur nominale de 1 franc suisse et 0.50 de surtaxe)[7],[8].
Au début du XXIe siècle, la CGN possède la plus grande flotte au monde (en capacité de passagers) de bateaux « Belle Époque ». Ces huit bateaux sont classés monuments historiques par le canton de Vaud en . « Le classement s'étend à l'ensemble de la flotte Belle Époque (…), y compris les œuvres vives, le système de propulsion à vapeur d'origine, les roues à aubes, les superstructures, les aménagements intérieurs, les décors intérieurs et extérieurs, et l'armement de chaque navire. »
Les quatre bateaux qui ont conservé leur machine à vapeur d'origine, La Suisse, Savoie, Simplon et Rhône, sont en outre inscrits à l'inventaire suisse des biens culturels d'importance nationale[9],[10].
Le but de la CGN est l'exploitation commerciale des moyens de transport sur le lac Léman, l'entretien, la conservation et l'exploitation des bateaux. En plus de sa flotte, la CGN possède un chantier naval à Lausanne, à proximité du port.
La CGN offre :
Les croisières touristiques permettent notamment de regarder les Alpes, situées sur la côte Sud du lac Léman.
Plus de deux millions de passagers empruntent chaque année les bateaux de la CGN (2016-2017)[13],[14].
La CGN possède dix-neuf bateaux, d'une capacité comprise entre 150 et plus de 1 000 passagers, dont la plus grande flotte de bateaux à roue à aubes et le plus grand bateau lacustre en Europe[15].
Une part de la flotte de la CGN est des bateaux à vapeur de style Belle Époque, construits entre 1904 et 1927. Ces bateaux sont classés comme « bâtiments historiques d'importance nationale[16] », et la CGN a pour mission la restauration, l'entretien et l'exploitation de ces bateaux.
Le , la fédération européenne du patrimoine culturel Europa Nostra a honoré la Compagnie générale de navigation et l'Association des amis des bateaux à vapeur du Léman, pour leurs actions en faveur de la sauvegarde de la flotte historique « Belle Époque ». Sur 160 projets sélectionnés dans 30 pays, ils font partie des 27 lauréats de l'édition 2014[17],[18].
Photo | Nom | Année | Dimension | Passagers | Moteur | Utilisation |
---|---|---|---|---|---|---|
Montreux | 1904 | 67 m | 560 | vapeur, 650 kW | croisières, location | |
Vevey | 1907 | 65 m | 560 | diesel-électrique, 515 kW | croisières, location | |
Italie | 1908 | 65 m | 560 | diesel-électrique, 515 kW | croisières, location | |
La Suisse | 1910 | 78 m | 850 | vapeur, 1 030 kW | croisières, location | |
Savoie | 1914 | 67 m | 690 | vapeur, 660 kW | croisières, location | |
Simplon | 1920 | 78 m | 980 | vapeur, 1 030 kW | croisières, location | |
Helvétie | 1926 | 78 m | - | - | provisoirement hors service | |
Rhône | 1927 | 67 m | 600 | vapeur, 625 kW | croisières, location | |
Une autre part de la flotte est des bateaux-bus « navibus » : des vedettes rapides et récentes utilisées pour des traversées quotidiennes du lac au départ de Lausanne, Évian, Thonon-les-Bains, Nyon, Yvoire.
Les petits bateaux tels que Coppet et Genève ont été acquis en 2007 en vue d'assurer la rentabilité de l'entreprise, les coûts d'exploitation des gros bateaux étant généralement trop élevés en basse saison[19].
Col-vert | 1960 | 28 m | 130 | diesel, 295 kW | bateau-bus, location | |
Henry-Dunant | 1963 | 50 m | 700 | diesel, 2x365 kW | croisières, location | |
Général-Guisan | 1964 | 50 m | 700 | diesel, 2x365 kW | croisières, location | |
Ville-de-Genève | 1978 | 47 m | 560 | diesel, 2x400 kW | bateau-bus, location | |
Léman | 1990 | 50 m | 780 | diesel, 2x520 kW | bateau-bus | |
Lausanne | 1991 | 78 m | 1200 | diesel, 2x870 kW | croisières, location | |
Morges et Lavaux | 2006 | 31 m | 200 | diesel, 2x720 kW | bateau-bus | |
Coppet et Genève | 2007 | 25 m | 120 | diesel, hydrojet [20], 2x1045 kW | bateaux-bus | |
Valais | 2008 | 30 m | 200 | diesel, 2x720 kW | bateau-bus, location | |
futurs bateaux[21]
(Naviexpress) |
2022
(Prévision) |
? | 700 | hybride, ? | bateaux-bus | |
2023
(Prévision) |
? |
Bateaux acquis par la CGN en 1873 ou construits pour la CGN par la suite[22].
Des exercices ont lieu pour se préparer à des accidents, dans le cadre du dispositif international de sécurité et de sauvetage sur le lac Léman et du plan multilatéral de secours sur le lac Léman. L’exercice « Léman 16 » a eu lieu le , il a simulé un accident survenu sur un bateau de la CGN et a engagé plus de 730 personnes[28].
Des vents violents et une trop forte houle peuvent contraindre les bateaux à rester à quai. Par exemple en , aucun bateau CGN n’effectue la traversée vers Évian pendant deux jours. Ce qui provoque des plaintes de la part des pendulaires malgré la mise en place de transports de substitution[29].
En , l'Italie II s'échoue sur la plage à Cully, à cause du brouillard et des bourrasques de neige[30]. En 1969, le Vevey est drossé par un fort vent du sud contre la digue de Lutry (l'Italie le sort de ce mauvais pas).
La CGN se doit de prêter assistance sur le lac. Par exemple le , le capitaine a détourné son bateau qui effectuait la course Évian-Ouchy, il est reparti au large sans laisser débarquer les passagers pour porter secours à un navigateur de catamaran au large d’Ouchy[31]. Un bateau peut aussi interrompre sa course si un passager nécessite des soins urgents, cela a été le cas du Genève le quand l'impératrice d'Autriche dite « Sissi » est assassinée.
Une embarcation de taille moyenne, le Cygne (1875-1910, 37 mètres) a eu de nombreux accidents. Il heurte la jetée du port de Thonon en 1876. Le , il percute Le Rhône qui coule en quelques minutes, emportant onze passagers et membres d'équipage. En 1886, il entre en collision avec Le Léman devant Nyon. D’autres collisions ont lieu avec des barques du lac[24].
Le Genève entre en collision le avec le Rhône près de Pully. Une partie d’un mât se brise et tue une passagère[32].
Le , La Suisse entre en collision avec un pédalo. Une jeune fille de 15 ans est mortellement blessée[33].
Le , un voilier est entré en collision avec le Simplon, encore proche du débarcadère de Nyon et en route pour Yvoire, peu avant le départ d’une régate. Un jeune a été blessé et transféré à l'hôpital de Genève, les quatre autres passagers ont sauté à l’eau[34].
En 1892, la chaudière du Mont-Blanc II explose alors qu’il décharge ses passagers au port d’Ouchy. Il y a 26 victimes[30].
En 1925, un incendie détruit le Bonivard, stationné pendant une nuit à Ouchy[30].
Le Simplon a un spectaculaire accident dans la rade de Genève le : l'explosion d'un de ses foyers de chaudière[35].
En 2007, le Simplon emboutit le quai à Genève, en face de l’Hôtel de la Paix. Un positionnement particulier des bielles, tout à fait exceptionnel, a provoqué un brusque arrêt du moteur. Puis, sous l'effet de la bise, le capitaine n’a pu éviter l’accident et la proue a été endommagée[36].
Le , le Genève fini dans la digue du Quai d'Ouchy à Lausanne à la suite de l'assoupissement du capitaine lors de sa dernière course depuis Thonon-les-Bains. Le bateau transportait 2 passagers et 2 membres d'équipage dont le pilote mais n'a fait aucun blessé. Il ne sera libéré des rochers qu'au petit matin et réparé au chantier naval[37].
Le , le Coppet subit une avarie moteur au large d'Amphion alors qu'il rejoignait Thonon-les-Bains. Les passagers ont fini le trajet grâce à la vedette de sauvetage et les bateaux des pompiers. Le bateau fût ensuite remorqué par la vedette du sauvetage de Thonon jusqu'à son port d'attache à Lausanne[38].
Le , le Ville de Genève reliant Thonon-les-Bains à Lausanne a dû être évacué. Un incendie s'est déclaré dans la salle des machines, nécessitant l'intervention des sapeurs-pompiers de Thonon. Le bateau était à quai lorsque le feu s'est déclaré.
Le , encore le Ville de Genève s'ensable sur une plage après son départ de 5h30 du débarcadère de Thonon-les-Bains. Il repartira de ses propres moyens après des vérifications de sécurité de l'équipage. Seul un retard de 25 minutes est à déplorer. Le bateau a été remplacé pour effectuer une inspection au chantier naval[39].
En , un homme de 68 ans s’est noyé après avoir chuté du vapeur La Suisse. Il est tombé en redescendant de la timonerie où il a eu exceptionnellement accès pour faire des photographies. Le bateau s'est immobilisé rapidement (environ 200 mètres), a fait machine arrière, et l’équipage a mis à l’eau un canot, mais à ce moment on a perdu de vue l’homme qui nageait dans une eau à 10 degrés[40].
En , un enfant débarque du bateau-bus Léman à Évian-les-Bains, tombe du débarcadère et « coule à pic ». Une contrôleuse de la compagnie plonge dans le lac et parvient à le sauver. Au vu d’une température de l’eau de 12 degrés, l’incident aurait pu être fatal aux deux. La compagnie a rappelé que les employés ne sont pas des professionnels du secourisme et que l’on n'attend pas d’eux qu’ils se jettent à l'eau, que ce soit à quai ou depuis les bateaux. « Au cours des vingt dernières années, la CGN assure qu’aucun cas semblable n’a été signalé. Aucune noyade d’un passager n’a été rapportée dans le même temps »[14] (le cas de l’homme tombé d’un bateau en 2004 est différent, il n’était pas dans l’espace réservé aux passagers).
La Compagnie générale de navigation sur le lac Léman est détenue par plus de 10 000 actionnaires publics et privés. Les cantons de Vaud, de Genève et du Valais détiennent 57 % de l'entreprise. L'Association des amis des bateaux à vapeur du Léman (ABVL) en détient 22 %. Les 21 % restants se répartissent en plus petites parts[41].
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