Le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) est une association française dont l'objet est de traduire devant les juridictions françaises les personnes soupçonnées d’avoir participé au génocide des Tutsi de 1994 et qui ont trouvé refuge sur le territoire national[1]. Elle a été créée par Alain et Dafroza Gauthier en .
En , à la suite d'un procès en Belgique relatif au génocide des Tutsi de 1994, Alain et Dafroza Gauthier—respectivement professeur de français et ingénieure chimiste[2]— décident de créer le CPCR en France[3]. Le couple est souvent comparé à Serge et Beate Klarsfeld pour leur traque de génocidaires[4][réf.nonconforme],[5],[6],[7]. Ils se rendent fréquemment au Rwanda afin de recueillir les témoignages d'auteurs ou de victimes. Depuis la création de l'association, celle-ci a déposé une trentaine de plaintes pour génocide devant les juges d’instruction[3]. Elle se porte aussi partie civile lors des procès devant la cour d'assises:
Le premier procès tenu en France visant des responsables du génocide des Tutsi est celui de Pascal Simbikangwa, condamné le à vingt-cinq ans d'emprisonnement pour génocide et complicité de crime contre l’humanité par la cour d’assises de Paris après six semaines de procès[8]. L'appel se tient devant la cour d'assises de Bobigny. Le , la culpabilité et la peine sont confirmées[9]. Cet arrêt devient définitif le après le rejet du pourvoi en cassation de Pascal Simbikangwa[10].
Le deuxième procès concerne deux anciens bourgmestres de Kabarondo dans l’est du Rwanda, Tito Barahira et Octavien Ngenzi, tous deux condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité pour génocide et crime contre l’humanité par la cour d'assises de Paris le [11], décision confirmée en appel le [12]. Le pourvoi en cassation des deux condamnés est rejeté le [13].
Claude Muhayimana, un franco-rwandais a été condamné le 16 décembre 2021 à quatorze ans de prison pour complicité de génocide et complicité de crimes contre l'humanité après avoir transporté des miliciens sur des lieux de massacres dans les collines de Karongi, Gitwa et Bisesero à l'Ouest du Rwanda[14],[15]. Initialement prévu pour l'automne [16], son procès avait été reporté à deux reprises en raison de la pandémie de Covid-19; il s'est finalement tenu du 22 novembre au [17].
Gaël Faye, chanteur-compositeur, auteur et gendre des époux Gauthier, fait partie des soutiens de l'association dont il est également le secrétaire[20],[21].
David Servenay, «Enquête sur le financement du génocide au Rwanda: après les tueries, l’heure des comptes», Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )