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Sous Philippe Auguste, il existait à Paris de nombreux clos ou enclos, qui étaient des propriétés caractérisées par le mur qui les ceignait. Dans les clos se trouvaient le plus souvent quelques bâtiments et un jardin ou des champs. Ils étaient particulièrement nombreux rive gauche, comme l'attestent les plans de l'époque.
Grands-Marais: au nord de ces lieux, entre Paris et Montmartre, s'étendait un vaste marais depuis la rue Saint-Antoine jusqu'au-dessus du village de Chaillot. Ce marais, arrosé par les eaux pluviales venant de Paris et par le ruisseau de Ménilmontant, fut concédé en 1154 par les chanoines de Sainte-Opportune à divers particuliers pour être défriché, à raison de douze deniers par arpent.
Ville l'Évêque: au-delà de ce marais, ferme ou séjour champêtre de l'évêque de Paris, qui devint par la suite un village.
Clos Gauthier ou des Masures: la rue Saint-Pierre-de-Montmartre y a été ouverte
Clos du Hallier également appelé «clos des Halliers» et «clos-Hallier» qui s'étendait de la rue des Jeûneurs au grand égout (emplacement de la rue Richer), à l'ouest de la rue du Faubourg-Poissonnière. La partie au sud de la rue Bergère était située dans la censive de l'archevêché, celle entre la rue Bergère et le grand égout de la censive du chapitre de Sainte-Opportune[1].
Clos Bruneau: deux clos portaient ce nom à Paris, l'un dans le 5e arrondissement actuel et l'autre dans le 6e arrondissement actuel:
Le plus grand et le plus ancien contenait l'espace compris entre le boulevard Saint-Germain, et les rues des Carmes, de Lanneau et Jean-de-Beauvais. À la suite d'une transaction en 1202 entre l'Abbaye de Sainte-Geneviève et l'évêque Paris Eudes de Sully propriétaire du clos, les vignes sont arrachées en contrepartie d'avantages consentis par l'abbaye à ceux qui s'y établiraient. Ce territoire qui reste dans la censive de l'évêque est rattaché à la paroisse Sainte-Geneviève[3].
Le deuxième était situé au voisinage de l'Odéon, entre les rues de Tournon et de l'Odéon. La rue de Condé a été ouverte sur ce dernier clos.
Clos de Meauvoisin (ou Mauvoisin) et Clos de Garlande: tous deux voisins du clos du Chardonnet, ils étaient séparés par la rue Galande, ils avoisinaient la place Maubert et ont appartenu longtemps au même propriétaire. Le Clos de Garlande était initialement un fief. L'Abbaye de Sainte-Geneviève, propriétaire seigneurial du clos de Mauvoisin, dont Mathieu II avait l'usufruit accorda en 1202 des avantages aux hôtes qui s'y établiraient, ce qui amena l'urbanisation de ce territoire auparavant planté e vignes[3].
Clos de Saint-Germain-des-Prés, voir ci-dessus clos des abbayes
Clos Saint-Médard
Clos Saint-Marcel
Clos Saint-Sulpice: il s'étendait sur une partie de l'emplacement du jardin du Luxembourg
Clos Saint-Symphorien: planté de vignes et compris entre les rues des Cholets (anciennement «rue Saint-Symphorien-des-Vignes»), de Reims, de l'Arbalète et de Saint-Étienne-des-Prés
Clos Saint-Victor: outre le clos contenant les édifices abbatiales (voir clos des abbayes ci-dessus), il existait un clos Saint-Victor, compris entre les rues du Saint-Victor, Rollin, des Boulangers, et le clos des Arènes
Clos de Sainte-Geneviève: voir clos des abbayes ci-dessus
Clos des Poteries ou des Métairies: clos planté de vignes situé vers le faubourg Saint-Marceau et auquel menait la «rue des Poteries» citée en 1540 dans le terrier du roi. Elle fut ultérieurement nommée rue des Postes (actuellement rue Lhomond). A l'emplacement de ce clos fut ouverte la «rue Saint-Étienne», attestée en 1603, appelée aussi «rue Neuve-Saint-Étienne». Rebaptisée ensuite «rue des Vignes» elle fut fermée et transformée en impasse sous la dénomination «cul-de-sac des Vignes» et finalement absorbée par l'actuelle rue Rataud.
Clos Payen: clos de grande étendue ayant appartenu à un particulier nommé Payen qui y possédait une maison et laissa son nom à la «rue Payen» par laquelle on accédait à la propriété en longeant sa limite nord-ouest. Cette rue prit en 1636 le nom de «rue de la Barrière» (actuelle rue du Champ-de-l'Alouette) en raison de la clôture qui la longeait. De là, le clos s'étendait vers le sud (Petit-Gentilly) entre le «chemin de Gentilly» (rue de la Glacière) à l'ouest et la rive gauche de la Bièvre (rue Paul-Gervais) à l'est. Il se situerait de nos jours de part et d'autre du Boulevard Auguste Blanqui.
Clos des Mureaux, ou des Francs-Mureaux: précédemment de Cuvron (registres de Notre-Dame, (compte des heures de 1387), antérieurement Murellis (XIVesiècle, plus anciennement Murelli (milieu du XIIIesiècle[5], situé faubourg Saint-Jacques, au sud du clos le Roi. La rue de la Bourbe était sa limite sud.
Jaillot (Jean-Baptiste-Michel Renou de Chauvigné dit Jaillot): Recherches critiques, historiques et topographiques sur la ville de Paris, t.IV, Quartier Saint-Benoît, 1775, pp.60-61 (voir en ligne)
Henri Legrand, Plans de restitution: Paris en 1380 (Éd. 1868), Paris, Gallica, , page 78.
Bibliographie
Jacques-Antoine Dulaure, Histoire physique, civile et morale de Paris depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jours, Paris, Guillaume et compagnie, libraires, , 4eéd. (1reéd. 1821-1822), 10 tomes et un atlas (BNF36394803); [lire en ligne sur Gallica: tome I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X et Atlas.]
Réédité en fac-simile accompagné d'une avec une introduction et un complément bibliographique par Michel Fleury à l'occasion de l'exposition: Plans de Paris du XVIeetXVIIIesiècles, présentée à la bibliothèque historique de la ville de Paris du 14 juin au 25 septembre 1994, et du colloque organisé par le Centre d'étude et de recherches sur Paris et l'Île-de-France (CREPIF), la bibliothèque historique et la Commission du Vieux Paris, tenu le 14 juin 1994. (ISBN2-906869-60-0 et 978-2-906869-60-8) (OCLC466674944) (BNF40580557).
Henri Gourdon de Genouillac, «Clos et Courtines», dans Henri Gourdon de Genouillac, sur un plan de Henri Martin, Paris à travers les âges: histoire nationale de Paris et des Parisiens depuis la fondation de Lutèce jusqu'à nos jours, t.1, Paris, F. Roy, 1879-1882, 5 tomes in-quarto (OCLC421816466, lire en ligne), p.81 sqq.