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présidente du Mexique depuis 2024 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Claudia Sheinbaum Pardo, née le à Mexico, est une scientifique et femme politique mexicaine, présidente du Mexique depuis le .
Claudia Sheinbaum | ||
Claudia Sheinbaum en 2024. | ||
Fonctions | ||
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Présidente des États-Unis mexicains | ||
En fonction depuis le (1 mois et 20 jours) |
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Élection | ||
Gouvernement | Sheinbaum | |
Coalition | MORENA-PT-PVEM | |
Prédécesseur | Andrés Manuel López Obrador | |
Cheffe du gouvernement de la ville de Mexico | ||
– (4 ans, 6 mois et 11 jours) |
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Élection | ||
Prédécesseur | José Ramón Amieva | |
Successeur | Martí Batres | |
Maire de Tlalpan | ||
– (2 ans, 2 mois et 5 jours) |
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Prédécesseur | Héctor Hugo Hernández Rodríguez (es) | |
Successeur | Fernando Hernández Palacios (es) | |
Secrétaire de l’Environnement du District fédéral | ||
– (5 ans, 5 mois et 10 jours) |
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Chef du gouvernement | Andrés Manuel López Obrador Alejandro Encinas Rodríguez |
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Gouvernement | López Obrador Encinas Rodríguez |
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Prédécesseur | Alejandro Encinas Rodríguez | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Claudia Sheinbaum Pardo | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Mexico (Mexique) | |
Nationalité | Mexicaine | |
Parti politique | PRD (1989-2014) MORENA (depuis 2014) |
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Père | Carlos Sheinbaum Yoselevitz | |
Mère | Annie Pardo Cemo | |
Conjoint | Carlos Ímaz (en) (1987-2016) Jesús María Tarriba (en) (depuis 2023) |
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Diplômée de | UNAM | |
Profession | Universitaire | |
Distinctions | 100 Women (2018) | |
Résidence | Palais national (Mexico) | |
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Chefs de gouvernement du District fédéral Présidents des États-Unis mexicains |
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Climatologue et spécialiste de l'efficacité énergétique, elle est membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat jusqu'en 2013. Elle a participé à l'écriture des quatrième et cinquième rapport d'évaluation du GIEC.
Membre du Parti de la révolution démocratique puis du Mouvement de régénération nationale (MORENA), elle est secrétaire de l’Environnement de Mexico de 2000 à 2006, maire de Tlalpan de 2015 à 2017, puis cheffe du gouvernement de la ville de Mexico de 2018 à 2023. Candidate du MORENA, elle remporte l'élection présidentielle de 2024, ce qui en fait la première femme élue présidente dans l'histoire du Mexique.
Claudia Sheinbaum Pardo, née le à Mexico, est la fille de Carlos Sheinbaum Yoselevitz, ingénieur chimiste, et de Annie Pardo Cemo, biologiste. Ses grands-parents paternels juifs ashkénazes sont arrivés au Mexique dans les années 1920, fuyant les persécutions antisémites en Lituanie, et ses grands-parents maternels juifs séfarades ont fui la Bulgarie dans les années 1940 pour les mêmes raisons[1]. Ses parents sont athées[2] et elle-même n'est d'aucune confession[3],[4].
Elle fait des études de physique à l'université nationale autonome du Mexique (UNAM), puis obtient un maîtrise en génie énergétique avant de poursuivre par un doctorat en sciences de l'environnement[5] au Laboratoire national Lawrence-Berkeley (Californie) avec une bourse de l'UNAM[6]. En 1995, elle devient la première femme mexicaine à obtenir un doctorat en ingénierie énergétique. Durant ses années d'étude, elle part plusieurs fois avec des amis installer des systèmes de cuisson plus performants dans des régions particulièrement pauvres, notamment dans le Michoacán[7].
Elle se décrit comme une « fille de 1968 », en référence au massacre de Tlatelolco mouvement étudiant réprimé dans le sang par l'armée, auquel ses parents ont participé. Elle commence à militer durant ses études à l'UNAM, lorsqu'elle participe à des mouvements de solidarité avec les luttes ouvrières et paysannes, ainsi qu'au mouvement de 1987 pour le maintien d'un enseignement universitaire gratuit. Elle milite aussi pour la campagne de Rosario Ibarra en 1982, alors première femme candidate à une élection présidentielle au Mexique et figure de la défense des droits de l'homme dans le pays[8].
Claudia Sheinbaum rencontre en 1986 Carlos Imaz Gispert (es), un universitaire et membre fondateur du Parti de la révolution démocratique, qu'elle épouse en 1987. Ils ont ensemble une fille née l'année suivante, et Sheinbaum a élevé le fils né d'un premier mariage de son époux. Ils se séparent en 2016. Elle se remarie en 2023 avec Jesús María Tarriba, un amour de jeunesse retrouvé en 2016[1].
Après ses études, Claudia Sheinbaum commence une carrière d'enseignante et d'universitaire à l’Institut d’ingénierie en énergie de l'université de Mexico (UNAM).
Membre du Parti de la révolution démocratique à partir de 1989, elle entre le dans le cabinet du chef du gouvernement de la ville de Mexico, Andrés Manuel López Obrador (dit AMLO), et devient secrétaire à l'Environnement[9], succédant à Alejandro Encinas Rodríguez. La qualité de l’air de la capitale s’améliore en trois ans, les usines polluantes sont sanctionnées, d’autres déplacées, et des contrôles techniques des voitures sont créés[2]. C'est sous son mandat qu'est construit le deuxième niveau du périphérique et qu'ouvre la première ligne du Metrobús.
Elle se retire en 2006 pour participer à la campagne présidentielle d'AMLO[réf. nécessaire]. Alors que ce dernier était donné gagnant dans les sondages, il est finalement battu d'une très faible marge par Felipe Calderón, du Parti action nationale (PAN, droite). La gauche dénonce une fraude électorale, et de multiples irrégularités seront effectivement démontrées. Claudia Sheinbaum est chargée de documenter les fraudes avec une équipe de mathématiciens de l'UNAM et de les présenter à la presse[2]. Elle intègre ensuite un « gouvernement légitime », une sorte de cabinet fantôme, en tant que ministre de la défense du patrimoine. Elle s'engage en particulier dans la lutte pour que les secteurs du pétrole et de l’électricité restent des entreprises publiques, alors que le gouvernement entreprend de les privatiser[2].
En 2007, Sheinbaum entre dans le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat en tant que spécialiste de l'efficacité énergétique et fait partie des rédacteurs des quatrième[10] et cinquième rapport d'évaluation du GIEC[11].
Elle participe à la seconde campagne présidentielle d’AMLO en 2012, qui se conclut là encore par une défaite. Les irrégularités sont nombreuses, mais l'important écart qui le sépare d’Enrique Peña Nieto, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre droit) dissuade la gauche de protester[2]. En 2014, elle quitte le PRD et rejoint le nouveau parti fondé par Obrador, le Mouvement de régénération nationale[1].
Du au , elle est cheffe de la délégation (es) de Tlalpan, une des seize divisions territoriales de Mexico.
De 2015 à 2017, elle est membre du Comité des politiques de développement de l'Organisation des Nations unies (ONU)[12].
Le , Claudia Sheinbaum est élue cheffe du gouvernement de la ville de Mexico, succédant à José Ramón Amieva et devenant la première femme élue à ce poste mais la seconde à l'occuper[13], et entre en fonction le suivant. La même année, elle apparaît sur la liste des 100 Women établie par la BBC[14].
Sa gestion est caractérisée par les questions écologiques et une forte politique sociale, créant des infrastructures (transports pour désenclaver la banlieue, universités, etc.) et distribuant des aides sociales dans les quartiers les plus démunis[5]. Elle améliore le traitement des déchets, les énergies propres et la reforestation, mais échoue à résoudre le problème de l'approvisionnement en eau, qui reste le principal problème de la mégapole[2].
Sur un plan plus symbolique, sa première mesure a été de dissoudre le régiment militaire responsable du massacre de Tlatelolco qui avait fait au moins trois cents morts en 1968, une revendication de longue date du mouvement étudiant[1]. Elle revendique par ailleurs une politique féministe comme la mise en place de parquets spécialisés dans les féminicides et de structures d’aides aux femmes qui incluent des garderies, des cantines et des laveries. En novembre 2019, elle lance une « alerte sur la violence contre les femmes » à Mexico. La maire crée également un secrétariat aux Droits des femmes et met en place un système de lutte contre les violences conjugales incluant une allocation pour les femmes battues et une loi permettant à la justice d'ordonner l'expulsion de l'agresseur du domicile conjugal[1].
En matière de sécurité, le taux d'homicides est réduit de près de moitié au cours de son mandat de maire[15]. Son mandat a néanmoins été terni par l'accident de métro du 3 mai 2021, qui lui a valu des accusations de mauvaise gestion et de nombreux appels à la démission dans les médias[8], ainsi que par la pandémie de Covid-19[16].
Le , elle annonce sa démission, effective le , afin de se consacrer à la primaire qui doit désigner le candidat de son parti, Morena, pour l'élection présidentielle de 2024[17]. Elle démissionne avec une popularité record de 68 %[18].
Le 6 septembre 2023, Claudia Sheinbaum est nommée candidate à l'élection présidentielle de 2024 de la coalition Continuons de faire l'histoire, qui regroupe le Mouvement de régénération nationale (Morena), le Parti du travail et le Parti vert écologiste, après en avoir remporté la primaire, qui l'opposait à cinq autres candidats[19]. D'après le politologue Jorge Zepeda Patterson, « elle représente une gauche plus moderne et progressiste que celle d'Andrés Manuel López Obrador. Mais, dans un Mexique conservateur, catholique et machiste, ce n’est pas toujours perçu comme un atout[1]. » Elle affronte notamment Xóchitl Gálvez, candidate de la coalition des partis d’opposition de droite (Parti révolutionnaire institutionnel, Parti action nationale et Parti de la révolution démocratique). En avril 2024, le coût de sa campagne électorale a dépassé les 100 millions de pesos (environ 5 millions d'euros)[20].
Dès le début de la campagne présidentielle mexicaine, Claudia Sheinbaum a été fréquemment décrite dans les médias locaux et internationaux comme un danger pour la démocratie, une populiste inefficace et une marionnette du président sortant Andrés Manuel López Obrador[21]. Elle est visée par une campagne massive de dénigrement sur les réseaux sociaux alimentée par des millions de bots. Le coût de cette campagne, à l'origine inconnue, est estimé à plusieurs millions d'euros[22]. Elle est aussi critiquée pour ses origines étrangères, l'ancien président Vicente Fox la qualifiant d’« étrangère juive »[1]. Néanmoins sa campagne est dans l'ensemble perçue comme efficace[16].
Claudia Sheinbaum se réclame de la politique économique de son prédécesseur, et promet de la poursuivre et de l'approfondir. Tout comme Andrés Manuel López Obrador (AMLO), qui avait doublé le salaire minimum, établi de nouvelles aides sociales pour les jeunes et les personnes âgées, elle fait campagne derrière le slogan « Pour le bien de tous, les pauvres d’abord » et promet de combattre la pauvreté en augmentant le montant et le nombre de bénéficiaires du salaire minimum et des aides[23]. Elle promet d'autre part de construire un million de logement, de renforcer le secteur public de l'énergie, de la santé et de l'éducation, et de soutenir les sciences pour les associer aux secteurs stratégiques de l’économie[24]. Des économistes libéraux ont alerté sur la hausse des déficits et les risques pour la confiance des investisseurs en le Mexique que ce programme pourrait entrainer[25].
Elle s'engage à poursuivre la politique de grands projets et à achever les trois chantiers majeurs d'infrastructures publiques qu'il a lancé : la raffinerie de pétrole de Dos Bocas, qui doit redynamiser la production publique de pétrole et assurer l'autosuffisance énergétique du Mexique, le Train Maya, réseau ferroviaire devant stimuler l'économie touristique du sud du pays, et le corridor interocéanique de l'isthme de Tehuantepec, qui doit offrir une alternative de fret ferroviaire au canal de Panama et développer l'industrie sur sa route[23].
Alors que le peso mexicain chute de 3 % dès son élection, elle réassure les marchés financiers en signalant son ouverture à travailler avec le secteur privé, son respect de la liberté d'entreprendre, et sa volonté de faciliter les investissements privés nationaux comme étrangers[26].
Elle consacre alors une large part de son programme a l’environnement et l'écologie. Elle promet de mener une politique de développement des énergies renouvelables et des transports publiques, de gestion de l'eau et de restauration des ressources aquatiques et forestières, et d'interdire la fracturation hydraulique, les OGM, et les concessions minières à ciel ouvert. Elle promet cependant de continuer le soutien à Pemex, la compagnie pétrolière publique du Mexique, de maintenir sa production de pétrole actuel et d'achever la construction de sa nouvelle raffinerie. Elle souhaite enfin étendre ses prérogatives pour y inclure la production de lithium[27],[28].
Elle a promis de reproduire au niveau national les réformes mises en œuvre à la mairie de Mexico. Elle se félicite d'avoir réduit le nombre d'homicide de 30 % grâce à une stratégie intégrale de traitement des causes de violence, de coordination entre le renseignement, les enquêtes et la police, et de déploiement des caméras de sécurité et policiers dans les quartiers sensibles.Elle promeut une politique de réduction des facteurs sociaux de la violence, la baisse des taux d'impunité, le renforcement de la coopération entre la Garde nationale, les forces de polices et les procureurs, l'augmentation des prérogatives de la Garde nationale et l'amélioration des services de renseignements et d'enquête[29],[30].
Claudia Sheinbaum se distingue également d'AMLO en mettant en avant le féminisme dans son programme, question occultée durant le précédent mandat. Sur ce sujet, elle préfère encore une fois mettre l’accent sur ses propres résultats à Mexico. Elle promet également de répliquer son succès dans la lutte contre les violences faites aux femmes au niveau national, de légaliser l'avortement et d'étendre la pension versées aux personnes âgées aux femmes de plus de 60 ans[31],[32],[28].
Claudia Sheinbaum ne s'est pas prononcée sur les réformes constitutionnelles des institutions législatives et judiciaires que son prédécesseur a tenté sans succès de faire adopter en février 2024. Ces réformes controversées visaient à la suppression de la part de scrutin proportionnel aux élections législatives, à faire élire les juges de la Cour suprême par suffrage universel, et à réduire le budget de l’Institut national électoral (INE), et sont critiquées comme des attaques antidémocratiques contre les contre-pouvoirs[24],[33]. Elle a inclus dans son programme une réforme du système judiciaire visant à renforcer les parquets et les bureaux de la défense publique et de réguler la profession d’avocat[34].
Elle s’engage à poursuivre de la même manière la lutte contre la corruption. Dans cet objectif, elle propose notamment de reformer l'autorité administrative chargée de la migration, souvent accusée de corruption, et de créer une cour disciplinaire pour sanctionner les juges corrompus[30].
Le , Claudia Sheinbaum est largement élue présidente du Mexique. Selon les résultats préliminaires annoncés par l'Institut national électoral (INE), elle remporte 59,76 % des suffrages exprimés et plus de 35 millions de voix, faisant le meilleur score pour l’exécutif depuis 1988[35]. Au Congrès, les élections donnent à la candidate une très large majorité. Sa coalition politique, Continuons de faire l'histoire, obtiendrait en effet selon les résultats préliminaires la majorité des deux tiers à la Chambre des députés, avec entre 345 et 380 des 500 sièges. Au Sénat, Morena et ses alliés obtiendraient 76 à 88 des 128 sièges de sénateurs. Au niveau territorial, enfin, Morena gouverne désormais 24 des 32 États du Mexique[36].
Claudia Sheinbaum est investie présidente des États-Unis mexicains le , succédant à Andrés Manuel López Obrador et devenant la première femme à occuper cette fonction[37],[38]. Après avoir prêté serment, elle prononce son discours d'investiture devant le Congrès de l'Union, dans lequel elle déclare : « je n'arrive pas seule, nous arrivons toutes »[39]. Elle reçoit le même jour les hommages et les insignes du pouvoir de la part de représentants des peuples indigènes du Mexique, lors d'une cérémonie traditionnelle[40].
Son gouvernement est composé pour moitié d'anciens membres du cabinet sortant et pour l'autre moitié de personnes aux profils techniques, notamment des scientifiques[25].
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