nombre de parties de k éléments dans un ensemble de n éléments De Wikipédia, l'encyclopédie libre
En mathématiques, les coefficients binomiaux, ou coefficients du binôme, définis pour tout entier naturel n et tout entier naturel k inférieur ou égal à n, sont des entiers donnant le nombre de parties (ou sous-ensembles, non ordonnés) à k éléments d'un ensemble à n éléments. On les note[1] — qui se lit « k parmi n » — ou , la lettre C étant l'initiale du mot « combinaison ».
Les coefficients binomiaux sont donnés par :
,
ou, de manière équivalente, mais plus compacte, à l'aide de la fonction factorielle :
Ils interviennent dans de nombreux domaines des mathématiques : formule du binôme en algèbre, dénombrements, développement en série, lois de probabilités, etc. On peut les généraliser, sous certaines conditions, aux nombres complexes.
Le coefficient binomial se lit « k parmi n » en français, mais « n choose k » en anglais. Cette inversion de l'ordre de n et k se retrouve dans les langages informatiques ; par exemple, se note :
Le coefficient binomial est le nombre de parties à k éléments dans un ensemble à n éléments. Par exemple, dans un ensemble à 4 éléments {a,b,c,d}, il y a parties à deux éléments, à savoir : {a,b}, {a,c}, {a,d}, {b,c}, {b,d}, {c,d}. Dans un jeu de cartes à 52 cartes, il y a mains possibles de 5 cartes (l'ordre des cartes dans une main ne compte pas).
On dit aussi que est le nombre de k-combinaisons dans un ensemble à n éléments. Il se détermine en calculant de deux façons différentes le nombre de façon de choisir éléments de cet ensemble dans un ordre donné, autrement dit de k-arrangements dans cet ensemble. Premièrement on a :
En effet, on choisit le premier élément parmi les éléments de l'ensemble, le deuxième élément parmi éléments (puisque l'on ne peut pas reprendre le premier élément), le troisième parmi , etc. Deuxièment, on a
.
En effet, on choisit une partie de k éléments, que l'on peut permuter de façons différentes pour obtenir un ordre donné. La confrontation des deux calculs donne l'expression algébrique de , pour k variant de 0 à n[5] :
en particulier, (dans un ensemble à n éléments, il y a exactement une partie à 0 élément : l'ensemble vide) et de même, .
Si k est strictement négatif ou strictement supérieur à n, le coefficient binomial est nul.
La formule de Pascal lie les coefficients binomiaux : pour tout couple (n,k) d'entiers naturels[6],
On la démontre par un raisonnement combinatoire[7], mais on peut aussi utiliser la forme factorielle[8].
Elle est à la base de la construction du triangle de Pascal qui permet un calcul rapide des coefficients pour de petites valeurs de n :
0 : | 1 | ||||||||||||||||
1 : | 1 | 1 | |||||||||||||||
2 : | 1 | 2 | 1 | ||||||||||||||
3 : | 1 | 3 | 3 | 1 | |||||||||||||
4 : | 1 | 4 | 6 | 4 | 1 | ||||||||||||
5 : | 1 | 5 | 10 | 10 | 5 | 1 | |||||||||||
6 : | 1 | 6 | 15 | 20 | 15 | 6 | 1 | ||||||||||
7 : | 1 | 7 | 21 | 35 | 35 | 21 | 7 | 1 | |||||||||
8 : | 1 | 8 | 28 | 56 | 70 | 56 | 28 | 8 | 1 |
Les coefficients pour 0 ≤ k ≤ n figurent à la ligne d'indice n. Le triangle est construit en plaçant des 1 aux extrémités de chaque ligne et en complétant la ligne en reportant la somme des deux nombres adjacents de la ligne supérieure. k se lit de gauche à droite sur la ligne d'indice n en partant de 0 jusqu'à n.
Ces nombres sont les coefficients qui apparaissent en développant la puissance n-ième de x + y :
Par exemple, on a :
En regardant la cinquième ligne du triangle de Pascal, on obtient les valeurs des coefficients binomiaux. Ainsi :
Si n est un entier supérieur ou égal à 1, et f et g deux fonctions n fois dérivables en un point x, alors leur produit fg est aussi n fois dérivable au point x, et la dérivée d'ordre n est donnée par la formule de Leibniz :
Par exemple,
Les coefficients binomiaux sont importants en combinatoire, parce qu'ils fournissent des formules utilisées dans des problèmes fréquents de dénombrement :
Si p est un nombre premier et pr est la plus grande puissance de p qui divise , alors r est égal au nombre d'entiers naturels j tels que la partie fractionnaire de k⁄pj soit plus grande que la partie fractionnaire de n⁄pj. C'est le nombre de retenues dans l'addition de k et n – k, lorsque ces deux nombres sont écrits en base p[9],[10].
En particulier, est toujours divisible par (pgcd signifie plus grand commun diviseur).
La règle permet de déterminer les qui sont pairs. Il suffit pour cela de prendre p = 2 et r ≥ 1. La soustraction de n par k nécessite donc au moins une retenue en binaire. Cela signifie que, dans le développement binaire de n, il se trouve au moins un 0 situé au même rang qu'un 1 dans le développement binaire de k.
À l'inverse, est impair si, à chaque fois que k possède un 1 dans son développement binaire, il en est de même de n au même rang. On dit que k implique n. Par exemple, si n est de la forme 2m – 1, tous ses chiffres binaires valent 1, et tous les seront impairs. Si n = 2m, alors n possède un seul 1 dans son développement binaire, et seuls et sont impairs, tous les autres sont pairs.
Une conséquence du théorème de Wilson est que n ≥ 2 est premier si et seulement si tous les sont congrus à modulo n (pour ) [11]. Par exemple, les nombres de la 6e ligne du triangle de Pascal ( 1, 6 ,15, 20, 15, 6, 1) deviennent, après correction par , (0,7,14,21,14,7,0), tous multiples de 7.
On a , mais pour , Erdős a démontré en 1951 que le coefficient binomial n'est ni un carré, ni aucune puissance d'ordre supérieure [12].
Jusqu'à présent le coefficient binomial était défini pour k et n entiers naturels avec k ≤ n. Il existe plusieurs manières d'étendre le domaine de définition (ces différentes extensions de la définition étant compatibles les unes avec les autres).
Généralisation | Domaine de définition | Définition | Notations et remarques |
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désigne la fonction gamma.
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Une autre généralisation importante des coefficients binomiaux part de la formule du multinôme de Newton, laquelle permet de définir les coefficients multinomiaux.
On suppose que k, n sont des entiers ; x, y, z, z′ des complexes.
On rappelle que :
Les formules suivantes peuvent être utiles :
En remplaçant dans (3) x = y = 1, on obtient
De nombreuses formules analogues peuvent être obtenues ainsi ; par exemple, avec x = 1 et y = −1, on obtient
avec x = 1 et y = i (donc y2 = −1), on obtient
Dans l'identité (3), en remplaçant x par 1 et en prenant la dérivée en 1 par rapport à y, il vient
En développant (1 + x)n(1 + x)m = (1 + x)m+n avec (3), on obtient l'identité de Vandermonde :
À partir du développement (8), en remplaçant m et r par n et en utilisant (4), on obtient
En développant (1 + x)2n(1 – x)2n = (1 – x2)2n et en observant le coefficient devant x2n, on obtient
On a
où Fn+1 désigne le (n+1)-ième terme de la suite de Fibonacci[16].
Pour tous entiers naturels m, n et r ≥ m + n,
Cet analogue de l'identité de Vandermonde (8) peut se démontrer de la même façon, à partir de la formule du binôme négatif[17]. Un cas particulier est (pour tous entiers r ≥ n ≥ 0)[18] :
L'encadrement suivant fait intervenir le nombre de Neper et est valable pour toute valeur de k et n[19] :
L'écart entre les deux bornes croit exponentiellement, c'est pourquoi il peut être préférable d'utiliser un équivalent asymptotique lorsque l'on connait le comportement de k par rapport à celui de n. Grâce à la formule de Stirling, lorsque n et k tendent vers l'infini on a :
.
Mais pour être plus précis, il faut particulariser à différents régimes asymptotiques[19],[20]. Dans les cas ci-dessous, est la fonction entropie binaire (en).
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