Remove ads
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Claude Togniel, sieur d'Espence, dit Claude d'Espence, en latin Claudius Espencæus, né en 1511 à Châlons-en-Champagne, mort le à Paris, est un théologien, humaniste et diplomate français. Catholique modéré, conscient de la nécessité de réformer l'Église et d'éviter la guerre civile, il représentait le parti des « moyenneurs ».
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Sépulture | |
Formation | |
Activité |
Il était issu d'une famille de la noblesse champenoise, titulaire de plusieurs seigneuries (dont celle d'Épense) et d'une fortune importante[1]. Sa mère, Yolande Jouvenel des Ursins, était la petite-fille de Michel Jouvenel des Ursins, qui fut bailli de Troyes. Il choisit très jeune l'état ecclésiastique plutôt que la carrière des armes. Il vint à Paris et étudia les lettres au collège de Calvy, la philosophie au collège de Beauvais, et la théologie au collège de Navarre à partir de 1536. Il fut élu recteur de l'Université de Paris le [2], et reçut le bonnet de docteur en théologie en 1542.
Il se fit très tôt remarquer pour son talent oratoire : en 1534, étant étudiant au collège de Beauvais, il donna devant Charles de Villiers de L'Isle-Adam, évêque de Beauvais (et patron de l'établissement) une Concio synodalis de officio pastorum. Il devint un prédicateur réputé, mais en 1543, prêchant le carême à l'église Saint-Merri, il s'attira des ennuis pour avoir mis en cause le rôle de la Légende dorée dans le culte des saints : il y eut plainte devant la Sorbonne, et le prédicateur fut invité à s'expliquer ou à se rétracter (ce qu'il fit dans la même église le ).
En 1542, il fut admis dans l'entourage du cardinal Jean de Lorraine, et il s'y rendit vite indispensable. En 1544, il suivit le cardinal en Flandre, comme secrétaire, pour négocier les conditions de la paix qui devait suivre la trêve de Crépy-en-Laonnois (). Fin décembre de la même année, il fit partie de la commission de douze théologiens de Sorbonne convoqués à Melun par le roi François Ier pour préparer les questions à soumettre au concile de Trente ; il joua un rôle important dans cette délibération, parlant souvent le premier, bien qu'étant le plus jeune. Le , le concile ayant été transféré à Bologne, Henri II le missionna, comme « théologien du roi », pour accompagner ses deux ambassadeurs (le sieur d'Urfé, gentilhomme ordinaire de sa Chambre, et Michel de l'Hospital, alors conseiller au Parlement de Paris). Il ne resta pas longtemps à Bologne, car le concile fut suspendu par le pape en février 1548.
En septembre 1555, il accompagna à Rome le cardinal Charles de Lorraine, chargé de négocier un traité entre la France et le Saint-Siège ; sa compétence impressionna tant le pape Paul IV, paraît-il, qu'il parla de le faire cardinal pour le retenir à Rome. En tout cas, cette promotion ne se fit pas.
En décembre 1560, il participa aux États généraux d'Orléans, où eurent lieu des conférences de théologiens pour débattre de ce qu'il y avait à faire dans le Concile, qui venait d'être reconvoqué par Pie IV. En septembre 1561, il participa au colloque de Poissy, comme représentant des catholiques ; il y croisa le fer avec Théodore de Bèze, mais il indisposa certains prélats de son camp (à commencer par le cardinal de Tournon) par son ouverture à la discussion et aux concessions.
La même année parut un livre anonyme sur le culte des images, qui fut jugé digne de censure par plusieurs docteurs de la Sorbonne, et certains accusèrent Claude d'Espence d'en être l'auteur, ce dont il se défendit toujours. Voulant apaiser ce différend, le cardinal de Lorraine réunit chez lui le doyen de la faculté de théologie, quelques docteurs, et d'Espence lui-même, et il fut convenu que ce dernier lirait dans une assemblée publique de la faculté un mémoire sur le sujet écrit de la propre main du cardinal. Après cette assemblée, et une délibération de la faculté, le doyen pria d'Espence de rédiger un autre traité sur le même sujet, pour effacer le scandale causé par le premier. D'Espence répondit qu'il craignait fort que ce qu'il avait à en dire ne déplaise de toute façon à certains, même s'il ne doutait pas que ce ne fût une bonne action que de s'agenouiller devant les images du Christ, de la Vierge et des saints.
Il participa encore aux conférences de Saint-Germain-en-Laye en janvier et février 1562. Ensuite, refusant lui-même d'être renvoyé au concile de Trente, il se retira de la vie publique et se consacra à l'écriture. Il mourut à Paris, le , après avoir longtemps souffert de la maladie de la pierre. Il fut inhumé dans l'église Saints-Côme-et-Damien, sa paroisse, avec un tombeau en marbre blanc, une statue le représentant agenouillé, et l'épitaphe suivante :
« Nobilissimo, piissimo, omnique disciplinarum genere cumulatissimo Domino Claudio Espencæo, theologorum hujus sæculi facile principi ; paterno quidem ex genere, ex clarissimo Espencæorum ; materno, illustri Ursinorum familia orto ; Divini Verbi præconi celeberrimo, pauperum patri benignissimo ; qui cum per 46 annos continuos in hac prima omnium Academia litteris humanioribus, philosophicis, & divinis operam cum omnium incredibili admiratione navasset, a rege christianissimo Francisco primo Melodunum, ab Henrico secundo Bononiam, a Francisco secundo Aureliam, a Carolo nono Pissiacum, religionis componendæ ordinandæque nomine, inter primos hujus augustissimi regni proceres partim legatus, partim orator, de re christiana invictissime doctissimeque disceptasset, permultos in Sacrosanctam Scripturam edidisset ; tandem gravissimo calculi morbo diu multumque vexatus, cum omnium principum, senatorum, nobilium plebeiorumque luctu ac desiderio obiit anno ætatis 60. die 5. octobris 1571. »
Ses principaux ouvrages en français sont les suivants :
Il a aussi traduit en français notamment des sermons de Jean Chrysostome et de Théodoret de Cyr, deux déclamations de Grégoire Palamas (le procès de l'âme et du corps), l'Épitomé d'histoire ecclésiastique attribué à Haymon d'Halberstadt[3], et aussi un traité de Plutarque sur l'instruction nécessaire aux princes.
Ses principaux ouvrages latins sont les suivants :
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.